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Full text of "Bulletin des sciences naturelles et de géologie"

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| RÉDIGÉ PAR MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, 
| LESSON ET. LUROTH. 







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PAR LA SOCIÉTÉ | 












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| ‘Av. Burrau CENTRAL ÉDU BULLETIN, rue: de F Abbéye;n n 35: 
Ft chez. M. Levraura, rue ‘de la Harpe, n° 85. 
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Les abonnemens pour % Bulletin cod din! son till Al comme * | 
pour chacune dé ses diverses sections, qu'on peut se procurer séparément, 
datent de j janvier, pour douze cahiers. de chaque section, paraissant le ®) 
1er de chaque mois. Le prix en est payé d'avance, , les jee de imande 

er argent sont adressés francs de por, SA 
L Les prix d'abonnement, pour l’année 1829, sont fixés cntomsinent | 
au tableau suivant des. Buit sections du Bulletin. 


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My prises ensemble......,,. PPS, LA C9 249 » 
ME | Prix du Bulletin complet... |... 2 263 » 
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On voit, par ce tableau , qu'on peut pr rendre le Bulletin complet, ane 

ou sans la section des Sriences militaires, et que, dans l'un et l'outre cas, 
les prix offrent une economie de 28 francs par au sar le prix total A 

sections prises séparément. 


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Ons ‘abonne aussi spécialement pour chacune dé ces 8 sections : 2 VA 

| veu 1, MN . 

route re dé M. Bacurrn, quai. des Augustins FE jé 555 LP 8 NE 
2° M. Luvrsurr, rue de la Harpe, n° Sr sl La 89 


32" NM: Badciünr, ue de l'École-de-Médecine ,n° 13 FR 4 35 





* Mnie Huzann , rue de l'Éperon, 27; LATE 

6 M. Canrran-Goœunx, quai des Angasinns n° FE y ‘T4 

"6. M. - Auruus BenTranp, rue Fantefenille, n° 285 LAINE 

7 MM. Doxnsv-Durné père et fils, rue Richelieu, n° 47 biss, l. 4 

-8*® M. Anseurx, rue Dauphine, n° 9. . # 

Ÿ On peut également s'adresser à MM. les Diresieurs des Cie a” ù 
. départemmens gt dans es paye éuragers, NA CE pi AVU 


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9 octo 


| BULLETIN 
DES SCIENCES NATURELLES 
ET DE GÉOLOGIE. 


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GÉOLOGIE. 


122. RÉCLamATION. Extrait d’une lettre de M. Parror, membre 


de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, à M. de 
Férussac. 


Pétersbourg ce 31 octobre, ». st., 1828. 


Vous paraissez vous être fait dans votre excellent Bulletin 
Universel la loi très-immuable du suum cuique, en rappelant 
quels ont été les premiers auteurs des idées qui reparaissent de 
temps en temps sur la scène de la science. Cela m’enhardit à 
réclamer la priorité d’une idée de M. Cuvier, que vous nous 
communiquez dans le Bulletin de septembre 1827, Géologie, 
p- 16; non que je puisse croire que ee grand savant ait eu be- 

soin de mes découvertes pour arriver aux siennes , et moins en- 
core que mon ami de 5o ans ait su qu'il répétait une idée à moi. 

Les ossemens de la caverne d’Osselles, appartenant tous À 


Ja famille des ours de caverne { Ursus spelæus ), et se trouvant 
“bien couservés jusqu'aux parties les plus fragiles, motivent 


l'opinion de ce célèbre naturaliste, que les animaux à qui ces 
ossemens ont appartenu ont vécu paisiblement dans les con- 
trées de leur sépulture. J'ai émis la même opinion dans mon 
ouvrage allemand : Physik der Erde und Geologie, imprimé en 
1815, p. 679, et dans le 6° tome de mes Entretiens sur la Phy- 
sique, imprimés en 1824, p. 845-848, où je dis que les quadru- 
pèdes fossiles que nous trouvons ne peuvent être venus de loin, 


mais ont habité les contrées qui leur servent de tombeau. J’ap- 


puie cette opinion sur la raison que l’on en trouve peu d’épars, 
comme cela devrait être s’ils avaient été charriés par l'Océan, 
mais de règle en très-grand nombre rassemblés sur un petit 
espace et beaucoup de la même famille, Puis je fais voir com- 
ment le Mammouth a pu autrefois habiter le nord dela Sibérie, 
en admettant l’idée très-fondée de M. de Humboldt que l'écorce 


B. Tom. XVI, 


IL 


162 Geologie. N° 122 
de notre globe, après sa précipitation, a dù avoir sur toute sa 
surface, et pendant un certain temps, une température: 
élevée qu'aujourd'hui, à raison du calorique qui s’est Ro | 
par l'acte de la précipitation générale, et en rappelant la pe- 
lisse du Mammouth, découvert dans les glaces du Léna, qui pou- 
vait le mettre à même de vivre dans un climat tempéré. J'ai 
méme essayé de construire ces immenses tombeaux des ancien- 
nes races et d'expliquer comment ces animaux ont dû venir 
mourir si près l’un de l’autre; car, dans l’état actuel, l’on n’ob- 
serve pas que les animaux sauvages, surtout de familles si dif- 
férentes, cherchent un lieu commun pour y mourir, mais meu- 
rent épars dans les repaires où leur dernière maladie les y a 
surpris. Cette construction explique non seulement comment 
une même famille a dù ainsi s'amonceler à l’article de la mort, 
mais aussi comment cela a pu et dû avoir lieu entre des carni- 
vores et des herbivores, péle-mêéle, comme dans les cavernes de 
la Franconie. Il serait trop long de répéter ici cette explication. 
L'Institut de l'Académie des Sciences de Paris et mon ami Cu 
vier ont chacun un exemplaire des deux ouvrages cités, 

Permettez-moi, Monsieur, de passer à présent à un sujet 
plus important pour la science que mes réclamations. Vous 
avez annoncé dans votre Bulletin de janvier 1828, l’Essai de 
M. Cordier sur la température de la terre, et vous vous êtes 
désigné vous-même comme le premier qui se serait mis sur la 
brèche pour combattre les idées dominantes en géologie, c’est- 
à-dire, pour faire revivre le feu central. Me permettrez-vous 
(pour rester dans votre comparaison), d'attaquer le bastion 
dont vous et M. Cordier vous vous êtes emparés, et même de 
vous prier de communiquer cet assaut au public par la voie de 
votre Bulletin? Je ne puis en douter vis-à-vis d’un savant 
comme vous, qui met tant de zèle à répandre la science et la 
vérité. Comme l'ouvrage de M. Cordier est le sujet principal de 
votre article, ce seront ses idées que j'entreprendrai de réfu- 
ter, telles que vous les avez livrées dans le Bulleun. Je crois 
rendre par là un service, d'autant plus important à la science, 
que M. Cordier assure que l’Æypothèse du feu central, appuyée 
de faits géologiques, des observations directes et des. théories 
Physico-mathémaiiques, a acquis une telle vogue, que da plu- 
part des géologues semblent aujourd'hui n'avoir jamais eu une 
autre manière de voir 


Géologie. 163 
Commençons d’abord par ne reconnaître pour autorité que la 
nature, afin de ne pas imposer au gros des lecteurs par de 
grands noms, auxquels, de règle, on peut en opposer d'aussi cé- 
lèbres, et examinons d’abord les faits observés de nos jours. 

Il est constaté par les expériences faites dans les mines que 
la température augmente avec la profondeur à laquelle on s’en- 
fonce dans la terre. Mais en est-il de même des profondeurs 
dé l'Océan? Le contraire est prouvé par les expériences indu- 
bitables de MM. Irwine, Foyler, Péron et Horner, auxquelles 
j'en puis ajouter de plus récentes, celles de M. Lenz, physicien 
de l'expédition russe autour du monde, en 1823-1826, à pré- 
sent adjoint de l’Académie des sciences de Pétersbourg , dont je 
donnerai tout à l'heure les résultats qui n’ont pas encore été 
publiés. Cette diminution de température, de haut en bas, a été 
constatée dans les lacs grands et profonds, par les expériences 
de MM. de Saussure , Georgi, Pallas, Gmelin et de la Béche. 

Examinons d’abord l’idée du feu central tel que nous le re- 
présente M. Cordier, comme une masse sphérique en fusion, 
qui communique sa chaleur à l'enveloppe qui forme l'écorce de 
la terre. Cette chaleur doit se communiquer à l'Océan; et, mé- 
me dans la supposition mosaïque que cette écorce n'ait que 6000 
ans d’âge , il est certain que la loi de cette communication doit 
être devenue constante depuis longtemps. Pour cet effet, on ne 
peut admettre que deux hypothèses : ou l'Océan est à de gran- 
des profondeurs immobile, et tourmenté uniquement à quel- 
ques cents pieds de profondeur par les tempêtes; ou bien il est 
sujet à des mouvemens ( réguliers) par les marées et les cou- 
rans. Dans la première hypothèse, les couches d’eau, chauffées 
également par le bas ,conserveront leur horizontalisme(r), et la 
chaleur doit se communiquer uniquement en vertu de la force 
conductrice de l’eau, et la température déminuera de bas en 
haut suivant une progression qui se trouve entre l’arithmétique 

.: la géométrique. Ainsi, il est impossible, dans cette hypo- 
thèse, que la chaleur diminue de haut en bas. Mais c’est ce- 

(1) Cet horizontalisme des couches fluides n’est pas une supposition 
gratuite , puisque même l'atmosphère, qui, comme gaz, se dilate 8 fois 
plus que l'eau par des degrés égaux de température, nous offre ce phé- 
nomène dans celui de la réfraction horizontale. Je l’ai observé également, à 
plusieurs reprises, dans les couches de vapeur qui se forment au-dessus 


d'ane nappe d’eau dans un vase clos, P. 
Ile 


N° 122 


pendant le fait bien avéré jusqu’à 1000 toises de profondeur. 
Dans la seconde hypothèse, les mouvemens de l’eau dans 
l'Océan ne feront que rapprocher un peu de la progression 
arithmétique celle de la diminution de la chaleur de bas en 
haut; il serait donc également impossible que la température 
de l'Océan diminuât de haut en bas. 

Ainsi, si l'hypothèse du feu central doit subsister, cette 
source de chaleur n’est point générale à tout le globe, et ne 


164 Géologie. 


peut s'étendre que sous les Continens, c’est-à-dire, à moins du 
tiers de la terre. Ajoutons à cela les expériences faites pour 
constater l'augmentation de la chaleur avec les profondeurs 
dans la terre, n’ont été faites guères que dans des mines, c’est- 
à-dire, dans des lieux où la présence des métaux ou du char- 
bon de terre doit faire soupconner des actions chimiques de 
nature volcanique, dont la suite nécessaire est un dégagement 
de calorique. Nous reviendrons sur ce point. Enfin, la grande 
inégalité des chaleurs observées dans les expériencès continen- 
tales, à mêmes profondeurs, mais en divers lieux, ne peut 
s'expliquer par la cause générale d’une chaleur centrale, qui se 
trouve, selon M. Cordier, à environ 20 lieues ou 50,000 toises 
au-dessous de la surface. Des différences de 13 à 57 me peu- 
vent provenir de l'inégalité de la force conductrice des roches 
sur une épaisseur d'environ 100 toises, ni de quelques différen- 
ces fortuites d'intensité de chaleur ou de niveau à la surface 
de la masse énorme qui produit la chaleur. 


Expériences de M. Lenz. 











Latitudes N. Long. de Greenw. Profondeurs. Températ. 
7°20" 21 5h97 o! 2 5,80 deg. cent. 
ss — 539 2,20 

21 1/4 196 1 0 26,40 
_— — 140,7 16,36 
ch — 413,0 3,18 
2 su _ 665,1 2,92 
ba Li 914,9 2,44 

25 6 156 58 0 21,50 
_ — 167,0 14,60 

3a 6 136 45 0 21,49 
_— — 89,8 13,35 











Géologie. 165 

— —_ 214,0 6,5r 

— — 450,2 3,99 

us — 552,6 2,21 

32 21 42 30 0 20,86 
101 4,8 2,24 

4 12 141 58 0 15,20 
—- — 20,0 5,16 

— _— 5r2,1 2,14 

45 39 15 17 0 14,64 
396,4 9:96 


M. Lenz a fait ses expériences avec le plus grand soin. Pour 
les profondeurs ,il a tenu compte de l’angle que la corde fait 
avec la verticale, le vaisseau n’étant jamais (mème pendant le 
calme), en parfait repos, et du raccourcissement de la corde 
par le mouillage, et de son allongement par son propre poids 
et celui du bathomètre. Quant à la température, il a eu égard 

aux changemens que son instrument à dù éprouver en remon- 

tant. Toutes ces corrections 6nt été calculées sur des expérien- 
ces directes avec les sujets qui ont servi; de sorte que l’on peut 
assurer que ces observations sont les plus exactes que l’on ait. 
Elles ont en outre l'avantage de s'étendre à une plus grande pro- 
fondeur que toutes les précédentes (celles d'Irwine re vont 
qu'à 683 t., et celles de Pérou à 357 t.), et d'offrir sur deux 
points du globe deux suites de cinq observations. Son projet 
(et il en avait les moyens ), était de pénétrer jusqu’à 3000 t., et 
méme plus; mais les calmes étaient de trop courte durée. Son 
bathomètre amenait sur le vaisseau 64 livres d’eau. 

Ces expériences offreut un résul at très-marquant, c'est que 
la température diminue assez rapidement, quoiqu'en progres- 
sion décroissante, jusqu’à la profondeur de 400 à 5oo toiscs et 
ensuite très-lentement, de sorte que de là jusqu’à 915 t., la dif- 
férence n’est pas d’un degré, tandis que de o à 413 t., elle est 
de plus de 23 degrés. Les petites anomalies qu’ofirent ces ob- 
servations sont dûes apparemment aux courans qui charient des 
eaux de différentes températures. 

Si l’on ajoute à ces résultats ceux qu'ont fourmi le lac de 
Genève dans les observations de M. de la Bêche , nous trouvons 


166 Geologie. N° 122 


que de 40 à 70 t., la température était d'environ 6,6° cent., et 
à la profondeur de 100 à 164 t. environ 6,4° c. Ces profondeurs 
étaient celles du fond du lac. A de moindres profondeurs la 
température était beaucoup plus élevée. Les expériences de 
M. de Saussure dans lés lacs de Genève, Thun, Brienz, Lu- 
cerne, Constance, Maggiore, Neufchätel, Biel, Annecy et 
Bourget, indiquent pour le fond de ces lacs une température 
qui ne varie que de 4,b° à 6,1° cent.; les températures de la 
surface variaient de 14,4° à 25°, les profondeurs de 27 à 
158 <t. En comparant les résultats, l’on trouve que les profon- 
deurs et les températures à la surface ont une influence sur 
celles du fond, et l’on peut en conclure avec beaucoup de vraï- 
semblance que, à températures égales de la surface et à pro-. 
fondeurs égales, la température du lit de tous ces lacs est à 
très-peu près la même. 

Les observations de M. de la Bèche dans le lac de Genève, 
faites au méme point, à différentes profondeurs, nous offrent 
le résultat non moins intéressant : que les températures dimii- 
nuent rapidement avec les premières profondeurs et lentement 
avec les dernières : résultat conforme à ceux de M. Lenz, à 
cette difference près que ce jeune physicien à dù sonder à de 
beaucoup plus grandes profondeurs pour atteindre les mêmes 
diminutions de température que M. de la Bèche. Cette loi est 
donc générale pour toutes les masses d’eau, soit de l'Océan, 
soit des lacs. Or la température de l’eau, prise à une profondeur 
quelconque, ne peut être une fonction que de l'action des 
rayons solaires, de l’évaporation et de la température naturelle 
du fond, c’est-à-dire du sol sur lequel l’eau repose. Mais les 
deux premières sont, non seulement dans un rapport à peu près 
constant entre elles pour toutes les températures, mais aussi 
nous voyons par les expériences faites dans les lacs, que leur 
influence cesse d’être sensible à moins de 100 toises de profon- 
deur, et que dans celles de M. Lenz les différences deviennent 
extrémement petites, même lorsque la température à la surface 
varie de 26,4° à 15,2° cent. D'où il suit que la température de 
l’eau à de grandes profondeurs dépend uniquement de celle du 
fond, du sol sur lequel l'Océan repose, et que par conséquent 
la température du lit de la mer est aux environs du zéro du 
thermomètre centigrade. 


Geologie. 167 

Mais les observations faites sous terre ont indique une aug- 
mentation de température avec la profondeur, et, le calcul 
s'emparant vite de ces données, l’on a conclu tout aussi vite 
qu'à environ 1200 toises de profondeur, la température du 
globe doit étre celle de l'eau bouillante, et qu’au centre elle 
doit excéder 250000° cent. Malheureusement notre âge n’est 
que trop fertile en conclusions de ce genre. 

Nous demandons à présent ce qu'une saine logique nous or- 
donne de croire. Les expériences faites sur la température de 
la mer, faites à tant de latitudes et de longitudes, doivent-elles 
céder à des observations isolées faites dans des lieux si suspects 
d’influences particulières sur la température ? Dois-je en appe- 
ler encore à la température de milliers de sources répandues 
sur tous les continens et les îles, qui, à l’exception de celles 
qui sont en correspondance immédiate avec des terrains volca- 
niques , offrent toutes en éte une température moindre que celle 
de l’air qui les couvre, et attestent par là qu'elles coulent au 
travers de terrains d’une basse température, où elles perdent 
une partie de celle qu’elles avaient lorsqu'elles ne formaient 
encore que des gouttes de pluie ou de rosée ? De plus, les résul 
tats des observations de M. Cordier varient, de son aveu même, 
de 13 à 57 mètres de profondeur pour un degré. Et c’est sur 
de pareilles données qu’on veut fonder une loi générale et les 
conclusions énormes qu’on en tire! La saine physique rejette 
avec raison toute loi appuyée sur des expériences dont les ex- 
trèmes offrent des anomalies qui excèdent les résultats moyens. 
Or, l'extrême 57 surpasse presque de trois fois la moyenne. 
Combien petites ne sont pas, par contre, les anomalies que four- 
nissent les expériences de M. Lenz dans la mer, quoique bien 
plus difficiles à exécuter à rigueur que celles des mines! Sinous 
prenons l’ensemble de toutes les expériences marines sur cet 
objet, nous trouverons qu’elles ont été faites sous tant de lati- 
tudes et de longitudes, qu'on doit les regarder comme l’expres- 
sion de la loi naturelle dans tout l'Océan, dans un certain éloi- 
gnement des côtes, de l'Océan qui fait plus des deux tiers de- 
la surface du globe, tandis que les expériences continentales 
ne sont faites que sur quelques points isolés et suspects, et les 
conclusions qu’on en a tirées démenties par la température des 
lacs’ de la Suisse et de l’Asie, et de toutes les sources, à l’excep- 
tion de quelques sources minérales, 


168 Géologie. N° 122 

Ainsi, les lois de la logique nous forcent à admettre que la 
température générale de la surface de la terre , abstraction faite 
de la chaleur excitée par les rayons solaires, et très-probable- 
ment la température du globe entier, est à peu près celle de la 
congélation de l’eau , et non égale à des milliers de degrés au- 
dessus. Ce théorème étant démontré, l'hypothèse du feu central 
existe plus. 

Passons à présent à l'examen de cette hypothèse comme sys- 
tème géologique. Je ne répéterai pas ce que les neptunistes ont 
allégué en faveur de leur système. Je m'arréterai principalement 
à un fait géognostique, l'existence du granite. Je dis qu'il ne 
peut point exister dans la supposition des volcanistes qu'il ait 
eté primitivement fondu. Deux de ses principes, le feldspath 
et le mica, sont fusibles à des degrés de chaleur bien inférieure 
à celle qui liquéfie le quartz. Lors du refroidissement il y au- 
rait eu pour chaque couche, à commencer du haut en bas, une 
température sous laquelle le quartz était concret, tandis que le 
feldspath et le mica étaient encore en fusion. Or, comme le 
quartz est spécifiquement plus léger que les deux autres, ceux- 
ci ont dù se placer encore fluides au fond de la couche et celui- 
là surnager. L'épaisseur de cette couche est proportionnelle 
aux différences de fusibilité du quartz d’un côté, du feldspath 
et du mica de l'autre. J'accorde volontiers que la première 
couche à la surface peut n'avoir eu que peu d'épaisseur, et Ja 
partie inférieure liquide encore moins, et cela à raison du 
refroidissement assez prompt qu'une masse à la chaleur rouge 
subit dans Fair. Mais plus le refroidissement a percé à l’intérieur, 
plus l'épaisseur de la couche a dù augmenter, en sorte que la 
couche dénuée de quartz, à 100 toises de profondeur, devrait 
avoir au moins une toise d'épaisseur. Ainsi, les élémens de notre 
granite auraient dû former des strates alternans de quartz et 
d’une substance composée de feldspath et de mica. On ne peut 
objecter que la viscosité du feldspath et du mica fondus devait 
empécher le quartz coagulé de monter à la surface de la couche 
liquide, le temps nécessaire au refroidissement ayant dà plus 
que suflire à ce mouvement, malyré la petite résistance de la 
part de la viscosité. On pourrait faire le même raisonnement 
concernant le feldspath et le mica si les degrés de fusibilité de 
ces deux espèces de pierre étaient trés-différéns l'un de l'autre. 


Géologie. 169 
Ici la viscosité pourrait avoir empêché la séparation; mais alors 
la texture n’eût pas été granitique, mais porphyrique. 

La structure du granite est une nouvelle objection contre son 
état de fusion. Ses grains sont agglutinés les uns aux autres par 
la seule attraction de surface , comme les lamelles des cristaux, 
non soudées ensemble, Nous voyons par contre que les sub- 
stances minérales hétérogènes qui ont éprouvé la fusion par la 
chaleur volcanique, telles que dans les gangues proprement 
dites, les agathes, les mandelsteins, les jaspes et les laves ré- 
duites à l'état de fusion parfaite, sont complètement soudées 
l'une à l’autre et offrent des passages qui finissent par être 1im- 
perceptibles. Ainsi, dans la supposition même que Îes trois élé- 
mens du granite aient pu, au moment de leur coagulation, se 
trouver dans la position respective où ils se trouvent aujour- 
d’hui, ils devraient être nécessairement soudés Fun à l’autre; 
mais its ne le sont pas. 

Si donc il est démontré que les masses granitiques , qui font la 
grande moitié des roches connues , n’ont jamais été dans létat 
de fusion, il est inutile de le prouver pour les autres, et le feu cen- 
tral ne peut point fournir la base d’un système géologique. Je ne 
veux pas insister sur l'impossibilité d'expliquer dans cette hy- 
pothèse les grandes révolutions dont l’écorce de notre globe 
nous offre tant de traces, M. Cordier témoignant assez l'envie 
de les réduire à ce que le retrait et les crevasses, fruits du re- 
froidissement, ont pu causer, c’est-à-dire à très-peu de chose. 
Je passe également sous silence l’idée de construire de la même 
manière nos volcans encore actifs. Tout familiarisé que j'ose me 
croire avec les idées de la mécanique, je ne concois pas com- 
ment un refroidissement aussi lent qu'il doit avoir lieu aujour- 
d'hui et à d'aussi énormes profondeurs, peut élever et vomir à 
2000 toises au-dessus de l'Océan des matières fondues et qui, 
par conséquent, vieunent de ces profondeurs. Le retrait semble 
devoir faire le contraire, et si la croûte de notre globe, de 20 
licues d'épaisseur, nage sur le noyau liquéfié, il est facile de dé- 
montrer que la masse liquide, qui se pourrait trouver forcée de 
monter dans les crevasses (ce qui ne pourrait se faire que très- 
lentement, ic refroidissement et le retrait étant également ex- 
trêmement lents), ne pourra dépasser le niveau des roches en- 
tre lesquelles elle monterait, et non les déborder, supposé qu'elle 


170 Geologie. N':ros 
nese refroidit pas jusqu'à la coagulation, pendant sa marche pa- 
resseuse, avant d’avoir atteint ce niveau. 

Voyons par contre comment dans ce système l’on farme les 
roches soi-disant secondaires et tertiaires. Comme l’on ne peut 
nier qu'on ne trouve jusqu'à de très-grandes hauteurs des 
mondes de coquillages pétris dans des masses calcaires, il a bien 
fallu emprunter le secours de l'Océan. Je n’appuierai pas sut 
l’idée si naturelle que, si l’on a besoin de l'Océan pour faire 
près de la moitié de l’écorce connue de notre globe, il serait 
plus simple de lemployer aussi à faire le reste sans invoquer 
le secours de Vulcain. Cette mer, qui a dû pour cette formation 
couvrir nos Alpes et peut-être même l'Himalaya, d’où vient- 
elle ? le système répond : Toute l’eau que nous voyons dans 
l'Océan et sur les continens était, lors de la grande chaleur, 
réduite en vapeurs et formait la très-majeure partie de l’atmo- 
sphère d’alors ; ces vapeurs se condensèrent par le refroiïdisse: 
ment et tombèrent en forme de pluie. Cela se conçoit. Mais je 
demande si la surface de la terre avait déjà alors à peu près sa 
forme actuelle, et spécialement si le grand creux, qui forme 
aujourd’hui le bassin de l'Océan, existait déjà, de même que 
les montagnes des continens et des îles? Si cela est, comment 
l'eau de pluie , fñt-elle tombée avec la plus grande rapidité, a 
t-elle pu s'élever jusqu'à des milliers de toises au-dessus du 
niveau actuel des mers, ne pas s’écouler d’abord dans le grand 
bassin qui lui était destiné ? Bien plus : cette violente pluie, que 
nous supposons en ce moment, n’a pu avoir lieu, car le refroi- 
dissement ne pouvant se faire que par degrés (Voy. les expérien- 
ces de Buffon), surtout à raison de la plus grande densité de 
l'atmosphère d'alors et de la chaleur dégagée par la réduction 
méme des vapeurs, cette réduction n'aurait pu être rapide. 
Mais ce n’est pas tout : l'Océan, qui se précipitait de l’atmos- 
phère, devait séjourner long-temps à la hauteur des Alpes pour 
y engendrer ces innombrables coquillages, et comment cela est- 
il possible, le bassin qui devait le recevoir étant là? Si par con- 
tre ce bassin n'existait pas, qui l’a fait, et qu'est devenue la 
masse de roches dont il était auparavant comblé? Ainsi ce sys- 
tème doit avoir recours, comme tous les autres, à des cavernes 
souterraines qui reçoivent le surplus d’eau qui a couvert nos 
montagnes et le font remonter à la surface pour produire d’au- 


Geologie. 171 
tres montagnes, et l'on ne conçoit pas comment le retrait causé 
par le refroidissement a pu forcer ces eaux à sortir des cavernes 
et s'élever à quelques milles toises au-dessus du niveau des 
mers d'aujourd'hui; ou bien il faut que nos montagnes n’aient 
pas existé alors; il faut que dans les premiers temps du refroi- 
dissement la surface de la terre ait été très-lisse, couverte d'a- 
bord également par la mer qui découlait de l'atmosphère, et 
que cet état ait duré long-temps pour faire naître et périr tant 
de générations de coquillages les unes sur les autres. Il faut 
qu'ensuite il se forme le grand creux qui a recu l'Océan, mais 
comment ? Il faut qu’ensuite les montagnes s'élèvent avec leurs 
coquillages, mais comment? Le retrait ne peut que rapetisser 
les masses , non les gonfler. Mais les fentes produites par le re- 
trait ouvrent, dira-t-on, des passages à l’eau, qui, arrivée à la 
masse ignée, se réduit subitement en vapeurs dont l’élasticité 
déchire et bouleverse les environs, Mais ces opérations doivent 
déjà avoir eu lieu dans les premiers temps du refroidissement 
général , lorsque la croûte de la terre n’avait encore que peu 
d'épaisseur, et ces crevasses et leur élargissement causé par les 
détonnations de vapeur, ouvraient un champ libre, au moins 
plus libre que partout ailleurs, à l'expansion de ce fluide élas- 
tique, et ne lui permettaient pas de soulever et renverser des 
masses de plusieurs mille toises de hauteur. Pour de pareils sou- 
lèvemens il faut admettre des cavernes souterraines d’un volume 
proportionné et parfaitement closes. Or, le système du feu cen- 
tral ne nous offre aucun principe de formation pour ces grands 
creux isolés. Au contraire, le retrait doit s'être fait uniformé- 
ment sur toute la surface. Enfin, si ce système postule, comme 
celui des neptuniens, de ces autres énormes souterrains, en quoi 
se distingue-t-il ? En ce qu’il veut former les roches d’une ma- 
nière qui, comme nous l’avons prouvé, est impossible. 

L'on conçoit qu'un physicien ou géologue veuille repousser 
les incongruités que l’école de Werner nous donne pour des 
vérités géologiques; mais il existe un proverbe allemand qui 
dit que l’on ne doit pas jeter l'enfant par la fenétre avec le 
bain; et c’est ce que les volcanistes rigoureux font au pied de la 
lettre. 

Je passe sous silence tant d’autres objections que l’on pour- 
rait faire contre plusieurs théorèmes spéciaux de M. Cordier, 


172 Géologie. N° 122 
pour dire encore quelques mots sur les systèmes géologiques en 
général, Au point où en sont nos connaissances actuelles, lon 
peut assurer que nous ne pouvons baser aucun système géolo- 
gique raisonnable sans le secours de Neptune et de Vulcain; 
mais il faut que celui-ci soit bien le forgeron des foudres de 
Jupiter, ce Vuülcain qui a ses ateliers dans lEtna et le Capa- 
Urku, dans le Vésuve et dans l’Hécla. Si nous le suivons dans 
ces usines souterraines, dont les communications réciproques 
sont attestées par les tremblemens de terre qui traversent dans 
un instant des continens entiers, et écroulent à différens points 
les frèles édifices de l’homme, nous trouverons la solution de 
l'énigme de la chaleur supérieure des continens et des diffé- 
rences de température que leur intérieur offre à mêmes profon- 
deurs, dont nous devons la connaissance à M. Cordier. Là où 
la température est plus élevée on se trouve à une moindre dis- 
tance d’un foyer volcanique. 

La géologie et la géognosie se sont prétées mutuellement la 
main pour se composer derreurs. La géognosie, qui doit à juste 
titre se distinguer de l’oryctognosie en ce qu’elle ne doit pas 
nous livrer les caractères spéciaux des pierres et des roches, ce 
qui est la tâche de l’oryctognosie, mais nous retracer les suites 
et le gisement de celles-ci, a voulu faire d'avantage , nous livrer 
l'ordre dans lequel elles ont été formées et assigner à chacune 
d'elles son âge relatif; de là ses divisions en roches primaires, 
secondaires, elc., et ses époques si mal conçues. Elle a donc dû 

“emprunter de la géologie ces äges soi-disants , et celle-ci lui a 
donné ce qu’elle avait, ce qu’elle avait emprunté d'elle, un sys- 
tème qui n'avait puisé ses notions ni dans la physique ; ni dans a 
chimie, ni dans la mécanique. La géologie de Werner n'est 
qu'une géognosie raisonneuse , ét sa géognosie est une mauvaise 
géologie. Déjà en 1815 j'ai consigné ces idées dans ma Physique 
de la Terre et Géologie. 

Pour former un système géologique, il faut d’abord bien ob- 
server non-seulement l’ordre général des couches de roches, 
mais surtout le désordre apparent qui s'offre à l'œil impartial 
du vrai géologue. On pouvait prévoir de tout temps ces irré- 
gularités par l'aspect général de la nature entière, La surface 
du globe, partagée ou plutôt déchirée en lambeaux de mers, de 
continens, d'îles de toutes grandeurs, en plaines, montagnes, 


Geodogie. 193 
vallées et plateaux; la distribution des étoiles fixes, qui écarte 
jusqu’à l’idée d’un arrangement; celle des planètes si diffé- 
rentes en grosseur et en mouvement, avec et sans satellites ; tout 
nous annonce que l’auteur de la Nature n’a pas cherché l’har- 
monie dans une symétrie qu'il a abandonnée à la faiblesse de 
l'esprit humain. L'absence de la régularité est l'empreinte &u 
génie créateur qui sait subordonner l’irrégularité à des lois im- 
muables, éternelles, sans recourir à l’aide du compas dans ses 
sublimes conceptions (1). 

Les nombreuses et imposantes exceptions à la régularité des 
couches de roches et de leur gisement, que le géognoste ne peut 
plus nier, prouvent évidemment que les révolutions qui ont fait 
disparaître la symétrie de la surface de notre globe, de même 
que leurs intervalles , ne sont pas liées à des époques fixes et gé- 
nérales , et surtout qu’elles n’ont pas commencé après que la 
précipitation des continens a été terminée, mais qu'elles sont ses 
contemporaines, qu'elles ont été partielles quant aux lieux et 
aux temps, et qu'elles se sont répétées très-souvent. 

Une saine géologie ne doit pas postuler tout simplement la 
précipitation générale, mais elle doit construire ce grand procès 
qui a donné naissance à nos roches, et expliquer leurs suites et 
leurs groupes, distinguant soigneusement les masses cristallisées 
des masses brutes. Je sais que depuis que le célèbre Berzélius 
a prouvé enfin que notre silice est un oxide, de même que les 
alcalis, mon système paraît avoir un défaut à cet égard. Mais 
nous ne sommes pas encore au bout de la chimie, qui, j'espère, 
nous prouvera un jour que les corps sont susceptibles d’ana- 
lyses nouvelles, qui nous découvriront d’autres modes de com- 
position que ceux que nous connaissons. Les métaux ne sent 
sûrement pas des corps simples , pas plus que la cire. Quiconque 
a suffisamment étudié la physique des volcans ne se refusera 
pas à la conviction que les actions volcaniques sont le premier 
mobile des révolutions qui ont déchiré la surface de notre globe. 
La combiraison de cette action avec le grand procès de la pré- 
cipitation générale est la clé de la vraie géologie, la solution de 
cent énigmes que nous offre la nature des roches. 

(1) On pourrait pousser cette idée plus loin, l'appliquer aux ruines, 
qui nous plaisent en nous offrant le sceau du tout-puissant dans le défaut 


de régularité, et rappeler quele moyen âge, le plus riche de tous en grands 
caractères, n'avait point d'’édifices réguliers. 


174 Géologie. 

Vous trouverez, Monsieur, peut-être bien des idées étranges. 
dans ces pages ; mais si vous voulez vous donner la peine de lire, 
ma géologie, ne füt-ce que dans les ÆZntretiens sur la physique. 
écrits en mauvais francais, j'ose espérer que , même encore au- 
jourd’hui, vous les trouverez plutôt neuves qu’hétérodoxes, et 
pardonnerez à un vieux physicien de tenir à ses premières idées. 


193. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA TEMPÉRATURE DES MINES ÿ 
par T.F. Barkanw. ( T'ransact. de la Société Roy. Géologique 
de Cornouailles ; Vol. HIT, p. 150.) 


Les expériences sur la température des mines , dont nous 
allons rapporter les résultats, ont été faites dans l'été de 1823 
et dans celui de 1824; l’auteur qui a apporté le plus grand 
‘soin dans ces expériences fort délicates, commence par discu- 
ter les avantages et les inconvéniens que présentent les diffé- 
rentes manières usitées pour ce genre d'observations. Il a em- 
ployé concurremment les 4 moyens suivans , qui consistent à 
prendre la température 

Des sources qui sourdent soit du filon , soit de la roche dans 
laquelle il est encaissé, 

Des amas d’eau qui s’amassent continuellement dans les ca- 
vités que présentent les exploitations de mines. 

Celle de la roche même, en y scellant un thermomètre dans 
une cavité pratiquée à cet effet t. 

Enfin , en mesurant la température des eaux qui se sont ac- 
cumulées depuis long-temps dans les travaux abandonnés. 

Il préfère la 3° méthode , pourvu toutefois qu’on donne une 
certaine profondeur aux entailles dans lesquelles se place le 
thermomètre. Sans cela il regarde que la température de la roche 
peut être fortement modifiée par l'air ambiant. Quant à la der- 
nière méthode , qui paraît au premier aperçu la moins suscep= 
tible d'erreur , elle est peut-être, au contraire, la moins exacte , 
parce que la masse d’eau tend constamment à se mettre en équis 
libre ; et l'on trouve une température sensiblement la même à 
différentes hauteurs de ces amas d’eau, température due en 
grande partie à la couche supérieure de liquide. 

Pour mettre à même de comparer les résultats obtenus, 
nous allons donner le tableau de ces expériences, dans lequel 
on a eu Soin de les mettre par ordre de profondeur, 





Faruoms (1) 
au-dessus 


1] de la surface. 


Géologie. 


TEMPÉRATURE: 


À 


degres 
de 


Fahrenheit. 


degrés 
de 


Péaumur. 
ee 


24,88 
24,00 
25,77 
24,22 
24,44 
26,20 
24,22 
24,00 
24,88 
24,00 
27,52 
24,00 
24,88 
24,00 
26,20 
23,12 
23,56 
27,08 
27,08 
29,92 
31,68 
29,48 
30,36 
31,63 
29,92 
27,28 
33,44 
33,00 
36,08 
36,08 
38,06 


mines. 


Botallack.….... 
Little Bounds. 
Botallack..... 
Little Bounds, 
Huel Neptune. 
Botallack..... 
Huel Unity... 
Little Bounds. 
Huel Neptune. 
Botallack..... 
Trenoweth... 
Oatfeld.….. 
Ding Dong... 
Mr. 
Huel trumpet. 


1975 


Postrion 
des 


Thermomèlres. 


à RE RE 


Cavité remplie d'eau. 
Daus l'air. 
Eau dans une galerie. 
Amas d’eau. 
ld. 
Amas d’eau profond. 
Source sortant du mur. 
Amas d’eau. 
Autre ainas d’eau. 
Amas d’eau profond. } 
Anciens travaux remplisd'ean. |k 
Source provenant du mur. 


. [Source sortant du filon. 


Petit amas d’eau. 
Amas d’eau dans unéeancienne |} 
Id. (galerie. |£ 


. [Source sortant du mur. 


Trou dans fa roche. 


. [Trou de 18 pouces dansla ro: |f 


Botallack..... 
Huel vor..... 
1-2 
ldifersi 
Cook’s kitch. 
Dolcosth..... 
OA ERRRE 
LÉ 
Ida 
Oatfeld,..... 
Ras. 


ld. 
Source du mur. 
Eau dans une galerie abandon: |f 
Source sortant du mur, (ne. 
2 trous de 18 pouces. F 
Amas d’eau. 
Amas d'eau profond. 
Amas d'eau. i 
Trou de 3 piedsde profondeur. | 
Source sortant au filon, 
Source, 
Autre source, 


(che. }k 


En sxaminant les résultats consignés dans cette table, on 


voit qu’on est loin d'obtenir des températures augmentant dans 
leur progression uniforme ; mais il résulte clairement que la 


température croît constamment en s’approfondissant. D. 


124. SUR LA POLARISATION MAGNÉTIQUE DES MÉTAUX ET DES MI- 
NÉRAIS, par une différence de température ; par le Prof. 
SEEBECK. (Anal. de ph) s., de Poggendorf;1826, cah.3, p. 281.) 


Ce mémoire de physique contient des observations sur le 
magnétisme terrestre , etses rapports avecles volcans existans. 
Le globe est traversé de zônes métallifères, dont le contact 
produit ce magnétisme , lorsqu'il y a une différence de tempé- 
rature. Les endroits les plus chauds seront ceux où l'air peut 


476 Geologie. 
pénétrer le plus avant dans la terre , c'est là que sont les vol- 
cans, et vice versà. Les phénomènes magnétiques de l’atmo= 
sphère sont liés à ceux de l’intérieur du globe. Il faut lire ce 
mémoire avec celui de M, de Buch, sur la distribution des vols 
cans sur le globe. { Mèmes annales ; 1825, cah.x, 2,3 et 4.) 

: 


125. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE PLATEAU CENTRAL DE LA 
France , et particulièrement sur les terrains secondaires qui 
recouvrent les pentes méridionales du massif primitif qui le 
compose ; par M. Durrénoy, ingénieur des mines. ( A{nnal. 
des mines ; 2° série, Tom. ILE, p. 3bet 309,1 *et2°liv., 1828.) 


Le, plateau primordial du centre de la France, qui est en 
général granitique , et qui a plus de 8o lieues de large à la hau- 
teur de Limoges , s’'amincit graduellement en s’avançant vers 
le midi , et se termine par une pointe qui le rattache à la Mon- 
tagne Noire, espèce de péninsule, isolée de la chaîne des Pyré- 
nées, par un bassin longitudinal de terrains secondaires et ter- 
tiaires. 

La 1° partie du mémoire de M. Dufrénoy renferme une des- 
criplion sommaire de ce plateau, ou un apercu des TERRAINS 
PRIMITIFS ET DE TRANSITION du centre de la France. L'auteur fait 
connaître d’abord, à partir d’une ligne tirée de Limoges à Lyon, 
les limites extérieures de la partie méridionale de ce groupe 
( qui renferme intérieurement un dépôt de terrains secondaires 
dans les départemens de l’Aveyron et de la Lozère) ; et sa dis- 
position générale en un véritable plateau d’une élévation assez 
constante ( environ 750 mètres ), dans toute sa partie centrale 
et occidentale , tandis que, vers l’est, deux arétes où chaînes 
plus élevées , qui prennent naissance dans les montagnes de 
l'Ardèche et de la Lozère , se dirigent du sud au nord, en sé- 
parant les vallées de lx Saône , de la Loireet de l'Allier. Plu- 
sieurs considérations portent l’auteur à penser que ces deux 
chaînes , déposées en même temps que tout le massif primitif, 
ont été modifiées postérieurement, par des phénomènes de 
soulèvement et d’abaissement qui ont formé les trois vallées. 
M. Dufrénoy fait observer les caractères remarquables qui ren- 
dent ces chaînes très-différentes de celles des Alpes et des Py- 
rénées. Il donne ensuite une idée générale de la composition 
de tout le groupe, par une coupe de l'est à l’ouest , prise à la 
montagne de Tarare, par une autre coupe dans la même direc- 


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Géologie. 179 
tion de la chaîne du Forez, et par quelques détails sur le rest 
du massif. 

Dans la chaîne de Tarare , l’auteur indique peu de granites , 
mais des porphyres très-abondans , parmi lesquels un porphyre 
rouge quartzifère , qu’il trouve analogue à ceux de lEsterel près 
Fréjus , et dont les nombreuses fissures renferment quelquefois 
de l’urane phosphaté, analogue à celui des arkoses d’Autun, 
donne lieu à plusieurs observations intéressantes. D’autres por- 
phyres feldspathiques, et les granites auxquelles ils passent, 
présentent des analogies remarquables avec des roches des Vos- 
ges de même nature, qui paraissent appartenir aux formations 
intermédiaires. Une formation , qui se rapporte évidemment à 
cette dernière classe, se compose, près de Tarare , de schistes 
argileux verts , analogues au Xëllas de Cornouailles , schistes 
pyriteux, renfermant de nombreux rognons de quartz, et alter- 
nant avec des couches de poudingue qui semblent, par leur 
nature, être formées aux dépens du terrain même qui les ren- 
ferme. La mine de cuivre pyriteux de Saint-Bel et Chessy , ap- 
partient probablement à ce terrain, et elle paraît , d’après sa 
nature et son gisement, être tout-à-fait analogue à celle d’An- 
glesey. M. Dufrénoy rapporte à ces formations de transition les 
terrains feldspathiques de Beaujeu , qui sont formés de couches 
de pétrosilex , quelquefois avec nodules de chaux carbonatée 
cristalline et d’amphibole, passant à une sorte de grauwacke 
à pâte pétrosiliceuse , à noyaux de quartz, et qui renferment 
des couches subordonnées de diabase, de grauwacke rougeitre, 
et de calcaires noirs, à lames spathiques appartenant à des en- 
troques , associés à un schiste argilo-calcaire fissile. 

La chaîne du Forez est de nature analogue à plusieurs égards. 
On ne voit point cependant sur sa pente orientale de porphy- 
res quartzifères , mais des passages répétés du porphyre feld- 
spathique à un granite à petit grain , peu quartzeux , analogue 
au granite intermédiaire des Vosges , le tout alternant un grand 
nombre de fois avec des schistes argilo-talqueux , à cristaux 
de feldspath , qui sont associés en outre à beaucoup d’amphi- 
bole. Le centre de la chaîne est formé par un granite à gros 
grains, qui se désaggrège très-facilement. Sur la pente ouest , 
on retrouve des porphyres feldspathiques , et des gneiss ren- 


B. Toue XVI. 12 


178 Géologie. N° 195 
fermant une couche réglée de calcaire saccaroïde. Cette-pente 
est très-escarpée. | TAN 

A l’ouest de Clermont , le plateau présente une composition 
uniforme de granite et de gneiss, qui passent fréquemment l'un à 
l'autre, mais qui, dans le département de la Haute-Vienne , se 
séparent en deux formations assez distinctes : la formation du 
granite est remarquable par son abondance en minéraux variés. 
La roche est à gros grains ou à grains moyens; celle-ci reuferme 
des filons d’étain à Vaulry. La formation du gneiss , ou formation 
schisteuse, constitue toute la vallée de la Vienne, et forme les ex- 
trémités du plateau de terrain ancien. Elle est traversée par des 
filons de porphyre, analogues à l’£lvan de Cornouailles, et 
aussi par quelques filons stannifères ; sur sa limite, elle ren- 
ferme beaucoup de roches amphiboliques. De nombreux amas 
de serpentine s’y présentent aussi, subordonnés au gneiss. On 
y remarque en outre les amas, veines et petits filons de kaolin 
et de pegmatite de St-Yrieix , ainsi que des couches subordon- 
nées de calcaire saccaroïde ei de quartz bleuâtre ; enfin, des 
amas immenses de quartz laiteux , renfermant des gîtes con- 
temporains d’hématite brune. 

Le fer oxidulé est disséminé abondamment dans le gneiss et 
le schiste talqueux de ecs formations anciennes. Les filons mé- 
tallifères y sont assez fréquens. 

Sur les deux revers de la péninsule qui forme la partie mé- 
ridionale du platean , on observe des bandes étroites et peu 
continues de terrains de transition, Sur le revers nord-ouest de 
la chaîne, le schiste talqueux qui recouvre le granite, est re- 
couvert par une grauwacke à ciment de schiste ou à ciment sili- 
ceux , passant à un grès, à pâte silicéo-ferrugineuse, analogue 
au vieux grés rouge du Breconshire , et contenant comme lui 
de petits filons de quartz. Ailleurs, un calcaire de transition al- 
terne avec un schiste très-bitumineux, anthracite imparfait. 
Ailleurs encore, une grauwacke schisteuse alterne avec un schiste 
bleuâtre, dans lequel M. Combe a vu des empreintes de feuilles 
analogues à des feuilles de fougère. 

Sur le revers sud-est , et surtout sur le flanc de la Montagne 
Noire, se présente une bande de terrain de transition plus con- 
tinue, composée de schiste argileux ou talqueux , alternant 
avec des calcaires, et souvent avec un entrelacement semblable 


Géologie, 179 
à celui des marbres Campans. Le calcaire contient des Entro- 
ques et des Caryophillées. M. Dufrénoy regarde ce terrain com- 
me assez analogue à celui de Plymouth, qui appartient à l'étage 
inférieur des terrains intermédiaires anglais. 

Dans les Départemens du Gard et de l'Aveyron, le granite 
est quelquefois immédiatement recouvert par des dépôts de 
gypse qui ne sont pas recouverts , et qu'on ne peut rapporter 
que par analogie aux gypses des terrains jurassiques inférieurs, 

Les TERRAINS SECONDAIRES , qui se présentent sur la pente 
méridionale du plateau primitif, sont : 1° le terrain houiller ; 
2° le grès bigarré; 3° le Zias ou calcaire à Gryphites ; 4° la par- 
tie inférieure des formations oolitiques ; 5° quelques lambeaux 
du grès vert et de la craie; 6° un terrain tertiaire, composé d’un 
terrain d’eau douce associé avec la molasse, et d’un calcaire 
marin qui , aux environs de Bordeaux, paraît devoir être assi- 
milé au calcaire grossier ; 7° une formation d’eau douce plus 
moderne recouvre quelquefois des étendues considérables , sur- 
tout dans les vallées de l'Allier et de la Loire , au centre du 
terrain primitif. 

La 2° livraison de 1828 des Annales des mines , ne renfer- 
me , de la seconde partie du mémoire de M. Dufrénoy , que la 
section qui est relative au terrain houiller. Ce terrain forme un 
assez grand nombre de dépôts au pied du plateau, et de petits 
bassins disposés irrégulièrement au milieu de ce plateau. L'au- 
teur indique les principaux : il annonce que dans la plupart des 
localités le terrain houiller présente seulement les caractères 
généraux propres à cette formation , mais que quelques autres 
offrent des particularités qu'il croit devoir faire connaître : ce 
sont surtout ceux des bassins du Lot et de l'Aveyron. 

Le terrain houiller des environs d’Aubin, situé près du Lot, 
départ. de l'Aveyron, est surtout remarquable par sa richesse 
“extrêémeen couches de houille d'une très-grande épaisseur (lune 
‘d'elles a , selon M. Cordier , plus de 100 mètres de puissance ), 
ét par la réunion de minérais de fer de nature variée. Les bords 
du Lot et du Cellé , où le grès houiller se montre seul, sont 
“d’un intérêt plus grand pour le géologue. M. Dufrénoy appelle 

d’abord l'attention sur les environs de la Magdelène , où le 

grès houiller offre tous les caractères de l’arkose, et renferme, 

coïnme l’arkose ; de la baryte sulfatée , de la chaux fluatée , du 
12: 


180 Géologie. 

calcaire spathique et des grenailles de galène. Il donne ensuite 
des détails intéressans sur les porphyres que renferme le grès 
houiller dans plusieurs localités, porphyres de deux espèces , 
les uns rouges et feldspathiques , les autres verts et pyroxéni- 
ques , et présentant aussi deux modes de gisement différens, au 
moins en apparence, les uns paraissant former des couches ré- 
gulières dans le terrain houiller , couches dans lesquelles on 
n'observe pas à la vérité de stratification , comme à Flagnac et 
à Planiolles , les autres constituant des masses interposées dans 
ces grès , comme à Figeac et aussi à Flagnac, où les porphyres 
contiennent en outre des nodules de serpentine , et paraissent 
liés à une masse considérable de serpentine , laquelle forme , 
près de Firmy, une espèce d’ile , à la séparation du terrain an- 
cien , du grès houiller et du grès bigarré , sans présenter de 
liaison avec aucun d’eux. L'auteur trouve à cette serpentine 
beaucoup d’analogie avec l’ophite des Pyrénées , sous le rap, 
port de sa manière d’être , et il la croit de formation analogue 
et contemporaine, Quant aux porphyres des terrains houillers , 
il pense que leurs deux modes de gisement se réduiraient 
peut-être à un seul, sion pouvait les observer sur une grande 
étendue , et il lui paraît probable que les porphyres forment 
un accident dans le terrain, où ils ont été introduits postérieu- 
remet, en détruisant une partie du grès qu'ils ont remplacée, 
La période de leur formation lui paraît s'étendre du grès houil- 
ler au grès bigarré ; il regarde ces porphyres comme présen- 
tant une analogie complète avec les porphyres d'Edimbourg, 
du gisement desquels il fait connaître, dans une note , les prin- 
cipales circonstances. Une planche jointe au mémoire fait con- 
naître, par 4 coupes coloriées, la disposition relative du por- 
phyre, du terrain houiller et du grès bigarré, dans 4 localités 
différentes. 

Le terrain houiller des bords de l'Aveyron, forme une bande 
très-alongée , de Rhodez à St-Geniez. Peu épais , reposant sur 
le terrain ancien , il est presque toujours recouvert par un grès 
dont les couches inférieures sont analogues au grès rouge , et 
les couches supérieures se rapportent au grès bigarré. 
Ce terrain houiller de l'Aveyron ne renferme pas de porphy- 
res ; à Brassac , au contraire , le porphyre vert se représente, 
formant dans le terrain houiller un filon analogue aux Dyrkes 


+ Géologie. 181 
d'Angleterre, et produisant sur la houille, avec laquelle il est 
en contact , les altérations qu'on a signalées depuis long-temps 
comme produites par le voisinage des Drykes. | 

M. Dufrénoy fait remarquer ensuite l’analogie que présentent 
les porphyres de Figeac avec la roche noire du terrain houiller 
de Noyant (Allier) , qu’il considère comme de méme âge et de 
même origine que le filon de Brassac. Il termine l'histoire des 
particularités que présentent les terrains houillers de cette par- 
tie de la France , par une description sommaire de la butte de 
Saint-Priest, montagne conique située sur la lisière du bassin 
- houiller de St-Étienne , dont la base est de grès houiller très- 
prononcé , et dontle sommet présente des rochers escarpés de 
quartz-silex pur , dans lequel de nombreuses cavités sont fré- 
- quemment tapissées de cristaux de quartz hyalin, ou de baryte 
sulfatée. M. Dufrénoy à observé le passage insensible du grès à 
la roche toute quartzeuse ; il a trouvé dans cette dernière roche 
des empreintes de tiges de Calamites et de feuilles de fougère , 
analogues à celles du grès houiller. Il regarde en conséquence 
comme certain, que la roche de St-Priest est une dépendance 
du terrain houiller ; ‘mais la nature toute quartzeuse de cette 
roche , et l'abondance avec laquelle elle renferme de la baryte 
sulfatée , lui semblent devoir être considérées commele résul- 
tat d’une action analogue aux phénomènes quelconques qui ont 
produit les arkoses (1), phénomènes , aux résultats desquels il 
rapporte également le ciment siliceux des Hil{stone-Grit du sud 
du pays de Galles. Bo. 


126. NOTICE GÉOLOGIQUE SUR LE TERRAIN DE SAUCATZ { départ. 
de la Gironde ); par M. Guicrann. ( Bulletin d'hist. natur. de 
la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. I, p. 133 et 143, novemb. 
1826, et mars 1827.) 


Saucatz est un village situé sur un petit ruisseau, à 4 lieues 
au S. de Bordeaux. Le sol est entièrement tertiaire ; il est d’ail- 
leurs remarquable en ce que ses couches présentent une suc- 


(x) Le rédacteur de cet extrait, qui a visité la butte de Saint-Priest en 
1826, a reconnu les passages très-bien décrits dans le mémoire de M. 
Dufrénoy, et il avait été induit , par ses observations ( qui n’ont point 
été publiées et dont M. Dufrénoy n'avait pas connaissance )à en tirer des 
conséquences analogues à J'opinion exprimée par l'auteur, 


182 Géologie. 

cession de coquilles marines et d'eau douce, et surtout en ce 
que quelques -unes d’entre elles offrent le mélange de ces deux 
classes de coquilles. Ces différentes couches, d’après les obser- 
vations de l’auteur, peuvent se grouper en deux systèmes bien 
distincts, composés de la manière suivante, en allant de haut 
en bas : 

EL. Système supérieur , ou formation lacustre. 1° Sable argileux, 
jaunâtre, à coquilles marines ( principalement des univalves, 
peu nombreuses, mais très-bien conservées, parmi lesquelles 
l'auteur à remarqué de très-beaux Casques ); épaisseur , 2 à 3 
pieds ; 2° marne argileuse, blanchâtre, mélée de Bulimes ou Pa- 
ludines, Planorbes et d’une espèce de Moules qui caractérise 
cette formation; épaisseur, 2 p.; 3° marne calcaire, mêlée 
d’une multitude de petites Cérithes avec des espèces de Cithé- 
rées assez grandes et d’autres bivalves d’un genre voisin; épais- 
seur, de 6 pouces à r pied; 4° argile noirâtre, semblable àun 
limon desséché, sans coquilles; au-dessous, marne argileuse , 
grumelée, blanchâtre; épaisseur, de x à 3 pieds; 5° calcaire 
zoné, dur et compacte; au-dessous, calcaire grumelé, passant 
tantôt à un calcaire compacte , tantôt à un calcaire porphyrique 
(sa texture porphyrique est due à des noyaux noirâtres, sur 
un fond gris-bleuâtre , mélé de taches jaunes, ce qui lui donne 
un aspect tigré ); épaisseur, 9 à 10 pouces ; 6° calcaire bréchi- 
tique où porphyrique , à noyaux noîrs, souvent très-nombreux, 
contenant des coquilles d’eau douce { planorbes à test blanchä- 
tre) et des coquilles marines, quelquefois mélées ensemble, 
mais ordinairement séparées , les premières dans le haut, et 
les secondes daus le bas de la couche. 

IL. Système inférieur, ou formation marine. 1° Marne très- 
blanche, douce et consistante, contenant une immense quantité 
de coquilles fossiles, très-bien conservées, et dont quelques- 
unes ont encore leur éclat nacré; 2° marne friable, mélée de 
beaucoup de sable, contenant également de nombreuses co- 
quilles {ces deux couches ne font probablement qu'un seul 
groupe ); 3° calcaire grossier coquillier, dur et grenu, aggluti- 
nant une très-grande quantité de coquilles. TJ. GiRARDIN. 
127. OBSERVATIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR LES TÉRRAINS OOLATI- 


ques et les roches qui y sont associées dans les comtés deSu- 
therland et Ross dans les Hébrides; par M. Roderick Impey 


Géologie. 183 


Murewisow , secrét. de la Soc. Géologique de Londres, etc. 

( Transact. de la Soc. Géologique de Londres ; vol. I, 2° sé- 

rie, p°3b3°) 

M. Murchison a publié nn Mémoire dans les Transactions de 
la Société Géologique sur les formations oolitiques des Hé- 
brides, Mémoire dont nous avons déjà donné un extrait dans 
le Bulletin, Tom. XV, n° 13. Ayant fait, depuis la publication 
de ce Mémoire, un nouveau voyage dans cette partie de l’'É- 
cosse, il a rédigé quelques observations supplémentaires, que 
nous allons faire connaitre. 

JL’'auteur a déjà indiqué que les couches les plus élevées de 
la série oolitique, correspondantes au cornbrash et au forest 
marbre, sont traversées par des dykes de trapp à Beal, près 
Portree, dans l’île de Skye. L'un d’eux est composé d’un grun- 
stein porphyrique qui se bifurque en s’élevant vers le sommet 
de lescarpement. Il à remarqué dernièrement , avec M. le pro- 
fesseur Sedgwick , que les extrémités des prismes horizontaux, 
dont la branche la plus large de ce dyke est composée , présen- 
tent une bande de quatre pouces environ d'épaisseur, d’un 
pechstein vert noirâtre, en contact immédiat avec le calcaire 
coquillier que le dyke traverse. Le calcaire n’a subi aucune al- 
tération par ce contact. A l'exception des pechsteins indiqués 
dans les terrains trachitiques , comme au Cantal, celui-ci est le 
plus moderne connu jusqu’à présent, et ce fait donne une li- 
mite de l’époque à laquelle cette roche a été formée. 

Dans l’île d’Arran, on voit des filons et des couches d’un 
pechstein analogue, qui a pénétré dans le nouveau grès rouge, 
et qui parait s'être répandu dans les couches oolitiques qui 
existent dans les Hébrides; car nous revoyons de nouveau 
cette roche à Carsaig, sur la côte sud de Mull, formant la plus 
grande partie d’un des nombreux dykes de trapp qui coupent 
le lias et les couches oolitiques qui le recouvrent. Ce dernier 
dyke, qui a environ 4 pieds d'épaisseur, est formé de prismes 
horizontaux, dont les extrémités, sur à peu près 2 pouces d’é- 
paisseur, consistent en une roche feldspathique bleuâtre, et 
qui sont recouverts de chaque côté par des bandes plus épais- 
ses de grunstein. Le milieu de cette dernière roche présente, 
sur une épaisseur de 2 pieds environ, du pechstein porphy- 
roide , dont quelques veines pénètrent dans les zônes extérieu- 


184 Géologie. N° 127 
res. Sur la même côte, on a observé un autre dyke, qui coupe 
le lias, et se divise en plusieurs branches qui s'étendent en dif- 
férentes directions dans cette formation. Une des plus larges 
de ces branches enveloppe des fragmens de marnés contenant 
des gryphites et des bélemnites. La partie en contact avec ce 
dyke est fortement endurcie, et l’on remarque également ce 
phénomène pour plusieurs autres dykes qui se montrent dans 
les escarpemens à l’est de Loch Buy. Leur présence semble 
avoir changé le lias en quartz lydien, et le sable de loolite in- 
féricure en une roche siliceuse compacte. Mais on observe 
aussi, dans les Hébrides, que, dans un nombre de cas à peu 
près égal, l'introduction de ces roches étrangères au terrain 

n’a produit aucune altération. 

Après ces détails sur les roches trappéennes qui far ment des 
filons dans le lias et les couches oolitiques qui le recouvrent, 
M. Murchison décrit différentes coupes que présentent les nom- 
breux escarpemens qui bordent les côtes. Nous allons en citer 
deux pour montrer la similitude complète qui existe entre ces 
terrains calcaires et les formations correspondantes qui ont été 
étudiées avec tant de soin dans le sud de l'Angleterre. 

Sur la côte N.-E. de l'ile de Skye, à peit près à deux milles 
de la vallée de Beal, les collines de Trapp s’éloignent des fa- 
laises, et laissent voir un plateau elliptique qui s'élève d’enw- 
ron six cents pieds au-dessus de la mer , et dont la surface a en- 
viron un mille + en longueur sur un mille de large. On observe 
sur cet escarpement la coupe suivante, dans laquelle les cou- 
ches sont placées en descendant. 

9 Grès qui se montre à la base du trapp. 

2° Calcaire coquillier, correspondant, par sa nature et par les 
fossiles qu'il contient, au cornbrash et au forest marbre. 4o 
pieds. 

3° Grès blanchätre , ayant une épaisseur de cinquante ou 
soixante pieds, recouvrant une couche mince d'argile schis- 
teuse. Les couches les plus inférieures et les plus schisteuses 
contiennent des impressions végétales. 

4° Argile schisteuse et grès alternant à plusieurs reprises. 
Elles forment une seconde terrasse qui pent avoir 250 pieds 
d'épaisseur. Ces couches contiennent peu de fossiles, mais on 
y trouve beaucoup de matière charboneuse, et quelques im- 
pressions végétales indistinctes, 


Géologie. 185 

5° Vient ensuite une succession de couches de calcaires dont 

les supérieures, en partie à l’état de grès, contiennent des no- 

dules d'argile endurcie avec des fossiles. Elles alternent avec 

des couches d’argile mince, contenant des bélemnites. On re- 

trouve également les bélemnites disséminées dans les couches 
de grès. 

6° Argile schisteuse d’un gris bleuâtre foncé, plus onctueuse 
que le n° 4, contenant plusieurs fossiles propres à l'oolite infc- 
rieure , tels que bélemnites , térébratules, etc. 

7° La base de l’escarpement est formée du sable d’oolite avec 
de larges nodules de calcaire, contenant le Pecter æquivalvis , 
des Ammonites Murchisonæ, etc.; au dessous, on voit encore à 
peu près les couches supérieures du lias sur une épaisseur de 
30 pieds. 

Une coupe prise près du moulin de Applecross fait voir les 
couches suivantes associées au lias. 

1° Couches marneuses et de grès légèrement calcaire, conte- 
nant quelques fossiles imparfaits ; 

2° Calcaire bleuätre, contenant du bois fossile, des Pentacri- 
nites, des Gryphées, des Ammonites, des Pinnes, etc., alternant 
avec quelques lits très-minces de grès ; 

3° Calcaire sableux, compacte, quartzeux, sans fossiles, 
mais chargé de veines de calcaire spathique; ; 

4° Conglomérat blanc, contenant des galets de quartz réunis 
par le ciment calcaire ; 

5° Calcaire sableux ; 

6° Calcaire d’un gris bleuätre foncé, présentant une struc- 
ture analogue à celle de l’oolite. 

Les couches calcaires n° 2 occupent une partie du rivage sur 
lequel elles forment un quai naturel de 3 ou 400 mètres à peu 
près. Elles sont semblables avec celles que lon remarque à 
Broadfort , dans l’île de Skye. Le conglomérat calcaire n° 4 est 
également semblable à celui qu’on trouve à Broadfort, et ne 
pourrait se distinguer de celui qui existe dans le lias de Shep- 
ton Mallet et dans le voisinage de Bristol; et la couche ooliti- 
que bleuâtre se retrouve avec tous les mêmes caractères dans 
les couches de lias de Cambridge, dans le comté de Glamor- 
gan. 

À la suite de ces différentes coupes, l'auteur donne un ta- 


186 Géologie. 


bleau des coquilles fossiles qu'il à recueillies dans les forma- 
tions oolitiques de l'Écosse, dans lequel il montre leur iden- 
tité avec celles qui se trouvent dans les couches correspondan- 
tes en Angleterre. D. | 


128. SUR LES CHANGEMENS DE FORME QUE LA SURFAGE DE LA PRES- 
QU’ILE DU CORNOUAILLES PARAIT AVOIR ÉPROUVÉS ; par John 
Hawkins, membre de la Soc. roy., etc. ( Transact. de la Soc. 
Géologique du Cornouailles ; Tom. ILE, p: 1.) 


Après quelques considérations générales sur les changemens 
que la forme de la terre a éprouvés depuis son origine, et sur 
les grandes révolutions qui, très-probablement, les ont cau- 
sés, M. Hawkins dit qu'aucune contrée ne montre avec plus 
d'évidence ces grandes résolutions que la presqu'ile du Cor- 
nouailles. Le fond des nombreuses vallées qui la traversent en 
tous sens est considérablement élevé par des accumulations de dé- 
bris de roches de différentes natures, roches analogues à celles 
qui existent dans cette presqu’ile. Ces débris immenses annon- 
cent une révolution grande et subite, et ne peuvent en effet 
avoir été arrachés des rochers auxquels ils appartenaient ni 
transportés par des causes qui agissent maintenant sous nos 
yeux. 

A une époque qui correspond probablement à la même pé- 
riode que celle où se formaient tous ces débris, il rapporte ces 
couches épaisses de feldspath décomposé et de grains de quartz 
que lon trouve accumulées au pied de certaines ‘collines. 
L'exemple le plus remarquable de ces dépôts est celui qui 
existe dans la paroisse de St.-Stephens, et qui fournit la terre à 
porcelaine. Toute cette masse argileuse provient avec évidence 
de la décomposition d’un granite qui se trouve à une petite dis- 
tance. Cette altération ne peut être attribuée ni à l’action at- 
mosphérique, ni à aucune catastrophe violente; il est nécessai- 
rement le résultat de l’action produite par un dissolvant puis- 
sant, qui à agi transitoirement, et sans presque déranger les 
élémens de place. 

Les différentes espèces d'argile que l’on rencontre dans les 
vallées qui traversent le distriet schisteux du Cornouailles, et 
qui remplissent les différentes cavités qui existent à la partie 
supérieure de ces mêmes vallées, paraissent devoir leur origine 
à une action dissolvante semblable, 


Géologie. 187 

M. Hawkins observe ensuite qu'en comparant là masse des 
déblais avec les vides que présentent les vallées, on reconnait 
bientôt que, quelqu'immenses que soient ces déblais, ils sont 
loin de correspondre à ces vides. Il est donc naturellement 
amené à examiner la question si intéressante des vallées, et qui 
se rattache à toutes les idées géologiques. Il ne peut admettre 
que l’ouverture de ces grands canaux naturels soit due aux cau- 
ses qui agissent actuellement à la surface de la terre; il ne croit 
pas non plus qu’elle soit le résultat de la rupture des couches, 
ces différentes causes n’ayant pu que les élargir et leur donner 
plus de régularité. L'opinion qui lui parait la plus naturelle 
est que ces vallées sont en rapport avec la structure intérieure 
de notre globe, et qu’elles ont été, pour ainsi dire, formées & 
priori. À l'appui de cette supposition, il remarque que, dans 
les parties du Cornouailles et du Devonshire où les roches 
schisteuses dominent, il a presque constamment observé que 
les lieux où la surface présentait le plus d’inégalités étaient ceux 
où les couches de schiste étaient les plus tourmentées , et dans 
lesquelles leur inclinaison et leur direction étaient le moins 
constantes ; circonstances qui lui font présumer que les schis- 
fes se sont modelés sur la surface du terrain plus ancien qu'eux. 
Cependant quelque inégale qu’il suppose la surface primitive 
de la presqu'île du Cornouailles, il ne peut croire qu'elle ait 
présenté ces déchiremens et ces escarpemens à pic dont ses cô- 
tes sont hérissées. Elles doivent devoir leur origine à quelques 
catastrophes violentes, analogues à celles qui ont rempli les val- 
lées de ces immenses déblais que nous avons cités plus haut. 
Mais, depuis ces grandes révolutions auxquelles ce pays, comme 
toute la surface de notre globe, paraît avoir été en proie à des 
époques antérieures aux temps historiques, les côtes du Cor- 
nouailles ont éprouvé de grands changemens ; aussi certaines 
côtes sont continuellement rongées, tandis que sur d’autres, 
au contraire, il s’accumule des sables qui éloignent le rivage. 
La position péninsulaire de ce comté, le changement de tem- 
pérature assez considérable qu’il éprouve, et les tempêtes vio- 
lentes qui s'élèvent constamment sur ces côtes, les plus avan- 
cées de notre continent, favorisent, plus que dans tout autre 
pays, l’action destructive permanente à laquelle la terre est 
soumise, et que M. Hawkins compare à la mort qui fait subir 


= 


188 Géologie. 


également, et peu à peu,sa loi à tous les êtres organisés +: 
vivent à sa surface. D. 


129. NOTE SUR LE GISEMENT DES MINÉRAIS DE FER AU HARTZ; par 
M. Aug. Perponxer. (Annales des Mines; 2° série, Tom. IX, 
re q° 
p- 3,1 livr., 1828.) 


Cette Notice commence par un coup-d’œil sur l’ensemble des 
terrains du Hartz, dans lequel l’auteur rappelle les principaux 
faits géognostiques exposés sur la carte du Hartz de M. de Vil- 
lefosse, dans le Mémoire de M. de Bonnard, inséré dans le T. 
7 des Annales des Mines { V. le Bulletin de 1823, Tome 1°°, p. 
220 ), et dans un ouvrage sur la géognosie du Hartz oriental, 
publié récemment par M. Zincken. Les mêmes ouvrages, et 
surtout le dernier, lui fournissent, avec ses propres observa- 
tions, les renseignemens sur les gites de minérais de fer, qu'il 
expose très-brièvement, Il parle successivement, 1° des bancs 
( lager ) que forme ce minérai dans le Blatterstein ( SPAME va- 
riolé ), subordonné au terrain de grauwacke, soit à la partie 
occidentale du Hartz, près de Ler bclé , Soit à la partie orien- 
tale, près d’Elbingerode ; 2° des minérais de fer du calcaire des 
environs de Rübeland, également subordonnés à la grauwacke; 
3° des minérais de fer qui se présentent assez abondamment 
dans le diorite ou grünstein, superposé en masses arrondies 
( kuppenr ) au schiste de transition, près de Zorge et de Tilke- 
rode ; 4° des minérais barytifères qui forment de nombreux 
filons dans les porphyres du grès rouge. Les diverses sortes de 
minérais fournis par tous ces gites sont le fer oxidé, le fer oxidé 
hydraté, le fer oxidé hydraté terreux (provenant de la décom- 
position du fer spathique), le fer spathique et le fer oxidulé.La No- 
tice est terminée par quelques mots sur l'exploitation du miné- 
rai de fer, qui a lieu, à Elbingerode, tantôt à ciel ouvert, tan- 
tôt par puits et galeries , et, à Lerbach, toujours par travaux 
souterrains. B». 


130, REMARQUES SUR QUELQUES PARTIES pu TAuNUS et des mon- 
tagnes du duché de Nassau; par Sir Alex. Cricaron. (Geolog. 
Transact.; 2° sér., vol. 2, part.2, p. 265.) 


Le Taunus est limité au N. par le Westerwald , au S. par la 
vallée du Mein, à l'E. par la vallée de la Wetter, et à l'O. par 


Géologie. , 189 
le Rhin. Le Hundruck, sur la gauche du Rhin, en est une con- 
tinuation. Le Feldberg, qui a 2,600 pp., en est la cime la plus 
élevée. Cette chaîne est composée, au S., de taleschiste et de 
roches quartzeuses, et au N., de grauwacke. Le quartz talcifère 
forme les sommités, dont le Spitzerstein et Alterstein, près de 
Wiesbaden, sont de bons exemples. Vers le Mein, le pied des 
montagnes est couvert d’agglomérat , de grès bigarré, et de dé- 
pôts tertiaires. Il y a une source salée à Soden. De là à Konig- 
stein, on traverse des roches de quartz et de talcschiste. Sur les 
bords de la Lahn, la grauwacke contient des encrines et des 
bivalves , et des mines de plomb argentifère. En remontant à la 
source de Ja Lahn, on ne trouve pas d’autres roches avant 
Baldwinstein, qui est sur un rocher calcaire ; un peu plus haut, 
il y a du porphyre foncé. Non loin de Dietz, il y a du schaal- 
stein, roche composée de chlorite, chaux carbonatée et de si- 
lice ( Mont Schomburg et vallée d’Aar ). Il y a de la dolomie à 
Oranienstein. Des basaltes ont percé les dépôts précédens, en- 
tre Ems et Holzapfel. L'auteur détaille le dépôt du calcaire ter- 
tiaire du Mein; à Hogheim et Oberrad, il y signale beaucoup 
de paludine ( P. thermalis ? Sow.), des cyrènes ( C. obovata? ), 
un hélice, une modiole, un moule et une cérithe ou potamide. 
A Muhlbach, on a trouvé, dans la marne, 60 p. sous une cou- 
che calcaire, des ossemens, dont quelques-uns se rapportent 
au lophiodon tapiroiïdes, et l’autre à un animal voisin du tapir 
de Sumatra. L'auteur soupconne que le calcaire recouvre le ba- 
salte du pays, et dont la dernière trace, au S., est à Rosdorf. 

A. B. 


131. GEOGNOSTISCHE BESCHREIBUNG DER GEBIRCSMASSEN , etC.— 

Description géognostique des terrains entre le Taunus et le 
Vogelsgebirge (depuis la Lahn au Mein, au Rhin et à la 
Nahe), surtout par rapport aux sources minérales de ces 
contrées ; par À. Wrize. In-8° de 168 p., avec 2 cart. géol. 
color.; prix, 7 fr. 5o cent. Mayence, 1828 ; Kupferberg. 


L'auteur commence par la description des terrains. Le sol 
intermédiaire comprend la grauwacke avec des couches ou des 
amas de fer oxidé rouge, de schiste argileux, de calcaire, de 
grüunstein et de porphyre, le schiste argileux avec quelques 
masses de grès en partie rougeâtre (Altsauerbach) et de basalte 


190 Géologie. | 

(Nauroth , Adolphseck,"Wetzlar), les roches quartzotalquenses 
et le calcaire. Le sol secondaire ancien. est formé par le térrain, 
houillier, le grès rouge secondaire et le zechstein bitumineux 
(Niederrodebach, près d'Hanau). L'auteur donne des détails 
sur les porphyres et les trapps de la vallée de Nahe, et il dé- 
crit le grès rouge des districts de Windecken et de Vilbel. Il 
passe ensuite au grès bigarré et au muschelkalk, et il réunit 
avec ce dernier le calcaire tertiaire des bords du Mein. Dans le 
sol tertiaire, il énumère les sables des vallées de la Wetter et 
du Nidda, l'argile plastique ou marneuse, des cailloux, des 
agglomérats (Munzenberg), des grès (Steinfurt), des tufs cal- 
caires (Hochheim), des marnes, de la tourbe et des lignites. Il 
donne des détails intéressans et nouveaux sur douze gîtes de 
lignite tertiaire, qui est en général auprès des basaltes. Près de 
Grunberg et à Salzhausen, le lignite offre du rétinasphalte , 
beaucoup d’impressions de feuilles d'arbres et des fruits. À 
Dorheim il y a des cônes de pins et des graines semblables à 
des noix; à Bauernheim, des restes de conifères, à Gronau, des 
coquilles fossiles (Strombites? etc.) Il divise ces amas en 3 
groupes, celui de Salzhausen , d'Eberstad et de Gambach, qui 
est près du basalte et contient les mêmes bois ressemblant à 
celui du platane et du châtaignier; celui de Dorheïim, de 
Bauernheim , d'Ossenheim et d'Oberwollstadt , où il y a du bois 
de conifères et des argiles, rouges en bas et grises en haut; enfin 
celui du district de Bergen à coquilles marines et de Hom- 
burg. Plus loin, il parle des dépôts abnormaux, savoir: de quel- 
ques-uus basaltiques, de la Wettéravie, de la wacke de Fried- 
berg, du phonolite de Salzhausen , du tufa basaltique sur l’Hor- 
loff et du grès compacte basaltique de Griedel. Le reste de 
l'ouvrage est consacré a la description physico-chimique des 
sources minérales, savoir: celles du Taunus (Wiesbaden, 
Schlangenbad, Langen-Schwalbach , Sooden, près de Hochst, 
Mamolshayn, Homburg, Nieder-Rossbach, Friedberg, Nau- 
heim), les sources salées de la vallée de la Nahe (Theodorshall, 
Munster am Stein), les eaux minérales de la vallée de la Wetter 
(Schwalheim, Rodgen, Wisselsheim , Steinfurt), les eaux salées 
de la même vallée (Rockenberg, Herchern), et du Vogelsge- 
birge (Salzhansen , Budingen), les sources de la vallée d’Hor- 
loff (Barstadt, Echzel), et les eaux acidules sur les bords dela 


Geologie. 191 
Nidda (Staden, Grosskarben, Okarben, Vilbel; et les sources 
sulfureuses de Francfort-sur-le-Mein, de Rodelheim et de 
Weilbach). Un tableau des couches traversées dans deux son- 
dages à Nauheim, et une table synoptique de toutes ces eaux, 
avec l'indication de leur hauteur absolue, température, pesan- 
teur spécifique, etc., termine cet ouvrage. On pourrait désirer 
des recherches chimiques plus approfondies; quant aux cartes , 
l’une représente le district hessois de Dorheim , et l’autre toute 
la contrée dont cet ouvrage doit donner une idée. On y trouve 
indiqués, outre les formations, les différentes roches tertiaires 
et basaltiques, les diverses sources, et les gites de fer et de 
houille. A. B. 


132. UEBER DIE FossILE REPTILIEN, etc.—Sur les reptiles fossiles 
de Wurtemberg; par G. Fr. Jazcer. In-4° de 48 p., avec 6 
planch. lithogr., prix, 8 fr, 30 cent. Stuttgard, 1828; Metzler. 


Dans la préface, l’auteur rappelle qu'il a donné le Catalogue 
des ossemens du sol alluvial wurtembergeois dans le Wüurtem- 
berg. Jahrbächer de Memminger pour 1821 et 1822. Il a dé- 
couvert dans des cavités et des cavernes jurassiques des dents 
d Anoplotherium, de Cheropotamos, de 2 espèces de Lophiodon, 
de 2 espèces de Mastodonte, du Paleotheriun magnum, du 
Rhinoceros, d’un rongeur, de carnassiers, de cheval, de cochon, 
et de 3 ruminans, ainsi qu'un bois de cerf. Il donne un apercu 
de la distribution générale des fossiles dans les formations se- 
condaires du Wurtemberg. Le muschelkalk de Schwenningen 
contient des ossemens du RAyncholites Gaillardoti et une dent 
d'Ichthyosaure. Il commence par les reptiles du lias, et il fait 
précéder cette description de celle de son schiste marno-bitu- 
mineux, dont il est enclin à attribuer les parties claires et 
rouges à une combustion spontanée de la houille ou des py- 
rites. Il y signale des Fucoïdes (F. granulatus où æqualis var. 
flexilis Brong., une espèce voisine du furcatus Br. ou recurvus 
Schl., et 2 autres nouvelles). Il décrit successivement le crocodile 
fossile de Boll, qui est conservé à Dresde, le Geosaurus de Boll 
(Lacerta gigantea Sorner), et différentes parties de 4 espèces 
nf bere (J. platyodon, communis , intermedius , tenui- 
rostris, etc. ?). Ce sont des os de la tête, des dents, des vertèbres, 
des côtes, des os du thorax, du bassin et des extrémités, et des 


192 Géologie. 


écailles. 3 planches sont consacrées à tous ces fossiles. Les os 
d’Ichtyosaure sont connus en Allemagne dans le lias d’'Amberg, 
où il y a aussi des dents de Gavial, etc. On en trouve dans le 
Jura de Soleure. Dans un second article, l’auteur décrit dans le 
keuper de Waldenbuch les restes des Phytosaurus eylindrico- 
don et cubicodon. Ensuite il fait connaître un Mastodonsaure 
et un Salamandroïde provenant d’un schiste alunifère et carbo- 
neux du keuper de Rappenau et de Gaïldorf. La Salamandroïde 
est voisine d’une espèce d’OEningen. Enfin, il signale dans le 
muschelkalk de Friedrichshall, divers os de Plesiosaure , d’Ich- 
tyosaure et d’un reptile inconnu. Tous ces fossiles sont bien fi- 
gurés dans cet ouvrage. Le savant auteur promet un travail 
sur les plantes, les mollusques ct les zoophytes du lias. À. B. 


133. OBSERVATIONS SUR QUELQUES POINTS GÉOLOCGIQUES PRÈS DE 
Merssex et de Hohenstein ; par Weiss (4rchiv f. Bergbau de 
Karsten; vol. XVI, cah. 3.—-Zeitschr. f. Mineral.; 1827, nov. 
et déc., p. b18; et Teuschland geolog. dargest.; vol. V, cah. 
2; Gaz géol.; n° 5, p.67). 


L'auteur pense avoir découvert que la craie verte et inférieure 
de Meissen et de Dresde, est placée cà et là sous la siénite du 
pays. Dans les carrières de Veinbohla, près de Meissen, on voit 
les couches crayeuses devenir plus inclinées près de la siénite, 
et cette dernière roche couvrir la craie de la manière la plus 
claire. Entre la siénite et la craie il y a un lit argilo-marneux 
et bitumineux, et la siénite est décomposce et divisée en petits 
morceaux angulaires. L'auteur demande si ces circonstances ac- 
cessoires ne sont pas le résultat de la friction produite lors de 
léruption siénitique, et si la marne n’est pas un produit résul- 
tant d’un mélange de la craie marneuse et de la siénite? À Wal- 
denburg, en Silésie, les dômes porphyriques sont séparés du 
grès houillier par des masses bigarrées auxquelles l'auteur at- 
tribue la même origine singulière. Est-ce que l’amas de calcaire 
grenu dans la siénite de Zscnitzschewig a eu jadis quelque rela- 
tion avec la craie? Près de Hohenstein la polenz coupe les for- 
mations , et des travaux souterrains y montrent encore, sous la 
siénite, le même dépôt crétacé à ammonites , modioles , térébra- 
tules (7°. biplicata), et un grès houillier supporte la craie. Une 
argile bitumineuse noire , puis de l’argile rouge et des nids de 


Géologie. 193 
sable séparent la craie de la roche ignée. L'auteur suppose 
qu’une portion de grès houillier a été poussée de bas en haut en- 
tre la craie et le grès vert. Il demande si la cime granitique du 
Waizdorf ne repose pas sur le grès vert? Les faits trouvés à 
Hohenstein se répètent moins distinctement à Hinterhermsdorf. 
La grauwacke et le granite récent sont presque en contact au 
village de Reichenbach , au pied nord du Keulenberg et à Ho- 
garswerde, au Schwarzen Kollmen; l'auteur voudrait qu'on y 
fit des travaux souterrains, L’Elbe occupe à Meissen une fente 
siénitique. M. Keferstein ajoute que les roches non stratifiées 
granitoïdes et porphyriques seront peut-être reconnues un jour 
comme postérieures à la craie. Il observe avec raison que cette 
craie de la Saxe, décrite jadis par Charpentier le père, a été to- 
talement négligée par Werner et son école, tandis que Char- 
pentier avait dit formellement qu’elle se trouvait sous des roches 
granitoides à Possendorf, Kesselsdorf, etc. M. le professeur 
Hoffmann a vérifié plus tard les remarques si neuves de l'au- 
teur, et les a confirmées pleinement dans un mémoire inséré dans 
les Archives de Karsten. A. B. 


134.SUR LES RESTES FOSSILES DU LIGNITE FEUILLETÉ (Papier kohle) 
pe Geisrincer Busca, dans les sept montagnes; par le prof. 
H. Bronx (Zeitschr. f. Mineralog.; mai, 1828. p. 374). 


Le lignite du Puzherg repose sur la grauwacke impressionée 
passant au schiste argileux , et il est associé avec de l'argile, de 
la marne, des cailloux , des bois bitumineux et des impressions 
de plantes et de feuilles d'arbres. Il y a eu aussi des fruits de 
conifères. Le mème lignite se trouve dans les vallons du Schwier- 
zer et Thalsbergerbach, au-dessus d’une argile à potier blanche. 
On y observe des restes de grenouilles, qui sont dans le musée 
de Bonn, des poissons du genre Cyprin, des débris d’une espèce 
de petite écrevisse et d’un insecte ayant une ressemblance 
éloignée avec le scorpion, enfin, des graines de la forme de 
celles de l'£rrum hirsutum et tetraspermum, des feuilles en 
partie semblables à celles du saule et de l’ormeau. L’auteur 
figure les 3 espèces de feuilles, les graines, l’écrevisse, l'animal 
inconnu et le Cyprin, qu’il appelle C. papyraceus, et qu'il ca- 
ractérise par une phrase latine. A. B. 


_B. Tome XVI, 13 


194 Géologie. 


* 4 ET he. 
135. VoyacE À MÉROË ET AU FLEUVE BLANC ; par M. CatL AU». 
L à CIE 
Vol. 3. 1826. PARTIE GÉOLOGIQUE. 


Au-delà de Medynet-el-Fayoum, au S.-O., il y a des mon- 
ticules calcaires et argileux. A Rayan-el-Qasr, le sol-est eal- 
caire et la plaine est couverte de coquilles fossiles , telles que 
nautiles et huîtres , etc. Ce calcaire horizontal se prolonge avec 
des interruptions de sable jusqu'au delà de Rayan-el-Soghayr. 
Les sables renferment du quartz agathe et du bois pétrifié de 
palmier et d’acacia, qui abonde dans le désert Abou-Sagarah, 
et à Ras-el-Bagar. Il y a des troncs placés vefticalement. Plus 
loin, il y a des brèches quartzeuses mélées de fer oxidé, qui se 
retrouvent après le désert de Sabakhah-el-Makatem. Après le 
désert Sabakhah-el-Garah le sol calcaire coquillier à couches 
de sélénite offre du sel cristallisé et des sources salées. Un sem- 
blable terrain règne à el-Garah, et autour de Syouah; ete, Il y 
signale encore des huîtres, des vis, des peignes, des cames, et 
il indique dans la parte N. et N.-0. de Syouah une chaîne 
calcaire semblable, de 100 à 120 mètres de hauteur, qui ren- 
ferme des mines de soufre et des eaux sulfureuses et chaudes. 
Après Meîmat-el-Bahr, il y a dans le desert des rochers de cal- 
caire à nummulites et du grès cristallisé confusément. Dans la 
vallée d’el-Aray-Abou el-Bahreyn, le sel gemme couvre le 
sable, et il y a des lacs salés, à carbonate de soude et à sélé- 
nite. Les silex , les huîtres et les nummulites dans les sables con- 
tinuent jusqu'après el-Garah-el-Amseh, puis vient du calcaire 
très-blanc à nummulites, huîtres et oursins jusqu'à Gharb-el- 
Cheryf. Plus loin, la vallée est bordée de calcaire à couches de fer 
oxidé , de brèches quartzeuses à grains de fer globulaire et sans 
fossiles. À Zabou, il y a des grès horizontaux et grisâtres qui 
se retrouvent à Qasr; au S. il y a une source sulfureuse chaude. 
Le sol de la petite Oasis est une argile sablonneuse, et il y a 
partout du sél, de l’ocre rouge ct des eaux ferrugineuses. Le 
grès forme les montagnes qui séparent les deux parties de lOa- 
sis de Qasr, et leur cime est couverte de 4 à 8 mètres de roches 
volcaniques et de grès dur ferrugineux. Les calcaires durs im- 
pregnés de fer oxidé et à silex, qui constituent la partie N. de 
la petite Oasis, reposent sur les grès horizontaux. La base de ces 
montagnes, courant d’E, à l'O., est formée de ces derniers. Au 


Géologre. 199 
S. de Qasr, on voit la méme superposition. Le calcaire blanc se 
voit à el-Huyz, à el-Ayn-el-Ouadi, entre Farafreh et l’Oasis du 
Dekhel, à Karachef, dans la chaîne entre Abou Dakhlou, 
avant Bola et Balat. Il y a en outre quelques monts de grès 
horizontal. A Medynet-el-Qasr, jaillit une source sulfureuse 
chaude. Après lAgabah-Ounag le voyageur signale du calcaire 
offrant l’aspect de bois pétrifié et à sillons semblables à ceux 
formés par un courant allant du N. au S. Le grès à concrétions 
quartzeuses et ferrugineuses succède au calcaire après le mont 
Ayn-Amour, et forme des éminences à Oche-el-Gard, entre 
Khargeh et Syout.Il y à, à une lieue de Qasr-Gebel, une chaîne 
calcaire de 729 mètres de hauteur. Entre le Caire et Suez, il y 
a dans le calcaire dominant des vulselles, des placunes, et, à 3 
lieues du Caire, des bois pétrifiés, que l’auteur rapporte à celui 
des palmiers , des sycomores et des acacias. 

Son voyage au fleuve Blanc présente les faits suivans : le grès 
d’Assouan disparaît après un jour, et la siénite et le granite lui 
succèdent ; le grès reparaît à Dehmyr et forme alternativement, 
avec les roches non stratifiées précédentes, le sol jusqu’à Mirgis. 
Il signale le grès secondaire rouge ou blanchätre, RE ou 
en raisins ou feuilles , et quelquefois à fer oxidé, à Ouady-Had- 
dadyn, Kircheh, Der, etc. Le sol est entièrement primitif après 
Mirgis; ce sont des granites, des micaschistes, des roches sié- 
nitiques , etc., qui s'étendent le long du Nil jusque dans le Sen- 
naar, et qui forment les cataractes de ce fleuve. C’est dans l’ou- 
vrage qu'il faut chercher les localités particulières de chacune 
de ces roches, puisque ce sont des lieux presqu’inconnus. Le 
grès forme des éminences sur le terrain primaire à Semneh, 
dans l’ile de Says, près Abri, à Nelvua, à Sesceh, à Mecyd- 
el-Hadjar, à Saal, à Dongolah, à El-Fat, à Deffar, à Karafet, 
à Chibat, à Ouad-Beyt, à Merr cn au fleuve Blanc, ctc. Le gra- 
nite ou la siénite forme généralement les cataractes du Nil, à 
Semneh , à Kayabar, à Hanneq, à Chibat, aux cataractes des 
Chaykees, à l’île de Kendi, à El-Bete-el-Taket-Isak, etc. L'auteur y 
indique de belles variétés de feldspath, de quartz, etc. Depuis 
Ras-el-Gartoum, dans le Sennaar, le sol présente des concré- 
tions calcaires à débris de plantes marines; près d’el-Éreybab 
il y a des trous de pholades dans des rochers calcaires. 
A l'O. de Sennaar s'élèvent la montagne de Sagadi, de schiste, 


19, 


196 Géologie. 

micaschiste et schiste feuilleté, et le mont Djabel - Mouyl 
composé de siénite. A El-Qerebyn on retrouve la siénite d’As- 
souan. Les monts Agadi sont granitiques. A l'O. de Kilgou il y a 
des roches amphiboliques et schisteuses , assez ferrugineuses 
dans les montagnes de Gassi et de Taby. La rivière de Toumat 
est aurifère. Près de Fazoql, les montagnes sont siénitiques. A 
Abquoulgui, on trouve du fer oxidé et des argiles à fer titané et 
à or. Il y a des sables aurifères à Qamamyl, sous 10 à 11° de 
latitude, et ils sont couverts de blocs de roches amphiboliques 
et feldspathiques et de calcaire à pyrites. C’est donc comme en 
Amérique, à l'Oural, et en Transylvanie. Les mêmes sables sub- 
sistent dans les monts Aqaro, Takoumkom, Fadoqah et Taby.L’or 
de Taby est allié à de l'argent; il y a aussi de l’or platinifère. A 
2 jours au S. de Fadassy, on trouve des mines de fer. L'auteur re- 
tourna de là au Caire. Il signale près de Merreh du sel gemme 
mélé d’oxide rouge, à la cataracte de Guerri du porphyre noir 
et rouge, du granite et du micaschiste, du grès près d’Aba- 
Hachym et Abou-Hachym , près d'El-Koudrouab des blocs de 
calcaire grenu, à Guerf-el-Hamdab une cataracte granitique et 
schisteuse de 45 licues de long, à Selemeh les montagnes de 
grès rouges d'Arbaguy, à bois pétriliés et couverts de calcaire 
coquillier à bancs de sel, et la disparition de ce grès à Sobah, 
où recommence le sol primaire. Le Sennaar est entièrement 
primitif, dans les provinces de Fazoql, Qamamyl, Singué, et 
dans tous les pays visités de Bertat} il n’y a pas de chaux. Le 
grès abonde au contraire dans la basse Nubie, à l'île de Méroé 
et l'Égypte. A. B. 


136. NOTICE SUR LE CANAL DE LOUISVILLE ET DE SHIPPINGSPORT, 
etsur la géologie des environs ; par A.Lapram (Americ. Journ. 
of scienc. ; Vol. XIV, n° 1, p. 65). 


La navigation de l'Ohio n’est interrompue que par les rapides 
de Shippingsport, dans lesquels le fleuve descend dans 2 milles 
22 } p. On a creusé un canal pour éviter cette chute, et il a été 
exécuté de 1825 a 1828. Il part de Louisville dans le Kentucky. 
Ou a traversé le calcaire ordinaire qui s’est formé sous les 
roches schisteuses de Shippingsport, qui contient beaucoup de 
fossiles, du quartz, du spath calcaire, de la pyrite, et dont il 
sort des sources ferurgincuses et acidules. Le calcaire bitumi- 


Géologie. 197 
neux à pétrole est couvert de marne bitumineuse noire, à py- 
rites, qui est, dit-on, identique avec celle supérieure à la 
houille de Pittsburg. A New-Albany on l’a traversé sans trou- 
ver ni houille ni sel. Il en sort des sources impregnées d’hydro- 
gène sulfuré. Plus haut, vient une roche sablonneuse jaune ou 
bleuâtre compacte, elle forme le pays montueux à l'O., savoir, 
les Xnobs. 11 n’y a que peu de fossiles, du quartz, du spath 
calcaire et du sulfate de magnésie en effervescence. Un calcaire 
de 20 p. d'épaisseur forme les cimes des montagnes de grès. 
Les alluvions du canal sont des, argiles bleues et jaunes, du 
- sable et du gravier à bois et ossemens de quadrupèdes. Une 
coupe est jointe à cette notice. A. B. 


137. NOTICE SUR UN PROFIL DE MONTAGNES DANS LE NEWw- 
Hawesaire; par Gen. Martin Frezp {Jbéd. ; p. 64). 


Dans la partie orientale de la Franconie, la plus haute cime 
des montagnes blanches, est le mont La Fayette, qui s'élève 
à 4000 p. Le Profile-mountain est à 3 milles S. de cette mon- 
tagne , sur la route de Franconia à Plymouth. Elle a au moins 
1000 p. L'auteur donne une figure d’un profil de cette mon- 
tagne, qui rappelle celui d’une tête d'homme. A. B. 


138. ANALYSE CHIMIQUE DES EAUX MINÉRALES DE PITTSBURG; par 
W. Mrape (Zbid. ; p. 124). 


L'auteur donne les détails de son analyse; cette eau a 54° de 
F., l’air en ayant 85°; elle contient 2 p. de muriate de soude, 
2 + de muriate de magnésie, 1 d’oxide de fer, + de sulfate de 
chaux, et 18 pouces cubes d’acide carbonique dans une pinte 
(quart) d’eau. Il la compare à d’autres eaux et parle de ses pro- 
priétés médicales. 


139. SUR LA GÉOLOGIE ET LA MINÉRALOGIE DE LA CONTRÉE PRÈS 
West-CHEsTER EN PENSYLVANIE ; par J. Fincu (Zbéd. ; p. 15). 


Sur une ligne tirée de Chadfort, au N., à travers le West- 
Chester, on observe les formations suivantes : le gneis à couches 
subordonnées d’amphibolite schisteuse, de serpentine et de 
calcaire, le micaschiste , le calcaire primaire, les roches quart- 
zeuses intermédiaires , le gneis et l’amphibolite schisteuse, le 
second grès ou grès bigarré, et le trapp moderne. M. F. détaille 


198 Géologie. 

ces dépôts, il donne leur largeur; le calcaire grenu forme le pays 
entre le Schuylkillet le Susquehama. Le grès bigarré est argi- 
leux , ferrugineux , en lits inclinés de 10° à 20°, et à galène, à 
Perkiomen et à Unionville. Le trapp moderne est amphibolique, 
il couvre une étendue de 10 milles de long et + à 1 mille de lar- 
geur. L'auteur donne une liste de minéraux, du gneis, de la 
serpentine et du calcaire grenu. A. B. 


140. I. CARTA GEOGNOSTICA DE LOS PRINCIPALES DISTRITOS MINE- 
RALES DEL ESTADO DE Mexico. — Carte géognostique des 
principaux districts des mines de l’état du Mexique, d’après 
des observations astronomiques , barométriques et minéralo- 
giques de F. de Gerorr et C. de Bercues. 2 grandes feuilles 
Lthog.et coloriées; 1827. 


141. IT. ProriLes cEOGNOsrI cos, etc.—Profils géognostiques de 
ces mêmes districts de mines, avec les hauteurs absolues, en 
pieds anglais; par F. de Gerorr. 4 grandes feuilles lithograp. 
et coloriées; 1827; prix, 22 fr. 


Si les exploitations des mines d'Amérique, ou si un très- 
petit nombre de ces entreprises paraissent devoir enrichir leurs 
entrepreneurs, la géologie y a gagné, et y puisera encore beau- 
coup de nouveaux faits; mais aucun mineur n’avait encore pu 
blié en Amérique un ouvrage si intéressant que celui-ci. La 
carte, tracée à la manière allemande, comprend presque tout 
l'état de Mexico, à l'exception de quelques petites parties de 
ses frontières. Ce pays contient 5 grandes formations , 1° celle 
du calcaire grenu et de la siénite (minéral de San Jose Del Oro, 
entre San Vincente et Encarnacion) ; 2° celle des schistes intermeé- 
diaires (entre San Vincente, Zimapan, Pechuga, Cardonal et 
Actopan, entre Tlaltisapan et Ixtoluca, depuis Acutlapan et 
Tasco, par Zaqnalpan, Sultepec, Cristo, Temascaltepec, jus- 
qu'au delà de Tusantla, et entre Tlalpujahua, Singingareo êt 
le Rio de Lerma); 3° celle du porphyre euritique métallifère 
(à l'E, de Zimapan, S. Clementi, près Pechuga, entre Actopan, 
Pachuca, Owitlan et El-Grande, autour de Huantla, d'Estapa, 
d’Angangueo el d'Oro, près Tlalpujahua); 4° celle du calcaire 
compacte à sources chaudes (Regla, Banos, près El-Grande, 
Istapa) ; 5° cel composée de porphyre non métallifère, de 


Géologie. 199 
teachytes, de phonolites, de basaltes, de tufa voleanique, 
d'agglomérat et de laves. Ce dernier occupe tout le reste du 
pays ; néanmoins, le porphyre et le trachite paraissent surtout 
dans les contrées de montagnes et de mines {autour de Pechuga, 
de Zaqualpan , d’Angangeo, ete. , ete.; cette belle cacte indique 
aussi les eaux thermales, les différentes mines d'or, de cui- 
vre ,ete., et les districts miniers , quelques hauteurs absolues, 
etc. D’après cette carte et leurs mémoires explicatifs (Voy. Bul: 
letin, 1827, n° 12, p. 363, 1828, n° 1,p. 40 etn° 5,p. 40), 
on voit que le sol ancien de l’état de Mexico ne présente que 
des roches intermédiaires , au milieu desquelles il y a eu des 
éruptions siénitiques, porphyriques, trachytiques, basaltiques 
et volcaniques, et comme dans le Bannat et ailleurs, la siénite 
aura changé plus où moins le calcaire compacte en marbre, 
lorsqu'elle sera sortie près de pareils dépôts, et il se sera formé 
au contact de ces masses des roches aurifères de grenat (San 
José del Oro). La 1°° coupe, depuis Tula jusqu’au Popocatépetl, 
représente le terrain entièrement volcanique (laves et tufas) de 
la plaine de Mexico; on y remarque des agglomérats volea- 
niques sur le Rio del Desague , à Tanepantla, Ayotla, et entre 
Chalco et Ameca, et des basaltes à Tula, Ayotla, etc. La se- 
conde coupe depuis Encarnacion (7626 p.), à Actopan, fait 
voir le terrain de calcaire grenu et de siénite ( à filons de 
cuivre et d'argent , et à bancs de grenats aurifères recouverts 
par les schistes calcaires intermédiaires qui sont surmontés de 
roches volcaniques autour de Hacienda de la Estancia, de Zi- 
mapan et de Cardonal, et au N. de Pechuga et d’Actopan ; et 
de tuf calcaire au S. de Zimapan et entre Cardonal et Actopan. 
Il y a du porphyre argentifère à la mine de San Clement, des 
agglomérats volcaniques à Actopan, Cardonal et au N. de Pe- 
chuga , des tufas volcaniques et des laves près de Zimapan, et 
du basalte à Hacienda de la Estancia, etc. Dans la coupe n°3, 
depuis Tlalpujahua à Zimapan, on voit se succéder le terrain 
de schiste argileux argentifère de Tlalpujahua, le porphyre 
argentifère et à basalte d’Oro, les basaltes et les agglomérats 
volcaniques entre Tultemango et le Rio de Lerma , et le sol vol- 
canique offrant des roches basaltiques à Atlamulco, Aroyo- 
zarco, Huichapa, ete. Le profil n° 4, depuis Chico jusqu'au delà 
de Zimapan , représente le porphyre argentüfère de Chico et de 


200 Géologie. 


Zimapan couvert sur son pourtour d’agglomérats volcaniques, 
et le sol volcanique séparant ces deux groupes anciens. La coupe 
n° 5, depuis Zaqualpan à Jautepec, offre la grauwacke à filons 
argentifères à Zaqualpan et Tasco, recouverte cà et là par des 
dépôts volcaniques, en partie basaitiques. La coupe n° 6, de- 
puis Mexico à Mineral del Christo, fait connaître que le sol 
volcanique est séparé du schiste argileux argentifère (entre Te- 
mascaltepec et Christo) par un groupe trachytique. La coupe 
n° 7, depuis Zaquaïpan à Mexico, offre le même terrain vol- 
canique récent, s'étendant depuis Tenancingo jusqu’à Balvanesa, 
sur les schistes intermédiaires à filons argentifères à Zaqualpan, 
et interrompu seulement par le calcaire secondaire à sources 
chaudes d’Istapa. La coupe n° 8, depuis Huantla à Mexico, fait 
voir d’adord le porphyre métallifère couvert d’agglomérats vol- 
caniques depuis Huantla à Ixtoluca, puis le calcaire et le schiste 
autour de Tlaquiltenango, et enfin le sol volcanique enclavant 
l'immense groupe, soit basaltique, soit d’agglomérat, qui at- 
teint, entre Jautepec et San Augustin de las luevas, 9836 p. La 
coupe n° 9, depuis Chico à Mexico, n’est composée que du sol 
volcanique récent de la plaine, et du porphyre métallifère depuis 
Pachuca à Chico. Enfin, dans le profil n° ro, depuis Toluea à 
Oro, le porphyre argentifère d’Oro paraît reposer sur le schiste 
argileux de Tlalpujahua, tandis qu'il supporterait le porphyre 
semblable des environs d’Angangeo. Le sol volcanique occupe 
le reste de la section, et apparaît en amas sur le terrain ancien. 
Cet intéressant ouvrage se recommande de lui-méme et fait hon- 
neur aux agens de la Compagnie germano-américaine des mines. 
A. B. 


142. TRAVELS 1N SOUTH AMERICA IN 1819-1821.—Voyages dans 
J'Amérique méridionale de 1819 à 1821; par CarncrEuGu. 
In-8° ; traduction allemande dans la collect, des voyages pu- 
bliés à Weimar, 1826. PARTIE GÉOLOGIQUE. 


Le grès forme l'île de Coriti; la Plata sépare les formations 
de granite, de gneis, de schiste et de grünstein de Montévideo, 
de la plaine de Buénos-Ayres, qui est recouverte d’un calcaire 
tufacé où marneux, brunâtre et horizontal, et a pour fond les 
assises d'argile probablement tertiaire et des sables. Les Pam- 
pas sont très-salins et ont des lacs salifères. A Areco, à 16 


Géologie. 201 
milles de Buénos-Ayres, on a découvert de nouveau des os de 
Megatherium. La Sierra de Cordoue est primitive; il y a des mi- 
caschistes, du quartz, du trapp, du granite et du gneis. Elle à 
3000 pieds de hauteur. A Salado, il y a du granite rouge. Le 
micaschiste et le schiste argileux dominent entre San Rosario et 
San Luiz. La Sierra de San Luiz est plus haute que celle de 
Cordoue. Près Las Chilchetas il y a des lacs salés, et sur le fleuve 
salé de Desaguadero il y a de la marne rouge sans gypse. Dans 
son trajet à travers les Andes l’auteur observe que le volcan éteint 
Tupangato est la plus haute crète. Mendoza est à 4427 p. sur 
la mer. En remontant le fleuve de Mendoza il rencontra des 
blocs de porphyre de grünstein et de quartz jusqu’à Capilla. A 
Caracal le sol offre du carbonate de soude. La pente du col 
Portello est formée de porphyre rouge et brun , et en partie si 
poreux, qu'il le compare à de la ponce et de la pouzzolane. Au 
col, la Cordillère se partage en deux, la branche occidentale 
s'appelle la Sierra de los Punquenos, et est composée de gra- 
nite, de schiste argileux et de schiste graphique. Au haut du col, 
M. C. indique, outre le porphyre quartzifère, une grande masse 
de gypse, et à la cime des Andes, ou du passage, du calcaire 
magnésien jaune à environ 12,800 p. d’élévation. La descente 
se fait sur des porphyres ct du grünstein. Au pied du cône il 
ya un calcaire tufacé à fragmens de schiste argileux et du grün- 
stein, et plus bas du porphyre et du granite à fer micacé. L’au- 
teur signale aussi une rivière à gout de soufre. Le Chili contient 
3 cordillères et n’est composé que de vallées partant de la grande 
muraille des Andes. M. C. parle des houillières anciennes de Tal- 
cahuano, près de la Conception, de l'argent sulfuré et fer oxidé 
de San José, et des bains de Colina, à 11 milles de San Iago. Ils 
ont 85° de temp., et sortent du schiste chloriteux. L'or du Chili 
provient des pyrites et n’est pas cristallisé. La plaine de San 
Iago est à 2591 p. sur la mer Pacifique. À Coquimbo il y a de 
l'or, de l'argent natif, sulfuré et muriaté. La mine d'argent na- 
tif de Huasco est dans le calcaire ancien et a une gangue de 
chaux carbonatée. Il y a du cuivre à Coquimbo et Copiapo, 
et les mines d’or de Bustamente sont dans le grunstein et ont 
une gangue de spath calcaire et de pyrites. Le plomb n'est pas 
réuni si souvent à l'argent au Chili qu'ailleurs. Il y a 14 vol- 
cans au Chili ; un des plus célèbres est le voican de Villa-Rica , 


202 Géologie. 

dans le pays des Araucanos. Les deux derniers tremblemenrs de 

terre de 1818 et 1822 ont été accompagnés d’éruptions-des deux 
volcans Chinal et Ranco , près de Valdivia. L'auteur, après une 
courte visite à Lima, qu'il place à 80 p. au-dessus dela mer,revint 
au Chili, et retourna par une autre route à Buénos-Ayres. En 
remontant le fleuve de Villanueva, depuis Santa-Rosa, il trouva du 

granite, du trapp, du porphyre et du granite, La cabane de Los 

Puquios est à 9418 p. sur la mer. En descendant de ce col 
élevé il vit succéder au granite, du porphyre, du schiste argi- 
leux, du granite et de la siénite. Le Paramillo, un défilé étroit, 

est composé de calcaire gris horizontal. Des alluvions forment 
le sol de là à Mendoza. Dans le Morro de San José, erète isolée, 
il parait y avoir du granite et du porphyre. De là à Portezuelo 
on passe des hauteurs de micaschiste; en allant à Guardia on 
trouve au pied de la Sierra de Cordova des blocs de granite, et 
plus loin le gneis est en place jusqu’à Yrriates, Cordoue est si- 
tué dans le bassin d’un ancien lac qui s’est écoulé dans la ri- 
vière. Enfin , il retrouve à San Pedro le calcaire horizontal de 
Buénos-Ayres. Il termina son voyage par une visite au Brésil et 
à Villa-Rica. Entre Rio-Janeiro et cette ville, le gneis domine, ex- 
cepté à la cime de la Serra da Estrella, où il y a du grunstein. 

Autour de Villa-Rica il y a du tale et micaschiste aurifère, et ces 

roches passent au gneis inférieur. Il décrit les roches quart- 

zeuses en partie élastiques et aurifères. Entre le taleschiste su- 

périeur et ces roches il y a des micaschistes ferrifères et très- 
cariés. L’argile rouge à wayellite, à fer hydraté et à quartz ru- 

bigineux, recouvre toutes les roches précédentes à Villa-Rica. 

Entre cette ville et Perveira il y a une colline de fer micacé et 
oxidé brun. A Antonio Perreira , il y a du fer oxidulé et micacé, 

de l’actinote et de la strontiane sulfatée dans le schiste argileux. 

Il y a du fer arséniaté, du manganèse oxidé, du soufre dans du 

calcaire grenu, de la dolomie, etc. C’est là où on trouve le 
diamant dans une géode de fer hydraté, Entre Villa-Rica et 

Casabranca du quartz schistoïde et sthorlifère.Près deCongonhas 

de Sabara, il y a des filons quartzeux aurifères, à pyrites arsé- 

nicales et ferrifères, dans le schiste chloriteux. À Cuyaba et 

Caete il y en a de méme; et près de Caete il a trouvé des blocs 

de serpentine, À Gongosco, l'or mélangé de palladium est dans 

le fer oligiste ; à Cattas-Altas, les mines d’or sont dans une terre 


ocreuse rouge, couvrant un micaschiste ferrugineux mélé de 
sable, et au-dessous est du fer oxidulé traversé de filons, de 


quartz ferrugineux et aurifères. À Agua-Quente il y a une source 
chaude. A. B. 


143.CATALOGUE DES CARTES GÉOLOGIQUES ET DES COUPES PUBLIÉES 
susqu'icr; par À. Boué. ( Zeëtschr. für Mineral. ; avril 1828, 


 p- 283-321.) 


Ce Catalogue complet sera utile à consulter; les cartes prin- 
_ cipales sont indiquées à part, et il ne paraît y manquer, en fait 
d'ouvrages anciens , que la carte pétrographique des Alpes de 
la Carinthie, de Hacquet ( Orictograph. Carniolica ), la carte 
de l'ile de Toula de Vetch, et celle des aliuvions du Forth, par 
Blackadder ( Mém. de la Soc. Wern.; vol. 5, part. 2. ), ainsi 
que les cartes publiées tout récemment dans le 2° vol., part. », 
s.2, des Trans. géol., et les coupes du Norfolk et Suffolk de M. 
Taylor. ( Annals of Philos., 1827.) 


144. PROGRAMME D'UN CONCOURS POUR LE PERCEMENT DE PUITS 
FORÉS , suivant la méthode Artésienne, à l'effet d'obtenir des 
eaux jaillissantes applicables aux besoins de l’agriculture ; 
suivi de considérations géologiques et physiques sur le gise- 
ment de ces eaux, et de recherches sur les puits forés en 
France ; par M. le vicomte HéricarTt DE Tuury ; publié par 
ordre de la Société d'Agriculture. In-8° de 60 pages. Paris, 
1828 ; M"° Huzard. 


La Société roy. et centrale d'Agriculture distribuera, dans 
sa séance publique de 1830, trois prix : le premier , de 3,000 
fr.; le second, de 2,000 fr. ; le troisième, de 1,000 fr., aux pro- 
priétaires, cultivateurs , ingénieurs ou mécaniciens, qui auront 
percé un ou plusieurs puits forés, dont l’eau s’élevera à la sur- 
face du sol. Les concurrens feront connaître, par un procès- 
verbal, 1° le site et la profondeur des puits forés ; 2° le volume 
d’eau que ces puits donnent en 24 heures ; 3° la température 
de Veau dans l’intérieur des puits. Ils joindront à ce procès- 
verbal des échantillons de terres ou pierres pris dans les diver- 
ses couches de terrain traversées par la sonde, avec la note des 
épaisseurs de ces couches, et les mémoires de toutes les dépen- 


204 Geologie. 

ses de sondage. — Les concurrens seront tenus de faire consta- 
ter par les autorités locales, les ingénieurs des mines ou 
des ponts et chaussées, et les membres des Sociétés savantes, 
s'il en existe dans le département, les faits énoncés dans les 
procès-verbaux qu'ils enverront au concours. — La Socicté, 
d'après le rapport qui lui sera fait par la Commission chargée 
de l'examen du concours, accordera les prix aux travaux de 
sondage qu’elle jugera les plus utiles à l’agriculture, et les plus 
dignes, sous tous les rapports, d'obtenir la récompense pro- 
posée. 

Pour donner aux concurrens tous les moyens et renseigne- 
mens qu'ils pourraient désirer sur les percemens des puits fo- 
rés, la Société royale et centrale d'Agriculture a annexé au pré- 
sent Programme les recherches qui lui ont été présentées par 
M. le vicomte Héricart de Thury, sur le gisement des eaux 
dans le sein de la terre, relativement aux fontaines jaillissantes 
des puits forés, ses observations sur la cause de leur jaillisse- 
ment, et ses recherches sur les fontaines des puits forés en 
France; enfin, l'indication des personnes et des ouvrages à 
consulter sur la construction de la sonde, la manière de s’en 
servir, et les sondeurs auxquels on peut s'adresser pour le per- 
cement des puits forés. — Ces recherches sont suivies de deux 
planches destinées à mieux faire saisir la cause du jaillissement 
des eaux des fontaines artésiennes. 


14. SUR UNE CAVERNE A OSSEMENS FOSSILES découverte en Ita- 
lie, av. fig. ; par le prof. P. Savr. (Nuovo Giornale de Letterati ; 
n° XXIIT, sept.-oct. 1825, pag. 123). 


Cette caverne, la première de cette nature qu’on ait décou- 
verte sur le continent de l'Italie, existe dans les montagnes qui 
entourent le golfe de Spezia , près de Cassana. Un calcaire com- 
pact forme la masse de ces montagnes qui offrent encore plu- 
sieurs cavernes analogues. M. Savi donne la description de 
celle qu'il a visitée; il énumère et décrit ensuite les ossemens 
qui y ont été trouvés. Les pièces qu'il a examinées sont au 
nombre de 24 , savoir : une tête de fémur, d’une espèce de gros 
Chat, deux portions de mâchoire inférieure et une corne d’un 
herbivore du genre Cerf, et différentes pièces du squelette de 
l'Ursus spelæus; aucune de ces pièces n’est entière; la plus 


Geologie. 209 
complète est encore un tibia, dont il ne manque qu’une por- 
tion à l'articulation inférieure. Après avoir discuté l'espèce 
d’Ours à laquelle il faut rapporter les ossemens dont il s’agit, 
l'auteur s'occupe des questions de savoir à quelle époque ces 
animaux ont vécu, et de quelle manière leurs ossemens se sont 
trouvés déposés dans la caverne? Comme de raison, il regarde 
ces restes comme antédiluviens, comme appartenant à des es- 
pèces qui ont cessé d’exister, mais auxquelles les cavernes ser- 
vaient d'habitation. 

Le Mémoire se termine par une note sur l’incrustation cal- 
caire qui recouvrait les ossemens dont il est question. L'analyse 
chimique qui en a été faite par M. Passerini, a prouvé qu’elle 
contenait pour cent parties : acide carbonique , eau et matière 
animale obtenus par distillation et calcination 35,0. Silice unie 
à une petite quantité d’oxide de fer 7,0. Oxide de fer obtenu 
en 3 fois 4,0. Phosphate de chaux obtenu en 2 fois 4,0. Ma- 
gnésie obtenue en 2 fois 2,5. Alumine 5,0, Chaux obtenue en 2 
fois 42,0. Perte 5. Total 160. Plusieurs des ossemens décrits 
sont figurés sur une planche jointe au Mémoire. S. G. L. 


146. GRoTTE DE Miremonr. Lettre de M. Jules DELANQUE à 
M. Brongniart, datée de Souffignac, près Miremont, le 15 


juillet 1828, et lue à l’Académie des sciences, séance du 28 
juillet 1828. 


L'auteur de la Lettre vient de reconnaitre dans la grotte de 
Miremont, département de la Dordogne, des ossemens fossiles 
semblables, en général, à ceux qu’on a trouvés dans les grottes 
d’Allemagne, d'Angleterre, et dernièrement dans plusieurs 
grottes ou cavernes de France. Dans la description de cette 
grotte, insérée dans les Annales des mines (T. VII, p. 597, 
1822}, On avait fait remarquer que jusqu'alors on n’y avait re- 
connu aucun ossement fossile ; mais à cette époque, M. Buck- 
land n'avait pas encore publié ses recherches sur la position que 
ces débris organiques ont ordinairement dans toutes les caver- 
nes où on en a successivement découvert. M. Delanoue donne, 
sur ce nouvel exemple de l’étonnante constance de ce phéno- 
mène géologique, les renseignemens suivans. 

La caverne, très-spacieuse, est ouverte dans un terrain qui 
paraît appartenir à la craie ou aux terrains intermédiaires entre 


206 Géologie. 

la craie et le calcaire jurassique. Elle est beaucoup plus vaste 
que ne l'indique le plan inséré dans les Annales des Mines. Les 
galeries sont d'autant moins spacieuses qu’elles sont plus ra- 
miliées , et se prolongent sans rétrécissement ou renflement très- 
remarquable , jusqu'à 2,000 pas et au-delà. Toutes les galeries 
se terminent par une multitude de ramifications étroites et bas- 
ses, qu'on peut assimiler aux sources et ruisseaux qui alimen- 
tent une rivière. Ce sont ces parties qui ont fourni à M. Dela- 
noue le plus d’ossemens. Le sol vierge est argileux ; cette argile 
est rouge, tenace, et renferme des fragmens de silex et de co- 
quilles. On ne trouve d’ossemens ni dans le limon blane, ni 
ni dans les terres qui résultent de l’éboulement des parois, 
mais seulement dans l'argile rouge. Les ossemens s'y présen- 
tent jusqu’à la surface; ils y sont alors friables et brisés. Ce sont 
principalement des dents et des os que M. Delanoue croit pou- 
voir rapporter à l’ours à front bombé, dont les dépouilles fos- 
siles se trouvent à Iserlohn et dans d’autres cavernes d’Alle- 
magne. 

M. Delanoue fait remarquer que la caverne de Miremont 
ne présente point de stalactites. On avait déjà signalé cette 
circonstance assez rare, surtout dans les cavernes à ossemens 
où ces incrustations soustraient souvent les débris fossiles aux 
recherches des habitans et des naturalistes. Des fouilles prati- 
quées à 200 et 400 pas de l’ouverture ont fait reconnaître, au- 
dessous de plusieurs couches de marne qui paraissent d’une 
formation beaucoup plus récente que celle de l’argile rouge, 
des débris d’une poterie qui, par sa couleur et sa nature, offre 
la plus grande ressemblance avec les poteries qu’on trouve, 
mais rarement, dans quelques ruines et quelques terrains d’al- 
luvion modernes, et qu’on rapporte, d’après la nature de leur 
pâte, leur couleur, leur forme et quelques autres renseigne- 
mens, aux temps antérieurs à l’introduction des arts romains 
dans les Gaules. { Ze Globe ; 6 août 1828 , n° 82). 


147. DE Vuzcano OLisiponEnss: #7 Moxris Esminux; par Domi- 
nique VanDeL. (Memor. da Acad. real das Scienc. de Lisboa ; 
Tom. 1, pag. 80). 


L'auteur a fait des recherches sur les volcans éteints de la 
Lusitanie, et principalement sur celui des environs de Lis- 


Géologie. 207 
bonne. Les traces dé ce volcan commencent à l'extrémité Nord 
de la ville de $, Joao de Bem Cazados et Alcantara. Elles sont 
interrompues par des collines calcaires, et une pierre blanche 
remplie de lithophytes; des scories volcaniques recouvrent ces 
collines jusqu'à Rio Secco, où l’on trouve des couches d’un sa- 
ble semblable à celui de la Solfatare de Pouzzoles. Viennent 
ensuite d’autres collines de nature volcanique , qui se prolon- 
gent jusqu’à Paco de Arcos, sur les bords du Tage. Entre les 
collines calcaires et les montagnes volcaniques, s'élève le mont 
Gerra de Cintra, dont les couches sont formées d’un schiste co- 
ticule. A sa base, du côté de l'Océan, est une autre montagne 
(Alvidras) dont les couches, presque verticales, sont de mar- 
bre blanc semblable à celui de Paros. On voit encore d’autres 
collines de marbre jusqu'à Ma/fra , où sont les carrières qui ont 
fourni les beaux marbres de couleurs variées, qui ornent le 
monastère de ce lieu, fondé par Jean V. On rencontre ensuite 
des collines volcaniques depuis les bords du Tage jusqu’à Que- 
luz et Bellaz Elles offrent d’abondantes scories, mais point de 
traces de cratère. Un autre volcan éteint, celui du mont Ermi- 
nius, près de la ville de Monteigas , a été découvert par Joseph 
Alvar Maciel. On y trouve des scories ou laves boursoufflées, 
semblables à de la ponce. D. 


148. I. MEMORIE INTORNO ALLA VITA ED ALLE OPERE DEI DUE NA— 
TURALISTI WERNER ED Haüy, etc. — Mémoires sur la vie et 
les ouvrages des deux naturalistes Werner et Haüy, lus à 
l’Académie imp. et roy. des sciences, lettres et arts de Pa- 
doue, dans la séance du 19 mai 1825 et 27 avril 1826, par 
M. L. Conriczracur, professeur ordinaire d'histoire natu- 
relle à l'Université de Padoue. Padoue, 1827 ; imprim. du 
Séminaire. 


149.11. MEMORIF INTORNO ALLE OPERE ET ACLI SCRITTI DEL. GFO- 
LOGO ScrPION BREISLAK , Etc.— Mémoires relatifs aux travaux 
et aux écrits du géologue Scipion Breislak, lus à PAcadémie 
imp. et roy. des seiences , lettres et arts de Padoue, dans la 
séance du 19 juin 1827, par le méme, etc. In-8°. Padoue, 
1827; imp. de Crescini. (B4b1. ital. ; janv. 1828, p. 81 ). 


Ces éloges historiques sont écrits, d'après le journaliste ita 


208 Histoire naturelle gencrale. 

lien, avec assez de clarté et de concision. L'auteur paraît avoir 
fait ressortir avec bonheur le genre de mérite propre à chacun 
de ces trois grands naturalistes, ainsi que les vertus privées 
dont ils étaient doués. Malheureusement il n’a pas su se défen- 
dre de cette adulation exagérée qu’on reproche assez générale- 
ment et avec justice à ses compatriotes, et qui déplait alors 
même qu'elle s'adresse à des noms que la postérité s’est char- 
gée de perpétuer. C’est surtout à l’égard des hommes de génie 
qu'il faut se garder de cette exubérance d’épithètes qui est 
toujours de mauvais goût, et qui n’ajoute rien à la vénération 
que porte le public à ces bienfaiteurs de l'humanité. L'auteur 
accumule sur Werner les titres de PAilosophe naturaliste, nou- 
veau Socrate de la minéralogie, premier Minéralogiste du siècle, 
Créateur de la géologie , etc.; le nom seul de Werner entrainait 
avec lui tous ces éloges d’ailleurs mérités. La seule manière de 
célébrer dignement les grands hommes, c’est de faire connaître 
avec soin leurs ouvrages : ils parleront bien plus vivement à 
l'esprit des lecteurs que toutes ces phrases obligées de panégy- 
riques. J. G. 


HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 





150. APERCU PHILOSOPHIQUE DES CONNAISSANCES HUMAINES AU 
19° siècle; par Ch. Farey. 1 vol in-18 de 632 p. Paris, 1827; 
Baudouin frères, et Farcy. 


Tant de gens veulent savoir vite et sans le moindre travail, 
tant d’autres se contentent de paraître savoir, qu'il n’est pas 
étonnant que les Résumés soïent devenus si populaires. Aussi, 
depuis deux années environ, en a-t-il surgi de tous les côtés et 
pour toutes les branches des connaissances humaines. Mais au- 
cun, jusqu'à présent, n'avait embrassé un ensemble aussi vaste 
que celui dont le titre précède. L'auteur, nullement effrayé 
d’une entreprise aussi téméraire, a cru pouvoir renfermer la 
philosophie de toutes les sciences dans un espace de 600 petites 
pages; ce tour de force, si j'ose m’exprimer ainsi, a été exécuté, 
mais reste à savoir si c’est de la manière la plus satisfaisante. 
Voici comment M. Farcy s’y est pris. Il a rassemblé sous forme 
d’aphorismes les vérités fondamentales les plus généralement 


Histoire haturelle generale. 209 


admises, propres à chacune des sciences qu’il envisage , sans en- 
trer du reste dans aucun développement qui puisse en faire 
comprendre la valeur et l'esprit; par ce moyen, il est parvenu 
à resserrer dans quelques pages l’histoire entière d’une science. 
Un pareil livre ne comporte pas la critique, quoique bon nom- 
bre des assertions que lauteur donne comme des vérités uni- 
versellement reconnues soient des opinions personnelles ou des 
idées qui n’ont plus cours depuis longtemps dans nos écoles. 
Telle qu’elle est, cette compilation ne profitcra qu’à peu de per- 
sonnes , car celles qui savent n’y rencentreront que ce qu’elles 
ont appris dès leurs premiers pas dans la carrière des sciences, 
et les indoctes n’y trouvant que des axiômes sans aucun fait 
qui en démontre la vérité, des propositions jetées au hasard et 
par cela même dépourvues de tout intérêt, ne pourront goûter 
et retenir des vérétés de principe présentées d’une manière aussi 
sèche. L'auteur a voulu bien faire, mais en cherchant à éviter 
le défaut de ceux qui pèchent par surabondance, il est tombé 
dans l’excès contraire, n'a produit qu'un ouvrage tronqué et 
sans vie. dE 2 


121. SCRIPTURE NATURAL History. — De l'Histoire naturelle de 
la Bible, ou Notice sur la Zoologie, la Botanique et la Géolo- 
gie de la Bible; par W. Carrenrer. In-8° de 608 pag. Lon- 
dres, 1828 ; Wightmann and Cramp. 


152. SAGGIO FILOSOFICO SOPRA LA SCUOLA DE’ MODERNI FILOSOFI 
NATURArISTI, — Essai philosophique sur l’école des philoso- 
phes naturalistes modernes ; par le D° Bald. Porr, prof. au 
lycée de Porta Nuova, à Milan. In-12. Milan, 1827 ; Sonzogno. 


193. SYNOPSIS OF THE NEWCASTLE MUSEUM LATE THE ALLAN, 
Jormerly the tunstale or Wycliffe Museum.— Synopsis du Mu- 
séum d'hist. natur. de Newcastle, etc.; par G. TowwnsnEND 
Fox. 1n-8° de xx et 312 pag., av. pl. Newcastle, 1827. 


Le Muséum de Newcastle offre une assez riche collection 
d'objets d'histoire naturelle. Le partie zoologique de ce catalo- 
gue est celle qui occupe le plus d’étendue. Les oiseaux de la 
Grande-Bretagne y sont surtout fort nombreux. Le nom de 
chaque espèce est accompagné de notes sur son histoire natu- 
relle , tirées des manuscrits de M. Allan, Les figures zoologiques 


B. Tome XVI, 14 


210 Histoire naturelle générale. 


représentent le Wombat et le 7etrao medius Mayer. On trouve 
aussi dans ce volume une Notice assez étendue sur l’existence 
et la nature de la Licorne. (Zoolog. journal; n° XI, p. 478 ). 


154. EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS NOUVELLES pour servir à la 
solution du problème de la Phosphorescence des mers ; par 
M. LauverRGNE, chirurgien de la marine. ( 4anal, marit. et 
coloniales ; IL° partie, août-sept. 1827, p. 181 ). 

Il n’y a rien de neuf dans ces nouvelles expériences et obser- 
valions. 


155. SOCIÉTÉ WURTEMBERGEOISE POUR LES VOYAGES DANS L’INTÉ- 
RÊT DES SCIENCES NATURELLES. /rospectus pour l'année 1829. 
(Voy. le Bulletin de nov. 1828, p. 348.) 


La Société se propose d'envoyer dans le courant de la pré- 
sente annce, un voyageur dans les Pyrénées; on peut encore 
prendre des actions sur les plantes du Cap, les correspondans 
de la Société continuent à lui adresser des plantes en grand 
nombre. Si les moyens pécuniaires le permettent, on enverra 
un voyageur dans la Dalmatie, pays dont les productions végé- 
tales présentent beaucoup d'intérêt, etsont fort peu répandues. 
Pour être membre de la Société, il suffit de lui adresser le mon- 
tant d’une ou de plusieurs actions, et d'indiquer de laquelle des 
contrées visitées en 1829, on desire recevoir des objets d'his- 
toire, 

La Société annonce encore ia mise en vente d’herbiers du 
Cap, les uns de 800, les autres de 600 espèces : le prix des pre- 
miers est de 55 florins { 129 fr.), celui des seconds est de 44 f1. 
(956 fr.) On les expédiera aux personnes qui les demanderont, 
en adressant le montant à la Société. 


156. RAGGUAGLIO DE’ MANOSCRITTI E DELLA RACCOLTA DI MINE- 
RALI E DI PIANTE LASCIATI DAL DEFUNTO Broceur, — Notice 
sur les manuscrits et les collections de minéraux et végétaux 
laissés par Brocchi; par G. Acensr, consul-général autri- 
chien en Égypte. ( Biblioteca Italiana, etc.; n° 148, avril 
1828, p. 80, et n° 149, mai 1828, p. 208.) 


Les manuscrits laissés par G.-B. Brocchi, mort le 23 septem- 
bre 1826, à Chartu, village de la Nubie, au confluent du 


Histoire naturelle générale. 211 


fleuve Blanc et du Nil, ne renferment point une relation mi- 
nutieuse de ses voyages. Ils ne sont divisés ni par livres, ni 
par chapitres; ils ne sont point sous forme de lettres. C’est 
plutôt un journal exact et minutieux dans lequel l’auteur a con- 
signé tout ce qu'il observa, vit ou entendit depuis le 23 sep- 
tembre 1822, époque de son départ de Tricste, jusqu’au 17 
septembre 1826, c'est-à-dire six jours avant sa mort. Ce jour- 
nal forme 4 volumes in-,°, écrits très-fin, ce qui pourrait pro- 
duire 12 volumes in-8° environ, caractères philosophiques in- 
terlignés. On trouve relatés à chaque jour les degrès du ther- 
momètre, la nature des vents et l’état de l'atmosphère, puis les 
courses que l’auteur a faites, les plantes qu'il a recueillies, les 
conversations qu'il a eues avec les indigènes, les étrangers, les 
cadi , etc. Son premier journal commence le 24 septembre et 
contient le voyage de Trieste à Alexandrie, et d'Alexandrie au 
Caire où il arriva le 1°° décembre. Le second voyage fut en- 
trepris le 30 décembre 1822; l’auteur partit du Caire et traversa 
le désert oriental depuis Siene jusqu’à Suez sur la mer rouge. Il 
visita sur sa route diverses mines et principalement les gites 
d'émeraudes de Sachetto. Le troisième voyage eut pour objet de 
reconnaître une mine de houille récemment découverte au mont 
Liban en Syrie. Il partit le 22 août 1823 et retourna au Caire 
le 3 mai 1824. Il visita tous les lieux les plus intéressans de ce 
sol classique, fit des recherches très-curieuses sur la religion 
des Druses , et recueillit sur ce sujet plusieurs manuscrits tra- 
duits de l’Arabe avec beaucoup de soin. Le quatrième et der- 
nier voyage de Brocchi est celui qu’il entreprit pour le Sennaar, 
le 3 mars 1825. Il arriva à Chartum le 3 juin, accompagné d’un 
Milanais nommé Bonaville; il en repartit le 2 novembre, de- 
meura près de 7 mois dans le Sennaar, et revint à Chartum. Son 
journal va jusqu'au 17 septembre; six jours après il mourut. 
Jusqu'à ce moment on n’a aucun détail sur les circonstances de 
sa maladie. Bonaville, après lui avoir rendu les derniers devoirs, 
partit pour le Caire; mais arrivé près de Thèbes, il mourut 
bientôt lui-même, en sorte qu’on est privé de tout renseigne- 
ment sur les derniers momens du voyageur célèbre dont l'Italie 
déplore la perte. 

Outre ses manuscrits, Brocchi a laissé 1° une série de miné- 
raux, principalement de roches recueillies dans ses nombreux 


14. 


212 Histoire naturelle generale. 


voyages. Chaque échantillon est enveloppé dans du papier avec 
un billet sur lequel sont inscritsle poids, le gisement et la localité 
d’où il provient: 2° 
cules d’après chaque contrée; il est en assez bon état, excepté 
le fascicule des plantes du Sennaar ; 3° diverses peaux d'oiseaux 
tués et pris à Chartum et au Sennaar ; il y a un Ibis; 4° un 
petit panier rempli de coquilles fossiles et marines confondues 
ensemble, que Brocchi se proposait de déterminer à son loisir; 


un herbier assez riche et disposé en fasci- 


dans l’état où elles sont elles ne peuvent guère offrir d’utilite; 
5° deux momies , l’une d’un petit crocodille, l’autre d’un Ibis; 
6° une collection de monnaies turques sur lesquelles il a inscrit 
leur valeur respective et l’époque où elles ont été frappées ; cette 
collection est fort peu de chose. 1.8 


, 


157. ÉTAT DES SCIENCES NATURELLES EN ESPAGNE. 


Dans le cours de l’année 1815, le roi d’Espagne a fondé des 
cours publics de minéralogie , de zoologie, de chimie, de bo- 
tanique, d'agriculture et d'astronomie. Une jeunesse laborieuse 
et appliquée, appartenant à toutes les classes de la société, suit 
assiduement ces cours, et l’affluence est si grande que les salles 
ne peuvent plus la contenir. 

A l'ouverture du registre des inscriptions pour la botanique 
générale, au mois d'avril 1828, un nombre considérable de 
disciples est venu s'inscrire sous la direction du professeur Don | 
Vicente Soriano ; ils ont étudié la science d'après le système de 
Linné, Le professeur leur à fait connaître en outre la méthode 
naturelle, ou des familles. Au mois de septembre dernier, 62 
élèves se sont présentés à l’examen pour obtenir des certificats 
de capacité; ceux qui ont été admis en ont reçu. Les prix que 
le rai a fondés pour les élèves quise distingueraient dans les con- 
cours, font espérer qu'ils s'ouvriront au mois de novembre pro- 
chain. . 

Le cours d'agriculture est aussi fréquenté par nn nombre 
considérable de sujets distingués. Le professeur don Sandalio 
Arias fait ses leçons d’après l'ouvrage qu'il a publié en 1816 et 
dont le titre est: Lecons d'agriculture expliquées dans le jar- 
din royal de botanique de Madrid. Les améliorations qui depuis 
lors ont été faites dans diverses branches de l’agriculture et de 
l'horticulture sont immenses. Des réformes utiles ont été intro- 


Mineralogie. 213 
duites dans toutes les provinces du royaume. On a heureusc- 
ment triomphé de divers obstacles qui résultaient de Faveugle 
routine, et les véritables principes de la science agricole ont 
été proclames. 

La junte d’Aranceles a reçu du roi l'autorisation de faire 
acheter par l'intermédiaire du consul d’Espagne à Londres, 30 
paires de moutons à longue laine du comté de Southampton, 
et 30 de celui de Leycester, pour les répartir sur divers points 
de la péninsule- Les frais d'achat et d'entretien seront à la char- 
ge du trésor public. { Gaceta de Bayona ; 17 octobre 1828.) 


MINÉRALOGIE. 


138. TOPOGRAPHISCHE UEBERSICHT DER MINERALOGIE DER BEIDEN 
RueiN-DEPARTEMENTE. — Aperçu topographique de la Miné- 
ralogie des deux départemens du Rhin; par M. Vozrz, ingé- 
nieur des mines. In-8° de 64 pages. Strasbourg, 1828; 
Heitz. 

Cet apercu est extrait de la nouvelle Description historique 
ettopographique de l'Alsace, qui s’imprime en ce moment à Stras- 
bourg; l’auteur l'avait écrit en francais, et l’éditeur la traduit 
cn langue allemande. Il se compose de trois parties distinctes, 
savoir : d’un coup d’œil sur les minéraux des deux départe- 
menus du Rhin; d’une description géognostique des différentes 
formations qu’on y rencontre, et d’un aperçu sur les pétrifica- 
tions qu'on y a observées. Ces deux dernières parties étant du 
ressort de la géologie, nous en rendrons compte incessamment 
dans un article à part, qui paraîtra dans la division de ce But- 
letin spécialement consacrée à l'analyse des travaux géologiques. 
Nous nous bornerons aujourd’hui à signaler à nos lecteurs le 
releve que M. Voltz a fait de tous les minéraux simples qui 
composent le sol de l’Aisace. Cet habile ingénieur les a classes 
d’après la méthode suivie par l'abbé Hauy, dans la seconde 
édition de son Traité de minéralogie. Une première classe com- 
prend donc toutes les substances métalliques hétéropsides. On 
y trouve : la Chaux carbonalée et ses diverses variétés, l'Arra- 
gonite, la Dolomie, le Spath fluor, le Gypse, l'Anhydrite, la 
Pharmacolithe, la Baryte sulfatée, la Strontiane sulfatée, le Sel 


214 Mineralogie. fe 
gemme, le Quartz, le Grenat , l'Amphibole lamellaire ; les Py- 
roxènes augite et sablite, la Diallage, le Péridot, la Fibrolite, 
l'Épidote, la Tourmaline, le Feldspath, le Kaolin, le Mica. 
L'auteur indique avec soin les localités où ces minéraux ont 
été observés, Une seconde classe comprend les substances mé- 
talliques autopsides, telles que l’Or, l’Argent natif, l’Argent sul- 
furé et muriaté, le Plomb sulfuré, le Plomb carbonaté, le 
Plomb phosphaté et le Plomb arséniaté, le Nickel arsénical, 
les Cuivres sulfuré, pyriteux et gris, le Cuivre carbonaté bleu 
et vert, le Cuivre arséniaté, les nombreuses espèces du genre 
Fer, le Carbonate de Zinc et la Blende, le Cobalt gris, le Cobalt 
arsénical et le Cobalt arséniaté, lArsenic natif, les Manganèses 
oxidé et hydroxidé, l’Antimoine sulfuré et le Sphène. Une 3° 
classe, celle des substances combustibles bitumineuses, com- 
prend : l’Anthracite, le Pétrole, le Bitume malthe, la Houille, 
le Lignite, le Jayet, le Succin et la Tourbe. Dans un appen- 
dice, l’auteur renferme les roches d'apparence homogène , telles 
que l'Eurite, le Basalte, la Serpentine, les Argiles et Marnes, 
l'Argilolite, la Cornéenne et les diverses espèces de Schistes. D. 


19. MÉMOIRE SUR LA DISCUSSION DES ANALYSES MINÉRALES; Par 
F.S. Beupanr. (Mémoire de l’Acad. Royale des Sciences ; Tom, 
VIN). 


L'un des peints les plus importans de la minéralogie moderne 
est bien certainement l'interprétation des analyses chimiques, 
qui servent à déterminer la composition des substances miné- 
rales. Lorsque le minéral que l’on analyse est simple, c’est-à- 
dire composé d’atômes tous de même espèce, il est toujours fa- 
cile de déduire de la composition telle que la donne l’analyse, 
la composition exacte ou théorique de ce minéral, exprimée, 
soit par une formule, soit par des rapports de quantités pon- 
dérables. Cette détermination de la véritable composition des 
corps est fondée sur la connaissance que nous possédons au- 
jourd'hui des lois générales, suivant lesquelles les élémens de 
différens ordres se combinent. Ces lois, dont la théorie atomi- 
que n’est que l’expression la plus simple, donnent les moyens 
de faire abstraction des petites erreurs d'analyse, ou dés pe- 
ttes quantités de matières étrangères qui peuvent s'être glis- 
sées dans le minéral, et par conséquent d'établir sa véritable 
formule de composition, 


Mineralogie. 215 
Mais il s’en faut de beaucoup que tous les minéraux puis- 
sent être considérés comme purs, ou composés d’une seule sorte 
de molécules; il en est un grand nombre qui ne sont réellement 
que des agrégats mixtes, formés par la réunion d’atômes de na- 
ture diverse, et par conséquent de véritables mélanges d'espèces 
différentes. Lorsque cette circonstance a lieu, elle complique 
les analyses, et rend leur interprétation souvent très-difficile, 
Cependant la découverte de l'isomorphisme a donné les moyens 
d'étendre l'application de la théorie atomique à un grand nom- 
bre de ces analyses compliquées, dans lesquelles on n'avait vu 
pendant long-temps que des anomalies. Telles sont toutes les 
analyses des minéraux qui ne sont que des mélanges de sub- 
stances isomorphes, c’est-à-dire de composés de même for- 
mule, mais de bases différentes, isomorphes entr’elles. Ces ana- 
lyses rentrent sous les lois dès proportions définies, et se calcu- 
lent avec la plus grande facilité, quelque soit le nombre des 
bases qu’elles présentent. Il suffit en effet de rassembler toutes 
les bases qui sont isomorphes, et de faire abstraction, dans le 
calcul de l’analyse, de leur différence de nature, pour ne con- 
sidérer que leur contenu total en oxigène. On arrive de cette 
manière à une formule qui est aussi simple que s’il n’y avait eu 
que deux élémens, un acide et une seule base, Lorsque lon a 
reconnu que le minéral analysé est un mélange de plusieurs 
composés isomorphes ou de formules semblables, on peut isoler 
en quelque sorte ces composés, et déterminer la quantité relative 
de chacun d'eux qui entre dans le minéral. La marche qu'il faut 
suivre pour y parvenir consiste à soustraire successivement de 
l'analyse, des portions de chacun des oxides qu’elle renferme, 
qui soient en rapport avec la formule théorique de composition 
des substances mélangées, en déterminant à chaque fois le reste, 
pour opérer de nouveau sur lui. La seule difficulté que présente 
cette méthode, c’est le choix de la base que l’on doit prendre 
pour point de départ. Si le minéral analysé est uniquement un 
. mélange de matières isomorphes, en suivant ce procédé on n’ob- 
tiendra aucun reste final : toutes les bases et toute la propor- 
tion d'acide auront été employées. S'il contient en outre quelques 
matières étrangères disséminées dans sa masse, il restera quel- 
que portion de base sans emploi, c’est-à-dire hors de combinai- 
son, et la discussion de l'analyse aura servi à mettre à nu ces 
matières accidentelles, 


216 Mineralogie. N° 159 

En cherchant à appliquer ce mode de discussion à un grand 
nombre d'analyses, M. Beudant a reconnu qu’il était impos- 
sible de les interpréter d’une manière satisfaisante, si l'on se 
bornait à les considérer comme représentant un simple mé- 
lange de composés isomorphes, avec quelques particules étran- 
gères disséminces. Par exemple, dans la plupart des analyses de 
silicates, on trouve toujours une certaine quantité de silice sur- 
abondante ; et, comme M. Beudant s’en est assuré par de nom- 
breuses expériences faites sur les sels artificiels, cette quantité 
de silice sort des limites reconnues péssibles au mélange de la 
silice pure avec les silicates. On ne peut done pas expliquer 
cette surabondance de silice en disant que ce principe, étant 
extrêmement répandu dans la nature, existant fréquemment 
seul et sans combinaison, peut se trouver accidentellement 
mélé avec la plupart des silicates, Sa présence s'explique par 
une autre cause, que les importantes recherches de M. Beudant 
viennent de nous révéler ; c’est l'existence assez fréquente dans 
les minéraux siliceux d’un nouveau genre de mélange qui n’a 
plus lieu seulement entre des silicates isomorphes, et par consé- 
quent de même formule, mais entre des silicates de mêmes 
bases ou de bases isomorphes, et d'ordres différens, c’est-à-dire 
entre des silicates de différens degrés de saturation, et par con- 
séquent de formules diverses. Ainsi M. Beudant a reconnu qu'un 
silicate déterminé peut se mélanger avec une petite quantité 
d’un autre silicate d’un ordre plus élevé. Si ces deux silicates 
sont dans la même solution, ils pourront cristalliser ensemble, 
surtout si la solution est concentrée, comme ils le feraient s'ils 
étaient de même formule, Seulement, l'expérience a prouvé que 
dans ce cas l’un des silicates est toujours en quantité domi- 
paate, et l’autre en proportion très-faible, 

On voit dès-lors à quoi tient cette surabondance de certains 
principes que l’én trouve par la discussion des analyses, lorsqu'on 
suit à leur égard le procédé ordinaire qui convient aux mélan- 
ges de substances isomorphes. Si, eneffet, en discutaut Pana- 
lyse d’un mélange de silicates d'ordres différens, on vient à sup- 
poser que ces silicates sont de même ordre, on doit trouver 
nécessairement une surabondance de silice, si le silicate mélangé 
en petite proportion est d'ordre plus élevé, comme on trouve- 
rait dans la même supposition une surabondance de base, si le 


Mineralogie. 217 
minéral résultait du mélange d’un certain silicate avec un autre 
silicate d'ordre inférieur. 

Ainsi des sels de même acide, mais de divers ordres, peuvent 
se mélanger entreux , et comme pour les mélanges de substances 
isomorphes , il est possible de calculer les analyses, et de, dé- 
terminer les quantités relatives des sels de divers ordres, qui se 
trouvent mélangés; mais le mode de discussion est un peu diffé- 
rent , et les calculs aussi deviennent plus compliqués. Lorsqu'il 
s'agit de discuter l'analyse des sels que l’on a mélangés artificiel- 
lement, comme M. Beudant l’a fait un grand nombre de fois 
dans ses recherches, la chose est facile, parce qu'on connait d'a- 
vance la composition des sels que l’on a employés, ou ceux qui 
ont pu se former dans la solution par la voie des doubles dé- 
compositions. On a toujours , dans ce cas, des données positives 
sur les substances qui peuvent être mélangées. Mais il n’en est 
plus de méme lorsqu'on vent discuter une analyse minérale ; 
on ignore ce qui pouvait exister dans la solution où la substance 
a cristallisé. Cependant il est possible encore d'obtenir des don- 
nées, sinon certaines, du moins très-probables, sur les sub- 
stances qui peuvent s'être mélangées dans le minéral, en étu- 
diant celles qui accompagnent dans la nature, et qui, souvent, 
lui sont associées sur le même échantillon; car ces substances se 
trouvant en présence au moment de la cristallisation du miné- 
ral , il est naturel de penser qu’elles ont pu se méler entr’elles. 
De là la nécessité où l’on sera désormais, suivant M. Beudant, 
lorsque lon voudra discuter Panalyse compliquée d’un minéral, 
de ne pas considérer cette analyse isolément, mais de noter avec 
soin les substances qui se trouvent naturellement assocites au 
minéral, et de les analyser comparativement, afin d’interprèter 
ensuite toutes ces analyses les unes par les autres. C’est Le seul 
moyen de faire disparaitre les anomalies que chaque analyse, 
considérée isolément, aurait présentées. En procédant ainsi, 
M. Bcudant a trouvé que l’alumive que l’on rencontre dans cer- 
tains silicates, dans les amphiboles, par exemple, n’y est pas 
en remplacement de la silice, comme on l’avait cru jusqu'ict, 
mais provient du mélange de minéraux alumineux, tels que Pé- 
pidote, le grenat , ete. 

Une conséquence qui résulte encore du nouveau travail de 
M. Beudant, c'est que ce n’est que dans des cas fort restreiuts 


218 Mineralogie. | N° 159 
que l’on peut se fier à une analyse isolée, pour établir une es- 
pèce minérale, puisque les minéraux présentent si souvent des 
mélanges qui peuvent induire en erreur. On voit aussi combien 
il est utile d'étudier les associations des substances minérales 
entr'elles, puisque cette étude doit servir à éclairer la discus- 
sion des analyses, qui, seule, peut amener la connaissance de 
la véritable composition des minéraux. 

La théorie de cette discussion est exposée avec beaucoup de 
détail dans l’important mémoire dont nous rendons compte à 
nos lecteurs. Ils y verront comment cette théorie peut s’aider 
de différens moyens de calcul, suivant les cas divers qui peu- 
vent se présenter, M. Beudant distingue cinq cas différens d’a- 
nalyse, qu’il examine successivement, et dont il donne de nom- 
breux exempies : 1° celui d’une analyse isolée, qui se compose 
d’élémens divers en proportions définies, sans matières sura- 
bondantes ; 2° le cas d’une analyse isolée, dans laquelle les élé- 
mens sont en proportions qui approchent seulement des pro- 
portions définies, avec des substances surabondantes , et sans 
aucune notion sur la nature des matières mélangées; 3° le cas 
d’une analyse compliquée, accompagnée de renseignemens sur 
la nature des mélanges possibles, et qui peut être partagée im- 
médiatement en deux portions, dans chacune desquelles les élé- 
mens sont en proportions définies ; 4° le cas d’une analyse ren- 
fermant des composés de mêmes bases ou de bases isomorphes, 
mais d'ordres différens; 5° enfin le cas des analyses qui ne 
peuvent être calculées que par tâtonnement, et par un calcul 
de fausse position. 

Nous nous bornerons à indiquer ici la nouvelle méthode de 
discussion qui s'applique au 4° cas, et qui convient générale- 
ment à toute espèce de mélange, lorsqu'on a des renseignemens 
suffisans sur la nature des sels, isomorphes ou hétéromorphes, 
qui peuvent être mélangés. 

Pour reconnaître et séparer les diverses matières que l’ana- 
lyse a confondues, on peut employer deux méthodes de calcul, 
comme M. Beudant l’a déjà fait voir dans son Traité de Minéra- 
logie, pour ce qui concerne les analyses des minéraux simples, 
ou des mélanges de substances isomorphes. Dans l’une de ces 
méthodes, on part des quantités pondérables fournies par l’ana- 
lyse, et l’on combine entr’eux tels ou tels principes, ou des por- 


. Minéralogie. 219 
tions de ces principes, proportionnellement à telle ou telle for- 
mule théorique de composition, exprimée en poids. Dans l'au- 
tre méthode, on part des nombres atoiniques fournis par les 
quantités pondérables des différens principes, ou, s'il s’agit 
d’oxides, de leurs quantités relatives d’oxigène, et lon combine 
des portions de ces nombres ou de ces quantités d’oxigène, 
proportionnellement à telle ou telle formule atomique, exprimée 
par signes. Quelle que soit celle de ces méthodes qu’on adopte, 
et la seconde est souvent préférable, le problème de discussion 
consistera toujours à partager les quantités pondérables des di- 
vers corps trouvés par l’analyse, ou bien les zombres atomiques 
correspondans, ou enfin leurs quantités d’oxigène, si ce sont des 
oxides, en diverses portions, de manière à avoir autant de séries 
de nombres que l’on suppose de corps différens mélangés, et 
que, dans chaque série, les nombres soient en rapport avec 
telle ou telle formule de composition. 

Soient x, x’, x"... les portions d’acide et de bases diverses, 
qui se rapportent à l’une des formules de composition. 

3:7%".. les portions de ces mêmes corps, qui se rapportent 
à une seconde formule. 

z, 2,2"... celles qui se rapportent à une troisième formule, et 
ainsi de suite. 

On aura d’abord les équations 

æ+y+2 etc. — le poids total de l'acide, ou le nombre ato- 
Jmique de ce corps, ou l’oxigène correspondant. 

æ'+y'+2'"+#+ etc. = le poids total de l’une des bases, ou le 
nombre atomique, ou l’oxigène correspondant. 

æ"+y'+2"4- etc. —le poids total d’une autre base , ou son 
nombre atomique, ou sa quantité d’oxigène, et ainsi de suite. 

Maintenant on connait par l'observation les lois de composi- 
tion de chacun des corps mélangés; par conséquent on a des 
rapports entre les quantités x, x’, æ", etc.; entre y, ÿ', ÿ'…, 
etc.; d’où l’on peut tirer +’, x"... en fonction de x; y y",... etc., 
en fonction de y, etc. Ainsi, la 1°° équation restant la même, 
les autres pourront être transformées en x, y, 3... On voit donc 
que le problème est ramené, dans le cas le plus général, à la 
solution d’un système d’équations du premier degré à plusieurs 
inconnues. G. Dec. 


220 Mineralogie. 


160. SUR LES FORMES GRISTALLINES ET LA COMPOSITION DES SUL-— 
FATES, DES SÉLÉNIATES ET DES GHROMATES ; par M. MirscHer- 
11CH. (Annal. de Poggendorf, T.XIU, p. 137; et Annales de 
chimie et de phys.; mai 1828, p- 54.) 


M. Mitscherlich a l'intention de publier une suite de mémoi- 
res qui seront consacrés à décrire à la fois les formes cristallines 
des corps simples ou composés artificiels, les plus importans, et 
en mème temps lenr composition et leurs propriétés chimiques 
et physiques, afin de chercher à mieux connaître la liaison réci- 
proque qu'ont entre elles ces diverses sortes de propriétés. C'est 
dans ce but qu’il a entrepris des recherches sur les sulfates, les 
séléniates et les chrômates, dont nous allons indiquer les prin- 
cipaux résultats. 

1° Sulfate d'argent ; séléniate d'argent ; sulfate de soude an- 
hydre ; séléniate de soude anhydre. La forme simple de ces sels 
est un octaèdre rhomboïdal, qui est modifié sur quatre de ses 
angles. Cet octaèdre se clive assez nettement parallèlement à 
ses faces, et dans le sens d’un des plans diagonaux. Dans les 
quatre sels, on observe exactement le même nombre de faces 
et avec la même netteté. Quant à ce qui concerne les angles, le 
sulfate d'argent diffère un peu du sulfate de soude. L’incidencé 
des deux faces P et P’ de la pyramide supérieure est de 135°4x 
dans le sulfate de soude, d’environ 134°22' daus le séléniate de 
soude; de 136°20' dans le sulfate d'argent et de 135°42' dans le 
séléniate d'argent. L’incidence de P sur la face P” de la pyra- 
mide inférieure, est de 123°43' dans le sulfate de soude; de 
125°11" dans le sulfate d'argent; de 123°13' dans le séléniate 
de soude, et de 12/°30" dans le séléniate d'argent. 

Ces quatre sels sont des combinaisons neutres sans eau, et 
présentent les rapports de composition suivans : 


IC , acide sulfurique. . ...: 2... 25,66 
Sulfate d’ar ent! À é À 

5 Loxide d'argent. .... Ju Sont 

{acide sélénique............. 35,37 


Séléniate d'argent |". : 
ÿ ©” loxide d'argent... ..+, sw) 64,68 


sutfaté de sodae | acide sulfurique. .........:. 56,18 
[2 La La … 


| soude. . ... ss détache COS 

cit. acide sélénique. .,...... “.< e TRS 
Séléniate desoude !"° | 3 fe 

CU ESNE score UNE 


Le sulfate de soude et le séléniate de soude cristallisent sans 


Mineralogie. 221 


eau à une température de plus de 33°. C’est la température à la- 
quelle ces mêmes sels contenant de l’eau de cristallisation pos- 
sèdent la plus grande solubilité, Au-dessus etau-dessous de cette 
température ils sont moins solubles. On observe un phénomène 
semblable dans le sel marin, dont la solubilité est beaucoup plus . 
faible à 10° que depuis o jusqu’à 100°, parce que, dans ce der- 
nier cas, le corps dissous contient de l’eau de cristallisation. 
Les arséniates et les phosphates qui sont isomorphes sont pres- 
que également solubles ; et beaucoup d’autres observations ten- 
dent à prouver qu'il y a une liaison intime entre le degré de so- 
lubilité dans l’eau , et l'identité de forme cristalline. Quant à la 
fusibilité des corps, elle ne paraît nullement en rapport avec 
leurs formes cristallines; car, parmi les corps isomorphes, quel- 
ques-uns sont très faciles à fondre, tandis que d’autres sont tout 
à fait infusibies. 

2° Suifate d'argent et d'ammoniaque ; sélériate d'argent et 
d'ammoniaque ; chromate d'argent et d'ammoniaque. 

La forme simple de ces sels est un prisme droit à base carrée, 
modifiée par des facettes sur les angles et sur les arêtes longi- 
tudinales. L’incidence sur la base des facettes qui remplacent les 
angles, varie de quelques minutes dans ces différens sels. Leurs 
compositions sonttelles, qu’il y a autant d’ammoniaque qu'il est 
nécessaire pour saturer l’acide, et l’oxide d'argent y forme avec 
l'acide une combinaison neutre. 

3° Sulfate de nickel ; séléniate de nickel ; séléniate de zinc. 

La forme de ces combinaisous est un octaèdre aigu à base 
carrée, clivable parallèlement à cette base. Cet octaèdre est 
modifié par de simples facettes sur tous ses angles et sur tous 
ses bords. Dans les trois sels, on observe les mêmes faces et 
avec la même netteté. Les angles analogues des cristaux de ces 
trois sels ne présentent pas des différences plus grandes que 
celles qu’on obtient quelquefois de la mesure de plusieurs cris- 
taux differens d’un même sel. Dans ces mêmes sels, l’oxigène de 
la base est à l’oxigène de l'acide comme 1 est à 3; et il est avec 
l'oxigène de l’eau, à peu près dans le rapport de # à 5. 

Dans un prochain mémoire, M. Mitscherlich fera connaître 
une autre forme cristalline du sulfate de nickel ct du sulfate de 
zinc, tout à fait différente de celle qu'il a décrite dans le mé- 
moire dont il s’agit maintenant. La production de ces différen- 


299 | Minéralogie. 

tes formes dépend de la température à laquelle les cristaux se 
forment. Le séléniate de zinc, qui, à une température de 10°, 
donne des cristaux prismatiques, change sa.forme lorsqu’on ex- 
pose ces cristaux prismatiques sur un papier à la chaleur du so- 
leil, On observe aussi ce phénomène sur le sulfate de nickel. A 
la température de 15°, il produit encore des cristaux prismati- 
ques ; si on prend de ces cristaux d’un certain volume, et si on 
les expose dans un vase fermé à la chaleur du soleil, il arrive 
souvent qu'ils conservent leur forme extérieure; mais si on vient 
à les briser, on remarque qu'ils sont formés d’une quantité de 
cristaux, quelquefois de plusieurs lignes de longueur, qui sont 
des octaèdres base carrée. Ces octaèdres renferment moins d’eau 
que les cristaux prismatiques. Il suit Ge ce phénomène, comme 
de plusieurs autres phénomènes analogues que M. Mitscherlich 
a déjà fait connaître, que les particules isclées de la matière 
dans les corps solides, sont mobiles les unes à l'égard des autres 
et qu’elles peuvent prendre une autre position relative que 
celle qu’elles avaient d’abord, sans que, pour cela, le corps 
qu’elles constituent devienne fluide. 


161. NOUVELLES ANALYSES DE CARBONATES À PLUSIEURS BASES; Par 
M. P.Bervuier. (4nnal. des mines; 2° série, T. HI, p. 29. 1°° 


livr, 1828.) 


Nous avons rendu compte, dans le Bulletin de 1824 (T. IT, 
p. 30 ), d’un grand nombre d'analyses de carbonates à bases de 
chaux, de magnésie, de fer et de manganèse, faites par M. Ber- 
thier et publiées par lui dans le Tome 8 des Annales des mines. 
L'auteur fait connaître aujourd’hui la composition de minéraux 
semblables, provenant de terrains d’âges très différens, qu'il a 
soumis à l'analyse dernièrement, et où il a reconnu, comme dans 
son premier travail, que les proportions danslesquelles les qua- 
tre carbonates peuvent s'unir, sont très différentes les unes des 
autres. Il indique d’abord avec détail le procédé chimique, sim- 
ple et exact, qu'il emploie maintenant pour analyser ces sortes 
de composés. Il présente ensuite, en forme de tableaux, les résul- 
tats de l'analyse, 1° de 8 calcaires magnésiens ; 2° de 7 fers spa- 
thiques; 3° de 7 chaux carbonatées magnésio-ferrifères , l’une 
desquelles, provenant de Golrath en Styrie, a été décrite comme 
espèce particulière sous le nom d’Anéérite, Les résultats de ces 


Minéralogie. 223 
nombreuses analyses, et les formules de composition auxquelles 
ils conduisent, sont très variés. On voit cependant que les com- 


Mg 
binaisons CC°+- | J_ }C?sonttrès communes dansla nature; mais 
Mn 


que, dans ces combinaisons, les proportions relatives de ma- 
gnésie, de fer et de manganèse varient beaucoup. Enfin l’auteur 
fait connaitre l'analyse d’une prétendue chaux carbonatée fer - 
rifère du pays de Saltzbourg, qui ne contient pas un atôme de 
chaux, mais qui se compose de carbonates de magnésie et de 
fer-dans la proportion exacte de 15 à 1. La formule de cette 
substance est donc f C + 15 M g C°. B ». 


162. ANALYSE D'UN MINÉRAI DE CUIVRF, trouvé dans la mine de 
Huel Falmouth, et qui parait être le cuivre panaché de Wer- 
ner; par Joux Micmezr. ( Transactions de la Société roy. géo- 
logique de Cornouailles; Tome 3, p. 338.) 


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16%. ANALYSE DU MINÉRAI DE ZINC, trouvé dans la mine de Huel 
Ann; par le révérend W. Grecor. ( Zbëd. ) 


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100. 00 


164. DÉCOUVERTE D'UN NOUVEAU MINÉRAL dans la mer Blanche. 
(Journal des mines de Russie; 1825,n° 6, p.115.) 


Des pêcheurs d’Archangel ont retiré dans leurs filets, du fond 
de la mer Blanche, une nouvelle substance minérale qui a fixé 
l'attention du vulgaire, mais fort peu celle des savans. 


224 Mineralogie. 

M. Schtéglof est le premier qui l'ait rangé dans le système 
des minéraux, en en faisant mention parmi les arragonites, maïs 
comme différant de cette substance. La grande rareté de cette 
pierre est sans doute la cause de l'incertitude où on est encore 
sur sa nature. 

Quelques minéralogistes de St-Pétersbourg ont pris ce mi- 
néral pour une péerre de corne cristallisée, d’autres pour une 
mine de fer argileuse; cependant, sa cristallisation et ses pro- 
priétés chimiques léloignent tout-à-fait de ces corps. 

Ce minéral a été décrit par M. Sokolof en 1820, dans un 
opuscule lu à la Société minéralogique de Pétersbourg, où il est 
appelé chaux carbonatée mélangée de silice. 

La cristallisation du minéral de la mer Blanche ne lui parais- 
sant pas être celle de la chaux carbonaiée, M. Sokolof les con- 
sidère comme deux corps différens. La quantité (plus de 0,07) 
de silice que renferme le premier, n’ont pas permis de le comp- 
ter au nombre des arragonites. La forme des cristaux du corps 
ici décrit, comparée à celle de l’arragonite, eût pu résoudre ce 
doute; mais, malgré tous ses efforts, ce naturaliste n’a pu se pro- 
curer de cristaux manifestes de ce minéral de la mer Blanche, 
qui l’aient mis à même d'indiquer la juste mesure des angles. 
Ces cristaux paraissent être dés octaèdres rectangulaires; mais 
ils sont groupés en forme de boule, de manière qu’il est impos- 
sible de déterminer l’inclinaison des faces de l’une des pyrami- 
des sur celles de l’autre. Du reste, ces cristaux sont très-régu- 
lièrement formés, si ce n'est que ieur surface est un peu bombée 
vers les sommets. 

La couleur de ce minéral nouvean de la mer Blanche est 
d’un jaune grisâtre; sa cassure est inégale; il n’a presque aucun 
éclat. Il raie fortement le spath calcaire, mais il est rayé par le 
quartz même, Sa pesanteur spécifique est 2,6. Il se dissout dans 
les acides, avec une vive effervescence, et dépose au fond du 
vase un épais limon de silice, environ, 0,07. , 

On ne peut donc pas encore compter avec certitude ce mi- 
néral au nombre des arragonites. Les épreuves ultérieures déci- 
deront à quelle classe du système minéral il appartient. DE T. 


165. W.HixsiNcER’s VERSUCH EINER MINERALOGISCHEN GEOGRA= - 
Ki, elc.— Essai d’une géographie minéralogique de la Suède; 


Minéralogie. 5925 


par Hisixcer. Édition refondue et aug. Traduit sur le ma- 
auserit; par WoruLer. Gr. in-8°, de vr et 250 pp; pr. 1 rthir. 
8 gr. Leipzig, 1826 ; Barth. (Beck: 4{/gem. Repertor.; Leipzig, 
1827, vol. III, cah. 4, p. 252.) 


Cet ouvrage parut pour la première fois en suédois, en 1808. 
Eu 1819, il fut traduit en allemand'’et enrichi de nombreuses 
additions par Zæde. La traduction que nous annonçons aujour- 
d’hui, et qui mérite également tout éloge, a été faite sur un se- 
cond manuscrit du même auteur; on doit la considérer comme 
un ouvrage tout-à- fait nouveau. Ce second travail, c’est-à-dire 
l'entière refonte du premier, a été nécessité par les progrès ra- 
pides de la minéralogie, de l’oryctologie et de la chimie miné- 
ralogique, dans un pays anssi riche et aussi classique que la 
Suède, sous le rapport de l'histoire naturelle et principalement 
sous celui de la minéralogie. Ce travail est divisé en 2 sections. 
La 1°°, consacrée à la géognosie, offre un apercu général de la 
formation du sol en Suède. Les matières que l’auteur a soumi- 
ses à ses recherches, sont disposées de la manière suivante: A, la 
forme extérieure du sol; B, sa composition intérieure, savoir : 
les terrains primitifs, de transition et secondaires, et les forma-- 
tions de basalte et d’alluvions. La 2° section, intitulée A020- 
graphie, fait connaître les minéraux qu’on rencontre dans les 
différentes provinces et dans les principales montagnes de la 
monarchie suédoise, avec l'indication des produits de ces der- 
nières, ainsi que les caractères physiques et chimiques des mi- 
néraux. L. D. L. 


166. COLLECTION GÉOLOGIQUE AMÉRICAINE. ( Ammerte. Journ. of 
, " o 
Science; vol. XIV, n° 1, p. 190.) 


M. Duright Eaton, fils du prof. du même nom, offre des suites 
géologiques de tous les dépôts décrits par son père, le 
long du canal Erie. Chaque boîte contiendra 95 échantillons 
avec leurs noms. La souscription sera de 10 à 25 livres sterling, 
suivant qu'il se trouvera 100 ou seulement 20 souscripteurs. On 
doit s'adresser à l’auteur à Troj {N. Y.), qui fera tenir ces col- 
lections à Albany, Boston, New-York ou Philadelphie. 


B, Tome XVI, 1) 


226 Botanique. 


BOTANIQUE. 


167. RECHERCHES SUR L'INDIVIDUALITÉ dans le règne végétal; par 
M. Unsix. (Lycée Armoricain; 63° livaison, 11° vol., p. 285.) 


Dans cette dissertation, l’auteur s’efforce de faire prévaloir 
une opinion déjà émise par de savans physiologistes,savoir: qu’un 
végétal n’est point un être simple, mais un aggrégat de plu- 
sieurs individus greffés de diverses manières les uns sur les au- 
tres. Non-seulement les plantes vivaces et doutes de bourgeons 
doivent être ainsi considérées, mais encore les plantes annuelles 
ct sans bourgeons. L'auteur cite à cet égard beaucoup d’exem- 
ples de plantes qui se sont reproduites par leurs feuilles ; en 
conséquence il ne croit pas que le centre de la vitalité d’un vé- 
gétal se trouve dans le collet de la racine, ainsi que le pensent la 
plupart des botauistes. Cette dissertation offre en outre quel- 
ques observations intéressantes de physiologie végétale; elles 
rentrent parfaitement dans les idées que M. de Candolle a émises, 
dans son Organographie végétale, sur îes verticilles floraux et sur 
le sujet lui-même de Pindividualité dans le règne végétal. 

nelle À 


168. Sur LE POLLEN DES Dipsacées; par le D° F. G. Barrie. 
(Linnæa; avril 1828 , p. 171.) 


Surle Scabiosa caucasica Marsch.-Bieb., l'auteur découvrit un 
mode tout particulier dans l'émission de laura seminalis; il le 
décrit de la manière suivante : les vésicules polliniques d’une 
anthère qui venait de s'ouvrir étaient lisses, blanchâtres, arron- 
dies ou obscurément triangulaires. Humectées d’une goutte 
d’eau pure, elles prirent, après quelques secondes, la forme d’un 
triangle équilatéral, à angles un peu arroudis. Quelques se- 
condes après, il se présenta sur chaque angle une petite bosse ar- 
rondie et hyaline, qui forma rapidement un prolongement 
cylindrique, obtus et hyalin, Ces prolongemens acquirent ordi- 
nairement une longueur égale au diamètre des vésicules, et pa- 

raissaient entourés à leur base d’une gaine très- courte, Peu d’in- 
stans après la formation de ce prolongement, l'émission de 
l'aura seminalis eut lieu; mais comme l’auteur croit s'en être 


Botanique. 227 


convaincu, par sa base et non par son sommet. Les vésicules ne 
changèrent plus de forme, non plus que les prolongemens, même 
ceux qui n'étaient pas entièrement formés. L'examen du pollen 
de plusieurs autres espèces de scabieuses donna à l’auteur les 
mêmes résultats; seulement les prolongemens dans le $, cauca- 
sica étaient plus considérables, et se formaient plus rapidement 
que dans les autres espèces. Quelquefois les prolongemens 
étaient courbés, ou il ne s’en forma qu’un ou deux à une vésicule; 
ce qui venait probablement du développement moins avancé du 
pollen. Le Scabiosa sylvatica présenta des grains de pollen trian- 
gulaires et quadrangulaires ; et, dans ce dernier cas, l’auteur 
observa quatre prolongemens , qui étaient inégalement dévelop- 
* pés. Jamais l'émission du pollen n’eut lieu avant la formation 
d’un prolongement au moins, et elle n’eut toujours lieu qu’à la 
base d’un seul des prolongemens qui s'étaient formés. Les vé- 
siculés dont l'émission n’eut pas lieu ne présentèrent point le 
prolongement en question. B..0R 


169. SUR LA FÉCONDATION DES PLANTES; par M. MaximoviTex. 
(Novoï Magazine iestiestvennoï istorir. — Nouveau Magasin 
d’histoire naturelle, publié à Moscou; janvier 1826, n° 1, 


p-. 13.) 


L'auteur reproduit ici l'historique des opinions qui ont succes- 
sivement été émises sur la fécondation des végétaux. Il énu- 
mère ensuite les faits qui semblent s'opposer à la doctrine de la 
fécondation par l’action du pollen, et termine en disant que 
l'intérêt de la science exige de nouvelles expériences pour fixer 
les idées des naturalistes sur ce sujet important. Grid 


170. OBSERVATION SUR LA FORMATION DE LA MATIÈRE VERTE DE 
PRiestLey ; par M. Maximovires. (Novo Magazine iestiest- 


vennoi istori.—Nouveau Magasin d'histoire naturelle; Moscou, 
janvier 1826, n° 1, p.63.) 


En regardant au microscope une goutte d’eau de marais, elle 
paraît d’abord remplie d’une multitude de points visqueux, qui 
s’agitent très-rapidement. Ceux qui se trouvent à la circonfé- 
rence, commencent par se mouvoir peu à peu, puis prennent 
un mouvement plus lent, restent enfin tout-à-fait immobiles, 
demeurent sur les bords de la goutte, et prennent en même 
temps une couleur verte, Les autres points se er à des 

19, 


-228 Botanique. 


premiers de la même manière, et, au bout de quelque temps, 
de ces points ou vésicules se forme la substance connue sous le 
nom de Materies viridis Priestleyi, qui est l’aigue primitive.et 
la plus incomplète. À.ds 


171. NOTICE SUR DES EXPÉRIENCES CONCERNANT LA FÉCONDATION 
DE QUELQUES VÉGÉTAUX ; par M. C.F. GæerTNer. (Annales des 
Sciences natur.; Tom. X, févr. 1827, p. 113.) 


C’est la traduction du mémoire analysé dans le Bull. de j ral 
1825. (Voy. Tom. X, n° 75) 


152. PouxozeniEe DyrkcyonarzA, ete. — Dictionnaire de bota- 
nique, par Christophe Kiuk, augmenté et publié de nouveau 
par J. Dzrankowski et K. Srexnicri. Tom. 1, IL. Varsovie, 
182/ 


Après avoir fait connaitre les travaux de Kluk, M. Dziarkowski 
indique, dans une préface, les sources où il a lui-même puisé , 
pour rendre plus complet le dictionnaire de ce savant. Il.a 
surtout consulté les Mémoires de Wilma sur l'histoire naturelle ; 
Gilibert et Jundzill, sur les plantes de la Lithuanie ; Besser, 
sur les plantes de la Volhynie, de la Podolie et de la Bessarabie; 
le Species Plantarum , de Willdenow , et le Dictionnaire des 
Plantes, en 10 vol., par Dictrich. 

Les nombreux articles du Dictionnaire, dont nous annoncons 
les 2 premiers volumes, intéressent l’agriculture et la botani- 
que de l’Europe orientale. Dans le grand nombre de ces arti- 
cles, nous avons remarqué ceux sur l’Orge de Turquie, son em- 
ploi pour faire la bière, le Foin de Sibérie, ete. 

L'ouvrage aura 4 vol.; les 2 premiers seulement ont paru. 
(Biblioteka Polska ; Tom. II, 1825, n° 5, p. 210.) G—. 


1793. Fiona Javx, necnon insularum adjacentium, auet. C. L. 
Brume, et adjut. J. B. Fiscmer. 1° et second fasc. In- 
fol. avec fig. Bruxelles, 1828 ; Frank. 


L'auteur du magnilique ouvrage que nous annonçons y avait 
en quelque sorte préludé, en publiant à Batavia ses Zijdragen 
tot de Flora van Nederlandsch Indie, ainsi que plusieurs mé- 
moires sur des sujets de botanique, qui ont paru dans les divers 
recueils scientifiques de Batavia et de la Hollande. 


Botanique. 229 

Riche d’une quantité immense de matériaux, ayant lui-même 
examiné et étudié les plantes dans leur lieu natal, il devait à 
l'Europe plus qu'un simple Synopsis; c'était à lui qu'était ré- 
servé l'honneur de faire, pour les plantes des possessions hoal- 
landaises dans l'Inde, au 19° siècle, ce que ses compatriotes 
Van-Rheede, Rumphius et Burmann avaient fait, au 17° et au 
18°, pour la botanique de la côte du Malabar, des Moluques 
et de Ceylan. Mais les travaux de M. Blume doivent se ressentir 
de l’époque à laquelle il écrit. Ce n’est pas comme dans l’Hor- 
tus Malabaricus et dans lHerbarium Amboinense , de longues 
descriptions suivies de dissertations encore plus prolixes sur les 
prétendues vertus des plantes; c’est de la vraie botanique, c’est- 
à-dire, des renseignemens précis et positifs sur l’organisation 
des plantes, leurs affinités naturelles, leurs usages, s’il y a lieu ; 
en un mot, le plan de la Flore javanaise est à peu près le méme 
que celui qui a été exécuté avec tant de succès par nos célè- 
bres contemporains , et notamment par MM. Kunth, Auguste- 
Saint-Hilaire et Martius. Hâtons-nous donc d'exprimer ardem- 
ment nos vœux, pour que l’ouvrage de M. Blume soit encouragé 
par les souscriptions de tous les savans qui s'intéressent à la 
connaissance des plantes de l’Inde équinoxiale. 

L'ouvrage, entièrement rédigé en langue latine, est dédié 
au roi des Pays-Bas, protecteur éclairé des sciences et des 
arts. Une préface met le lecteur au courant des travaux qui ont 
été faits sur les plantes de Java. On y apprend avec intérêt que 
la Société marchande batavo-indienne n’a jamais cessé de pro- 
diguer les encouragemens aux naturalistes, tant nationaux qu’é- 
trangers, qui ont voulu expiorer les productions de ce pays. 
Mais jusques à ces derniers temps, leurs recherches n’avaient 
produit pour résultats aucun travail d'ensemble. Le voyage de 
M. Reinwardt nous promettait enfin une Flore complète de l’Ar- 
chipel indien; lorsque la mort de ses compagnons Kuhl et Van- 
Hasselt, le mauvais état de sa santé et la perte de ses collections 
firent décevoir les belles espérances que l’on avait concues. Sur 
ces entrefaites, M. Blume fut chargé du service de santé des 
armées de la Hollande dans ses possessions indiennes , et, sans 
s’effräyer des dangers que courent les Européens sous le eli- 
mat dévorant de ces contrées, il en étudia, dès le commencez 
ment de 1825, les productions naturelles, avec une persévé- 


230 Botanique. N° 193 
rance et un zèle à toute épreuve. Un herbier d'environ 3000 es- 
pèces fut le produit de ses recherches, dans lesquelles il fut aidé 
par MM. Nagel, Latour, Kent et Zippelius. Vers la fin de 1824, 
après avoir visité la côte australe de Nusa-Kambanga, petite 
ile encore vierge des explorations botaniques, il se vit tout à 
coup privé de ses domestiques, tous enlevés par les maladies ou 
hors d'état de le seconder. Lui-même, dans un état très-fà- 
cheux, fut obligé d'abandonner ses travaux, et ne put recueil- 
lir des échantillons de plantes que par l'intermédiaire des ha- 
bitans de ces côtes désertes. Enfin, craignant que sa santé, trop 
souvent compromise, ne lui permit pas de publier prompte- 
ment le fruit de ses découvertes, il en rédigea une sorte d’abré- 
gé qu'il fit imprimer en partie dans les journaux de Batavia et 
dans quelques ouvrages particuliers, notamment dans les Zÿ- 
dragen tot de Flora, etc., dont nous avons parlé plus haut. 

Ces ouvrages, écrits loin du centre des connaissances sciens 
tifiques, renferment beaucoup d'innovations. M. Blume a créé 
un nombre immense de genres pour lesquels il a dû trouver de 
grandes rectifications à faire lorsqu'il est revenu en Europe. 
Une note annexée à la préface présente un tableau de tous ces 
genres nouveaux, avec l'indication des familles auxquelles ils 
appartiennent, et leur synonimie. 

Le reste de la préface est consacré à l'exposition des motifs 
qui ont déterminé l’auteur à publier une grande Flore, aidéen 
cela par la bienveillante protection du gouvernement des Pays- 
Bas; il dit pourquoi la langue latine a dû avoir la préférence, 
et il annonce que le D’ Fischer est chargé de coopérer à la ré- 
daction des descriptions. Toutes les plantes qui ont échappé aux 
désastres survenus à MM. Reinwardt, Kuhl et Van-Hasselt, 
seront comprises dans la Flore de Java, ce qui la rendra aussi 
complète que possible. Les dessins originaux ont été exécutés 
sur les lieux par M. Latour, qui, dans lespace de 4 ans, en a 
achevé environ 1,400. Les figures que M. Reinwardt a commu 
niquées sont dues au pinceau des frères Bick , et celles qui fai- 
saient partie des collections de Kuhl et Van-Hasselt ont été des- 
sinées par Kuhiltjes et Van-Raalten. Depuis son retour en Eu- 
rope, M. Blume a fait lithographier en outre une foule de 
plantes, principalement des Graminées, des Fougères et des 
Mousses, par M, Vivien, artiste distingué, 


Botanique. DE 


Les 1°" et 2° fascicules de la Flore de Java contiennent les 
descriptions des végétaux qui constituent la famille des Ræi- 
2anrmées. Cette famille est la même que celle des Cytinées de 
M. Adolphe Brongniart ; elle a aussi reçu le nom d'Æydnorinces, 
imposé par M. Agardh. Les végétaux les plus extraordinaires 
par la taille gigantesque et la singularité de leurs organes flo- 
raux , composent cette petite famille. C’est d'abord le Rafflesia , 
cette énorme fleur parasite que M. R. Brown a si bien décrite 
et figurée dans le 13° volume des Transactions de la Société 
Linntenne de Londres. M. Blume a établi un genre Brugman- 
sia, qui a de l'affinité avec le Rafflesia , et qui complète les ren- 
seignemens nécessaires pour l'établissement de la famille. Afin 
de donner une idée du travail que les auteurs de la Flore ja- 
vanaise présentent sur la famille des Rhizanthées , nous allons 
l’analyser sommairement. 

En 1°° lieu, les auteurs exposent la synonimie et le caractère 
différentiel de la famille des Rhizanthées. Celle-ci paraît devoir 
réunir les plantes munies de cotylédons aux plantes qui en sont 
pourvues. Privées de racines, de tiges et de feuilles, les Rhi- 
zanthées sont à cet égard comme la plupart des champignons, 
et leur mode d'évolution parasite semblerait justifier cette com- 
paraisou, si la structure de leurs organes floraux ne les rap- 
prochait, sous tous les points de vue, des plantes Dicotylédo- 
nes. M. Blume récapitule en détail l’histoire du Rafflesta décrit 
par M. R. Brown, et sur lequelil avait ,avant son départ, appris 
” seulement quelquesparticularités par la Gazette botanique de Ra- 
tisbonne. 1! espérait donc rencontrer à Java, qui présente à peu 
près la même végétation que Sumatra ; il espérait, disons-nous, 
trouver, sinon le Raffesiu Arneldi, du moins une plante congé- 
nère. 

En effet, il reçut de M. Baumhauer, qui avait fait un voyage 
à Nusa-Kambanga, des boutons d’une fleur monstruense, qui 
était appclec Patma par les indigènes. Mais ce nom de Patma était 
aussi donné au Velumbium speciosum L.,et comme cette dernière 
plante croit aussi abondamment dans l'ile de Nusa-Kambanga, 
il s'ensuivait qu'on pouvait croire que les boutons de fleurs re- 
çus de M. Baumhauer appartenaient à cette plante. Cependant M. 
Blume ne put les examiner avec toute l’attention qu'ils méri- 
taicnt, ct crut d'abord qu'ils étaient ceux d’une fleur mon- 


239 Botanique. 


strueuse de Dilleniacée, Enfin, pour s'assurer davantage de ce 
que pouvait être le Patma de Nusa-Kambanga , il n’épargna ni 
peines ni dépenses, et il eut le bonheur d’être amené dans le 
licu même où croissait une espèce de Cissus ( C. scariosa B1.}, 
arbrisseau grimpant jusqu’au sommet des arbres voisins. Les in- 
digènes croient que les boutons du Patma sont les fleurs mêmes 
de ce Cissus ; ces fleurs ne se trouvent pas sur les rameaux su- 
périeurs, mais près des racines: M. Blume en recueillit plusieurs 
échantillons, les uns de la grosseur d’un œuf de poule, les autres 
semblables à une tête de chou. M. Blume en examina le plus 
gros qui avait au-delà de 2 pieds de diamètre, et ilreconnut aussi- 
tôt que c'était la plante de Sumatra où du moins une espèce 
voisine. Il publia aussitôt ses observations botaniques dans les 
journaux scicntifiques de Batavia, et il crut pouvoir avancer 
que le Rafflesia avait dans sa jeunesse des rapportsavec certains 
champignons ( Fungi Gastromyci ), et qu'il se reproduisait par 
des spores nombreux très-petits, cachés dans l'anneau qui oc- 
cupe le fond du périanthe. Il en forma la famille des Rhizantées, 
qui, selon M. Blume, doit se placer parmi les cryptogames dont 
l’organisation florale est très visible, près des Marsiléacées. La 
découverte d’une plante de la même famille, et à laquelle M. 
Blume donne le nom de Brugmansta, vint confirmer ses idées 
sur la nature des spores qui existent en grand nombre dans les 
petites ouvertures situées sous la colonne qui , comme dans le 
Rafflesia, s'élève du centre du périanthe. L'auteur passe ensuite 
à la description des genres et des espèces. Il donne d’abord le 
caractère essentiel et le caractère naturel du Aa/flesia Patma, 
qui diffère du R. Arnoldi R. Br., par son périanthe glabre 
à l’intérieur. En outre, le À. Arnoldi porte sur le disque des 
processus plus nombreux, inégaux, un peu tortueux et quel- 
quefois subdivisés (1), et peut-être par ses fleurs dioïques il s'é- 
loigne encore du À. Patma. s 

Le genre Bragmansia est décrit avec la même exactitude que 
le Rafilesia, et quoiqu'il ait éL6 vu, pour ainsi dire, en passant, il 


(x) Nous avons ouvert un bouton de À. Arnoldi, envoyé par M. R. 
Brown à M. Delessert, et nous y avons observé une organisation sem 
hlable à celle du À. Patma, figuré à la pl. 5 de la Flore de Java. Ainsi, 
il n’y à d'autre différence entre les > espèces, que la glabréité du périanthg 
dans l'an, et la villosité dans l'autre(G. ,), 


Botanique. 233 


n’y a aucun doute qu'il n’appartienne à la même famille que 
celui-ci. Ces genres diffèrent principalement dans les points sui- 
vans : 1° L’estivation des segmens du ‘périanthe est imbriquée 
dans le Rafflesia, tandis qu’elle est valvaire dans le Bragmansia. 
2° le Brugmansia est dépourvu d’anneaux qui ceignent la base 
de la colonne du Rafflesia. 3° les anthères offrent une structure 
différente dans ces genres; elles sont biloculaires et déhiscentes 
par deux pores dans le Brugmansia, celuleuses et déhiscentes 
par un pore unique dans le Rafflesia. Le Brugmansia Zippelii 
crçit dans les endroits déclives du mont Salak, province de 
Buitenzorg. 

Les descriptions de ces plantes sont d’une étendue telle qu’on 
ne peut désirer aucuns renseignemens ultérieurs, et les figures, 
pour la plupart lithographiées, dissipent entièrement le vague 
que certaines descriptions auraient pu laisser dans lesprit du 
lecteur. Les détails anatomiques y sont surtout rendus avec une 
rare perfection. , GN. 


x 


174. PLANTE BANATUS RARIORES, iconibus et descriptionibus illu- 
_ Stratæ. Auctore A. RocueL. 1 vol. in-folio cum tab. botan, XL 
et Mapp. lithogr. IL. Pesthæ, 1828. (1) 


L'auteur nous apprend que depuis 40 ans qu'il remplit des 
fonctions dans la chirurgie militaire, il a eu lé loisir et tous les 
moyens d'explorer les régions qui constituent l’ancien pays des 
Daces ( Regiones quæ Daciam antiquitùs constituchant }; mais ce 
ne fut qu'en 1814 qu'il eut le projet de donner au public une 
Flore du Banat, entreprise pour laquelle il reçut les plus hono- 
rables encouragemens de la part du gouvernement impérial d’Au- 
triche. L'introduction est consacrée à l'exposition d’un voyage 
que l’auteur exécuta pendant l’année. Dans cette exposition, il 
énumère par ordre chronologique et géographique les résultats 
de ses découvertes en botanique. Il donne ensuite des rensei- 
gnemens nombreux sur la géographie du pays, sa division par 


(1) C'est à l'obligeance de M. Benjamin Delessert que nous devons la 
communicatira de cet ouvrage. Nous nous sommes empresses de l'annon- 
cer aux botanistes, afin de les tenir au courant des nouveautés les plus 
récentes, Mais, dans l'intérêt de la science, nous engageons les auteurs à 
ne pas attendre qu’un hazard heareux nous favorise de la communica- 
tion de leurs travaux, s'ils ne veulent éprouver de retard daus eur ans 
noce, 


234 Botanique. N° 74 


régions botaniques, son sol, ses productions, son climat, seseaux, 
ses montagnes, ses forêts, ses habitans et même sur l’administra- 
tion qui le régit. Une seconde section présente le tableau non 
moins circonstancié de l’orographie et de lhydrographie. En 
un mot, l’auteur, sous le titre d’une simple introduction ( rato 
opcris),a donné une statistique très développée du Banat de Hon- 
grie. C’est avec le même soin qu'il s’est occupé de son sujet prin- 
cipal, c'est-à-dire de la Flore de ce pays. Il expose successive= 
ment toutes les considérations qu'elle fournit, savoir : la diver- 
sité de la végétation selon la hauteur du sol, selon la distance 
des lieux au centre de la chaîne des hautes montagnes, et selon 
des conditions plus locales; la nature des roches et leur in- 
fluence sur la végétation; la comparaison de la Flore du Bamat 
avec les Flores des divers pays d'Europe et de l’Asie Mineure ; 
le calcul arithmétique de la Flore comparative, e. à d. Pévaluation 
du nombre des mêmes plantes qui croissent dans le Banat et dans 
les autres contrées ; d’où il suit que la Flore de la Transylvanie 
est celle qui offre le plus d'espèces ( 1280 sur 1600 ) communes 
aux deux pays. La Flore française se compose aussi d’un grand 
nombre de plantes {1220 sur 1600 ), qui se trouvent également 
dans celle du Banat, ce qui tient sans doute à l'étendue du ter- 
ritoire français et à ce que ses productions végétales sont les 
mieux connues. 

Dans la 4° section de louvrage, M. Rochel décrit les espèces 
les plus remarquables de la Flore. Il donne en général la phrase 
caractéristique, la synonymie, la description détaillée, la patrie, 
l'explication de la planche, et il termine par des observations 
sur les affinités de l’espèce et sur l'opinion des auteurs à l'égard 
de celle-ci. L'auteur n’a suivi aucun ordre méthodique dans la 
série des descriptions, et celles-ci ont souvent pour objets des 
plantes déjà bien décrites dans d’autres ouvrages. Nous crain- 
drions donc d'offrir à nos lecteurs une liste de noms qu'ils con- 
naissent à satiété, sinous voulions leur faire connaître sommai- 
rement tout ce que renferme le livre que nous analysons. Nous 
ne citerons donc ici que les espèces, ou les variétés établies par 
l’auteur. 

Juncus sylvaticus Roth; var. b. multiflorus Roch. PI. 1, f. 2. 
Quelques botanistes ont regardé cette plante comme une bonne 
espèce; mais elle ne semble pas spécifiquement différente du 


Botanique. 235 


J.sylvaticus.—Aira dactyloides Roch. T, 1, f 3. Cetteespèce nou- 
velle avait d’abord été confondue avec l’Aira ou X æleria glauca. 
— Cerastium grandiflorum Kitaib. var d. banaticum Roch. tab. 
2. f. 6. C’est une variété très distincte, et qui pourrait bien être 
élevée au rang d’espèce. — Saxifraga pseudocæsia Roch., tab. 
3, f. 9. Cette espèce est peut-être une variété du S. cæsia , dé- 
crite par Willdenow comme originaire des Alpes d'Italie. C'est 
la même qne le Saxifraga Rocheliana de Sternberg. — Scleran- 
thus neglectus Roch. tab. 3, f. 10. Espèce très-distincte de ses 
congénères par sa racine ligneuse, ses calices fructifères étalés 
et obtus — Zhesium elegans Roch. tab. 4, f. 11. L'auteur, dans 
ses collections de plantes du Banat, avait confondu cette plante 
avec l’Osyris alba. À cette occasion , il donne une table compa- 
rative des caractères des genres Osyris et Thesium, et des mu- 
tations qu’ils ont subies — Æpilobium grandiflorum Roth. var. 
b. villosum Roch. tab. 5, f. 12 À peine distinct de l’Æ. AÆirsutum 
L. — Campanule Wannert Roch. tab. 5, f. 12. Cette espèee a 
pour synonime le C. Aeterophylla de Baumgarten, fl. transylv. 
suppl. — Gentiana amarella var. depauperata Roch. tab. 6. f. 
13. Nous ne pouvons nous ranger à l’avis de l’auteur qui pense 
que cette plante est tellement caractérisée qu’on pourrait la re- 
garder presque comme une espèce distincte. Nous avons aussi 
trouvé cette variété dans le Jura; mais elle ne nous a présenté 
qu'une faible variété à tige simple et uniflore, — Campanula 
patula L. var. b. pauciflora Roch., tab. 6, f. 14. — Galium 
ochroleucum Kitaib. Roch. tab. 8, f. 20. Cette plante n’avait pas 
encore été figurée. — Asperula ciliäta Roch. tab. 9, f, 22. Es- 
pèce voisine de lÆsperula tinctoria L. — Pæonia banatica Roch. 
tab. 17,f.2b. Cette plante se rapproche du P. peregrina de Miller. 
M. Rochel l’avait communiquée autrefois à ses amis sous le nom 
de P. corallina. — Trifolium procerum Roch., tab. 14, f. 30. 
Ce trèfle est voisin du 7. reclinatum Kitaibel. — Melilotus cæ- 
rulea var. b. laxiflore Roch., tab. 14, f. 31. C’est la même 
plante que le AZ. procumbens de Besser et que le Trigonella 
Besseriana D-C. Prodr. — Ferbascum banaticum Schrader. 
Cette plante a été confondue avec le 7. sinuatum. — Gentiana 
humilis Steven, var. b. simplicicaulis Roch. tab. 22, f. 47. Cette 
espèce a été regardée par Pallas, Frœlich et Fischer comme une 
variété du G. aquatica. L'inspection de la figure suffit pour nous 
convaincre que M. Steven a fort bien fait de l’en distinguer. — 


LI 


236 Botanique 


Melissa Pulegium Roch., tab. 22, f. 48. Espèce fort douteuse.— 
Buplevrum diversifolium Roch., tab. 28, f. 57. Dans la planche, 
celte espèce est nommée B. heterophyllum ; mais ce nom a déjà 
été donné à une autre espèce. Celle de Rochel est très-voisine 

du 3. ranunculoides — Centaurea spinulosa Roch., tab. 36, f. 56. 

Cette planche se rapproche du €. stereophylla de Besser. Elle 

a été publiée pour la 1" fois par Sprengel ( Syst. veg. 3, p. 

403.) Pa 
Dans la rapide énumération que nous venons de tracer, 

nous avons omis un grand nombre de variétés , parce qu’elles 

nous ont semblé peu importantes; elles pourront néanmoins être 
utiles à connaître, à cause des figures. 

Le dernier chapitre roule sur la terminologie botanique, su- 
jet bien rebattu et en quelque sorte obligé pour la plupart des 
floristes, qui, ordinairement, se contentent de copier ce que l'on 
trouve dans tous les ouvrages généraux.M. Rochel, au con- 
traire , a trouvé le moyen de présenter quelques idées nouvelles 
sur les formes marginales et sur les catégories des plantes, c.à d. 
sur les espèces et les variétés qu’il nomme aberrations. 

Ces idées, nous n’en doutons pas, offriront de l'attrait aux 
personnes qui se livrent à l'étude de la partie philosophique de 
la science, Nous ne termineérons pas cette annonce, sans donner 
quelques éloges à la vérité des dessins , mais seulement quant 
au port des plantes; car, à l'égard des analyses, il n'y en a 
presque aucnne, si ce n’est pour un petit nombre de fruits 
d'ombellifères. 

C'est probablement pour éviter de donner à l'ouvrage un 
prix trop élevé, que l’auteur a fait lithographier ses planches 
qui sont excessivement chargées. L’exécution est sans doute 
moins finie, moins belle que si c’était de la gravure , mais l’ou- 
vrage n’en sera que plus répandu, et il ornera la bibliothèque 
de tous ceux qui étudient avec ardeur les plantes d'Europe. 

G.:..N. 

179. FLORE GÉNÉRALE DE Francr, ou Iconographie descriptive 
et Histoire de toutes les plantes phanérogames, crypto- 
games et agamés qui croissént dans ce royaume , disposées 
suivant les familles naturelles. 1"°,2* et 3° livraisons. Grand 
in-8°, papier raisin, avec figures color.; prix, 1 fr. la livrai- 
son; in-4°, vélin, 12 fr.; par MM. Loïsecrur DESLONCHAMPS, 


Botanique. 237 


PensooN , GaïzLON , De BréBisson et Bois-Duvar. Paris, 
1828; Ferra jeune. 


Le Danemark, l'Angleterre, la Russie, etc., ont des Flores 
de leur pays, avec figures, faites aux frais des souverains de 
ces royaumes. Il y a lieu de s'étonner que la France, la con- 
trée la plus civilisée de l'Europe , où tous les arts sont en hon- 
neur et encouragés, ne possède pas un ouvrage semblable. 
Ce n’est pas, certes, que la Flore de France ne mérite, aussi 
bien par sa richesse et sa variété, que celles que nous avons 
citées, d'être publiée. C’est que jusqu'ici, nos princes n'ont point 
été incités à faire publier un pareil ouvrage, ou du moins à en 
encourager la publication par des souscriptions suffisantes. 

L'esprit d'association, si fertile en beaux résultats, et qui 
semble, de jour en jour, s'étendre au profit des entreprises uti- 
les , a suppléé, autant que le permettent les efforts des particu- 
liers, à ce que le gouvernement eût dù faire. Il y a lieu d’es- 
pérer que d’heureux résultats couronneront les efforts que plu- 
sieurs capitalistes font pour donner à la France un monument 
littéraire qui lui manquait, et qui, s’il n’a pas la richesse qu'un 
souverain eût pu lui donner, en aura du moins l'utilité. 

Si le gouvernement cût fait publier un pareil travail, il n’eût 
pas manqué d'imposer un chef à cette entreprise, et peut-être ce 
chef n’eût-il pas été l’homme le plus convenable. L'intérêt choisit 
mieux que l'autorité ; il ne connait point de cabales ni de cot- 
teries ; il prend les sujets qu'il croit les plus profitables à ses 
vues ; ce n’est donc pas à la protection que les auteurs de l’ou- 
yrage que nous annonçons doivent d'avoir été choisis; c’est 
qu'on les a crus les plus capables de ceux qui pouvaient se li- 
vrer à ce genre de travail. Effectivement, M. Deslonchamps, 
chargé de la Phanérogamie, est connu par deux éditions d’une 
Flore de France estimée; M. Persoon, par plusieurs ouvrages 
sur les champignons, dont la réputation est européenne ; M. 
Guillon, par des travaux importans sur les algues, et autres 
hydrophytes ; M. de Brébisson, par de bonnes publications sur 
les mousses, ete. On voit donc que les propriétaires de la Flore gé- 
nérale de France se sont assurés de gens propres à exécuter 
l'important travail qu'ils ont entrepris, et que le public peut 
accorder toute confiance : à l’œuvre qui va sortir de leurs mains, 


238 Botanique. N°:195 

Jusqu'ici , quatre Flores de France ont été publiées; la pre- 
mière, due à M. De Lamarck, et d’après la méthode dicAo- 
tomique, eut assez de succès pour qu’une seconde édition , qui 
porte les noms de De Lamarck et de De Candolle, mais qui est ré- 
ellement de ce dernier, et qui forme aujourd'hui six gros volumes, 
devint nécessaire, Cette seconde édition , suivant la méthode 
naturelle, est certainement la Flore la plus complète et la plus 
estimée , à juste titre, de toutes celles que nous possédons. Le 
troisième ouvrage sur les plantes de France, est celui que M. 
Loiseleur Deslonchamps publia en 1806, sous le titre de Flora 
gallica, et dont il vient de donner (1828) une seconde édition 
plus ample et enrichie de beaucoup d'espèces, avec 31 plan- 
ches. Enfin, M. Duby a publié le premier volume d’une 
autre Flore française , sous le nom de Botanicon gallicum , 
qui est l’abrégé de la grande Flore française de M. De 
Candolle. Mais aucune de ces Flores n’a de figures, ce qui 
laisse souvent le lecteur dans l'impossibilité de décider quelle 
plante il a décrite, surtout si elle présente beaucoup d’analogie 
avec des espèces voisines, ou des caractères difficiles à rendre 
par des phrases botaniques, tandis que le dessin les fait recon- 
naître avec facilité. On sait que ce n’est qu'à l’aide de figures 
qu’on évite la confusion des espèces, qu’on distingue exacte- 
ment celles qui sont douteuses , et qu’on peut établir les carac- 
tères des genres d’une manière non équivoque, C’est en botani- 
que surtout qu'il faut parler aux yeux. 

On ne saurait donc trop applaudir à l’idée de nous donner 
une Flore de France avec figures, qui mettra la connaissance 
de nos richesses végétales à la portée de ceux qui apprennent , 
et qui servira aux botanistes mêmes à distinguer avec certitude 
des végétaux qui faisaient leur désespoir par leur doute et leur 
difficulté. Si le gouvernement eût publié cet ouvrage, il l'eût 
orné de figures, d’un format in folio , avec tout le luxe qu’on 
donne aujourd'hui à l’Iconographie végétale dans plusieurs ma- 
gnifiques traités; mais des particuliers n’ont pas les trésors d’un 
état à leur disposition, et voulant être utiles et se mettre à la 
portée du plus grand nombre de bourses possible, ils ont pré- 
féré le format in-8°, qui suffit pour représenter beaucoup de 
plantes de grandeur naturelle, ou au moins une portion suffi- 
sante des plus grandes pour les faire bien reconnaître. Les des- 


Botanique. 239 


sins de ces plantes sont faits par M. Poiteau, aussi habile des- 
sinateur que savant botaniste, et par M. Duménil, peintre 
d'Histoire naturelle , et l’un des actionnaires de l’entreprise, ce 
qui est une garantie assurée de l’intérét qu'il portera à cette 
partie si importante de l'ouvrage; ils ne laisseront rien à désirer. 
Les planches seront au nombre de 15 à 18 cents, et représen- 
teront presque toutes les plantes de France; seulement, lors- 
qu'elles n’offriront qu'une légère différence dans les feuilles, etc., 
on se contentera de figurer cette feuille, etc. Souvent une plan- 
che contiendra plusieurs plantes, surtout en cryptogamie, 
lorsque leur petit volume le permettra. 

L'ouvrage sera disposé suivant la méthode naturelle, d’après une 
modification présentée par MM. Loiseleur et Marquis, qui, au 
lieu de choisir pour division des classes l'insertion des étamines, 
souvent si difficile à reconnaître, y substituent la supcriorité ou 
l'énfériorité de l'ovaire, qui s’apprécie avec une grande facilité. 
Les genres et les espèces seront caractérisés et décrits d'aprés 
nature (et non compilés, comme le font quelques prétendus 
botanistes qui croient avoir publié la collection des plantes de 
France), avec les détails historiques, littéraires, scientifiques et 
d’érudition qu’elles comportent, ce qui fera de cette Flore 
une véritable histoire des plantes de France, La Flore générale 
sera publiée par livraisons; chacune d'elles contiendra 12 
planches coloriées , avec deux feuilles de texte correspondant , 
et paraîtra de mois en mois, et même à des époques plus rap- 
prochées , lorsque l'ouvrage aura pris l'a/lare qu'il doit avoir. 

Déja trois livraisons de la Flore générale ont paru, renfer- 
mant 36 planches coloriées, qui peuvent donner l’idée de ce 
que sera l'ouvrage. Le texte est bien traité, et les figures dessi- 
nées et coloriées avec exactitude; plus on ira et plus cette der- 
nière partie gagnera par les soins que les auteurs et les proprié- 
taires mettront à son exécution, La première livraison , la se- 
conde , et une partie de la troisième, contiennent la famille des 
Helléboracées , et les Renonculactes finissent la troisième. 

Dans un prochain extrait , nous nous occuperons , sous le 
rapport botanique, de l'exécution de cet ouvrage. En annon- 
cant d’autres livraisons, nous mentionnerons les espèces nou« 
velles qu’il renferme. Ménar. 


540 Botanique. 


176. NorizIA SOPRA POCHE PIANTE, etc. — Notice sur un pétit 
nombre-de plantes à ajouter au prodrome de la Flore de 
Rome; par madame ELisaserraA Fiorini. (Giorn. arcad. 

* déscienze, etc.; mai 1823, p. 161.) 


Le nombre des espèces trouvées par madame Elisabetta Fio- 
rini dans les environs de Terracine, se monte à une trentaine , 
dont plusieurs sont des plantes très-communes et presque cos- 
mopolites. Quelques-unes croissent dans des localités spéciales , 
dans les eaux douces comme les Potamogeton, Hippuris, Sparga- 
nium, etc.; d'autres sur les bords de la mer,comme les Chetran- 
thus littoreus , Cahile maritima, Ambrosia maritima, Silene ni- 
cώnsis, etc. Parmi celles qui nous ont paru les plus remarqua- 
bles sous le rapport de la localité, nous citerons le Campanula 
difjusa Vahl, ou C. fragilis Cyrillo pL. rar. neap. fase. 2. tab. IL. 
Cette plante croît abondamment sur la montagne de Gaète. Les 
Tordylium apulum, Helianthemum lævipes et Lotus creticus soût 
aussi très - communs sur les bords des chemins près de Ter- 
racine. Le Séda abutilon L. croît en abondance dans les marais 
Pontins. Cette espèce originaire des pays intertropicaux est de- 
venue tout-à-fait spontanée en Italie. GR 


77. Boranicaz Macazixe, etc. — Nouvelle série; par W. J. 
Hooker. N° vi, vit et : Hi JHereRiem ee 1827. (V.le But- 


letin de 1829, n° 55. 


2748. Zygopetalon Mackaii. Belle Orchidée, originaire “du 
Brésil, et constituant un nouveau genre qui est très-rémarqua- 
ble par ses pétales soudés à la base, et par la singnlière struc- 
ture de son anthère. Voici les caractères assignés à ce genre qui 
appartient à la division des Orchidées, à anthère terminale, mo- 
bile, caduque, à masses polliniques céréacées : « Petala æqualia 
subrecunda, erecto-patentia, basiconnata. Labellum explana- 
tum apice emarginatum , disco tuberculo magno; basi inferiore 
obtusè calcarato. Culomna aptera. Anthera ovata, compressa, ca- 
liciformis, disco subtus affixa : loculis duobus subbivalvibus. 
Massæ pollinis duæ , ad basin inæqualiter bilobæ , basi glandu- 
losæ.»—27/9. 2720, Caryophyllus aromaticus XL. Deux planches 
sont consacrées aux détails botaniques du giroflier , et le texte 
renferme une histoire complète sous tous les rapports, quoique 
succincte, de cet arbre précieux.—2751.27b2[Telfairia pedata. 


Botanique. 241 


M. Hooker nomme ainsi une belle plante dioique de la famille 
des Cucurbitacées, dont l'individu femelle avait été décrit par 
Smith , dans l'ancienne série du Botanical Magazine , tab. 26817, 
sous le nom de Feuillæa pedata. Des graines de cette plante, 
originaire de la côte de Zanzibar en Afrique, avaient été en- 
voyées de l’île de France, à M. Hooker et à M. Delile de Mont- 
pellier, par M Bojer, qui avait indiqué la création de ce nou- 
veau genre sous le rom de Jolffia. En adoptant le nouveau 
nom de Zelfairia, M. Hooker ne s’est donc pas conformé à l’in- 
tention de l’auteur, et ce changement de nom a été d’autant 
plus nuisible à la science que M. Delile a publié à la même 
époque la description du Joëffa, dans le 3° volume des mémoi- 
res &e la Societe d'Histoire naturelle de Paris (1). 2753. Sida 
pulchella Bonpl. Jardin de Navarre, tab. 2.— 2754. Acacia penni- 
nervis Decand. Prodr. v.2, p. 452.— 2755. Gongora speciosa. 
Orchidée formant le type d’un genre nouveau auquel l’auteur 
impose les caractères suivans : « Petala 3 exteriora patentis- 
sima subuniformia , 2 interiora minora. Columna elongata. La- 
bellum pedicellatum, variè appendiculatum. Aassæ pollinis à, 
pedicellatæ. » L'espèce est parasite sur les troncs d’arbres, dans 
la province de Bahia, au Brésil. Ses fleurs sont très - grandes, 
et d’une belle couleur jaune orangée. — 2756. 2957. Myristica 
officinalis L. L'histoire complète du muscadier se trouve dans 
cet article , auquel sont annexées 2 planches représentant un 
rameau de cet arbre, et les détails analytiques de son fruit, 
— 2753. Ceratiola ericoides Mich. Flor., bor. am. v. 2, p. 222. 
—2709. Sida mollis Ortega. Dec.p.65. Le Sida grandifolia deWül- 
denow et du Botanical Register, tab. 360, est synonime de cette 
espèce. — 2760. Dorstenia ceratosanthes. Cette espèce avait déjà 
été figurée dans le Potanical Cabinet, tab. 1216. M. Hooker en 
donne une description très-détallée, et une excellente figure. 
Elle a fleuri dans le jardin de Liverpool, au printemps de 1826; 
mais on ignore la contrée d’eù elle est originaire ; par son feuil- 
lage , elle a de laffinité avec le Dorstenia arifolia. Son récepta- 
cle est divisé en 2 lanières linéaires, acuminées et laciniées sur 
leurs bords, structure qu'on n’observe dans aucune des espèces 
connues.-2761.Gnidia tomentosa Thunb. Flor.cap.vol.1,p.381.- 
2702. Tulipa stellata. Nouvelle espèce qui a été vd + des Indes 
(1) V.le Bulletin, T. XII, n° 180. 


B. Tome XVI. 16 


242 Botanique. 


orientales, par le D° Wallich, sous le nom de Tulipa Clusiara ; 
mais elle en diffère beaucoup, selon M. Shepherd, quoique ses 
caractères ne soient pas faciles à établir. Voici ceux qui lui sont 
assignés par M. Hooker : « Turrpa srezLaTa ; foliis lincari-lan- 
ceolatis subconvolutis glaucis, petalis lanceolatis obtusis pa- 
tentissimis, tribus exterioribus longioribus, filamentis æqualibus 
glabris, pistillo staminibus breviore. » — 2763. Calypso borealis. 
Salisb. Parad. Lond. 89.— 2564. Octomeria graminifolia Brown 
in Host. Kew. ed.2. v. 5. p.217. —2705. Trixis auriculata. Cette 
plante, qui appartient à la famille des Synanthérées , a été eul- 
tivée au jardin d'EÉdinbourg, et M. Graham l’a décrite dans le 
Nes Journal of science de Jameson, 1827, p. 387, sous le nom 
de Perdicium brasiliense.—2766. Justicia ventricosa. Nouvelle es- 
pèce originaire de Chine , d’où elle a été apportée au jardin de 
Calcutta par M. Reeves. Enfin, M. Wallich l’a envoyée, en 
1825, à MM. Shepherd de Liverpool. Cette espèce est voisine du 
J. Ecbolium, ayant lépi accompagné de semblables bractées ; 
mais elle en diffère suffisamment par sa structure florale. 
Voici sa phrase spécifiqne : « J. vENTRICOSA. Fruticosa, foliis 
oblongo-ovatis integerrimis glabris, spicis oblongis, bracteis 
imbricatis rotundatis venosis, corollis bilabiatis, labiis veno- 
sis, labio superiore ovato subintegro , inferiore trilobo. » 
— 2767. Evonymus echinata Wallich. flor. énd.v.2.p.410. L'E- 
vonymus scandens de Graham in Jameson’s Edinb. Journ. 1827, 
p. 386, est synonime de cette espèce.— 2768. Witheririgia mon- 
tana Duval. Solanum montanum L.— 2569. Asarum canadense 
Mich. Flor. bor. am. v. 1. p. 279. CES 


178. Boranicaz Recisrer, n° cri à cuiv; oct. à déc. 1827. 


Londres. Voy. le Bulletin ; Tom. XVI, n° 56. 


1096. Lupinus polyphyllus. Nouvelle espèce trouvée dans le 
nord-ouest de l'Amérique, par M. D. Douglas. Elle est herbacte, 
vivace et se rapproche des Lupinus percnnis et Nootkatensis, 
mais elle est plus grande dans toutes ses dimensions, et ses fo- 
lioles,au nombre de 11 à 15, sont lancéolées, Il y a encore quel- 
ques différences dans la structure du calice et de la corolle. 
M. Lindley fait observer, à l’occasion de cette plante, que son 
inflorescence présente un exemple très-frappant en faveur de la 
théorie suivante, savoir : Que tous les organes d'une plante ont 


Botanique. 243 


réellement l'insertion alterne et dans une direction spirale autour 
de la tige ou de l'axe commun, lors méme que l'insertion en pa- 
raisse différente. — 1097. Ehretia serrata Roxburgh et Wallich; 
Ehretia pyrifolia Don Prodr. F1 nepal. — 1098. Plectranthus 
australis Brown Prodr. Flor. Nov. Holl. p. 506.—1099. Calotham- 
nus villosa Brown. ir Hort. Kew. v. 4. p. 417. À la suite de cet 
article est une note qui décide la question sur la patrie du 
Geum coccineum figuré à la pl. 1088. M. Smith ayant comparé 
Féchantillon recueilli par Sibthorp, et la figure 485 de la Flore 
grecque avec la plante maintenant cultivée dans les jardins, 
s’est assuré que c’est effectivement la même espèce. D’un autre 
côté, il n’y a pas de doute qu’elle ait été rapportée du Chili; 
reste à savoir comment elle a été trouvée dans cette dernière 
contrée.——1100 Clarckia pulchella Pursh Flor. amer. 1. 26% tab. 
11. C'est une des plus jolies plantes d'ornement dont les 
jardins d'Europe se soient enrichis depuis quelques années. 
Ta couleur vive, les formes remarquables, nous dirions 
même la bizarre élégance de ses fleurs, la facilité avec laquelle 
on peut la cultiver , lui font présager la fortune du Corevpsis 
ténctoria. On nous assure que cette plante est maintenant très- 
abondante dans les jardins d'Angleterre ; elle n’a pourtant pas 
encore été introduite à Paris! — 1101. 4mphodus ovatus. Cette 
plante, originaire de l’île de la Trinité, appartient à la famille 
des Légumineuses, tribu des Phaséolées, où elle forme un 
genre nouveau, voisin du Dolichos, et surtout du Dolichos ru- 
ber de Jacquin , qui est maintenant une espèce de Dioclea. M. 
Lindley donne ses caractères génériques, etexprime en outre ses 
différences d’avec les genres établis aux dépens de l’ancien genre 
Dolichos. — 1102. Verbena paniculata TLamck. Encyclop. 8. p. 
548.— 1103. Jacaranda tomentosa :« Foliis bipinnatis tomento- 
sis : foliolis ovato-rhomboïdeis acutis, calycibus corallisque pu- 
bescentibus. » Cette nouvelle espèce est originaire du Mexique. 
C’est un arbrisseau fort élégant, à feuillage bipinné, et à 
fleurs d’un rouge foncé, ayant la forme de celles des Digitales. 
Le Pollen offre une structure singulière : chaque grain, quoi- 
que sphérique , est ceint de trois côtes qui le font paraitre pres- 
que trigone.— 1104. Malachadendron ovatum Cavan. Dissert. 5. 
302. f.2.—1105. Rosa Banksiæ. Variété à fleurs doubles et jau- 
nâtres, d’une espèce originaire de Chine , et maintenant assez 


16, 


244 Botanique. N° 178 
répandue dans les jardins d'Europe. — 1106. Tulipa montana 
Lindl. Cette belle espèce est originaire des montagnes de 
Perse (1). Elle appartient à la section des Tulipes, où les bul= 
bes sont recouvertes de tuniques laineuses. La couleur de ses 
fleurs est d’un rose vif.—1107. Collinsia grandiflora. Espèce nou- 
velle, remarquable, ainsi que son nom l'indique, par la gran- 
deur de ses fleurs dont la corolle est tricolore. Elle est origi- 
naire des bords de la rivière Colombia, où elle a été récoltée 
par M. Douglas. M. Lindley expose les caractères qui distin- 
guent cette espèce de ses congénères , et, à cette occasion, il 
rectifie ceux qui avaient été donnés pour les Collinsia verna et 
parviflora. — 1108. Maurandia Barclayana Lindi. « Corollä 
fauce hiante, calycibus glanduloso-pubescentibus. » Espèce nou- 
velle, qui a pour patrie Mexico , d’où M. Robert Barclay en a 
envoyé des graines. M. Lindley a observé une particularité 
très-remarquable dans la structure du test des graines de cette 
plante. Ce tégument se divise en lobes comprimés,nombreuxet 
trèsinégaux : si l’on divise verticalement un de ces lobes, et qu’on 
l'observe à un fort microscope, on y voit un lacis d'organes 
qui ont l'apparence de vaisseaux spiraux qui partent de la sub- 
stance intérieure du test, et se dirigent vers le sommet de ses 
lobes. Mais comme il est contraire à l'expérience de trouver des 
vaisseaux spiraux ainsi disposés et constituant la totalité de la 
substance du test d’une graine, M. Lindley a examiné plus minu- 
tieusement la nature de ce tissu, ct il a vu qu’il était composé 
d’une sorte de cellules, qui, jusqu'ici, n’ont pas été décrites par 
les phytotomistes. Elles varient de grandeur et de forme; les plus 
petites sont presque rondes ; les plus grandes possèdent toutes 
les formes intermédiaires entre la sphérique et la fusiforme. 
M. Lindley n’a pu voir le tissu des petites cellules, mais il 
s'est assuré que celui des plus grandes était composé d’un ré- 
seau de filets spiraux croisés et entrelacés, réunis entr’eux par 
une membrane (2). Il donne à cette sorte de tissu, dont les 


(1) Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce une Tulipe recueil- 
lie dans les environs du mont Sinaï en Arabie, par M. Léon De La- 
borde, et qu'il a eu l’obligeance de nous communiquer (G...mn). 

(2) L'observation de M. Lindley sur la structure propre des cellules 
de ce ussn, ne laisse aucun doute sur leur nature organique. D’après le 
reste de la description ou serait porté à considérer ces organes comme ana- 


Botanique. 245 


fonctions sont inconnues, le nom de tissu cellulaire réticulé 
(reticulated celiular tissue). A la suite de cet article, est une notc 
sur l’Æmphodus ovatus précédemment décrit (n° 1101), où 
l’auteur expose en détail la structure du fruit et de la graine de 
cette plante. D’après ces détails, les différences entre l'Am- 
phodus et le Dioclea ; sont plus grandes qu’on ne le pensait. — 
1109. Lupinus bicolor. Nouvelle espèce, rapportée des environs 
de la rivière Colombia par M. Douglas, et qui se fait remarquer 
par ses fleurs dont l’étandart est blanc, tandis que les ailes sont 
d’un beau bleu.— 1110. Gesneria Douglasi. Cette belle plante, 
originaire de Rio-Janeiro, a déjà été décrite et figurée dans les 
Transactions de la Société d'Horticulture; T. vix (oct. 1826). 
Le G. verticéllata du Botanical Magazine, n° 2776 (oct. 1827), 
est un double emploi de cette espèce. A la suite de cet article, 
M. Liudley indique la formation de deux nouveaux genres 
sous les noms de Codonophora et de Pentaraphia ; le premier 
est fondé sur le Gesneria tomentosa X.., etle G. prasinata Bot. 
Reg. n° 428; le second a pour type le G. ventricosa de Swartz. 
— 1111. Cyanella odoratissima Lindl : « foliis ensiformibus, ra- 
cemo composito multifloro, perianthii laciniis subæqualiter 
patentibus. » Espèce originaire du cap de Bonne-Espérance ,‘et 
- remarquable par l'odeur forte de ses fleurs et leur couleur 
rose qui passe au bleu-pâle. — 1112. Séaningia guttata. C'est une 
nouvelle espèce d’un genre fondé par M. Neces d’Esenbeck, 
et qui ne secomposaitoriginairement que d’une seule plantenom- 
mée S. Helleri. M. Lindley en décritici3 nouvelles sous les noms 
de $. guttata, velutina et villosa.— 1113. Brachystelma spatula- 
tum Lindl.: « foliis spatulatis obtusis, corollæ laciniis tubo 
duplo longioribus. » Cette nouvelle espèce, d’un genre de la 
famille des Asclépiadées, a été importée du cap de Bonne-Es- 
pérance en 1826. — 1114. Cotoncaster microphrylla. M. Wallich a 
envoyé du Napaul cette nouvelle espèce qui forme un arbris- 
seau très-élégant par son feuillage et par ses fleurs nombreuses 
d’un blanc-rosé. L'aspect de cet arbrisseau ressemble, dit M. 
Lindley , à un groupe de diamans sur un lit d’émeraudes. 
— 1115. Acacia impessa. Espèce de la section des Phyllodinées de 
logues aux raphides de M. De Candolle. On sait que M. Raspail regarde 


ces corps comme des cristaux de divers sels calcüires, et qu'ils ont été 


observés dans les grains du Theligonnm Cynocrambe par M. Delile (G...u) 


246 Botanique. 


De Candolle, eriginaire de la Nouvelle-Hollande, et ainsi carac: 
térisée : « À. phyllodiis lanceolatis utrinque acuminatis subfal- 
catis marginatis penniveniis, antice uniglandulosis, capitulis 
racemosis , floribus quinquefidis. » — 1116. Convolvulus albive- 
nius. C’est une des plus belles espèces de l’immense genre des 
Liserons ; elle est native de la baie d’Algoa, où M. Forbes en a 
recueilli des graines, Voici sa phrase caractéristique : « C. fo- 
lis subrotundo-cordatis subrepandis : venis subtus elevatis la= 
nuginosis, floribus solitariis foliis multo longioribus , caule fru- 
ticoso tuberculato. » Gus 


179. DE PLANTIS IN EXPEDITIONE SPECULATORIA ROMANZOFFIANA 
oBservaTIs ; auct. Adelb. ne Cæamisso et Died. ne ScHLEcR- 
TENDAL. (Linnæa ; janv. p. 1; avril, p. 115, 1828.) V. le Bull. 
Tom. XIV, n° 306. 


Les auteurs continuent la publication des plantes recueillies 
par M. de Chamisso, durant l'expédition scientifique entreprise 
aux frais du comte Romanzof. Ils y ont aussi compris les es- 
pèces rapportées du Brésil par M. Sellow. Nous croyons utile 
de transcrire ici les phrases caractéristiques des espèces nou- 
velles, et quelques détails plus étendus sur les genres nouveaux. 
D'un autre côté, nous: supprimons l’énumération des plantes 
déjà connues. 

FAMILLE DES SGROPHULARINÉES. Russelia alata ; caule quadran- 
gulari alato piloso, foliis oppositis ovatis acuminatis in petio- 
lum alatum decurrentibus pilosis, pedunculis axillaribus soli- 
tariis (Brésil équinox.). — Stemodia philippensis ; pubescens, 
foliüs pseudo - oppositis petiolatis lanceolato - ovatis utrinque 
acutis argute serratis basi integerrimis, spica terminali multi- 
flora, calycibus ebracteatis. (Ile Luçon.) — Sr. Lyptoides ; pu- 
bescenti-hirsuta, foliis oppositis (et ternatis) ovato-lanceola- 
tis argute dentatis, inferne angustatis, et basi auriculata am- 
plexicaulibus et integerrimis, spicis terminalibus densifloris pa- 
niculatis, calycibus bibracteatis, (Brésil mérid.) — 54, stricta ; 
viscoso-pubescens, foliis obovatis acutis dentatis inferne angus- 
tatis et basi subdilatata sessilibus et integerrimis, inferioribus 
oppositis, superioribus ternis, spica terminali verticillata, caly- 
cibus bibracteatis. ( Brésil équinox.) — Grocmonn4, genre nou- 
veau établi sur l’Herpestes glechomoides Spreng., plante du Bré- 


Botanique 247 


sil, qui reçoit le nom de G. cuneata, Voici les caractères gé- 
nériques : Calyx 5-partitus æqualis. Corolla infundibuliformis, 
limbo subæquali 4-partito, Stamina 4 subæqualia breviter ex- 
serta ; antheræ oblongæ, biloculares, loculis oblongis medifixis, 
Capsula calvce persistente inclusa, bilocularis, loculicide-dehis- 
cens; dissepimentum e valvarum margine involuto ; spermo- 
phorum centrale stipitatum. — Grrardia communis; annua, 
glabra, foliis linearibus cartilagineo-marginatis, floribus sub- 
sessilibus, laciniis calycinis elongatis capsulam emarginatam 
obliquam superantibus. { Brésil.) — G. linarioides ; perennis, 
glabra, foliis linearibus, floribus pedunculatis, dentibus caly- 
cinis acuminatis, capsula emarginata subobliqua brevioribus. 
(Brésil mérid.)— G. genistifoita ; perennis, scabriuscula, foliis 
lanccolatis acutis triplinerviis margine scaberrimis, floribus pe- 
dunculatis, dentibus calycinis brevibus latis acuminatis. (Bré- 
sil mérid.) — G. brachyphylla ; fruticosa, glabra, foliis parvis 
anguste lanccolatis mucronulatis, floribus pedunculatis, denti- 
bus calycinis brevibus acutis, capsula ovoidea brevioribus. 
(Brésil équinox.) — G. gnidioides ; fruticosa, racemo subsim- 
plici paucifloro folioso, foliis anguste lanceolatis acutis in pe- 
tiolum angustatis. { Brésil équinox.) — G. cæsarea ; fruticosa , 
racemo composito multifloro folioso terminali, foliis linearibus 
acutis basi angustatis pseudo-fasciculatis. { Brésil équin.)—Nor- 
thenia Thouarsii; sous ce nom, les auteurs réunissent les Tore- 
nia pedunculata et T. veronicifolia. Wild. (Brésil, Madagascar, 
ile de France.) — Bryricrra; genre dédié à Ch. Beyrich, jardi- 
nier qui a rapporté beaucoup de plantes du Brésil. Voici ses 
caractères : Calyx profundè 5-partitus, laciniis inæqualibus, 
postica minima , duabus lateralibus quam anticæ majoribus. Co- 
rolla tubulosa bilabiata, labio utroque integro. Stamina 4 pos- 
teriora , 2 fertilia exserta, anterioria sterilia inclusa, Stylus 
apice incrassatus, stigmate cupuliformi terminali. Capsula bilo- 
cularis, bivalvis, septicide-dehiscens, spermophoro centrali de- 
mum libero. Semina numerosa scrobiculata. 2. ocymoïides ; flo- 
ribus solitariis axillaribus oppositis spicatis calycibus tribrac- 
teatis. (Rio Janeiro.) — GrossosryLis, genre nouveau ainsi 
caractérisé : Calyx campanulatus, 5 fidus, laxus. Corolla e tubo 
brevi campanulata, inæqualis, limbo inferne porrecto. Stamina 
4 didynama. Antheræ cordato - reniformes, loculis oppositis. 


248 Botanique. N° 159 
Stylus incurvus , stigmate lanceolato-cochleari uncinato-recur- 
vato. Capsula bilocularis, bivalvis, loculicide dehiscens , disse- 
pimento demum libero; spermophorum lanceolatum dissepi- 
mento adnatum, axi brevius. Semina copiosa, obconica, gra- 
cilia, tenuissima, scrobiculata.—G. aspera ; floribus axillaribus 
subsessilibus, calvcibus bibracteatis, pilis articulatis hispida et 
asperifolia. (Rio-Janciro.) 

Famirze Des Oncminies. Orchidecæ arcticæ, par M. Cha- 
misso seul. Orchis latifolia L. var. Becringiana ; lacinüis calyci- 
nis acutis subulatis. (Kamtschatka et Unalaschka).— ©. farmntse 
chatica ; tuberibus fusiformibus indivisis (?) caule folioso, 
foliis latis, bracteis inferioribus germine duplo longioribus, 
labello longitudine laciniarum cuneato trilobo, lobo intermedio 
breviori obtuso, calcare dimidia labelli longitudine, cylindrico, 
antrorsum uncinato, (Kamtschatka.) — Habenaria borealis ; 
caule folioso, spica cylindrica, bracteis crectis flores superan- 
tibus, calcare dependente germine paulo breviori, labello in- 
diviso obtuso patente longitudine laciniis comparibus. ( Una- 
laschka.) —- A. Schischmareffiana ; foliis subradicalibus sub- 
duobus basi angustatis apice rotundatis, labello integerrimo 
obtuso lacinias haud superante, calcare germine paulo breviori, 
dependente, antrorsum curvato {Ibid.) : voisine de l'Orchis bi- 
folia L.— H. Chorisiana; fohis subradicalibus, duobus ovatis, 
labello integerrimo obtuso lacinias haud excedentes calcare 
scrotiformi, (Ibid.) — Spiranthes Romanzoffiana ; folis lanceo- 
latis acutis, caule glabro, spica densa polysticha ovata puberula, 
bracteis foliaceis flore longioribus ercctis, floribus tubulosis 
obliquis horizontalibus, labello obtuso laciniis breviori. (Una- 
laschka.) — Zistera Eschscholziana ; caule bifolio, fois oppo- 
sitis orbiculato-ovatis; racemo pubescente, laciniis calycinis 
angustè lanceolatis acutis mox reflexis, labello obcordato pa- 
tente, gynostemio clongato recto, (Unalaschka.) — Malaris 
diphytlos; foliis duobus ovatisovato-lanceolatisve acutis lævibus, 
scapo triquetro, labello subrotundo acuminato, acumine laci- 
nias haud superante, (Unalaschka.) 

FawiLce Des Poryconées, Polysonum Meisnerianum ; flori- 
bus 5-andris 3-gynis, capitulis subdichotomo-paniculatis, inflo- 
rescentiæ ramulis glanduloso-hispidis, caule basi tereti nervo- 
que foliorum subtus retro-hispidis, foliis utrinque hirtellis, 


s 


Botanique. 249 


1 


cordato-hastatis, ex ochreæ basi breviter petiolatis, ochreis 
pctiolo longioribus erecto-hispidis truncatis breviter ciliatis. 
(Brésil mérid.)— P. Beyrichianum ; floribus 5-andris, 3-gynis, 
capitulis subdichotomo-paniculatis, inflorescentiæ ramis glan- 
duloso-hispidis, caulis hexagoni angulis, nervo foliorum subtus 
ochreæque basi et nervis retro-aculeatis, foliis subsessilibus 
ochreæ basi insertis, cordatis, lincari-lanceolatis, acuminatis, 
glabris margine scabris, ochreis truncatis breviter ciliatis mox- 
laceris. (Brésil tropical.) — P. vérgatum ; floribus 8-andris, 3- 
gynis, calycibus eglandulosis 5-partitis, staminibus inclusis, 
spicis subracemosis filiformibus, foliis angusto-lanccolatis stri- 
goso-scabridis basi ochreæ insertis , ochrcis strigosis longe 
setoso ciliatis internodia subæquautibus. (Chili et Brésil mérid.) 
— P. divspyrifolium ; caule patentim hirsuto, foliis subsessili- 
bus subcordatis ovato-ellipticis acuminatis, ochreis hirsutissi- 
mis ciliatis, spicis subpaniculatis laxifloris, floribüs 4-andris , 
2-vynis, calyce 4-partito, achænio lenticulari lævissimo , facie- 
bry ovatis acutis convexis. (Brésil tropical.) — P. adenophyllum; 
floribus 6-8-andris semidigynis, calyce 5-partito, staminibus 
inclusis, spicis paucis terminalibus cylindricis confertifloris, 
pedunculis tenuiter strigosis, ochreis cylindricis strigosis seto- 
so-ciliatis, foliis subsessilibus infra medium ochreæ insertis, 
lanceolatis acuminatis, subtus glanduloso-punctatis, nervo mar- 
gineque utrinque strigosis. ( Cap.) — P. aviculure TL. var. mor- 
tevidense ; floribus sæpissimè digynis; achænio paulo minori, 
lenticulari, rarius trigono , late ovato, acuto, fusco, nitente, 
subtilissimè obsoletè punctato. — P. Paronychia ; suffrutico- 
sum , inflorescentia subcapitata, floribus axillaribus in apicibus 
confertis, magnis, é-andris, stylo germinis longitudine, stigma- 
tibus 3 filiformibus brevibus, achænio lanceolato triquetro lævi, 
foliis lineari-lanceolatis, margine revolutis, nervo subtus pro- 
minente canaliculato utrinsecus hirto , ochreis basi vaginanti- 
bus longitudine foliorum. (Nouvelle Californie.) — P. stpti- 
cum ; suffruticosum erectum, ramis junceis, Boribus axiilaribus 
subsolitariis parvulis 8-andris 3-gynis, foliüis lineari-lanccolatis 
nervoso-striatis interdoniis 2-4-plo longioribus, ochreis haud 
vaginantibus mediocribus multinerviis evanescentibus, nervis 
setiformibus superstitibus. (Brésil mérid.) — Zriplaris lau- 
rifolia ; foliis oblongo -lanceolatis acuminatis açutis penni- 


250 Botanique. 
nerviis, impressionbus longitudinalibus nullis, spicis m sum- 
mitatibus terminalibus axillaribusque folio multo longiori- 
bus. (Brésil équin.) — 7! salicifolia ; foliis lanccolatis acutis 
nec acuminatis penuinerviis, impressionibus longitudinalibus 
nullis, racemis ramulos terminantibus compositis diffusis folio 
brevioribus. {Brésil mérid.) - 
Famicce DES HvPéricinées. Vismea decipiens; calycibus 
opacis vittatis, petalis 9 vittatis, phalangibus poly-{30) andris 
calyce paulo longioribus, stylis longis, folis elliptico-lanceo - 
latis ovatisve pellucido-punctatis, tomento tenuissimo demum 
canescente. (Brésil tropical.) — 7. magnoliæfolia; calycibus 
opacis vittatis, petalis sub b-vittatis, phalangibus poly-(30) an- 
dris, stylis longis, foliis ovatis, basi subcuneatis pellucidè pune- 
tatis, tomento uberiori serius canescente. (Ibid.) — F. parvi- 
flora; calycibus pellucidis 3-nervibus subpunctatis, petalis 
punctatis, phalangibus triandris calyce brevioribus, stylis lon- 
gis, foliis ellipticis nigro-punctatis, pilis sparsis. ( Ibid.) — 
Hypericum campestre; caule fruticoso ramoso, foliis oblongis 
basi attenuatis, tenuissimè pellucidè punctatis, cymis termina- 
libus aphyllis eglandulosis, laciniis calycinis angustè lanceolatis 
longè acuminatis acutis, corolla brevioribus, capsula longio- 
ribus; staminibus numerosis brevibus subliberis , stylis longio- 
ribus 3 discretis divergentibus. (Brésil mérid.) — A. myrian- 
thum ; caule fruticoso stricto corymbosè ramoso, foliis lineari- 
bus obtusis glaucis pellucidè punctatis, cymis terminalibus 
parvis et multifloris eglandulosis, laciniis calycinis latè lanceo- 
latis acutis, corolla dimidio brevioribus, capsulam æquantibus, 
staminibus 12 subliberis longitudine petalorum, stylis hberis 
discretis. ({ Brésil mérid.) — H. tamariscinum; caule fruticoso 
ramosissimo deliquescente, foliis semiamplectentibus lanceola- 
tis aculs carinatis, marginé involutis, subimbricatis, pellucidè 
punctatis ; eymis terminalibus compactis multi - parvifloris 
eglandulosis; laciniis calycinis oralibus acutis, corolla dimidio 
brevioribus, capsulam æquantibus, staminibus 18 subliberis 
longitudine petalorum , stylis 3 discretis. ( Montevideo.) — A. 
caprifoliatum ; caule fruticoso ramoso, foliis membranaceis 
deltoideo-ovatis connatis subimpunctatis, cymis terminalibus 
aphyllis eglandulosis, laciniis calycinis angustè lanccolatis acu- 
tis, corolla brevioribus, capsula longioribus; staminibus nu- 


Botanique. 251 


merosis subliberis stylis longioribus 5 discretis. ( Brésil 
mérid.) — Æ. cæspitosum ; caulibus e radice lignescente her- 
baceis adscendentibusque cæspitosis, foliis linearibus obtusis 
pellucidè- punctatis , cymis terminalibus foliosis paucifloris 
eglandulosis, laciniis calycinis lanceolatis corolla brevioribus, 
capsula longioribus , staminibus sub 35 subliberis, stylis bre- 
vibus discretis tribus. (Chili.) — Æ. anagalloides ; caule her- 
baceo humifuso reptante; foliis 5-7-nerviis ovatis obtusis tenuis- 
simè pellucidè punctatis, cyma terminali foliosa pauciflora 
eglandulosa; laciniis calycinis obovatis, corolla brevioribus 
capsula.....,staminibus 15-20 subliberis, stylis discretis tri- 
bus, ( Californie.) 

Famizze DES VALÉRIANÉES. Valeriana chamædr;folia ; caule 
fruticoso erecto, summitatibus pubescentibus densè foliosis, 
foliis ovato-lanceolatis grosse obtusè serratis, paniculis strictis 
pyramidalibus , corollis quinquefidis, staminibus inclusis. (Brés 
sil central.) 

FamiLLe DES OROBANCHÉES, Orobanche rossica ; tubere nudo 
multicauli, caule crasso simplici, squamis ovatis obtusè mucro- 
natis, calycibus ebracteatis monophyllis subtruncatis, inæqua- 
liter 5 dentatis, corollæ tubo brevi, labio supero fornicato por- 
recto bifido, infero abbreviato subtrilobo , staminibus exsertis, 
antheris muticis glabris, stylo breviori, stigmate integro, brac- 
teis calycibus corollisque ciliatis. (Ile de Chamisso.) — ©. cali- 
Jornica; viscido-pubescens, caule simplici, floribus corymbo- 
sis, calycibus bracteatis campanulatis regulariter 5-fidis, corol- 
la recta tubulosa ringente, labio supero plano, apice bilobo, 
infero trisecto, laciniis dissitis linearibus acutis staminibus ecal- 
caratis; antheris sagittatis rima villosis, stigmate orbiculari 
peltato. ( Californie.) 

FAMILLE DES CAPRIFOLIACÉES. Sambucus australis ; fruticosa, 
glabra, foliis 5-6 jugis stipulatis, floribus cymosis bracteatis 
pentagynis. (Brésil mérid. ; cultivé au Chili.) Rs 


180. PLANTES RARES D'ÉCOsse; par M. Gramaw. (Ædinb. phil. 
} journ.; janv. 1826, p. 179.) 


Voici l'indication des plantes rares que MM. Graham et John 
Home ont trouvées dans l’île de Skye, la partie occidentale du 
Ross-Shire et le Sutherland, jusqu’à Caithness, 


252 Botanique. 

Apargia Taraxaci; Arabis hispida, variété lisse; Luzula ar- 
cuata ; Aira lævigata, vivipara ; Cerastium latifolium. Sur des 
roches de quartz disjointes, près du sommet de Fonniven, 
montagne d'environ 3,000 pieds d'élévation. Salix Stuartiana ÿ 
Carex capillaris ; Serratula alpina ; Arabis hispida , variété 
poilue. Sur des roches micacées à Ben-Hope. L’A4rabis hispida 
abonde sur le Fonniven aussi bien qu’à Benna-Callich, dans 
l'île de Skye, sur les pierres sèches. 

Carex limosa , à Batcall-Moss, entre Loch-Juchard et Old- 
Shore. 

Carezx pulla , sur le rivage méridional de l'extrémité orientale 
du canal de Crinan, et à Cornisk, sommet du Loch-Scaraig, 
dans l’ile de Skye. 

Malaxis paludosa , près d’un courant d’eau qui va de Ben-na- 
Callich à Loch-Slappen, à Skye, à environ le quart du chemin 
de la rampe de la montagne. 

Stachys ambigua. Cette plante abonde près d’Aird et à Uig, 
dans l’ile de Skye. 

Betula nana. Dans le marais bas situé entre Ben-Hope et 
Tongue, et au pied du Ben-Loyal. 

Aspidium dilatatum. Variété remarquable à longues pinnules 
étiolées et alternes. Se trouve à Ben-Loyal, vers Tongue. 

Subularia aquatica. Dans Sword-Loch près des confins du 
Sutherland et du Ross-Shire, et dans la rivière de Kerry, à 
Kerrysdale et à Gareloch. Le D' Woodforde l'avait déjà vue 
dans cette dernière localité. 

Orobanche rubra, près de Spar-Cave, à Loch-Slappen, et sur 
le rivage de Stenchall, dans l’ile de Skye. 

Circæa lutetiana, à Tobermorry, île de Muli. Cette plante, 
qui appartient à la Flore britannique, se distingue facilement 
des variétés ordinaires à épais feuillage. Est-elle spécifiquement 
distincte ou non de la Circæa alpina? 

Primula scotica. En grande abondance dans les environs de 
Westlield, près de Thurso. 

Scutellaria galericutata. Croït en abondance dans plusieurs 
parties de la côte de l'Ouest, sur des monceaux de gravier sec, 
au-dessüs de la marque des hautes eaux, et même sur un mur 
de pierre sèche, situé au midi de l'entrée orientale du canal de 
Crinan, 


Botanique. 253 


Veronica officinalis var. rigida. Sur les rochers du rivage, 
près de Portree, île de Skye. Jusqu’à ce qu’on puisse en-obte- 
nir des échantillons en fleur, cette plante peut étre consi- 
dérée comme une variété du 7. officinalis, quoiqu'il y ait beau 
coup de raison.de croire qu’elle forme une espèce particulière, 


181. NOMENCLATURE DES PLANTES QUI CROISSENT DANS LE DIS- 
TRICT DE VoLocpa. ( Novoï Magazine iestiestvennot istorit. — 
Nouveau Magasin d'Histoire naturelle, n° XI. Moscou, nov. 
1826, pag. 207.) 


On doit cette nomenclature à M. Fortounatof, professeur au 
Gymnase de Vologda. Le nombre des plantes s'y élève à 443, 
et l'ouvrage a été revu par M. Struk, proviseur au même 
Gymnase, qui a lui-même pris le soin de les dessiner presque 
toutes. 


182. LISTE DES PLANTES DE LA FLORE DE Moscou; par M. Maxt- 
Movircx. ( Vovoï Magazine iestiestvennoï istori.— Nouveau 
Magasin d'Histoire naturelle, n° VII; Moscou, juill. 1826, 


pag. 203.) 


Pallas est le premier qui ait songé à recueillir les plantes de la 
Flore moscovite, dans son Enumeratio plantarum queæ in horto 
Dni Procopii à Demidof Mosquæ vigent: Petropoli, 1787, 
in-8°; il a classé un grand nombre de plantes qui croissent 
toutes dans les environs de Moscou. En 1792, Stéphani donna 
une Enumeratio stirpium agri Mosquensis; mais l'ouvrage le 
plus complet et le plus exact en ce genre est celui de Martins : 
Prodromus Flore Mosquensis, publié à Leipzig en 1817. En 
1813, M. Adams avait commencé à publier la Flore de Moscou 
et de St-Pétersbourg ; mais cette entreprise n'a point vu le jour, 
et l’auteur n’était pas allé au-delà de la sixième classe. Plus 
tard, feu M. Goldbach fit imprimer dans le 5° vol. des mémoires 
de la Société des naturalistes de Moscou, son Spicilegium Floræ 
Mosquensis, qui renferme des observations du plusgrand intérêt, 
faites tant par lui que par M. Henning sur les végétaux du gou- 
vernement de Moscou. La mort prématurée de Goldbach a privé 
les savans d’un grand nombre de faits et de remarques qu’il 
avait consignés dans son Æ£nchiridion botanicum. 

M. Maximovitch qui, depuis plusieurs années, s’est particu- 


254 Botanique. 


lièrement adonné à la Botanique, reçut en 1824 de l’Université 
de Moscou, la commission de faire des recherches sur les produc- 
tions naturelles et principalement sur les végétaux qui croissent 
dans ce gouvernement ; pendant l’espace de trois ans qu'a duré 
son travail, M. Maximovitch a donné à la Flore moscovite 
toute l'extension dont elle pouvait être susceptible. Il vient de 
publier la liste des plantes phanérogames, dont le nombre s’é- 
léve à près de mille, et il s'occupe d’en rédiger un recueil com- 
plet, qui sera publié incessamment. La science ne peut qu'être 
très-reconnaissante des efforts de M. Maximovitch pour régu- 
lariser le travail de ses célèbres prédécesseurs. A. J,. 


183. STORIA NATURALE DE VEGETABILI CLASSIFICATI PER FAMILIE. 
— Histoire naturelle des végétaux classés par familles, avec 
la citation des classes et des ordres de Linné, et l’indica- 
tion de l’usage que l’on pent faire des plantes dans les arts, 
dans le commerce, dans l’agriculture, dans le jardinage, 
dans la médecine etc.; le tout orné de dessins faits d’après 
nature, et un genre complet, suivant le système de Ein- 
né , avec des renvois aux ouvrages sur les familles naturelles 
de A. L. de Jussieu, de De Lamark, et de B. Mirbel. 
Traduit en langue italienne, par M. D. A. Farin1, profess., 
avec notes et additions. Tom. IV, cah. 341 ; in-16; pr, 2 lir. 
ital. Plaisance, 1826; Majno. 


e 


184. MopD1FICAZIONI ED AGGIUNTE ALLE NONNULLARUM €tC. — 
Modifications et additions aux traités de quelques espèces de 
tulipes de la flore de Florence; par Euciwnre de Resowr. Flo- 
rence, 1822-23. ( Antolog.; n° 83-84, nov. et déc. 1827; 
vol. XXVIIT, p. 290.) 


M. Reboul n'ayant pu, comme il en avait manifesté l’inten- 
tion, publier la description , l’histoire et les figures des tulipes 
qu'il avait indiquées comme spontanées dans les environs de 
Florence, n'a pas voulu différer plus long-temps à joindre 
quelques additions et opérer quelques changemens au catalo- 
gue qu'il a donné antérieurement, 

Il ue lui avait encore pas été possible, à l'époque où parut 
cet opuscule, de consulter la flore napolitaine du professeur 
Tenore, et par conséquent il n'avait pu savoir que sa tulipa 


Botanique. 255 
Radii était une variété de la præcozx qui y est décrite. De plus, 
en 1826, M. Fox Strangways, chargé d’affaires de S. M. Bri- 
tannique près la cour I. et R. de Toscane , lui ayant communi- 
qué une tulipe qu'il avait trouvée dans les champs attenant à 
la maison de campagne de M. Baring hors la porte St.-Nico- 
las, cette tulipe lui parut être encore une variété de la præcor. 
Il existe donc trois variétés de la tulipe præcox qui peuvent 
être signalées par les noms de ceux à qui l’on en doit la dé- 
couverte, Voici les caractères de l'espèce et des variétés : 

Turipa pRÆCOX. T. ( bulbo eriophoro } sepalis exterioribus 
majoribus extensis, interioribus obovatis , caule folia superanti 
vel rarius subæquanti. 

Var. Tenoris, sepalis exterioribus ovatis planis acutissimis 
interiora valdè superantibus, foliis atro-viridibus. Tulipa præ- 
cox. Ten. fk nap. vol. 1, p. 1750, n° 188, tab. XXXII; nun- 
quam vidi characterem ex flora neapolitanä. 

Var. Raddii, sepalis exterioribus ovatis planis acutissimis in- 
teriora valdè superantibus , foliis glaucis. Tulipa Raddii Reb. 
tulip. florent. propr. not. p. 5, n° IV. 

Var, Fox, sepalis exterioribus ferè obovatis interiora paulo 
superantibus, foliis glaucis. À prioribus valdè diversa. In præ- 
dio D. Baring extra portam a S. Nicolao Getexit Cl. Fox 
Strangways. 

Des observations postérieures à celles qui avaient guidé lau- 
teur lorsqu'il publia son mémoire sur les Tulipes, l'ont porté 
à croire que la Tulipa Bonarotiana et la T. strangulata doi- 
vent être plutôt considérées comme des variétés d’une même 
espèce, que comme deux espèces distinctes. Une troisième va- 
riété lui semble se trouver dans une tulipe qui lui a été indiquée 

par M. Jos. Raddi, et de laquelle il n’a pas voulu faire men- 
tion avant de s'être assuré qu’elle était vraiment spontanée dans 
les environs de Florence. Cependant cette espèce et ses deux 
variétés peuvent être distinguées de la manière suivante : 

Tulipa strangulata , (Bwbo glabro) perigonio sub apice cir- 
culatim contracto, sepalis exterioribus majoribus ovatis acutis, 
interioribus obovatis abrupte triangulo-acumiuatis, caule sca- 
briusculo pubescenti. 

Var. Princeps; perigonio rubro, sepalis intus basi macula ni- 
grescente aurco limbo cincta notatis. 


256 Botanique. 


Tulipa strangulata Reb. tulip. florent. propr. not. p. 6, num. 
VI. Strangulatio perigonii maxima, præcipue in flore clauso. 

Var. Bonarotiana, perigonio vitellino, sepalis intus basi ma- 
cula atro-viridi notatis. Tulipa Bonarotiana Reb, loc. cit., L% 
num. VIT. 

Differt à priore sepalis exterioribus elliptico-ovatis, interio= 
ribus elliptico-obovatis modice acuminatis. 

Ludentem promiscue flore luteo, luteo- rubro variegato et 
coloribus prioris observavi extra portam a S. Nicolao supra Ai- 
corboli. 

Var. neglecta, perigonio helvolo, sepalis basi macula atro-vi- 
ridi notatis. 

Prioribus minor, Sepala exteriora vix acuta, interiora vix 
acuminata. 

Prope Majano, et extra portam a $. Véeccolo in Gamberaja. 
Cette espèce se trouve pareillement dans les collines de Bolo- 
ne, où le professeur Bertoloni l’a observée en 1826, avec une 
fleur rouge , marquée de jaune- 


185. OBSERVATIONS SUR LA FAMILLE DES LÉGUMINEUSES Ct Sur 
quelques espèces de l'Afrique centrale; par M. R. Browx. 
( Annal. des scien. natur. ; Tom. X ; fév. 1827 , p. 206.) 


C'est un extrait de l#ppendice botanique du voyage dans l'A- 
Jrique centrale, dont le Bulletin à donné une analyse en 1826. 


( Voy. Tom. VIE, n° 358.) 


186. Sur LES PULSATILLES DE LA MARCHE DE BRANDEBOURG ET 
SUR LES SALIX VIMINALIS L. et S. MoLLISSIMA W. par Lasex. 
(Linnæa ; avril 1828, p. 163.) 


M. Laseh fait l’énumération des différentes formes de pulsa- 
tilles qu'il a observées dans différentes localités, et mélées bien 
souvent les unes aux autres. Il indique 7 espèces ou formes dont 
chacune renferme encore une ou plusieurs variétés. Les diffé- 
rences que l’auteur trouve se fondent principalement sur les 
découpures des feuilles, sur la forme des pétales et la direction 
du pédoncule. Son travail tend plutôt à nous faire connaître la 
liaison intime qui existe entre les diverses formes qu'il établit, 
qu'à revendiquer pour elles les droits de véritables espèces. 

Les deux saules indiqués n’ayant point été distingués par des 


Botanique. 25% 


caractères bien tranchés, l’auteur le fait de la manière sui- 
vante : 

S. véminalis L.; folus angustè vel lineari-lanccolatis repan- 
dulis basi obtusiusculis subtus albo-sericeis, pilis squamarum 
amenti fæminei germine brevioribus vel longè id superantibus. 

$. mollissima W.; foliis subangustè vel lineari-lanceolatis 
serrulatis basi obtusiusculis subtus subpubescentibus, pilis 
squama amenti fœminei germineque brevioribus. 


187. BRUYÈRE, GENËT ET 1F D'IRLANDE. 


On ne sait pas généralement que l'Irlande possède des varié- 
tés de la bruyère, du genêt et de l’if, très-différentes de toutes 
celles qu’on a jusqu’à présent trouvées dans la Grande-Bretagne. 
L'Ulex europœus d'Irlande croît plus droit que la plante ordi- 
naire; il est aussi plus compact, mais beaucoup plus doux et à 
peine piquant au toucher. Le genêt d'Irlande a un caractère très- 
remarquable ; il semble être réellementune espèce différente du 
Cytisus scoparius , ( Spartium scoparium , auct. ). Ce caractère 
consiste en ce que sa gousse est glabre sur les côtés et 
bordée de poils laineux et courts. Le genêt d’Irlande a sa 
gousse si complètement couverte de longs poils laineux, qu’elle 
parait, vue d’une certaine distance, semblable à des balles de 
coton blanc. On le reconnaîtra , suivant toutés les probabilités, 
pour être le Cytsus grandiflorus, espèce qui, jusqu'ici, ne 
s’est trouvée qu’en Portugal. Enfin, l’if d'Irlande n’est qu'un 
simple arbuste; ses feuilles sont, non point distiques, comme 
dans le Zaxzus baccata ordinaire, mais bien quaternaires. On 
trouve aussi en Irlande les variétés britanniques de ces trois 
espèces ; celles mentionnées ci-dessus y sont rares. ( Edinb. 
new philos. Journ.; 4° trim. 1826, p. 207.) 


188. Sur LE LEDUM PALUSTRE ET LE PAPAVER NUDICAULE. 


Ces plantes que, jusqu’à présent, les botanistes avaient con- 
sidérées comme presque particulières aux régions arctiques, se 
trouvent ajoutées à la Flore britannique. On est redevable de 
leur découverte à M. Ch. Gieseke qui, en examinant la mi- 
néralogie de cette multitude de petites îles situées sur la côte 
occidentale de l'Irlande , y retrouva ces deux plantes qu'il avait 


B. Tome XVI. 17 


258 Botanique. 


vues dans le Groenland, sur les hautes montagnes de l'ile d'&- 
chlin. ( Zhid. ; janv. 1826, p. 181.) ny 


189. QUELQUES REMARQUES sur LE T1, plante des îles Sandwich, 

sur laquelle on trouve deux espèces nouvelles de coquilles 

du genre Achatina. (Contribution ofthe Maclur. Lyc; ; juillet 
1827, p. 50.) 


Cette notice additionnelle à un mémoire zoologique, apprend 
que l’arbre nommé T4 par les habitans des îles Sandwich est, 
sans aucun doute, le Dracæna terminalis Jacq. L'auteur ajoute 
sur ce végétal quelques détails qui sont tirés d’un artiele de 
Smith, inséré dans la Nouvelle Encyclopédie anglaise ( Rees 
Cyclopædia ). 


190. DE IPFCACUANHA, DISSERTATIO ; Præside Professore Taux- 
BERG. Pars prior. respond., J. Bizz8erG. — Pars altera, res- 
pond. D. Tinsrrormer. In-8°. Upsaliæ, 1824. ( Rapport sur 
les travaux de l’Académie des Sciences de Stockholm ( 1825 ); 
par M. WikSTROEM. ) | 


Cet ouvrage est divisé en 4 sections : 1° Sectio physiogra- 
phica , dans laquelle l’auteur donne les moyens de distinguer 
les différentes espèces d’Zpécacuanha ; 2° Seetio botanica , con- 
sacrée à la description des espèces ; 3° Sectio chimicaz; 4° Sectio 
pharmaceutica. 


191. SUR LES PAYS D'OÙ LA POMME DE TERRE EST ORIGINAIRE; Par 
Avimer Bouake LamgEerT, écuy., vice-président de la So- 
ciété Linnéenne. 


Dans les 19° et 28° numéros du Journal des Sriences de 
Brande, et dans un artiele spécial inséré dans un appendix au 
2° volume de mon ouvrage sur les Conifères, je crois avoir dé- 
montré d'une manière satisfaisante que la pomme de terre est 
véritablemeut indigène de l'Amérique du Sud, et que la plante 
sauvage que l'on trouve en différentes parties du Pérou, du 
Chili, et dans les environs de Montévidéo, est identique avec 
le Solanum tuberosum ; mais comme, dans une question de cette 
nature, de noyveaux faits sont toujours importans , je joins dei 
l'extrait suivant d'une lettre que je viens de recevoir de mon 
ami Alexandre Caldcleugh, écuy., qui réside aetuellement au 


Botanique. 259 


Chili. Cette lettre est datée de Santiago de Chili, le 14 octobre 
1826 : « Je sais maintenant à quoi m'en tenir au sujet de la 
pomme de terre. Je suis pleinement convaincu que cette plante 
n’est réellement autre que le Solarum tuberosum. J'en déterrai 
plusieurs ; leurs tubercules étaient en petit nombre. J'en vis 
quelques-unes de la grosseur de l'œuf d’une poule; elles 
étaient profondément en terre. Je remontai à l’origine de quel- 
ques-unes ; elles paraissaient être toutes à peu près de la même 
grosseur , d’où J'infère qu'elles ne deviennent pas plus grosses 
dans l’état sauvage. Je mangeai deux des tubercules , et 
je n’en ressentis point de mauvais effets; je ne les trouvai pas 
même amers; mais ils me laissèrent une legère sensation de 
chaleur dans la bouche. » ( Edinb. new philos. Journ.; avril-juin 


1827, p. 192.) 


292. ENUMERATIO AGARICORUM MarcH1Z BRANDENBURGICEÆ , 
nondum in Floris nostratibus nominatorum, cum observa- 
tionib#sin cognitos et novorum descriptionibus ; auct. Lascx. 
( Linnæa ; avril 1828, p. 153.) 


Cette énumération contient 80 espèces du genre nombreux 
et difficile des Agarics. Comme le titre l'indique, elle renferme 
la description de nouvelles espèces au nombre de 9 ou 10, ainsi 
que des observations sur plusieurs espèces dont l’auteur rec- 
tifie les caractères ou indique les variétés; ces dernières sont 
fondées particulièrement sur la couleur des champignons, et 
nous paraissent dépendre en ce cas de l’âge plus ou moins 
avance , ou de l'exposition de la plante. 


193. PLANTES CRYPTOGAMES DU NORD DE LA FRANCE ; par J. B. 
EH. J. Dresmazrères. 4° fascicule. In-4°, avec 50 échantillons. 
Lille, 1826; Leleux. Paris, Treunttel et Würtz. 


L'utilité éminente des recueils ou fascicules d'échantillons 
choisis et desséchés fait désirer que, sur divers points de la 
France, les cryptogamistes fassent connaître, par ce moyen, 
leurs richesses locales. Depuis 1810, MM. Moucror et NESTLER 
ont publié près de go0 échantillons des cryptogames des Vos- 
ges. M. Desmazières , depuis plus de 2 ans, se livre à un tra- 
vail semblable pour le nord de la France, et déjà 200 échan- 
tillons d'espèces diverses, appartenant aux mousses, fougères, 


37 


260 Botanique. 


lichens, champignons et hydrophytes, sont mis sous les yeux des 
amis de la science. Une préface très-étendue et fort instruc- 
tive retrace, en tête du premicr fascicule, l'historique des tra- 
vaux des divers auteurs de cryptogamie, et fait apprécier le 
rôle important que les plantes cryptogames remplissent dans la 
nature. Chaque échantillon est accompagné d'un n° d’ordre 
des noms génériques et spécifiques qu’il doit recevoir d’après 
la nomenclature que l’auteur a jugé la meilleure parmi celles 
des savans contemporains, d’un nombre choisi de synonymes 
fort exacts, de l'indication des lieux où chaque cryptogame pa- 
raît se plaire, et de la saison qui lui est propre, A tous ces dé- 
tails il ajoute la description complète de l'espèce, lorsqu'elle 
n’a pas encore été mentionnée par les botanistes , et quelque- 
fois des dessins coloriés qui rendent, avec beaucoup de vérité, la 
structure des parties organiques et internes, vues au micros- 
cope; souvent des annotations impartiales et raisonnées tien- 
nent le lecteur au courant des découvertes les plus récentes et 
des opinions auxquelles elles donnent lieu ; il s’'appæie au be- 
soin des passages scientifiques des lettres des naturalistes qui 
sont en correspondance avec lui. Dans les 3 premiers fascicules, 
on remarque 17 espèces qui ne sont pas dans la Flore française 
de M. De Candolle, et 10 inédites, dont on doit la découverte au 
zèle de M.Desmazières. Aux articles Scytonema comoides Lyngb. 
( Girodella Gall. ), Draparnaldia mutabilis, Salmacis nitida , 
Gaillonella moniliformis de Bory, Vaucheria geminata De C., et 
Lyngbia muralis d'Agardb, se trouvent des détails fort étendus 
sur l’animalité de ces productions filamenteuses, placées sur les 
limites du règne végétal, et faisant partie de la tribu des Néma- 
zoaires. L'auteur n'hésite pas à ranger dans cette classe le Ay- 
coderma cervisiæ, dont il a suivi et observé au microscope le 
développement et le mode de réproduction, et dans lequel il a 
reconnu une aggrégation et une élongation de corpuscules mo- 
nadaires animés, hyalins, gélatineux, ovoïdes, dont la di- 
mension en longueur peut être évaluée à + de millimè- 
tre (1). 

(1) Pour avoir sur la nature et l'organisation des Mycodermes, assez 
vaguement rapportés à la famille des Champignons, des renseignemens 
encore plus détaillés, on doit consulter le mémoire publié par M. Des- 
mazières sous le titre : OnSERVATIONS BOTANIQUES ET ZOOLOGIQUES , Lille, 
1826; in-8°, 5a p. avec fig. 


Botanique. 261 


Le 4° fascicule contient des échantillons de plusieurs genres 
nouveaux d’hydrophytes , et des explications fort instructives 
sur la structure et l’organisation des T'halassiophytes diaphysis- 
tées (plantes marines à tissu intérieur transversalement ren- 
foncé ou cloisonné). Des échantillons d’Ægerita crustacea De C., 
que l’auteur publie sous le nom de Sporendonemu casei, don- 
nent lieu à une note critique très-intéressante, dans laquelle 
M. Desmazières démontre que les filamens de cette production, 
qui s'étend en plaques veloutées sur la croûte des fromages, 
renferment de grosses sporules rougeûtres, dont la sortie a lieu 
par le sommet de ces filamens, lesquels deviennent, après la 
dissémination , tout-à-fait hyalins et un peu étroits. Ce labo- 
rieux micrographe promet de démontrer les rapports intimes 
que cette organisation établit entre plusieurs byssoides et quel- 
ques Aydrophytes filamenteuses. Nous ne doutons pas que ces 
expériences ne le conduisent, comme nous l’avons été, à re- 
connaître l’analogie de cette production avec les Mycodermes 
et les Moisissures. C’est surtout en observant les plaques blan- 
châtres du Sporendonema casei avant qu’elles aient été attein- 
tes de la coloration cinrabrique, que l’on peut suivre les mou- 
vemens de scintillation, de dilatation et de traction des cor- 
puscules sphériques, hyalins, d’un -+- de millimètre en dia- 
mètre, qui les constituent. En général, c’est dans le jeune état 
des Némazoaires que le mouvement des corpuscules est le plus 
apparent. B. GaizLox. 


/ 


194. Rarronr de MM. Mir8Ez ET DESsFoNTAINES sur le travail de 
M. DesPréaux, intitulé : Essar sur les Laminaires des côtes de 
la Normandie , lu à l'Académie des Sciences le 29 oct. 1827. 


1l résulte des recherches de l’auteur qu’il n'existe que cinq 
espèces de Laminaires, tandis que les auteurs en indiquaient 
plus de quinze. Ces derniers avaient admis comme caractères 
spécifiques des différences individuelles, dont quelques-unes 
proviennent uniquement de l’âge des sujets. C’est particulière 
ment parce qu'il relève ces erreurs, qui ne pouvaient être re- 
connues que par des observations faites sur les lieux, que le 
travail de M. Despréaux a paru aux commissaires mériter l'ap- 
probation de l’Académie. ( Le Globe ; 1°° nov. 1827.) 


262 Botanique. 
195. Fucus VÉGÉTANT ; TROUVÉ DANS L'ESTOMAG D'UN CABILJIAU. 


Un marchand poissonnier n’apporta, il y a quelques jours, 
trois pierres longitudinales en forme de cailloux roulés, et de 
la grosseur de la première phalange d’un fort pouce, sur les- 
quelles étaient implantés, par empâtement, des plants et des 
rudimens de plants d’un fucus, que M. Kickx fils a reconnu 
être le fucus confervoides décrit par Bertoloni dans ses 4mæni- 
tates Ztalicæ. Sur l'une des trois pierres, se trouvait un plant 
unique, considérable, et ayant près de deux pieds de lon- 
gueur ; il était en végétation active. Sa couleur était le vert de 
bouteille foncé, hormis dans une partie qui en formait le som- 
met ramifié, et qui s’avancait par l’arrière-bouche de l'animal; 
cette partie, longue de près de deux pouces, était transpa- 
rente, d’un rouge-violet pâle, gélatineuse, cassante, et plus 
gonflée que les rameaux du bas, qui sont verts, flexibles, et 
même assez tenaces. De dessus une seconde pierre, s'élevait 
un plant de deux tiers plus court que celui de la première 
pierre. 

Sur celle-ci se trouvait implanté un plant de 3 pouces 
au plus de longueur, aux deux côtés duquel, et à une et 
demie à deux lignes de distance, on remarqait deux empâte- 
mens pas beaucoup moins larges que celui de la plante prinei- 
pale, et d’où sortaient, en forme de pointes repliées en croz 
chet , et longues de deux lignes, les rudimens , à ce qu'il paraît, 
de deux nouvelles plantes. Un autre empâtement, placé latéra= 
lement et moins étendu, portait, comme germe d’un 3° plant, 
une pointe droite et longue d’une ligne et quart. A l'opposé du 
plant développé, et dans le sens longitudinal de la pierre, se 
voyait un quatrième germe de plant, long de deux lignes, et 
aussi replié en crochet. Les deux autres pierres ne portaient 
point de pareils germes de nouvelles plantes; mais il pouyait 
s’en être détaché sans laisser de traces d'y avoir existé; le des- 
séchement procurait la séparation spontanée des autres, et le 
plant lui-même s’en détachait alors au moindre attouchement : 
on ne pouvait plus ensuite distinguer la place qu'il avait occu- 
pée. L’attache ressemblait à une adhérence par exclusion d'air. 
L'une des pierres était du gneiss avec amphibole; une seconde 
était du gueiss simple; la troisième, du quartz agathe pyromaz 


Botanique. 263 


que. L'une d'elles se trouvait dans la courbure de l'estomac; les 
2 autres dans son grand diamètre. Toutes étaient adhérentes, par 
forte incrustation , dans la substance du viscère, et ont du être 
excisées. Ce fucus doit donc pouvoir croitre et lever de sa 
graine quelconque dans l'estomac du cabiliau ; de plus, sa force 
de végétation a dù l'emporter sur celle de digestion de l’a- 
nimal, à moins d'admettre qu'entièrement carnivore, le pois- 
son ne digère point d'herbes. Une seule fois, au témoignage du 
corps entier de nos poissonniers, un morceau de bois, gros 
d’un tiers de poing, a été trouvé incrusté dans la substance de 
l'estomac d’un cabiliau..…. V. M. ( Messager des sciences et 
des arts ; 1827-1828, p. 386.) 


196. VirIDARII BONONIENSIS VEGETABILIA, CUm alis vegetabilibus 
commutanda ad annum MDCCCXXIV ; par le D° Berro- 
LOx1, prof. de botanique à l'Université de Bologne. ( Giorn. 
Arcad. ; févr. 1824, p. 180.) 


Un petit nombre d'espèces nouvelles sont succinctement dé- 
crites dans cet opuscule de M. Bertoloni, qui à donné, en 
outre, quelques éclaircissemens sur des plantes douteuses, ou 
dont l’histoire botanique était embrouillée. Le Bromelia antia- 
cantha est une espèce du Brésil, venue de graines rapportées 
par M. Raddi. Elle n’a pas encore fleuri dans le Jardin de Bo- 
logne. Le Desmanthus strictus Bert. est un arbrisseau voisin de 
D. virgatus, de Willdenow. Sa patric est la Jamaïque, d’où M. 
- Bertecro en avait rapporté des graines. Une espèce de Mandra- 
gura est distinguée de la Wandragora officinerum. M. Bertoloni 
lui donne le nom de 7. vernalis, par opposition à eelui de 4, 
autumnalis qu'il a imposé à l’4tropa Zfandragora, figuré dans la 
Flore grecque de Sibthorp et Smith. Deux espèces nouvelles de 
Ricinus sont décrites sous le nom de R. leucocarpus et R. ma- 
crophyllus. La première est originaire des Antilles, la seconde 
du Brésil. Enfin ie Saxifraga glabella Bert. est une espèce voi- 
sine du $S. exarata, mais à feuilles indivises, et un peu plus 
petite dans ses diverses parties. Cette plante croît sur la mon- 
tagne de la Corne (ir vertice montis Cornu) en Italie. G....N. 


197: SUR QUELQUES PLANTES CULTIVÉES DANS LE JARDIN DE Bo- 


264 Botanique. 


LOGNE ; par M. BERTOLONI. ( Giorn. Arcad, di scienze; mavs 
1826, p. 341.) : 


Cette petite note fait connaître les plantes suivantes : 1° deux 
espèces nouvelles d’Acacia décrites par M. Bertoloni ; l’une, 
sous le nom d’4. callosa, est originaire des Antilles, d’où M. 
Bertero en a rapporté des graines ; l’autre , nommée 4. pla- 
tyacantha est un arbrisseau du Brésil , qui a été observé par M. 
Raddi; 2° un Croton nouveau ( C. adenophyllum Bert. ), venu 
de graines rapportées des Antilles, par M. Bertero ; 3° deux 
nouvelles espèces d’Ipomæœa (Z. fubva et I. papillosa Bert.) 
qui sont originaires du Brésil. 

A la suite de cette note, M. Bertoloni indique les caractères 
essentiels de l’Alium multibulbosum de Jacquin; plante qui a 
été confondue avec l4. nigrum de Linné. Enfin, l’auteur a re- 
connu que l'espèce de Cactus, connu dans les jardins d'Italie 
sous le nom de C. Pitaya , est le C. pentagonus de Linné, aussi 
bien que le €, reptans et le C. prismaticus de Willdenow. G...n. 


198. CaATALOGUS PLANTARUM HonTi REGI1 MODOETIENSIS AD AN- 
num MDCCC. In-8° avec fig. Mediolani, 1826. Ex imper. ty- 
pographia. ( Béblioth. ital. ; août 1826, p. 265.) 


Dans ce simple catalogue du jardin de Monza, M. Rossi suit 
la nomenclature des espèces de #illdenow, sans omettre les va- 
rictés et les additions de Persoon, de De Candolle et autres 
botanistes célèbres. 

La curiosité des savans avait été vivemeut excitée par une 
plante végétant en pleia air, dont un simple particulier avait fait 
présent au prince vice-roi, et qui était communément connue 
sous lé nom de Garo/ano aereo. M. Rossi l'ayant examinée , re- 
connut que bien que cette plante soit rapportée dans l'ouvrage 
intitulé Herbier général de l'amateur, parmi les Pourretia, il ne 
pouvait mieux l’assigner qu'au genre Zillandsia. Il entreprit 
donc la monographie de ce genre, jusques-là négligé, et ül 
nomma cette plante T'landsia diantoïdea, à cause de sa grande 
similitude, quant aux feuilles, avec le Dianthus Caryophyllus. 
A la description de cette curieuse plante de l'Amérique méri- 
dionale, insérée à la fin du volume, il joint trois planches d’un 
dessin exact, La première renferme le Tillandsia diantoidea ; 


Botanique. 65 


la seconde, le Pourretia aeranthos de l'Herbier général, et 
la troisième , le T{landsia stricta de Curtis. 


199. CATALOGUES DE PLANTES; par THUNBERG. (Compte rendu sur 
les progrès des sciences à l’Académie des Sciences de Stock- 
holm 1825; par Wikstroem. ) 


M. Thunberg a publié un Catalogue des nouveaux genres et 
espèces qu'il a découverts au Cap de Bonne-Espérance. ( Plan- 
tarum Capensium species novæ. Præside Thunberg. Upsalia. 
In-4°. 1824.) Il a aussi publié un autre Catalogue des nouveaux 
genres et espèces qu’il a découverts au Japon. ( Plantarum Ja- 
ponicarum novæ species. Præside Thunberg. In - 4°. Upsalia. 
1824.) Cette dernière dissertation est accompagnée d’une figure 
de Ranunculus ternatus Thunb. 


200. Raprorrs DE MM. LES PROFESSEURS ADMINISTRATEURS du 
Muséum d'histoire naturelle, relatifs à des ÉCHANTILLONS DE 
PLANTES recueillis en 1827, au Sénégal, et aux produits de 
l’'Arbre à beurre de Galam. (4nnales marit. et colon. ; oct. et 
nov. 1828, p. 590.) 


Les échantillons de plantes recueillis par M. Leprieur, phar- 
macien de la marine, et renfermés dans la première caisse, 
étant arrivés au Muséum dans un fort mauvais ctat de conser- 
vation , MM. les professeurs indiquent les précautions à pren- 
dre, de la part des voyageurs, pour éviter, la perte des objets 
précieux. Ces précautions consistent à imbiber les plantes d’une 
solution alcoolique de sublimé corrosif. 

Dans une seconde caisse, M. Leprieur avait envoyé différens 
produits de l'arbre à beurre de Galam, vulgairement nommé 
Illipé butyreux (1). Les produits qui consistent en graines, feuil- 
les , écorces et bois ont été analysés par M. Vauquelin, qui en 
donne les résultats. Le beurre s’obtient de amande des graines, 
et possède des propriétés particulières, quoiqu’ayant une cer— 
taine analogie avec le beurre de Cacao, G>.N: 


201. HERBIER DE M. Brrozr. 


La ville de Novare avait offert à l’Académie roy. des scien- 
ces de Turin, l’herbier de feu le professeur de botanique Biroli, 
de Novare, qu’elle avait recu en don des héritiers de ce pro- 

(3) C’est probablement l'Elais guineensis (G...N.). 


266 Botanique. 


fesseur. La classe des sciences physiques et mathématiques de 
l’Académie, en acceptant ce don avec reconnaissance, a déli- 
béré d'offrir à la ville de Novare la collection entière des 
volumes de ses mémoires, avec ceux qu’elle publiera à avenir, 
et une des médailles d’or qui rappellent sa fondation. ( Journal 
de Savoie ; 8 mars 1828.) 


202. SOCIÉTÉ MÉDICO-BOTANIQUE Dx Lonpre:. Séance du 11 
avril 1828. 


- Le secrétaire donne communication des dons recus depuis 
la dernière assemblée, Dans le nombre de ces présens , se trouve 
un catalogue manuscrit de l’Herbier de la Compagnie des In- 
des orientales, dont les plantes ont été recueillies par M. Rott- 
ler, de Madras, avec la description de plusieurs espèces nou- 
velles, et un dessin in-folio du Mepenthes distillatoria , Vun et 
l'autre objets offerts par Sir A. Johnston; une collection de 
graines de Ceylan, parmi lesquelles on remarque celles de l#y- 
Peranthera morinsa, du Cassia senne ; du Diospyros calaman- 
der, du Citrus decumana , etc., présentée par R. Morris, écuy. , 
auteur de la Flora conspicua ; Vouvrage ayant pour titre : 
Plinii secundi Historia mundi, Erasmi editio.|{n-fol. Bas. 153b), 
donné par M. Yosv, secrétaire. 

M. Yosy fit ensuite lecture d’une notice communiquée à la 
Société, et intitulée «sur les différences spécifiques qui exis- 
tent entre le Melaleuca leucadendron et le M. Cajuputi, par feu 
W. Roxburgh et par H. T. Colebrooke, ; ouvrage orné de deux 
superbes dessins coloriés de ces plantes. Cette notice contient 
une description complète des deux espèces de #elaleuca , les- 
quelles, jusqu'à l'année 1809, n'avaient été considérées que 
comme de simples variétés, et indique en quoi consiste cette 
différence spécifique, et d’après quelles bases on l’établir. Cet 
objet avait fixé, pour la première fois, l'attention des auteurs 
de la Pharmacopée de Londres. La Société se proposait d’insé- 
rer dans son journal ce mémoire et plusieurs autres ouvrages de 
cette espèce, accompagnés de gravures exécutées par M. So- 
wérby, d’après les dessins mentionnés ci-dessus, l'un desquels 
(celui du M. Cajuputi) fat fourni par la Compagnie des Indes 
orientales, et l’autre par M. Colebrooke. 

Le lieutenant, M. C. Friend , de la marine royale, de retour 


Botanique. 267 
de Demerara, annonce qu'il a, conjointement avec le doc- 
teur Hancock, formé sur les lieux une collection considérable 
d'échantillons qu’il se propose d'offrir à la Société. ( 4tAc- 
nœum ; 18 avril 1828.) 


203. VoyacE DE M. BÉLANGER, DANS L'INDE. 


Nous avons entretenu nos lecteurs de la mission de M. Bé- 
langer dans l’Inde. Nous espérons qu’ils ne liront pas sans in- 
térêt un tableau fort abrégé des résultats botaniques qu’il a ob- 
tenus, en attendant que ce jeune voyageur, qui est sur le point 
de revenir en France, en rende lui- même un compte détaillé, 
Ces renseignemens seront, de même que l’article inséré dans le 
Moniteur du 29 novembre 1828, extraits des lettreset journaux 
de M. Bélanger. 

On sait qu’il s’est rendu parïterre à Pondichéry, avec le vi- 
comte Desbassyns, nommé commissaire ordonnateur de nos 
établissemens dans l’Inde. Parti de Paris, le 9 janvier 1825 , il 
a traversé , pour arriver à sa destination, l’Autriche, la Hon- 
grie, la Transylvanie, la Moldavie, la petite Tartarie, le Cau- 
case, la Géorgie, l'Arménie, la Perse, et s’est embarqué à 
Bouchir pour achever son voyage par mer. 

- Ce fut vers la mi-mars, au milieu des neiges du Caucase, des 
dangers de tous genres, des angoisses auxquelles est en proie le 
voyageur dans ce pays inhospitalier, que M. Bélanger vit le 
premier développement de la végétation, et cueillit, entr'au- 
tres , le Crocus retidulatus. Mais, à mesure que les montagnes 
s’abaissèrent, il fit une moisson plus abondante dans les vallons 
et les plaines, qui lui offrirent des Hellebores , des Cyclamen , 
des Leucoium, des Primevères, des Scilla, des Stellaires, etc... 
Cependant, au commencement d'avril, la végétation autour de 
Tiflis était encore fort peu avancée. Il eût fallu, pour faire de 
riches herborisations, s’enfoncer à 10 ou 15 lieues de là, dans 
l’Imérétie, pays très-boisé et très-humide, ou pénétrer dans les 
montagnes de la Géorgie; mais alors il se fût exposé, d’un 
côté, aux fièvres intermittentes produites par cette humidité, 
qui rend la végétation si belle; de l’autre, aux attaques des 
Circassiens. Il ne récolta, dans la Géorgie et l'Arménie, qu’une 
centaine de plantes. 

La Géographie botanique se nourrit des plus petits détails, 


268 Botanique. N° 203 


quand ils présentent un point de comparaison. Cette petite col- 
lection se partageait ainsi qu’il suit : Fougères, 1; Graminées, 
1; Cypéracées, 2; Liliacées, 6; Iridées, 2; Orchidées, 1; Po- 
lygonées, 2 ; Primulacées, 4 ; Véronicées, 4; Labiées, 4 ; Scro- 
fularinées, 1; Solanées, 1; Borraginées, b; Apocynées, 1; 
Composées, 4; Renunculacées, 5; Papavéracées, 4 ; Crucifè- 
res, 4o ou bo; Capparidées, 1; Géraniées, 1; Malvacées, 1; 
Caryophyllées, 2; Légumineuses, 6; Euphorbiacées ; 3; Coni- 
fères , 1. ‘ 

La famille des Cruciféres fournit, comme on voit, presqu’au- 
tant que les 24 autres familles, ce qui prouve, ainsi que nous le 
savions déjà, que les efflorescences salées , si communes dans 
ces pays, lui sont plus favorables qu’à aucun autre. 

M. Bélanger n’augmenta pas beaucoup ses collections à Tau- 
ris, Où il fut attaqué d’une fièvre inflammatoire ; mais il en fut 
dédommagé en se rendant à Téhéran, et il recueillit plus de 
300 espèces, obligé toutefois d’herboriser presqu’au galop, le 
sabre au côté, le poignard à la ceinture, et toujours sur le qui 
vive. Quel prix a pour le voyageur une plante ravie dans de pa- 
reilles circonstances ! Dans le riche herbier du botaniste séden- 
taire, ce n’est qu’une espèce de plus. 

Notre voyageur ne donne aucun détail sur ses observations 
à la côte de Malabar; il arriva à Pondichéry vers la mi-avril 
1826. Ses premiers soins furent consacrés au défrichement de 
36 arpens pour y établir le jardin botanique, dont il avait été 
nommé directeur. 

Au mois de janvier 1827, il alla visiter les montagnes de Geu- 
gé et de Tirnomallé. Il y observa le beau Nelumbo, le Paspa- 
lum pilosum Roxb., l'Hibiscus cannabinus, Ve Cytisus Cajan 
(Pois d’Angole), beaucoup d’acacias, l’Achyranthes obtusifolia, 
des Liserons, des Dolichos , les Plumbago zeylanica, Asclepias 
vomiloria, Justicia paniculata, Cissampelos paretroides, Garde - 
nia latifolia, Nerium tinctorium , Euphorbia antiquorum et ne- 
rifolia (qui acquiert une élévation de 40 pieds, avec un diamè- 
tre de 10 pouces), Strychnos nux vomica, Gmelina asiatica , 
Santalum album , Excæcaria agallocha ; enfin, 130 espèces de 
plantes vivantes, et 100 en graines, dont 4o sont utiles en mé- 
decine ou dans les arts; et les autres sont des végétaux d’orne- 
meut, 


Botanique. 269 

Un voyage à Madras enrichit notre voyageur de beaucoup 
d'objets curieux dans différens genres; mais le suivant fut le 
plus riche de tous. M. B. s’embarqua sur la Chevrette, le 1°° 
oct. 1827, visita une seconde fois Madras, où il se procura des 
boutures de Baobab, ainsi que des graines d'arbres utiles pour 
la plantation des routes et pour les propriétés particulières ; et 
de là il se rendit à Calcutta, où il fut accueilli avec distinction 
par les autorités anglaises et par le D° Wallich, si avanta- 
geusement connu par ses publications sur les végétaux des In- 
des. Indépendamment des plantes sèches pour son herbier, il 
fit expédier à Pondichéry, 12 espèces d'arbres pour la planta- 
tion des routes, 18 fournissant du bois de construction, 18 
arbres fruitiers, 15 espèces de plantes alimentaires, 25 précieuses 
par leurs qualités médicales, le riz des hauteurs, dont la cul- 
ture n’exige presque pas d’eau, le nil-bodi ou indigo d’Agra, 
etc., etc. En tout, plus de 300 espèces vivantes, 250 espèces de 
graines, et 4,000 pieds de cannes pour être cultivés dans la 
colonie. 

De Calcutta, M. B. passa au Pégu, terre presque vierge 
pour les naturalistes européens, où les Anglais venaient de faire 
des découvertes importantes. Il décrira quelque jour les émo- 
tions dont il fut saisi à la vue de la magnifique végétation qui 

! couvre les bords du sinueux Irawaddi. Nous devons nous bor- 
ner ici à enregistrer par ordre les faits principaux dont il nous 
a fait part. Il employa dix-huit jours à parcourir les bois et les 
marais; 220 espèces d'arbres vivans, tous utiles comme bois de 
construction , dans les arts , l'économie domestique etc.; 200 
plantes pour son herbier, dont plusieurs sont nouvelles; une 
grande quantité de matières colorantes, furent le fruit de ses re- 
cherches; et il consacra autant de nuits presqu’entières à la 
mise en ordre de ses collections botaniques, zoologiques et au- 
tres, de ses catalogues, notes etc. 

Les fatigues extraordinaires qu’il avait essuyées, lui occasio- 
nèrent, à son retour, une violente inflammation au foie. Près de 
deux mois s’écoulèrent dans des alternatives de rechutes et de 
convalescence. Il n’était pas encore rétabli, lorsqu'il partit pour 
Java. Ce dernier voyage, également très productif pour la zoo- 
logie, lui procura 400 plantes sèches, 200 espèces vivantes pour 
le jardin de Pondichéry, parmi lesquelles figurent surtout les 


270 Botanique. 


arbres si recherchés de l’Archipel indien, enfin, 60,060 boutures 
de cannes que le gouvernement se PRES de distribuer aux 
planteurs de la colonie. 

Nous termincrons cet article par le tableau én masse des ré- 
sultats de tous genres obtenus par M. B., depuis le 9 janvier 
1825 jusqu’en juillet 1828, dans son grand voyage de Paris à 
Pondichéry, et dans les quatre autres. 

Environ 3,000 plantes sèches recueillies en Perse, sur la côte 
de Malabar et dans les autres pays qu’il a visités; la disposition 
et la plantation du jardin botanique; plus de 1000 plantes vi- 
vantes et plusieurs centaines de graines plantées ou semées dans 
ce jardin; 60 ou 80,000 plants ou boutures de cannes; des 
journaux fort détaillés de ses voyages et de ses opérations; eti- 
vois faits 1° au Muséum d'histoire naturelle : deux collections 
de poissons dont une du Gange, cinq collections de graines, une 
collection zoologique comprenant plusieurs centaines d'oiseaux, 
de crustacés, mollusques etc. 2° A la Société asiatique : deux 
petites statues de Bouddha en pierre dure, provenant du temple 
du pays des Birmans, et mn dictionnaire birman-anglais ; im- 
primé à Calcutta en 1826, et qui n'existait pas encore en France. 
3° A la bibliothèque du Roi: deux manuscrits en langue Pali, 
dont le plus précieux est un des livres sacrés des Bouddhistes. 

Un bâtiment qui n’est pas encore arrivé en France, quoiqu'il 
soit parti de Pondichéry avant la Cevrette, qui a ramené vers 
la mi-octobre le vicomte Desbassyns, apporte d’autres eol- 
lections de M. B., sur lesquelles nous n’avons point de rensei- 
gnemens. Nous pensons que ce sont des objets provenant du 
Pégu et de Java. 

Ce que nous venons de dire suffira pour donner une idée du 
zèle de M. Bélanger, et faire naître le désir de le voir bientôt 
communiquer au public le fruit de ses nombreuses découvertes 
et de ses observations. Auc. Duvau. 


204. LIVRES D'OCCASION A CÉDER. 


Turner. Historia fucorum, 3 vol. et 8cah. Prix originaire, 16 
livres sterling, cédé pour 13 liv. st. 

Hooker. Monographie des Jungermannes L'AERRrEE pri 
orig. 8 liv. st., cédé pour 7 liv. st. 

Dirtwyx, British Confervæ, Prix 5 liv, st, au lieu dé # 


Zoologie. 271 

Dumenius, Historia muscorum (Oxford 19711). Prix 4 liv. st, 
au lieu de 6. c 

S’adresser à la Direction du Bulletin. 

Buzzranp. Herbier de la France; dictionnaire de botanique, 
histoire des champignons et des plantes vénéneuses et suspectes 
de la Frañce. 7 volumes in-fol., ornés d’un nombre considéra- 
ble de figures coloriées. 11 ne reste plus que 25 exemplaires de 
cet ouvrage, dont le prix est de 400 fr. lexemplaire. 

S’adresser à Paris, chez Béchet jeune, libraire, place de l'É- 
cole de médecine. 





ZOOLOGTE. 


209. À INTRODUCFORY LECTURE ON THE STUDY OF ZOOLOCGY. — 
Introduction à l'étude de la zoologie. Cours fait à l'institution 
littéraire et scientifique de Bath; par H. Woops , Esq. In-8° 
de 92 pag. Bath, 1827. 


206. REMARQUES SUR LES COUPES DU SYSTÈME NATUREL DES ANI- 
maux, et sur la manière de fixer leurs caractères; par M. F. 
Boïé, de Kiel.(Zsis; Tom. XXI, cah. 3 et 4, 1828, pag. 351.) 


L'auteur propose une nouvelle manière d’établirles caractères 
des genres, des familles, des ordres, des classes ct des embran- 
chemens du règne animal. L'expérience a prouvé, dit-il, qu'il est 
très souvent impossible d'indiquer pour les coupes supérieures 
du système , des caractères applicables à toutes les espèces ; on 
est forcé, par ces caractères, d’exclure d’un groupe des espèces 
- qui lui appartiennent cependant; ou bien, si on ne les exclut 
pas , les caractères cessent d’être applicables à toutes ces 
espèces. M. Boïé pense donc que le mieux serait de re- 
noncer aux caractères rigoureusement applicables à toutes les 
espèces d’un genre ou d’un groupe supérieur, ét de choisir des 
caractères en nombre impair, sous la condition que la présence 
de leur cé dans une espèce ou un genre, décidera de la 
place qu'on lui assignera dans le système. 

L'auteur pense que ce procédé serait applicable à toutes la 
branches de l’histoire naturelle. Son utilité consisterait à rendre 
superflu l'emploi d'un système artificiel à côté de la méthode 


“ 


272 Zoologie. 
naturelle, de faciliter la recherche des espèces anomales et 
d'empêcher l'établissement de genres artificiels fondés sur une 
espèce unique. 

M. Boïé trouve que cinq courtes phrases caractéristiques 
peuvent suffire à faire distinguer une coupe quelconque du sys- 
tème naturel. Si trois ou plusieurs d’entr’elles sont äpplicables 
à une espèce, c’est une preuve qu’elle doit appartenir au groupe 
en question; s’il n’y a que deux caractères concordans, ou 
moins encore, il faut la ranger dans un autre groupe. Ce pro- 
cédé est appliqué par l’auteur aux Mammifères, aux Oiseaux et 
Reptiles, Nous allons choisir les Mammifères pour exemple. 

I classe. MamMmiFÈRES. 

Caractères. 1° animaux vertébrés revêtus de poils; 2° ayant 
un conduit auditif ouvert au dehors; 3° des mamelles ; 4° des 
orifices à part pour la génération ; 5° des yeux couverts par une 
paupière supérieure. 

1° ordre. QUADRUMANES. 

Caractères : 1° mammifères revétus de poils; 2° ayant des 
mamelles thoraciques seulement; 3° 4 mains; 4° des parties 
génitales libres; 5° des ongles applatis aux 4 mains. 

Famille des P/atyrrhins. 

Caractéres : 1° queue préhensile, nue à la pointe; 2° des on- 
gles en griffes aux extrémités; 3° le pouce opposé aux autres 
doigts; 4° les cuisses couvertes de poils en arrière; 5° les na- 
rines distantes,. 

Genre Jaccaus Geoffr. 

Caractères : Pélage roussâtre ou noirâtre avec des marques 
blanches; 2° anus nu ; 3° de longs pinceaux de poils à côté des 
oreilles ; 4° taille d’un écureuil; 5° oreilles nues. 

Genre Minas Geoffr. 

Caractères : 1° pélage noir, marqué de couleur de rouille, 
queue de couleur unie; 2° poils du front et du contour de la face 
alongés; 3° oreilles semblables à celles de l’homme; 4° front 
proéminent; b° queue à poil plus rare que celle des Zacchus. 

S. G. L. 


207. VOYAGE AUTOUR DU MONDE, EXÉCUTÉ PAR ORDRE DU ROI Sur 
la Corvette la Coquille; par M. L. J. DuPERREY. — ZO0O0LOGIE, 
par MM. Lzssox et Ganwor. Livr. VIII* et IX° ( Voy. le Bul- 
letin; Tom. XV, n° 90.) 


Zoologie. ‘273 

Le texte de ces deux nouvelles livraisons contient la suite du 
chapitre 5°, consacré sux Observations générales sur l'histoire 
natupolle des contrées visitées par la Coquille, observations 
pleines d'intérêt, et qui forment, pour chaque île ou pays visité, 
un tableau, plein de mouvement, de l'aspect et des productions 
les plus caractéristiques de ces contrées. Nous ferons con- 
naître avec quelques détails ces tableaux , dans un prochain 
article. 

Les planches offrent 1°, Livr. VIIL*, les Muscicapa chalybeo- 
cephalus, Enado, et Toitoë Lesson; le corbeau vieillard, Cor- 
vus senex Lesson; le Talégalle de Cuvier , Talegallus Cuvieri, 
Lesson; le Puffinure de Garnot, Puffinuria Garnotii, Lesson,; la 
Sarcelle des Malais, {nas Radjah Lesson. 

2° La IX° Livr. comprend le Triodon Macroptère, Triodon 
macropterus , Lesson; le Couscous à grosse queue, fem., Cuscus 
macrourus Lesson; l'Icthyophis tigré, Zckthyophis tigrinus Les- 
son; le Cassican de Quoy, Barita Quoyt Lesson ; les Muscicapa 
‘inornatq et guttula, Lesson; et le Pyrrhula Telasco Lesson ; 
l’Uranoscope kouripoua, Uranoscopus kouripua Lesson. D. 


208. FAUNE FRANÇAISE Où Histoire naturelle, générale et parti- 
cuhière des animaux qui se trouvent en France, etc. XIX livr. 


Texte, Mammireres; par M. DEsmaresr. In-8° de 80 p. ( For. 
le Bultet. Tom. XVI, n° 85.) 


Cette livraison comprend les Carnassiers appartenant aux deux 
familles des Cheiroptéres et des Zasectivores, ainsi que la plupart 
des Carnivores. 

On concoit que, pour la presque généralité de ces animaux, 
nous n'avons aucune observation nouvelle à faire valoir, ils sont 
presque tous trop anciennement connus pour offrir quelques par - 
ticularités marquantes. Mais nous ferons remarquer que chaque 
espèce est traité d’une manière convenable dans le plan dé l’ou- 
vrage; que les descriptions, dues à une plume exercée, sont com- 
paratives et bien caractérisées, que la synonymie n’y manque 
jamais, et que les auteurs cités sont choisis avec soin. Enfin l’au- 
teur a su se borner, dans le choix des observations relatives aux 
mœurs, de manière à donner les faits les plus importans, les 

plus curieux , sans dépasser les bornes nécessaires. M. Desma- 
rest n’adopte point la distinction de Bechstein entre les Vesper- 


B. Towe XVI, 18 


274 Zoologie. 

tilio murinus et myotis. Nous signalerons l’article du Desman-des 

Pyrénées, Mygale pyrenaica, espèce rare et l'unique de France, 

dans un genre où l’on n’en cônnaît encore que deux espèces... 
La livraison de planches renferme des papillons, des coquil- 

les et des oiseaux. EF. 


209. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE des Mam- 
mifères et des Oiseaux découverts depuis 1788 jusqu’à nos 
jours; par M. R. P. Lessow. ( Complément aur œuvresde Buf- 
Jon ) Tom. 11. Races humaines. In-8° de vr et 44h pag., avec 
2 livr. de planches. Paris 1828; Baudouin frères. * 


Le premier volume de cet intéressant ouvrage a été annoncé 
dans le Bull, Tom. XIV, n° 325; le 2°, qui vient de paraître, est 
consacré à l’histoire naturelle de l'homme. Dans un premier cha- 
pitre intitulé : Considérations générales sur les variétés de l'espèce 
humaine qui habitent l'Océanie, la Polynésie et l'Australie, M. 
Lesson a réuni tous les faits recueillis par lui dans le cours 
d’une longue campagne, et il présente un tableau vraiment 
neuf des peuplades au milieu desquelles il a vécu, et cela, non 
pas d’après les relations des voyageurs, mais d'après ses propres 
observations. Ces considérations générales servent d'introdue- 
tien aux détails plus complets qui sont consacrés à chaque peu- 
ple en particulier. 

Pour mieux faire apprécier les modifications que le elimat et 
les latitudes ont apportées dans les caractères physiques des 
races qui y ont été soumises, l’auteur commence par présenter 
un apercu sur les îles du grand océan, et sur l’ensemble de leurs 
productions naturelles; puis 1l parle des races humaines qui ha- 
bitent ces îles, et qui sont : les Malais, les Océaniens, les Caro- 
lins ou Mongols-Pélagiens, les Papous, les Tasmaniens, les Al- 
fourous-Endamènes et les Australiens. 

Des détails anatomiques relatifs aux cranes de quelques-uns 
des peuples dontil est question, un tableau comparatif des pro 
portions que présentent ces crânes, et un autre tableau relatif 
aux dimensions de quelques-uns de ces naturels, terminent l’in- 
troduction. 

Le reste du volume offre une série de mémoires sur plusieurs 
variétés des races humaines, savoir : sur les Araucanos, les Pa- 
tagons, les Esquimaux, les Péruviens, les Pomotous, les O-Taï- 
tiens, les Nouveau-Zélandais, les Routoumaïens et les Caro- 


Zoologie. 275 
lins ou Mongols-Pélagiens, comprenant les naturels de l'archipel 
Gilbert, des îles Sydenham, Henderville, Woodle, Oualan, Mac- 
Askill, Duperrey, Hogolous, Tamatam et Satahoual. La lecture 
des nombreux détails sur la constitution physique, les habitu- 
des, les mœurs et la langue de ces peuples sera utile, non seule- 
ment aux hommes qui cultivent spécialement la science, mais 
aussi attrayante et instructive pour les gens du monde. 

Les deux livraisons de planches qui accompagnent ce second 
volume offrent les figures des animaux suivans : l’Antilope lai- 
neuse, le Spermophile de Franklin, le Chlamyphore tronqué, 
la Genette-Lisang, le Chien sauvage de Sumatra, l’Antilope à 
cornes fourchues , la Marmotte de Richardson, la Marmotte 
de Hood, la Baleine franche, le Rorqual du nord, le Delphino- 
rhynque couronné, leDauphin de Bory, leLamanitin d'Amérique, 
le Dugong des Indes, le crâne du Dugong des Philippines, le 
Dauphin à sourcils blancs, le Dauphin cruciger , le Narwhal-Li- 
corne, le Diodon de Desmarest et l’'Hyperoodon de Honfleur. 

S. G. L. 


210. RÉSUMÉ DE MammaLoc1E ou d'histoire naturelle des Mam- 
mifères; par M. Meyranx, D. M. P. Grand in-32, papier vé- 
lin, avec atlas de 48 pl.; prix 7 fr. fig. noir. et 10 fr. 50 ce. fig. 
col., faisant partie de l’ÆExcyclopédie Portative dirigée par M. 
Bailly de Merlieux. Paris, 1828; rue du Jardinet. 


La science proprement dite, n’a presque rien à gagner avec 
les résumés d'histoire naturelle, les manuels, etc.; mais ce 
genre de livres la popularise parmi un grand nombre de 
lecteurs quine voudraient point en faire l’objet d’une étude 
longue, et ardue. Sous ce rapport, ces livres rendent un 
véritable service; et le succès de librairie que plusieurs ont 
eu, met cette vérité dans tout son jour. On ne doit donc 
s'attendre, dans le Résumé de mammalogie, à rien de neufsur 
les mammifères; aussi l’auteur s’est-il borné à adopter sans dis- 
cussion les idées de quelques naturalistes de lépoque;etila res- 
serré dans son petit volume les traits les plus saillans des carac- 
tères zoologiques. Mais nous ne laisserons pas de remarquer, 
toutefois, que l'ouvrage qui a fourni le plus à M. Meyranx, non- 
seulement n’est pas cité, mais qu'il a évité même d’écrire le nom 
de l’auteur, C’est ainsi qu'il attribue à MM. Quoy et Gaimard, 


18. 


= 


276 Zoologie. 
une découverte qui a été publiée’par M. Lesson, savoir: rite 
Chauve-souris ont un flux menstruel etc. + 

Un très grand nombre de fautes déparent ce volume. Il nous 
est impossible d'en accuser la typographie parce qu’elles se 
trouvent répétées plusieurs fois, et en français aussi bien qu’en 
latin. Tels sont : p. 129 Clæno, pour Cæleno, Mermops pour 
Mormoops, Desnodris pour Desmodus, Aulæcoduspour Aulaco- 
dus, Laccomys pour Saccomys, Delphinopterus pour Delphinap- 
terus, ete. Le genre Physeter est répété deux fois; on y trouve 
aussi plusieurs doubles emplois ; ainsi la Taupe étoilée est ajou- 
tée aux Taupes, tandis que le Condylura cristata est la même 


chose, etc. 
L'exécution de l’atlas et le choix des animaux sont de beau- 
coup supérieurs au texte. Lx. 


211. DESCRIPTION D’UNE MACHOIRE INFÉRIEURE D'ANTHRACOTHE- 
niv, trouvée dans les grès tertiaires de la Limagne; par MM. 
l'abbé Crorzer et JOBERT ainé. ! 


Avant la découverte de ce fossile, on ne connaissait encore 
sur la mâchoire inférieure de la plus grande espèce d’Anthraco- 
therium, que les Geux dernières molaires. Les auteurs décrivent 
les deux branches complètes. Il y a 6 molaires de chaque côté, 
une canine et 3 incisives, en tout 20 dents. 

Les trois premières molaires sont à un seul lobe, oblongues, 
d'avant en arrière, pointues, tranchantes au bord antérieur, ap- 
platies du côté opposé et couvertes d’aspérités qui forment à la 
face interne une espèce de bourrelet assez régulier. La 1°°.estla 
plus petite, et la 3° a plus d'épaisseur que les deux autres; la 2° 
et la 3° ont la même longueur. La 4° molaire est fort usée, on 
voit cependant qu’elle ressemblait à la 5°, c’est-à-dire qu’elle 
avait deux paires de pointes bien distinctes. 

La 5°, plus grande que la précédente, est aussi très-usée; elle 
a en arrière un petit talon qu’on retrouve dans celle que M. Cu- 
vier a décrite. (fig. 2, pl. 80.) 
de sa fig. 2, pl. 80. Un sillon descend obliquement dans la pointe 

Enfin la dernière a deux paires de pointes pyraridales,etun fort 
tubercule en arrière; celui-ci est bifide, comme l’a dit M. Cuvier 
de ce tubercule, et va en s’abaissant vers le côté interne; un au- 
tre, plus profond, se termine à la base de la 2° pointe externe; 
entre les deux est une arête mousse, qui se relève contre cette 


Zoologie. 277 


pointe et se confond avec le bord. La table des pointes externes 
produisait, par l'usure, des figures de croissant. Les 4 pyramides 
antérieures sont d’ailleurs exactement semblables à celles de la 
dernière molaire que M. Cuvier a décrite. (3° vol. , pag. 399.) 

La canine, d’une forme conique, un peu coudée et comprimée 
vers la base, a, comme dans le cochon, la pointe dirigée en de- 
hors; la racine se fermait complètement lorsque l'animal avait 
acquis tout son développement. 

Les incisives sont couchées dans leur longueur sur un plan 
presque parallèle à la table des molaires. Les quatre premières 
sont un peu carrées comme celles du cheval , mais plus droites 
et plus alongées; les dernières ont une forme différente, la 
partie émaillée est plus large et plus aplatie en dessus ,ily a, 
aux bords interne et externe, un rebord saillant de chaque 
côté. 

La branche montante est très large, son bord inférieur des- 
cend plus bas que dans les Anoplotherium etles Palæotherium ; 
le condyle parait plus arrondi et moins large transversalement 
que dans aucune espèce de Pachyderme , si on en excepte l'Élé- 
phant. L'apophyse coronoïde forme le bec en arrière comme 
celle de l’Anoplotherium; mais elle est située plus en avant, à peu 
près comme chez les Palæotherium. La branche est épaisse au- 
dessous de la racine des dents et aplatie à la face interne; elle 
se renfle, au contraire, à la face externe, vis à vis la première 
molaire, se resserre vers la quatrième, et se renfle de nouveau, 
pour produire au dessous de la seconde et de la troisième, une apo- 
physe très remarquable, qui descend beaucoup plus bas que le 
bord inférieur. Il est probable que cette protubérance servait à 
retenir les attaches des muscles qui meuvent les mächoires. 

Les lignes de chaque série des molaires opposctes forment 
entr’elles un angle très petit (d'environ 10 degrés); les premières 
sejettent un peu en dehors, et les postérieures sont inclinées en 
dedans : ce qui prouve que le plus grand écartement des bran- 
ches, en arrière, avait lieu vers le bord inférieur. 

Pour donner une idée des proportions de cet ancien quadru- 
pède, il suffira de dire que les molaires occupent 4° de moins 
que dans l'Hippopotame, et environ deux fois plus d'espace que 
dans le Tapir. 

« En résultat, le plus grand des Anthracotherium connus se 
rapprochait du Rhinocéros ct du Daman par les croissans sim- 


278 Zoologie. 

ples de ses molaires inférieures; il avait, par lenombre et la dis- 
position de ses incisives, quelques traits de ressemblance avec le 
Cochon, tandis que l’apophyse située au côté externe de l'os 
maxillaire inférieur, et la direction de la branche montante, 
semblent indiquer une espèce de passage à l'Hippopotame. C’é- 
tait donc un véritable Pachyderme ; contemporain des Anoplo- 
therium, des Lophiodon, des Palæotherium, c'était un des 
plus grands animaux de l’époque tertiaire; il vivait sur le bord 
des grands lacs, où se sont déposées les formations qui nous ont 
conservé ses dépouilles, avec un grand nombre d’autres que nous 
ferons connaître par la suite. 

Étudier avec persévérance ces monumens d’un ordre de 
choses qui n’est plus est une tâche pénible, mais c'est refaire 
page à page l’histoire mystérieuse de ces temps antiques sur 
lesquels les traditions ne peuvent rien nous apprendre. Ces 
débris précieux sont les anneaux épars d’une chaîne d’'évé- 
nemens dont un jour, peut-être, on rétablira la succession. 
Jusques là, ils nous font du moïns connaître une multitude 
d'êtres qui viennent se ranger dans les classifications zoologiques; 
ils établissent d’un genre à l’autre des passages moins rapides, 
et nous montrent ainsi quelles variations les formes organiques 
peuvent subir, sans que les conditions de la vie cessent d’être 
remplies. PS3. 


212. SyxsremA Avium; auctore J. WAGLEr. Pars prima. In-8° à 
2 col., petit-texte. Stuttgart, 1827. (Voy. le Bullet. ; Tom. 
XIV, n° 391.) 

Les découvertes sans nombre qui viennent de toute part en- 
richir l'Histoire naturelle, l'élan imprimé à tous les esprits qui 
se portent vers l'étude des sciences d'observation, nécessitent 
de temps à autre des révisions générales des genres et des es- 
pèces des êtres, et un classement méthodique, capables de 
les montrer dans de justes rapports. Mais telle est l’immensité 
de la matière, que ces tableaux sommaires, nommés species, par 
les nombreuses recherches qu’ils nécessitent, sont de la plus 
haute difficulté. En ne nous occupant ici que de l’ornithologie, 
personne, depuis Gmelin et Latham, n'avait osé entreprendre 
une telle tâche. On se bornait à publier de ces vastes recueils 
de figures peintes avec le plus grand soin ; on imprimait des re- 
cherches isolées, des monographies , des articles de dictionnai- 
res; mais les naturalistes les plus zélés semblaient effrayés du 


Zoologie. 279 


travail colossal que nécessitait une révision des espèces, des va- 
riétés et des âges des Oiseaux. M. Wagler n'a point reculé de- 
vant les obstacles de son entreprise, et le premier volume de 
son Species, qui vient de nous parvenir en France, légitime 
son heureuse audace. M. Wagler ne s’est pas toutefois astreint 
à suivre un ordre méthodique : il a traité des genres, plus ou 
moins nombreux en espèces, suivant qu'il pouvait en étudier 
plus fructueusement les individus, et ces sortes de monogra- 
phies de genres, sans liaison entr’elles en ce moment, sont des- 
tinées à être réunies, lorsque l'ouvrage sera terminé, par un 
tableau systématique que présentera l’auteur, où le manque de 
pagination fournira aussi l'avantage de suivre, dans l’arrange- 
ment définitif, la méthode qui conviendra le mieux à lacqué- 

reur du livre, 

Les genres traités dansce premier volume sont les suivans : 
Toucan; Aracari; Pic; Picumne; Pluvier; Coureur; Mano- 
rhine (qui répond aux Philémons de M. Vieillot ); Pastor ; 
Étourneau ; Paradisier; Rolle; Eurylaime; Musophage { Phi- 
mus , Spelectos) ; Épimaque ; Huppe; Tantale; Cicogne; Cep- 
phus; Palamède; Grue; Corace; Colombe; Tinamou, Méga- 
pode, Ibis, Corheau, Pie, etc., ete. Les descriptions sont rédi- 
gées avec beaucoup de soin, et accompagnées d’une synonymie 
éteudue; mais telle est la rapidité des découvertes de chaque 
jour , que déjà un grand nombre d’espèces récemment décrites 
auront besoin d’être placées en supplément. En étudiant sevè- 
rement les Oiseaux, on devait s'attendre à de nouvelles déno- 
minations, amenées par de nouvelles vues; c’est aussi ce qui est 
arrivé. Mais il est juste de dire que l’auteur a été sobre de ces 
noms multipliés, qui embarassent plus la marche de la science, 
qu'ils ne la servent. Toutefois, le petit nombre de ceux qu'il a 
proposés ne nous parait pas à l’abri du reproche; et nous ne pen- 
sons pas qu'on doive admettre de prime-abord ses genres Pas- 
tor, Lypornix, Nothura, Notherodius , etc. 

Le Systema avium est appelé à devenir un des livres indis- 
pensables de lornithologiste, et nous lexaminerons plus en dé- 
tail. LEssox. 

213. ORNITHOLOGIE PROVENCALE , Où Description, avec fig. co- 
lor., de tous les oiseaux qui habitent constamment la Pro- 
vence où qui n’y sont que de passage, etc.; par Pol. Roux. 


280 Zoologie. 


In-4°. Livr, 1 à 42. Marseille, 1825-1828; Camoin frères. 
( Voy. le Bullet.; Tom. XV, n° 106.) 


Nous pouvons dire, après avoir parcouru l’intéressant recueil 
d'ornithologie de M. Roux, que cet auteur remplit pleinement 
ce qu'avait promis son prospectus, Les planches sont bien des- 
sinées, et les couleurs des espèces figurées sont en général ren- 
dues avec une grande exactitude. Un certain nombre de plan- 
ches sont consacrées à représenter des nids et des œufs. 

Le texte qui accompagne chaque livraison devient intéres- 
sant par les détails sur les mœurs et les habitudes des diverses 
espèces dont l’auteur a donné la description. 

Dans un avant-propos, l’auteur indique l'esprit dans lequel 
il a composé cet ouvrage, les vues qui l’ont guidé et les écueils 
qu'il a voulu éviter. M. Roux a fait ses efforts pour décrire 
exactement les oiseaux dont il fait mention, de manière à distin- 
guer le mâle de la femelle, et le jeune âge, sous leurs différen- 
tes livrées. Il parle de leurs mœurs, de leur accouplement, de 
leur nid, de leurs pontes, de leur chant, de leurs migrations, des 
époques auxquelles elles s'effectuent en Provence, de la duréeet 
du passage des circonstances où il n’a lieu qu’accidentellement. 

M. Roux à donné la préférence à la méthode de M. Vicillot , 
pour le classement de ses espèces ; il a cependant adopté quel- 
ques-uns des genres nouveaux de M. Temminck, et des suus- 
genres de M. Cuvier. Il s’est attaché à citer exactement la syno- 
nymie de MM. Temminck et Vieillot. 

A la fin de son ouvrage, M. Roux donnera l'explication de 
toutes les espèces de piéges qu’on emploie en Provence pour 
prendre les oiseaux. | 

Dans une/ Jntroduction assez étendue, il expose les géné- 
ralités scientifiques sur l’organisation et les mœurs des oiseaux , 
et les résultats de ses observations sur les habitudes de ceux de 
la Provence. 

Chaque espèce offre d'abord une description Linnéenne, con- 
cise et faite avec beaucoup de soin, puis une synonymie assez 
complète, et enfin des observations de détail, pour compléter 
la description, ou présenter sur les mœurs, les habitudes de l'es- 
pèce, les détails nécessaires. 

On conçoit qu'il nous serait impossible de suivre une à une 
chacune de ces espèces, On ne doit point d’ailleurs s'attendre à 


Zoologie. 281 


en trouver de nouvelles dans une semblable collection; mais 
nous dirons, d’une manière générale, que M. Roux mérite les 
plus grands éloges pour son zèle ardent pour la science et pour 
son activité très-remarquable dans ses travaux ; qu'il mérite 
aussi la reconnaissance des savans et les encouragemens du Gou- 
vernement, qui ne saurait mieux accorder ses faveurs qu'aux 
hommes qui travaillent avec tant de suite et de persévérance à 
enrichir le domaine de la science et, par conséquent, la gloire 
nationale. 

M. Roux nous paraît remplir très-bien la tâche qu'il s’est im- 
posée. On conçoit à peine comment il peut suffire à produire à 
la fois , outre la rédaction du texte, un si grand nombre de des- 
sins ; car toutes les figures qu'il publie pour les trois ouvrages 
qu'il a entrepris à la fois sont lithographiées par lui, et, nous 
devons le dire, ces figures sont très- bien dessinées, et le plus 
souvent coloriées avec beaucoup de vérité. Le bas prix auquel 
il peut donner chaque livraison tient à ce qu'il fait beaucoup 
par lui-même sans doute, et par-là c’est un nouveau titre qu’il 
acquiert à la reconnaissance des savans. F. 


214. HISTOIRE NATURELLE DES Orseaux-Moucues; par R. P. Les- 
son, auteur de la Zoologie du Voyage autour du monde, etc. 
Dédiée à S. A. R. MADEMOISELLE. 1°° livraison. Paris, 1829; 
Arthus Bertrand. ( Voy. le Bullet.; Tom. XV, n° 230.) 


Voici un ouvrage qui ne peut manquer d'obtenir un brillant 
succès, etnous commencons par en féliciteg l'éditeur, M. Arthus 
Bertrand, auauel on doit rendre la justice, qu’il met un amour- 
propre bien placé à attacher son nom à de beaux et utiles ou- 
vrages. Non-seulement il y consacre ses soins assidus, mais, 
ce qui est non moins important, il sait y mettre les capi- 
taux convenables, et c'est surtout dans les ouvrages à figures que 
l’on ne peut espérer rien de beau sans beaucoup d’argent. 

Comment, en effet, un ouvrage destiné à nous faire connaitre 
les plus jolis, les plus singuliers de cette gent volatile qui anime 
les airs et qui charme nos oreilles, n'aurait-il pas un grand 
succès ? Couverts de rubis et de topazes brillans des plus beaux 
effets métalliques, aussi remarquables par les formes varices que 
par les ornemens, les accidens de leur plumage, les Oiseaux- 
Mouches offrent d’ailleurs, dans l’histoire de leurs mœurs et de 
leurs habitudes, un intérêt tout particulier; ils le disputent sous 


282 Zoologie. 

ce rapport aux papillons : ce sont les oiseaux des fleurs; comme 
ces insectes, ils voltigent autour d’elles et se reposent à peine 
sur leurs corolles. Enfin, comme l’a dit Buffon, ce petit étre si 
vif, si brillant, cette charmante miniature est le chef-d'œuvre 
de la nature. 

Ajoutez à l’intérét qu’inspirent ces petits animaux si célèbres, 
des figures qui les représentent avec une grande perfection, et 
une plume habile et exercée qui les décrit et nous retrace toutes 
les particularités de leur histoire, en voilà plus qu'il n’en faut 
pour assurer le plus prompt débit à ce bel ouvrage. 

Les deux feuilles dont se compose cette première livraison 
offrent le commencement de l'introduction dans laquelle M. Les- 
son rassemble toutes les observations, tous les faits généraux 
qui concernent les Oiseaux-Mouches. 

Les planches , exécutées sur les dessins de mademoiselle Zoé 
Dumont et gravées par M. Coutant , sont coloriées dans les ate- 
liers de Remond, avec autant de vérité que de talent. Elles re- 
présentent cinq espèces magnifiques, l'Oëseau-Mouche Corinne, 
l'O.-M. Sapho, \VO.-M. à raquettes , le Hausse-Col blanc. A 
était difficile de faire un plus joli choix, il est impossible de voir 
ce charmant ouvrage sans le désirer et sans l'admirer surtout. 


215, OBSERVATIONS SUR QUELQUES DÉNOMINATIONS DE GENRES OR- 
NITHOLOGIQUES ; par C. GLocer. { Notizen aus d. Gebiete der 
Natur u. Heilkunde ; mars 1827, n° 348, p. 270.) 


M. Gloger se plaint , et non sans raison, du grand arbitraire 
qui s’est introduit dans la formation de nouveaux noms généri- 
ques, en ornithologie aussi bien que dans les autres branches 
des sciences naturelles. Il pense que ces noms, formés souvent 
contre toutes les règles de la grammaire, ont besoin d’une ré- 
forme ; ct il propose de les remplacer par d’autres, plus confor- 
mes aux règles tractes par l'illustre auteur de la philosophie bo- 
tanique et par Illiger. Ces nouveaux noms ont déjà été adoptés 
par M. Lichtenstein , au Muséum de Berlin. 


Noms vicieux. Noms proposés par l'auteur. 
Céraeih NI SL. te tetes à Coronis, fém. 
Monasa, Vieill.,...,,..........  Scotochuris, f. (tenebris gaudens). 
Capito. Vieill....... PAPER ....  Dystactes, m. (dormitor). 


Coccyzus.-Nieill. SR erece pense 'COCCYEON, 

Phænicophaus. Vieill............  Melias(Mris, nymphes des arbres): 
Dacelo, Leach, ...., 4, 14442... Paraleyon, m. 

Criniger. Temm . +). ,14. suc ue un pe, « AIRE nf 


Zoologie. 283 


Muscipeta, Cav..,......,:......  Terpsiphone(necando gaudens). 

Tyrannus. Cuv.................  Drymonax,m.(sylvarumtyrannus). 

Phibalura. Vieill................ Chelidis, f. (indiquant l'analogie 
è avec les hirondelles). 

Plamanus Mielll..:...ivie os sie Hyas, f. 

RE CN... cop ecre  1NyeHAf, Î. 

Les motifs que l’auteur allègue pour plusieurs de ces change- 
mens ne nous paraissent pas assez graves. Quoique beaucoup 
de noms soient vicieusement formés, il ne faudrait cependant 
les rejeter qu'en cas d’urgente nécessité, sous peine d’ajouter 
encore à la confusion des synonymes qui surchargent déjà la 
science. Une réforme partielle n’aurait d’ailleurs point de résul- 
tat, et, quant à une réforme générale, c’est encore une question 
de savoir si les avantages en balanceraient les inconvéniens. 


S. G. L. 
216. SYSTEMATISCHE DARSTELLUNG DER FORTPFLANZUNG DER 
VosceL, etc. — Exposé systématique de la propagation des 


oiseaux d'Europe, avec les figures de leurs œufs; par le D° 

F. A. L. Turenemanx, MM. Breum et G. A. W, THIENEMANN. 

1°° sect. Rapaces et Corbeaux. Gr. in-4° avec 4 pl. col. ; prix, 

2 rthl. 12 gr. 2° sect. Znsectivores. Avec 4 pl. col. représentant 

68 œufs. Gr. in-4° de 76 pp.; pr. 2 thal. 12 gr. Leipzig, 

1826; Barth. : 

217. 1. VERHANDÈLING OVER HET TREKKEN DER VOGELS. — Me- 
moire sur les migrations des oiseaux de passage; par Herm. 
ScaLEGEL , couronné par la Société hollandaise des sciences 
de Harlem. In-8° de 162 p. ( Extrait des mémoires de cette 
Société.) 

218. II. MÉMOIRESUR LES OISEAUX DE PASSAGE QUI FRÉQUENTENT 
LES Pays-Bas; par J. KonuNensurc. ( Van Kampen, Ma- 
gaziÿn voor Wetenschappen, etc., Vol. IX, cah. 1.) 

I. La Societe Hollandaise des sciences de Harlem avait pro- 
posé pour sujet de prix la question suivante : Comme il règne 
encore beaucoup d’obscurité et de divergence d'opinions sur les 
contrées où se rendent les oiseaux de passage connus chez nous , 
la Société demande qu’on réunisse sur ce sujet tout ce que l'on sait 
Par sa propre expérience, ou d'aprés les rapports des auteurs les 
plus dignes de foi, Le prix, de la valeur de 150 florins, fut dé- 
cerné, le 17 mai 1828, au Mémoire de M. Schlegel, dont nous 
allons faire connaître le contenu. Ce travail est divisé en 5 cha- 
pitres. Dans le 1°”, l’auteur expose les opinions des principaux 


284 Zoologie. : 

auteurs qui ont parlé des migrations des oiseaux, depuis Aris- 
tote jusqu'aux temps modernes; dans le 2° chapitre, il s’agit 
des migrations des oiseaux en général, et de leurs causes; dans 
le 3°, l'auteur distribue les oiseaux en stationnaires (manentes), 
errans { erraticæ ), et voyageurs (migratoriæ ). Le 4° chapitre 
offre une revue systématique des oiseaux de l’Europe, avec l’in- 
dication de leurs stations et de leurs voyages. Le 5°, enfin, 
contient quelques corollaires généraux sur l’état actuel de Ja 
science à cet égard, et quelques suppositions que cét état per- 
met de faire. 

Les oïseaux de passage de l'Europe passent en général l'hi- 
ver dans l'Afrique et dans le sud-ouest de l'Asie. La plupart des 
autres espèces d'Europe qu’on rencontre dans d’autres parties 
du monde sont des oiseaux aquatiques ou des Échassiers, sou- 
vent répandus sur toutes les parties du globe. Les oïseaux de 
passage, proprement dits, vont directement du Nord au Sud, 
c'est ce.que confirment les observations de Spallanzani , Hassel- 
quist, Pallas, Catesby et Bartram. Forskâl énumère un grand 
nombre d’oiseaux qui, d’après le rapport d’un chassetr arabe, 
passent l'hiver dans le nord de l'Afrique ; mais comme il n’a pu 
y joindre les noms systématiques, son rapport est de peu d’uti- 
lité. MM. Hemprich et Ehrenberg ont aussi rencontré beau- 
coup d’oiseaux d'Europe dans la vallée du Nil; beaucoup de 
ces oiseaux se retrouvent dans la Haute-Égypte, dans la Nubie 
et jusque dans l’Abyssinie. L'intérieur de l'Afrique est trop peu 
connu pour que nous puissions avoir des notions certaines sur 
les oiseaux qui y arrivent et qui y restent temporairement ; 
mais on retrouve nos oiseaux de passage sur la côte occiden- 
tale de cette partie du monde, dont le climat paraît leur con- 
venir le mieux, pendant la saison rigoureuse. 

Rien n’est cependant plus probable, selon l’auteur, que l’opi- 
nion: que le plus grand nombre de ces oiseaux de passage habi- 
tent, pendant l'hiver, l’intérieur de l'Afrique, M. Schlegel pense 
que ces oiseaux, après avoir passé la Méditerranée, se distri- 
buent dans le nord de l'Afrique; que la plupart des oiseaux ri- 
verains et aquatiques trouvent leur nourriture sur les bords du 
Nil, où beaucoup d’entre eux passent l'hiver, tandis que les in 
nombrables essaims d'oiseaux de passage insectivores pénètrent 
beaucoup plus loin vers le sud : les uns, qui sont venus de l'est 
de l'Europe par la Grèce, remontent la vallée du Nil jusqu'aux 


Zoologie. 285 


montagnes de la Lune et aux bords du Niger; les autres, venant 
de l'Occident par l'Italie, la France et l'Espagne, se dirigent 
vers le sud-ouest, le long des bords de l'Océan jusqu’au Séné- 
gal, pour se distribuer dans toute cette partie de l’Afrique oc- 
cidentale. Peu d'oiseaux doivent se diriger de l'Europe dans la 
partie sud-ouest de l’Asie. Les oiseaux de la pointe méridionale 
de l’Afrique font aussi, en partie, des migrations aux approches 
de l'hiver. Ils ne peuvent se diriger que vers le nord, mais on 
n’a encore aucune observation positive à cet égard. On peut 
voir, par ce que nous venons de dire, que le travail de M. Schle- 
gel se recommande, non par des vues ou des faits nouveaux, 
mais comme une compilation fort bien faite, et qui ne laisse 
pas d’avoir $on utilité. S. G. L. 

IL. L'auteur du deuxième Mémoire compare les assertions 
des voyageurs et des naturalistes, et il en tire les conclusions 
suivantes : La plus grande partie des oiseaux de passage, du 
printemps, de l'automne et de l'hiver, dans les Pays-Bas, viens 
nent des côtes et des forêts de l'Allemagne et y retournent. 
2° Les oiseaux de chant et d’été viennent de l’Archipel grec, et 
y retournent lorsque la température n’est plus assez douce dans 
les Pays-Bas. 3° Un petit nombre d'oiseaux, entraînés par la 
compagnie des autres, ou chassés par des Oiseaux de proie, ou 
tourmentés par la faim, dérangent leurs habitudes, et font quel- 
quefois deux migrations dans la même année. 4° Un petit nom- 
bre d’autres oiseaux, séduits par la douceur de la température, 
ou par l'abondance de la nourriture, prolongent leur séjour 
dans les Pays-Bas, et y passent même l'hiver. D. 


219. CIGOGNES AVEC DES ÉCUSSONS MÉTALLIQUES. 


En 18:3, le directeur Bornemann, à Berlin, fit attacher aux 
jeunes Cigognes de plusieurs nids, des écussons en laiton, 
qu’on fixait sous la poitrine. Aucun de ces oiseaux n’a été revu, 
et l'on n’a pu avoir d'eux aucune nouvelle qui eût indiqué 
la direction qu ‘ils avaient prise. Cette année (1828) on a ré- 
pété l'expérience avec des écussons en laiton recouverts d’une 
couche de lacqne rouge ; peut-être réussira-t-elle mieux cette 
fois, si quelqu'un de ces oiseaux est pris ou vu quelque part. 
(Frorieps Notizen ; Tome XXI , n° 21, août 1828, pag. 329). 


286 Zoologie. 


220. NOTICES ERPÉTOLOGIQUES; par Scarecer, de Leyde. (Zsis; 
vol. XX, cah. III, p. 28r). | 10 


Dans ces notices, l’auteur fait la critique de la classifica- 
tion des Reptiles de M. Fitzinger, annoncée dans le Bulletin, 
Tom. IX, n° 302. Il annonce la publication prochaine de des- 
criptions et de figures des espèces de Reptiles que possède le 
Muséum royal des Pays-Bas. Enfin, il donne la liste des genres 
de Reptiles tels que M. Boié les avait établis dans ce Muséum, 
Cette liste a aussi été donnée dans le Bulletin , To. IX, n° 203. 


221. RÉPONSE À M. ScuzeGez ET À M. WacLer; par M. Frezn- 
GER. ( Zbid.; Tom. XXI, cah. 1, pag. 4). 


Il s’est élevé une polémique entre MM. Fitzinger et Wagler, 
au sujet de l'ouvrage du D” Spix, sur les Serpens du Brésil. II ne 
nous appartient pas d'y entrer directement, d'autant moins 
qu’elle roule en partie sur des reproches et des récriminations 
brammaticales sur les noms des espèces et des genres établis 
par ces messieurs. M. Fitzinger donne, comme supplément à 
son article, des tableaux synoptiques rectifiés de ses familles 
des Agamoïdes et des Vipéroïdes, et divise sa 2° tribu des Dip- 
noa en 3 familles au lieu de deux. Ces familles sont les Crypto- 
branchoidea, \es Amphiumoidea et les Phænerobranchoidea. 


222. OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES REPTILES observés dans 
le voyage autour du monde de la corvette la Coquille ; par 
M. R. P. Lessow. ( Annales des scienc. natur.; avril 1828, 
pag. 269). 

Ce Mémoire offre quelques détails généraux sur les Reptiles 
rencontrés pendant le voyage de la Coquille , et quelques ren- 
seignemens sur les habitudes et sur les limites géographiques 
qui sont assignées à plusieurs espèces. L'auteur suit l’ordre des 
séjours et des contrées que la Coguille a successivement par- 
courues. 

223. SUR LES REPTILES FOSSILES DU WuRTEMBERG; par le prof. 
G. Jzcer de Stuttgardt. ( Zsis ; Tom. XXI, cah. 5 et 6; 18928, 
pag. 441.) (Voy. ci-dessus, n° 132, pour la partie géologique.) 
Ces Reptiles appartiennent à 3 différentes espèces de roches, 

savoir : 

1° Au Lias de Boll. Cette formation a fourni un Gavial, qui 


Zoologie. 287 


se trouve à Dresde, des restes d’Ichthyosaure que l’auteur rap- 
porte aux J. communs, platyodon , tenutrostris et intermedius ? 
Des ossemens d’une espèce de Geosaurus et peut-être d’un P/e- 
siosaurus. 

2° Au grès blanc à gros grain. Cette formation a fourni deux 
Reptiles inconnus jusque là ; l’un ressemble au Gavial par la 
forme de son crâne, mais il s’en distingue par la forme cylin- 
drique des dents latérales de la mâchoire; l’auteur lui donne 
provisoirement le nom de Cylindricodon. Le second de ces 
Reptiles n’est connu jusque là que par deux fragmens de sa mà- 
choire, et la figure carrée de ses dents fait proposer pour lui le 
nom de Cubicodon. La famille ou le genre auquel ils doivent 
appartenir recevra le nom de Pzytosaurus , attendu que la con- 
formation des dents indique une nourriture de nature végé- 
tale. 

3° Dans une couche du schiste alumineux près Gaildorf, L’au- 
teur a rendu probable l'existence de deux Reptiles ; il propose 
pour le 1°° le nom de Mastodon( to )saurus, parce que ses 
dents, seules parties connues, se terminent en un mamelon ob- 
tus. Sa longueur peut avoir été de 30 pieds. Le second Reptile 
n’est connu que par une portion de l’occiput ; mais il est telle- 
meut distingué par ses condyles articulaires très-saillans, qu'il 
doit former un nouveau genre, pour lequel on a choisi le nom 
de Salamandroides. 

M. Voith a aussi trouvé les restes de deux animaux crocodi- 
loides, près d’Amberg , avec des os d’Ichthyosaure, S. G. L. 


224. HISTOIRE NATURELLE DES Poissons; par M. le Baron Cu- 
vier et M. VALENGIENNES; première livr., 2 vol. in-8° de 
XVI, 575 et xx1, 490 p. av. deux cahiers de planches ; 
Fun in-8° de 40 pl. gr., l’autre in-fol. de... .pl gr.; prix, 
fig. noires 26 fr. Paris, 1828. {( Vo. le Bullet. ; Tom. XIV, 
n° 121.) 


Lorsqu'un ouvrage dont les matériaux sont depuis plusieurs 
années élaborés avec soin, se publie au milieu de la plus riche 
collection , à l’aide de la plus vaste correspondance, aidé de la 
bibliothèque la plus complète, et se trouve dirigé par un des 
naturalistes les plus célèbres de l'Europe, on doit penser qu'il 
est destiné à fixer les bases de la science, et que de son appa- 


268 Zoologie. 


rition doit dater une ère nouvelle pour l'ichthyologie. Nous 
analyserons donc purement et simplement le tome premier de 
ce monument destiné à traverser une longue suite de périodes 
dans la science, sans oublier que les louanges d’un disciple zélé 
et ardent seraient déplacées, et que les discussions qu’il pour- 
rait chercher à soumettre à ses lecteurs sur quelques points 
pourraient être oiseuses et ridicules. 

Le premier volume de lhistoire des Poissons est divisé en 
deux livres. Le 1°° comprend le tableau historique des progrès 
de l'ichthyologie , depuis son origine jusqu'à nos jours; le 2° 
donne unc idée générale de la nature cet de l’organisation des 
poissons. Le premier livre présente donc une histoire de l’ich- 
thyologie que M. Cuvier divise en trois époques principales, 
remarquables chacune par les progrès divers que la science a 
faits. Après avoir, avec cette érudition immense et cette clarté 
de style qui distinguent tous les ouvrages de ce savant, résumé 
des considérations générales sur Putilité des poissons et sur l’u- 

sage que tous les peuples en ont fait, ilcite ce que les auteurs, 
les poètes, les littérateurs et les naturalistes de l'antique Grèce et 
de l’ancienne Rome en ont dit dans les écrits qu'ils nous ont 
laissés. Les opinions de l'Égypte, berceau de la civilisation, 
sont surtout remarquäbles, et les adorations que ces peuples 
ichthyophages adressaient à un grand nombre de poissons, sont 
rappelées par des apercus entièrement neufs, qui découlent des 
recherches faites dans ces derniers temps par les explorateurs 
les plus connus de ce sol classique. Après les ressources em- 
pruntées à cette classe d'êtres par les Égyptiens, viennent les 
recherches du même ordre sur la pêche chez les Juifs, les Ty- 
riens, puis chez les Grecs et chez les Romains. Là, au milieu 
de l’érudition la plus variée, on trouvera tout ce q'Aristote, 
Pline, Élien ont écrit sur les poissons. Sous les empereurs, quel- 
ques Latins, soit poètes, soit médecins ou thérapeutes, s’oceu- 
pèrent beaucoup de cette branche de l’histoire naturelle, prin- 
cipalement sous le rapport ou médical où usuel; plus tard, 
les pères de l'Église l’envisagèrent dans ses rapports avec 
les rites religieux. Toutefois, jusqu’au XVI* siècle, l’ich- 
thyologie ne fut guère considérée comme science, mais bien 
plutôt comme une branche de l'économie politique ou de la dié- 
tétique. Les poètes ne la traitèrent jamais que comme un article 


Zoologie. 289 


de gastronomie. Au 16° siècle, au contraire , apparaissent trois 
hommes célèbres qui jetèrent presqu’en même temps les fonde- 
mens de cette science, et qui sont Belon , Rondelet et Salviani. 
Leurs idées furent bientôt compilées et commentées dans les 
volumineuses productions de Conrad Gesner et d’Aldrovande. 
Jusque là le monde ichthyologique avait été resserré ; mais le gé- 
nie de Colomb, en découvrant une nouvelle terre, contribua à 
l’enrichir, et c’est alors que parurent des descriptions ou des 
figures d'espèces nouvelles, dans Thevet, Laet, Nieremberg, 
Hernandès, Pison, Margrave etc. Les Indes également conqui- 
ses, enrichirent cette partic, surtout par les écrits de Bon- 
tius etc. Enfin les Antilles, nommées alors Indes occidentales, 
furent étudiées par Nieuhof, Dutertre ; Rochefort etc. La mar- 
che de la science devint alors plus ferme et jeta de profondes 
racines chez les nations de l'Europe. Ray et Willughby, en 1686, 
publièrent la première méthode fondée sur l’organisation, et, 
sous ce rapport, furent les premiers vrais législateurs de l’ich- 
thvologie. Après ces naturalistes, une foule d’auteurs enrichirent 
cette étude, qui marcha alors l’égale des autres branches de 
l'histoire naturelle, Mais, parmi les noms qui renouvelèrent l’é- 
difice en tout ou en partie, apparaissent ceux d’Artédi et-du 
grand Linné. Plus fécond, le 18° siècle comprend une im- 
mense série de travaux , soit généraux soit partiels, que M. Cu- 
vier classe avec son habileté ordinaire, caractérisant les décou- 
vertes de chaque auteur par les progrès qu’elles ont fait faire 
à la science. Là, sont successivement passés en revue les ou- 
vrages ou documens de Duhamel, Pennant, Forster, Pallas, 
Commerson, Fabricius , Thunberg, Broussonnet, Bloch, Schnei- 
der, et mille autres qu’il serait trop long de nommer. 

Les anatomistes qui ont étudié l'organisation des poissons 
forment eux-mêmes un chapitre détaillé, et toutes les fois qu'il 
est question d’un auteur, une note bibliographique, plus ou 
moins étendue complète ce qui en a été dit. 

L'ouvrage de M. de Lacépède ouvre en quelque sorte le 19° 
siècle. L'article qui lui est consacré est en rapport avec lin- 
fluence qu'il a eue en Europe. Nous ne citerons point tous les 
auteurs modernes ou les voyageurs qui ont depuis donné de 
l'impulsion à la science; il nous faudrait écrire une liste de noms 
trop considérable. 


B. Tome XV, 19 


290 Zoologie. 


Par ce canevas il sera facile an lecteur de voir de quelle 
haute importance est cette histoire de la science, qui renferme 
270 pages. +. 

Le livre deuxième comprend 10 chapitres : il suffira de les 
passer en revue pour juger de l'intérêt de chacun d'eux. 

Chap. I. Caractères généraux et nature essentielle des pois- 
sons, c’est-à-dire définition de ces animaux comme êtres orga- 
nisés, et rapports qui les unissent entr’eux et les isolent des au- 
tres classes. Chap. 11. Extérieur des poissons. Chap. IH. Ostéo- 
logie, ce. à. d. examen successif du tissu des os et des articulations; 
composition chimique, disposition générale du squelette, de la 
boîte osseuse cranienne, des fosses du crâne, de la mâchoire 
supérieure, des os nasaux, des os operculaires, ete., etc. ete. 
Chap. IV. Myologie. Chap. V. Cerveau et nerfs. Chap. VI. Or- 
ganes des sens extérieurs. Chap. VIL Nutrition. Chap. VIE. Gé- 
aération. Chap. IX. Résurné où apercu sommaire, Chap. X. 
Distribution méthodique en familles naturelles et en divisions 
plus élevées. 

Ce livre est donc entièrement consacré aux considérations 
générales sur les poissons; il ne renferme pas moins de 300 pages. 
Mais comme M. Cuvier revient, à l'occasion de chaque famille, 
sur les détails anatomiques relatifs à chacune d’elles, il en résulte 
que ce livre deuxième n'embrasse que les grandes généralités 
de la science, et la discussion des opinions diverses de France, 
d'Allemagne ou d'Angleterre, sur l'ensemble du squelette ou des 
systèmes divers qui le recouvrent où qui en sont protégés. 

| L'exécution matérielle ou typographique de l'Histoire des 
Poissons fait honneur aux soins de la maison Levrault : le li- 
braire, sous ce rapport, sent l'importance du travail qui lui 
est confié. Les planches surtout sont remarquables par leur 
perfection et de gravure et de coloriage; car, malgré la mo: 
dicité de leur prix, c’est encore ce qu'on aura va en icthyolo- 
gie de plus parfait. Les particularités les plus fugaces y sont 
soigneusement représentées, Inais nous en parlerons plus par- 
ticulièrement lorsque nous analyserons le second volume. Les 
planches anatomiques qui accompagnent le tome premier, par 
la netteté du burin, la pureté du trait et la masse des détails 
anatomiques que chacune d'elles représente, sont d'un avan: 
tage inappréciable; et leur étude est encore rendue plus fa= 


Zoologie. 291 
eile par le soin qu’a eu M. Cuvier de disposer dans un ordre 
régulier les chiffres et les lettres qui désignent chaque partie. 

Dans un deuxième article, nous rendrons compte du second 
volume, et nous dirons quelle est la méthode qu’on y trouve 
suivie, méthode inverse de celle établie pour le Règne animal, 
du moins quant à l’ordre adopté. Lessox. 


225. SCHRIFTEN DER NATURFORSCHENDEN GESELLSCHAFT ZU DAN- 
zac. — Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Dant- 
zig. Tom. IE, 2° livraison. In-4° de 129 pag., avec 3 pl. 
Dantzig, 1827. 


. Cette livraison se compose de 4 mémoires; dans le premier, 
M. Rathke donne quelques détails sur l’organisation des ovaires 
des Squales ; dans le second, il fait connaître quelques particu - 
larités sur le développement des fœtus des Squales et des Raïies; 
dans la troisième , il donne une anatomie détaillée de l'4mmo- 
cætes branchialis, avec un aperçu sur le Petromyzon Planeri; et 
dans le quatrième, des remarques sur la vessie aérienne du 
Cobitis fossilis , du Gobius niger, du Gadus Callarias , du Gas- 
terosteus aculeatus, et de la Muræna Anguilla. M. Rathke a 
traité avec beaucoup de clarté les divers sujets que nous venons 
d'indiquer , et y prouve qu'il est non-seulement fort bon anato- 
miste, mais encore excellent observateur; la seule observation 
que nous nous permettrons de faire, est de l’engager à bannir 
de ses mémoires les noms allemands des animaux. Ces déno- 
minations variant d’une province à une autre, laissent souvent 
le lecteur dans la plus grande incertitude sur l'espèce que l’au- 
teur désigne , tandis qu’en se servant des noms latins on est fa- 
cilement compris dans tous les pays. Nous reviendrons avec 
plus de détails sur ces différens mémoires. S-s. 


226. RECHERCHES SUR PLUSIEURS ANIMAUX INFÉRIEURS ; par le 
D° Ch. Ern. Bazr. Avec 6 planches. ( Nova Acta phys. med. 
Acad. C. L. C. Natur, Curios. ; Tom. XII, 2° partie, pag. 
523-562. ) Voy. le Bulletin, Tom. IX, n° 103. 


Ces recherches de M. Baer, faites dans les années 1824 à 
1826 , sont consignées dans une série de 7 mémoires que nous 
allons analyser ici successivement. 


19. 


292 Zoologie. N° 226 
I. ASPIDOGASTER CONCHICOLA , #owrel entozoutre des moules 
d'eau douce. L'auteur donne une description détaillée des f- 
gures de cet animal. Ses dimensions varient de + de ligne à x 
ligne et +. A l'extérieur, on distingue sur lui le corps, une pla- 
que abdominale, un col, une bouche, un anus et un orifice 
pour les organes de la génération. La couleur du ver est en 
général d’un blanc jaunâtre sâle, avec une tache orangée à la 
surface abdominale. Le corps, plus grand en arrière; est très-va- 
riable dans sa forme, à cause de la contractilité de toutes ses 
parties ; ses mouvemens sont ondulatoires, mais n’ont pas de 
direction déterminée ; l'animal peut vivre 8-15 jours dans l’eau 
fraiche. La plaque abdominale, aysnt sa surface inférieure divi- 
sée en champs rectangulaires par des bandes saillantes longitu— 
dinales et transversales , sert à l'animal à prendre des positions 
fixes, soit sur les corps solides, en faisant office de ventouse, 
soit dans les liquides en lui permettant de s’y suspendre ren- 
versé sur le dos. La bouche dans l’état de repos montre deux 
lèvres, dont la supérieure est la plus longue. La cavité buccale 
se rétrécit en entonnoir et communique par son fond dans une 
légère dilatation (le pkaryzx ) à laquelle succède un tube plus 
étroit et ondulé ( l’æsophage ). Celui-ci se termine dans un vaste 
sac { estomac ) rempli de matière alimentaire en globules; l'ou- 
verture postérieure de ce sac n’a pu étre trouvée; cependant 
M. Baer ne doute pas qu'elle n'existe puisqu'il y a un anus. Ce- 
lui-ci forme un tube protractile dans l’état de vie, et commu 
nique dans une cavité plus large, désignée comme Île rectum. 
Uu canal étroit (zntestin gréle ) vient aboutir à ce dernier. 
Toutefois, comme l’animal se dégorge toujours par la bouche, 
tandis qu'il ne sort que peu de matière par l'anus, il est à croire 
que le passage de l'estomac au rectum doit être, au moins, 
très-ctroit. 
L'appareil sexuel est fort développé. Le corps des gros indi- 
vidus parait rempli d'œufs, disposés dans des canaux ondulés, à 
parois transparentes ; les œufs sont très-longs et presque cy- 
lindriqués; tantôt transparens à l’un des bouts et tantôt remplis 
en entier d’un masse granulée. L’oviducte commun se voit au- 
dessous et à gauche de l’'œsophage. M. Baer décrit aussi des ca- 
naux ramiliés qui aboutissent à l'oviducte communcet qui lui 
paraissent être des testicules. 11 croit aussi avoir remarqué des 
vaisseaux circulatoires et jusqu'à des rudimens de nerfs. Ne 


? Zoologie. 293 
se serait-il pas laissé entraîner ua peu trop loin dans toutes ces 
déterminations ? 

I n’y a parmi les Vers intestinaux que l’ordre des Trémato- 
des auquel on puisse rapporter le genre 4spidogaster ; M. Baer 
le distingue de tous les autres Trématodes par les caractères 
suivans : ASPIDOGASTER : ore et ano oppositis ; lamina clathrata 
sub ventre. L'espèce unique qui soit connue est nommée Asp. 
conchicola. L'auteur l’a trouvée dans la cavité du péricarde de 
V'Unio pictorum , et des Anodonta anatina, piscinalis Nils. ( 4. ven- 
tricosa Pfeiff.) et surtout dans V4 cellensis ; les vers s’y trou- 
vaient au nombre de 1 jusqu’à 9. Ces Moules étaient des envi- 
rons de Kænigsberg ; les mêmes espèces prises dans d’autres 
lieux n’ont point fourni d'4spédogaster ; la localité influe donc 
beaucoup sur la présence de cet Entozoaire. 

La plaque abdominale de l’4spédogaster est comparée par M. 

- Baer, et regardée comme analogue à la ventouse des Distoma, 
des #mphistoma, des Polystoma et des Tristoma ; à l’'excava- 
tion abdominale du genre Holostomum Nitzsch., et au pied des 
Moilusques Gastéropodes ; l’autenr indique en outre quelques 
autres analogies que présente son nouvel entozoaire avec d’au- 
tres himaux inférieurs. 12 figures représentent l’Æspidogaster 
sous différens aspects. 


II. Sur LE Disroma DuPLICATUM, le BuCEPHALUS POLYMORPHUS 
et autres Entozoaires des Moules d’eau douce. Le Bulletin, Tom. 
IX, n° 103, contient déjà plusieurs détails sur les objets traités 
dans ce mémoire. M. Baer a trouvé le Déstoma duplicatum en 
nombre immense dans lÆnodontu ventricosa. Les petites hy- 
datides qui renfermaient le ver remplissaient toutes les parties 
du corps de l'animal, et une fois l’auteur en trouva une qui na- 
geait dans le sang de l’oreillette du cœur. Chaque hydatide ren- 
fermait 2, 3 et jusqu’à 6 Distomes. Quoique ces vers fussent de 
fort petite dimension , M. Bacr a toujours reconnu sur eux l’o- 
rifice. de l'anus; cet orifice est très-large et offre assez d’ana- 
logie avec une ventouse ou un sucoir. Outre les individus bien 
développés, les hydatides en contenaïient assez souvent d’au- 
tres sous forme d'œufs ou de germes, qui ne donnaient pas en- 
core de signe de vie. L'auteur croit que l’hydatide n’est que le 
corps de la mère transformé ainsi par suite du développement 
des germes qu’il contient. Lorsque le développement est assez 


294 Zoologie. N° 26 
avancé, les Distomes rompent leur prison; ils jouissent alors de 
la plénitude de leur vie, et l’appendice caudal qui les caracté- 
rise se détache du corps. M. Baer a vu les Distomes vivre à 
l'état libre pendant plusieurs jours. 

Dans l'Unio pictorum , V Anodonta anatina et V À. cedlensis., 
M. Baer a observé, à différentes reprises, sur le manteau, le 
rein, le foie, etc. , des filamens blancs, muqueux ou plutôt albu- 
mineux , tantôt simples et tantôt ramifiés, isolés ou agglomérés 
en faisceaux ou en lacis, d’une épaisseur égale dans le principe, 
mais prenant plus tard l'apparence de chapelets. Dans ces fila- 
mens, s'étaient développés des germes d’abord ronds, ensuite 
d'une forme bien caractérisée, et doués de mouvemens spon- 
tanés qui les firent reconnaitre pour un entozoaire particulier 
que l’auteur désigne sous le nom de Bucephalus polymorphus , à 
cause de sa ressemblance avec une tête de bœuf. Cet entozoaire 
se compose d’un corps et d’un appendice ; celui-ci est formé par 
deux saillies arrondies, latérales , jointes ensemble par leur 
côté interne, et supportant chacune un prolongement qui re- 
présente parfaitement la corne de différentes espèces de bœufs. 
Les deux prolongemens ou cornes ont 1 + lignes de long; ils 
sont presque toujours en mouvement; leur intérieur renferme 
des granules plus opaques et rangés en chapelet, le corps est 
aplati, lancéolé ou en forme de biscuit; il offre une bouche à 
son extrémité opposée à l’appendice, et une espèce de suçoir 
au milieu de sa surface, Lorsque l'animal s’est développé jus- 
qu'à un certain point, il parvient souvent à se mettre en liberté 
en rompant les parois du filament renflé qui le contient. Avant 
la mort l’appendice se sépare souvent du corps, et les bras se 
réduisent en granules que l’auteur suppose pouvoir servir à la 
reproduction de l’espèce. Il reconnaît à son Bucéphale de l’a- 
nalogie avec les Cercaires, quoique ceux-ci n'aient qi'une 
queue simple , tandis que celle du Bucéphale est double. Les 
filamens blanes qui font la matrice du Bucéphale, sont à compa- 
rer aux filamens des Conferves ; les Arthrodiées de M. Bory de 
Saint-Vincent et l’Arthronema fuscum de M. Eschscholz, ainsi 
que les filamens articulés trouvés par M. Scoresby dans la mer 
Glaciale, fournissent autant de points de comparaison à M. Baer. 
Sur un individu de l’Arodonta anatina il a trouvé une Filaire 
ou peut-être un très-jeune Gordius. 


Zoologie. 29ù 
Le manteau de l’Unio pictorum, et plus encore des Anodontes, 
quelquefois aussi leurs branchies , offrirent à M. Baer un petit 
Acaridien parasite qu'il rapporte aux Hydrachnes, sous le nom 
d'Hydrachna concharum , W en donne une figure. Il a obser- 
vé cet animal dans les différentes phases de son développe- 
ment. M. Pfeiffer a décrit et figuré la même espèce ou nne es= 
pèce fort voisine sous le nom de Limnocharis Anodontæ. Un 
autre parasite des Anodontes, mais d'une espèce bien diffé- 
rente, a été décrit par M. Rathke sous le nom dé Trombidium 
notatum. Enfin plusieurs parties du corps des Moules d’eau 
douce, et principalement le rein et l'organe générateur, lors- 
qu'il était rempli du suc blanc qu'on a regardé comme du sper- 
me , ont présenté à M. Baer un chaos de corps mouvans, de la 
forme la plus varie. Il v a distingué des animaux Infusoires, 
comme des Cercaires, des Colpodes, des Paramèces, qui pour- 
raient fort bien s’y être introduits du dehors; il a vu ensuite 
des animalcules beaucoup plus petits, qu'il regarde comme les 
véritables animalcules spermatiques , parce qu'ils ne sont ren- 
contrés que dans le liquide blanc laiteux où sperme. D’autres, 
plus grands, jouissant de mouvemens divers, déterminés par la 
forme de leurs corps, ne se retrouvent également que dans le 
sperme , et ne sont pas, suivant l’assertion positive de M. Baer, 
des lambeaux de tissus isolés, comme le pense M. Raspail. M. 
Baer ne regarde comme tels que les masses informes , mais plus 
ou moins isolées, qu'on peut détacher de presque toutes les 
parties du corps des moules , et qu’on voit alors exécuter quel- 
ques mouvemens automatiques. Il parait au reste que cette par- 
tie du mémoire est d’une date plus récente que le commencement. 
Deux planches sont consacrées aux animaux et aux fragmens 
de tissus décrits dans le second mémoire 


LL. Sur LES CEnceatRes , {eur habitation , leur développement 
et sur quelques autres parasites des Mollusques. 

Les recherches de l’auteur ont été faites sur la Paludina vi- 
sépara et le Limnæus stagnalis. M. Baer décrit d’abord une nou. 
velle espèce de Distoma qu'il a trouvée dans les testicules et le 
foie de la Paludine; il lui donne le nom de D. luteum ; parce 
que le ver est enveloppé d’une légère couche albumineuse d’un 


jaune sâle. On le trouve principalement dans les individus 
adultes de la Paludine. 


296 Zoologie. N° 526 

La cavité respiratoire et le rein du Zinmnæus stagnalis ont 
fourni un autre entozoaire nouveau, rentrant , Par son organi- 
sation, dans la classe des Annélides, et voisin des Naïdes. Les 
paquets de soies que ce ver porte par paires, sur les côtés de la 
surface abdominale, lui ont fait donner lenom de Chaetogaster. 
Il s'est retrouvé dans le Planorbis corneus et dans beaucoup 
d’autres Mollusques d’eau doucé. On le rencontre aussi à l’état 
libre dans les eaux habitées par ces Mollusques. Enfin M. Bacr 
a encore trouvé une Filaire vivante dans la cavité viscérale du 
Limnæus stagnalis. 

Quant aux Cercaires, l’auteur les regarde comme des Ento- 
zeaires des Mollusques déjà nommés, et dans les différentes 
parties desquels ils se rencontrent sous diverses formes. Ils ne 
s’y engendrent pas à l’état libre, mais dans des masses gem- 
miformes, tantôt arrondies, tantôt fiiformes, et montrant quel- 
quefois ‘une vie propre non douteuse. Les Cercaires offrent 
des formes très-variées; M. Bacr réduit à 7 principales celles 
qu'il à observées, et les considère comme autant d’espèces ; 
mais ces déterminations sont évidemment arbitraires. Ii n’a 
point donné de noms à ses espèces, mais 1l en fait de longues 
descriptions; les caractères du genre Cercaire ont été bien 
établis par M. Nitzsch; l'auteur y fait seulement quelques légères 
modifications; il appelle aussi l’attention sur l’analogie qui 
existe entre les Cercaires, les Déstoma à appendices, le Buce- 
phalus, les Paramèces et même les animalcules spermatiques 
qui pourraient bien n’être qu’une forme inférieure du type des 
Cercaires ( ? ). 

Les rapports des Cercaires avec les conceptacles qu'ils habitent, 
et le développement des granules gemmiformes (sporules ), sont 
en dernier lieu l’objet des considérations que l’auteur présente 
dans ce mémoire. Les conceptacles sont distingués, 1° en ceux 
qui ne jouissent pas d’une vie propre, et dont la forme corres- 
pond toujours exactement à celle des Cercaires qui les habitent 
2% en cenx qui jouissent d’une vie propre. Ce sont ou des fila- 
mens, semblables à ceux dans lesquels se développe le Buce- 
phalus, ou bien ce sont des entozoaires vivant dans les Mollus- 
ques, et dont les Cercaires sont à leur tour les Entozoaires, en 
quelque sorte à la seconde puissance. Les sporules servent à 
l’auteur à donner une théorie du développement des Cercaires. 


Zoologie. 297 


Dans une addition au mémoire, il est encore question de Cer- 
caires, de Chætogaster, de Distoma et de Filaires trouvés dans 
quelques autres coquilles, principalement la Paludina impura, 
la Physa fontinalis, V Ancylus lacustris. Dans les Cercaires, M. 
Bacr a observé, d’une manière non douteuse, des yeux, con- 
stamment au nombre de 2, et non de 3, que paraît avoir la 
Cercaria ephemera de Nitzseh.Ila aussi trouvé deux nouvelles 
niodifications de corps gemmiformes dans lesquels se dévelop- 
pent des Cercaires. L'une de ces formes est celle du genre Mo- 
nostoma. Ces observations feront l’objet d’un nouveau mémoire. 


IV. Sur La Nirzscura ELEcaxs. M. Baer donne ce nom à 
un Entozoaire qu'il a trouvé parasite dansla fente branchiale de 
l'Esturgeon. On le trouve fixé, non pas à la branchie, mais à l'oper- 
cule ou vis-à-vis, au moyen d’une ventouse; le corps aplati, alongé, 
libre et flottant, est uni à la ventouse par une espèce de pédicule où 
étranglement. La longueur de l'animal est de 6 à 10 lignes, et sa 
plus grande largeur de 2 à 3 !. La teinterosée qu’il présente pen- 
dant la vie, dépend deramifications vasculaires (organes digestifs), 
qu’on remarque dans son intérieur, et qui aboutissent à 2 troncs 
principaux, parallèles aux bords latéraux du corps. Après la mort, 
l'animal devient blanc,avec des taches plus sombres; la ventouse 
présente absolument la forme d’une fleur de muguet; son fond 
est imperforé. La bouche se voit à l'extrémité opposée de 
l'animal, Cette extrémité est obtuse, et offre de chaque côté 
une ventouse droite et peu profonde, avec laquelle l'animal peut 
également se fixer aux corps extérieurs. Entre les deux ventou- 
ses antérieures, se voit une petite éminence, qui correspond à 
la partie nommée trompe dans le genre Tristoma Cuv. Derrière 
la bouche, et à gauche, proémine un tube que M. Baer regarde 
comme l'issue de l’appareil génital. Les deux sexes sont réunis 
sur un même individu. 

Le Métzschia est très voisin des Tristoma, ct M. Baër le com- 
pare en détail aux deux espèces connues de ce genre (Tr. coc- 
cineum Cuv. et maculatum Rud. ), dont il pourrait bien ne for- 
mer qu'une sous-division. Abilgaard a, le premier, donné une 
description et une figure grossière du Nitzschia dans les Skrévter 
af Naturhistor. Selskabet, Tom, WT ,2° n°, pag. 5, sous le nom 


298 Zoologie. N° 226 
de Hirudo Sturionis. Mais il regardait la ventouse postérieure 
comme la tête, et il n’a pas remarqué les deux ventouses anté- 
rieures. M. Nitzsch lui-même a décrit ce ver sous le nom de 
Tristoma elongatum dans le Tom. XV de l {/{gemeine Encyelo- 
pædie, publiée par Ersch ct Gruber (1826). Sa description 
s'accorde généralement avec celle de M. Baer. 


V.Sur LE PorxsromaINTEGERRIMUM. Cet Entozoaire vit, comme 
on sait, dans la vessieurinaire des grenouilles (Xana temporaria ). 
Les 6 pores de ce ver sont des ventouseset non des bouches, ilssont 
implantés sur les bords d’une ventouse centrale, moins apparente, 
mais dont ils sont une dépendance ; cette ventouse centrale offre 
dans son milieu des crochets analogues à ceux de la ventouse de 
l'Hirudo hippoglossi ; c’est l'extrémité postérieure de lanimalet 
non l’antérieure, qui porte les ventouses ; les 6 ventouses étant 
imperforées au fond , il s'ensuit qu'on ne peut pas en faire des 
orifices génitaux. Le pore terminalde Rudolphi doit être pris pour 
la bouche; M. Baer croit avoir vu celle-ci se continuer dans le 
pharynx, de la base duquel partent des vaisseaux qui se rami- 
fient comme dans les Distoma, les Planaires, le Mitzschia etc. 
Le réseau vasculaire est d’une teinte noire ; le parenchyme qui 
l'entoure est blanc, peu transparent, et d'autant plus abondant 
en proportion, que l'animal est plus avancé en âge. L'appareil 
sexuel se remarque dans une portion du corps, plus blanche que 
le reste. M. Baer n’a cependant pu le reconnaitre qu'incomplè- 
tement. Il termine ce mémoire par une comparaison du Polys- 
toma integerrimum avec le P. duplicatum Delaroche, le Pentas- 
toma, etle Cyclocotyla Otto. Ce dernier offre une grande analogie 
avec le Polystomua. 


VI. Sur LES Praxaires. Les Panaires sont un des genres que les 
zoologistesont de touttempsle plus négligé. Presque tout ce qu'on 
sait sur ces animaux est dü aux recherches de O.F. Müller. Mais 
siles observations de cecélèbre naturaliste sont exactes quant aux 
détails , il n’en est pas moins vrai qu'il wa pas été heureux 
dans la formation de ses genres. Celui des Planaires en offre une 
preuve, car il renferme des formes tout-à-fait hétérogènes. Il:y 
en a qui formeront une tribu à part (celles à corps aplati et à 2 


Zoologie, 299 
trous sur la moitié postérieure de la surface abdominale); d’autres 
se rapporteront aux Annélides et feront, avec les Gordius et les 
Nemertes, le passage aux Vibrions ; quelques espèces de Müller 
ont une grande analogie avec les Rotifères; les Plararia tre- 

.mellaris et atomata qui, dit-on, n'ont point de bouche, iraient 
aux Infusoires ou Protozoaires. 

M. Baer borne ses observations à la première de ces quatre 
formes principales, pour laquelle il conserve le nom de Plana- 
ria. Les espèces qu’il a examinées sont les PL. lactea Müll., orva 
M., tentaculata M., et brunnea M. Après avoir décrit l'extérieur 
de ces espèces, il indique les difficultés presque insurmontables 
qu'offre leur examen anatomique. On ne peut opérer avec quel- 
que succès que sur les individus qu’on a préalablement tués 
dans l'alcool. 

Le corps des Planaires se compose d’une substance homo- 
gène qui semble tenir le milieu entre le mucus et l’albumine; la 
pellicule qui sert de tégument commun est extrémement mince, 
surtout au dos;sous l'abdomen elleoffre quelques légères apparen- 
ces d'organisation, deslignes transverses et deux lignes longitudi- 
nales, qui semblent former,en quelque sorte, un premier indice 
du pied des Mollusques. Toute la masse du corps est contractile 

et il n’y a pas d'organes de mouvement distincts. Les Planaires 
se meuvent soit en glissant uniformément sur les corps exté- 
rieurs , ou bien en faisant des pas, par une espèce de mouve- 
ment péristaltique. Les yeux se composent de granules noirs. 
Ils ne paraissent pas servir à la sensation lumineuse, mais à 
celle du tact. La PL. lactea offre souvent plusieurs points noirs, 
qui sont des yeux accessoires. Dans l’appareil digestif il s'agissait 
de savoir où est la bouche des Planaires. M. Baer les a vu plusieurs 
fois prendre leur nourriture par le pore abdominal antérieur ; 
il n’a pu trouver aucun orifice à l'extrémité antérieure du corps, 
quoique plusieurs naturalistes, et surtout M. Oken, aient placé 
la bouche en cet endroit; l’orifice abdominal est donc bien la 
véritable bouche; il conduit à une cavité qui loge une trompe 
ou tube en suçoir, assez grand en proportion; elle lui forme une 
sorte de gaine au fond de laquelle il est fixé. Le suçoir est l’or- 
gane le plus consistant du corps des Planaires. Il s'en sépare 
quelquefois, et alors il prend des formes variées et 1l exécute 


300 Zoologie. N° 226 


des mouvemens automatiques fort remarquables. Si des par- 
celles du corps de la Planaire en décomposition se présentent à 
l'orifice libre du sucoir détaché, celui-ci les avale promptement 
et les expulse parson extrémité opposée, à l’aide d’un mouve- 
ment péristaltique; il arrive même quelquefois que le sucçoir 
avale avec une sorte d’avidité tout le corps dont il s’est séparé. 
M. Baer à vu 2 fois ce curieux phénomène. 

La cavité de la trompe se continue dans un canal étroit et 
court, qu'on pourrait regarder comme un œsophage; il donne 
naissance à 3 canaux ramifiés qui forment la véritable cavité 
digestive de l'animal. Cette cavité contient une masse alimen- 
taire en granules plus foncés que le parenchyme du corps; ses 
parois sont formées par la masse commune du corps et non 
par des membranes distinctes. M. Baer n’a pas pu découvrir 
d’anus. 

Le pore abdominal postérieur des Planaires estleur orifice gé- 
nital; M. Baer aobservé deux fois l’accouplement de ces animaux. 
Un tube court sortait du corps de chaque individu, et pénétrait 
dans le corps de l’autre. Les jeunes Planaires se trouvent, comme 
les Jeunes sangsues, dans de petites capsules qui en renferment 
4-8 individus ; l'appareil digestif est plus développé en propor- 
tion, chez les jeunes, mais l’appareil génital ne se développe 
que plus tard. Les capsules qui renferment les embryons de la 
PL. torva sont pédiculées; on les trouve à la surface inférieure 
des feuilles du Nuphar lutea. b 

Les résultats que l’auteur a obtenus sur la structure de l’ap- 
pareil sexuel sont encore incertains, et exigent de nouvelles re- 
cherches. Le PL. torva offre deux espèces de parasites extérieurs, 
savoir : une espèce de Cyclidie et une Vorticelle. ( 7. kamata 
Müll. ) 

Quant aux affinités naturelles des Planaires dans le système 
zoologique, il est certain que rien n’autorise à les ranger parmi 
les Annéhides, comme on l'avait fait en France, et comme on le 
fait encore en Allemagne; ils se rapprochent par tous leurs ca- 
ractères de l'ordre des Trématodes; leur organisation à cepen- 
dant quelques analogies avec celle des Sangsues, notamment 
avec les Æirudo complanata L.( Clepsine Savigny) et A. varie- 
gata Braun. (A. marginata Müll.) 


VIL. Sur LES RAPPORTS D'AFFINITÉ ENTRE LES ANIMAUX INFÉRIEURS 


Zoologie. 3o1 


Dans ce dernier mémoire, l’auteur prouve que les Entozoaires 
et les Infusoires ne sauraient être conservés comme formant 
des classes à part dans le système, et il établit qu’il faut toujours 
distinguer les différens types d'organisation des différens degrés 
de développement. Y se représente les types principaux du règne 
animal sous la forme idéale de sphères composées d’un centre 
plus condensé (peuplé d'espèces et d'individus plus nombreux ) et 
d’une atmosphère moins peuplée, et renfermant des sphères se- 
condaires, de nature analogue. M. Baer admet les 4 grands em- 
branchemens établis par M. Cuvier, mais il veut qu’on les pour- 
suive jusqu'aux degrés inférieurs de l’organisation. Ainsi la sé- 
rie des animaux du type à dimension longitudinale prédomi- 
uante, commence dans les Protozoaires par des filamens vivans 
(Lineola), qui sont les Vibrions les plus simples. Au degré sui- 
vant,se trouvent des tubes vivansavec des germies {Vibrio)et avec 
le développement successif d’une peau, de vaisseaux et de 
nerfs, ( Filaria, Nemertes, Gordius, Naës.) Plus loin, le corps 
commence à se diviser en segmens articulés (Annélides). Le type 
des animaux rayonnés commence dans les Protozoaires par les 
Cyclidies, et se continue par les Méduses, les Rhizostomes, les 
Astéries, les Oursins et les Fistulides. Le 3° type principal ou 
celui des Moillusques commence à être indiqué dans les Bursa- 
ria , et dans un petit animal, peu connu jusque-là, représentant 
une Ascidie en miniature, et offrant beaucoup d’analogie avec le 
Vorticella versatilis Müll. Les Biphores, les Ascidies font le pas- 
sage aux autres Mollusques. Entre ces types principaux, se pla- 
cent des séries intermédiaires ; deux prototypes sont tantôt réu- 
nis simplement, et coexistent dans les parties différeutes de la 
forme intermédiaire. Ainsi une série placée entre le type longi- 
tudinal et le type radiaire commence par les Paramèces et se 
continue par les Trématodes, auxquels il faut joindre les Planai- 
res ; de ces derniers, il y a une transition naturelle aux Annélides 
par les Sangsues. La classe des Polypes forme une autre série 
intermédiaire aux deux types déjà nommés. Les Polypes d’eau 
douce et les Rotifères forment une série intermédiaire au type 
des Radiaires et à celui des Mollusques. Le type des animaux 
articulés et celui des Mollusques, a pour série intermédiaire 
celle des Entomostracés, à commencer par les Brachionus et les 
Lernées. Les Physaies et les Céphalopodes forment encore des 
séries de transition entre le 2° et le 3° types primitifs. 


302 Zoologie. 


Il résulte de là que le règne animal ne saurait se présenter à 
l'esprit comme une simple série linéaire et ascendante de formes 
qu'on réduirait à un type unique et primitif. On a trop généra- 
lisé quelques analogies peu nombreuses en proportion, lors- 
qu’on à prétendu que les animaux supérieurs parcouraient dans 
leur développement individuel toutes les formes regardées 
comme inférieures; Car ils ne parcourent au contraire, dans la 
marche de leur développement, que les degrés inférieurs du 
même type. Un organe quelconque peut se développer dans l’un 
des types, sans qu'on en puisse conclure à un développement 
simultané de tous les autres. Ainsi, le cœur bien développé chez 
les Mollusques, ne peut fournir la preuve que ces animaux sont 
supérieurs aux Insectes, et que les Acéphales doivent être ran- 
gés au-dessus des Abeilles.—Nous avons indiqué dans cette ana- 
lyse les principaux faits et les résultats dus aux recherches as- 
sidues de M. Baer : on a pu voir qu'ils offrent en général un 
grand intérêt; les figures que l’auteur à jointes à son travail 
sont très dignes d’éloge. Le texte, à la rigueur, aurait pu se ren- 
fermer en un moindre nombre de pages.  S. G. L—rx. 


227. Suxro DEL FAsc1cOLO II1° € IV° pELLE MEMORIE, elc.— 
Sommaire des fascicules IIT et IV des Mémoires sur l’his- 
toire et l'anatomie des animaux sans vertèbres du royaume de 
Naples ; par Stephano delle Carasr. In-8° de 24 pag. Naples, 
1824. Paris; au Bureau du Bulletin. 


Nous renvoyons nos lecteurs à l'analyse que nous avons don- 
née des Mémoires eux-mêmes, dont ouvrage que nous annon- 
cons n’est que le sommaire. (Voy.le Bulletin; 1828, Tom. XIII, 
n° 88, et Tom. XIV, n° 255). 

L'auteur décrit succinctement le Siphunculus nudus, et son 
anatomie ; il donne un abrégé de son intéressante monographié 
de l'Aplysie, puis apercu de la Description zoologique et anato- 
mique de quelques espèces d’Holothuries , l'extrait de ce qu'il a 
publié plus tard sur le Siphunculus celimorhynchus , le Doridium 
Meckhelii et la Pleurophyllidia neapolitana. 

Toute cette partie se rapporte aux 3° et 4° fascicules des 
Mémoires de M. delle Chiaje. 11 donne ensuite un abrégé des 
Mémoires contenus dans le 5° fascicule, qui n’est point encore 
publié : 1° sur l’Argonaute et son animal: nous renvoyons le 


- 


Zoologie. 303 


lecteur à l’article du Bulletin ; Tom. XV. 1828, n° 236 ), où nous 
avons fait connaître en détail tous les faits rapportés par M. 
delle Chiaje, au sujet de ce Mollusque, dans le Tome TI de 
l'ouvrage de Poli, dont la note qui nous occupe présente le ré- 
sumé. 

2° Sur la Carinaire , la Porcelaine , la Folute, le Strombe , 
la Bulla lignaria , le Buccinum Galea, Ve Murex Tritonium , le 
Turbo rugosus, etc.; le Trochus tessellatus ,  Helix pomatia, \a 
Nerita carena , \ Haliotis tuberculata, Va Patelle , ete.; la Serpula 
muricata. M. delle Chiaje donne le sommaire de ses observa- 
tions , dont le développement se trouvera dans ce V° fascicule, 
et dans le Tome III de Poli. 

Cet ouvrage offre donc l’abrégé de toutes les observations 
de ce savant, et par conséquent les caractères des animaux de 
plusieurs genres de Mollusques non encore bien connus. Sous 
ce rapport , il doit intéresser beaucoup de naturalistes qui s’oc- 
cupent des Mollusques, parce qu'ils y trouveront l’exposé de 
ces observations , et un apercu des travaux de l’auteur qui, 
chaque jour, ajoute à nos connaissances dans ce genre, et ac- 
quiert de nouveaux droits à la reconnaissance des savans. F. 
228. DESGRIPTION DE TROIS GENRES NOUVEAUX DE COQUILLES 

FOssILES des terrains tertiaires de Bordeaux; savoir, Spéri- 

cella , par M. Raxc; Gratelupia et Jouannetia, par M. Ch. 

Des Mouziss. ( Bulletin de la Société Linn. de Bordeaux ; 

Tom. 11, 6° liv. déc. 1828, p. 226.) 

Genre Spiricella , Rang. 

La Coquille qui a servi à M. Rang pour établir ce nouveau 
genre, lui a été envoyée par M. Ch. Des Moulins ; elle vient des 
faluns de Mérignac , et offre dés rapports évidens avec le test 
rudimentaire des Aplysics; mais Fauteur crut ÿ reconnaître en 
même temps des caractères importans, qui ne lui ont pas per- 
mis de la considérer comme ayant appartenu à aucun Tecti- 
branche. 

M. Rang donne d'abord les caractères du genre qu'il propose 
pour cette petite coquille, puis l'espèce, unique jusqu’à pré- 
sent; sa description détaillée est très-soignee. 

Voici les caractères génériques donnés par l’auteur. Test4 
valdé depressa ; elongata , curvata , marginibus acutis. Apezx spi- 
ralis, sinéstrorsum horizontaliter énvolutus , ad partem testæ Pos- 
ticam sinistramque positus ; in paginam inferiorem testæ ape“tu= 


304 Zoologie. 


ram habens. Impressio pallialis parum distincta, dimidiam pos= 
ticamque testæ partem præcipué tenens , tbique margini feré pa- 
rallela. 

L'espèce à laquelle M. Rang donne le nom de Sp.Unguiculus, est 
fort curieuse; dans des observations qui suivent sa description , 
M. Rang la compare successivement au Parmophore, au Cabo- 
chon, à l'Ombrelle et au test des Aplysies. C’est avec l’'Ombrelle- 
que ce zélé naturaliste trouve le plus de rapports, et quäl 
pense que son animal, encore inconnu, devait avoir le plus 
d’analogie. D’après cette conclusion, M. Rang pense que son 
nouveau genre doit être dans notre famille des Ombrelles, qui 
doit, selon M. Rang, rentrer dans l’ordre des Tectibranches. 

Gratelupia, Des Moulins. 

La Coquille pour laquelle M. Des Moulins propose d'établir 
ce nouveau genre, a été décrite et figurée par M. de Basterot 
dans sa Description géologique du bassin tertiaire du S. O. de la 
France( Voy.le Zullet., Tom.VI,143, et VIT 105,), sous le nom de 
Donax irregularis. M. de Basterot n’en avait connu , à ce qu'il 
paraît, que des individus incomplets. M. Des Moulins a été plus 
heureux, il en a eu des individus bien entiers de Saneats. Il 
place ce genre dans les Nymphacées tellinaires de M. de La- 
marck, entre les Lucines et les Donaces. Après avoir exposé 
avec beaucoup de sagacité les raisons qui motivent ce classe- 
ment, les caractères génériques étant un peu longs à transerire, 
parce que M. Des Moulins les a peut-être un peu trop étendus, 
nous nous bornerons à dire que ce nouveau genre est bien dis- 
tingué des Donaces ; 1° par la présence des dents qu'il appelle 
Cardini-sériales, au nombre de 3 à 6, lamelleuses et parallèles 
outre les dents cardinales au nombre de 3 principales; 2° par 
la grande longueur du ligament. 

L'espèce unique est appelée Gratclupia donaciformis. 

Genre Jouannetia, Des Moulins. 

Ce nouveau et très-curienx genre se place auprès des Tarets, 
il fut découvert, en 1822, par M. Jouaunet, auquel M. Des 
Moulins l’a dédié. 

Les deux valves réunies forment une sphère parfaite, sauf 
un appendice caudiforme qui part du bord d’une seule des val- 
ves, d’où le nom spécifique de semicaudata que M. Ch. Des 
Moulins doune à l'espèce qui en est le type, Cette curieuse 


Zoulogie. 305 


coquille se trouve dans l’intérieur des polypiers fossiles, et des 
morceaux de calcaire roulés, qui abondent dans le dépôt de falun 
de Mérignac. 

Des observations comparatives avec les Pholades et les Ta- 
rets , une description très-complète et très-soignée de cette co- 
quille, terminent ce petit travail, où M. Des Moulins, comme 
M. Rang, ont prouvé de nouveau tout ce que la science peut 
espérer du véritable talent d'observation qui les distinguent. 

Trois planches très-jolies représentent ces curieuses décou- 
vertes sous plusieurs aspects. F: 


229. LETTRE ADRESSÉE AUX RÉDACTEURS des Annales des sciences 
naturelles , à Voccasion du genre Hyale et de quelques autres 
coquilles trouvées à l’état fossile, par M. Mancez DE SERRES. 

(Annal. des Scienc. natur.; avril 1828, pag. 450). 

M: Marcel de Serres rappelle que, dans le Mémoire publié 
sur une nouvelle espèce d’Haliotis fossile (Voyez le Bulletin 
d'avril 1828, Tom. XIIE, n° 330), il a avancé que les faits 
semblaient indiquer qu'il existait plus de genres perdus que de 
genres vivans à rencontrer parmi les fossiles. J'avais avancé, 
dit-il, que probablement il était certains genres qui, faute de 
coquilles solides, n'avaient pu passer à l’état fossile. Il avait si- 
gnalé les genres Nodosaria , Hyalæa, Dolabella, Carinaria, etc. 
M. Marcel de Serres reconnaît son erreur à l'égard de 7 de ces 
genres , à l’occasion de l'annonce de l’Hyale fossile des environs 
de Dax, signalée par M. Grateloup et par M. Rang. ( Voy. le 
Bulletin ; Tom. XII, n° 327 ). 

Nous pouvons ajouter que M. Rang vient encore de trouver 
à l'état fossile son genre Creseis, et qu'il a recu de M. de Lue 
de Genève, deux très-beaux individus de la Cleodora lanceolata, 
également à l'état fossile. Depuis longtemps d’ailleurs, on con- 
naissait la Vaginelle, et cet exemple, et une quantité d’autres 
pouvaient montrer que les coquilles les plus fragiles pouvaient 
s'être conservées. Quant aux rapports que M. Marcel de Serres, 
ainsi que plusieurs autres savans ont voulu établir entre les 
genres vivans et les genres fossiles, nous ne pouvons que répé- 
ter ce que nous avons dit plusieurs fois, c’est que, dans l’état 
de la science, ces rapports sont tont-à-fait® chimériques, surtout 
lorsque l'on veut établir entr’eux un compte rigoureux. Le genre 
Éburne, dit M. de Serres, vient d’être trouvé à Dax à l’état 


B. Tome XVI. 20 


306 Zoologie. 


fossile; d'un autre côté l’on a, dit-il, déconvert un nouveau 
genre perdu, nommé Z'érussina , par M. Grateloup. Ainsi, au 
lieu de 57 genres connus seulement à l’état fossile, il y en au- 
rait 58, c'est-à-dire, que les genres perdus seraient en excès 
sur les genres vivans, d'environ un huitième. Sans doute, ces 
considérations auraient quelque intérêt si elles étaient appuyées 
sur des données positives; mais, pour faire un tel calcul, il fau- 
drait s'entendre ct être d'accord sur ce que l'on doit appeler un 
genre , et savoir quelle est la valeur accordée à cette division 
méthodique. Chacun, selon son caprice, fera varier les rap- 
peris dont il s'agit, puisque, dans cé que l’on appelle un genre, 
un autre en voit dix. Il serait Lemps enfin, après les exemples 
de confusion que les naturalistes ont chaque jour sous les yeux, 
que les hommes éclairés, et dont la tête est murie par l'expé- 
rience , adoptassent des principes rationnels à ce sujet comme à 
l'égard de tant d’autres points de discordance. L'on ne doit con- 
sidérer comme constituant un geure distinet et naturel que les 
animaux pourvus de caractères organiques réellement différens 
de ceux des autres genres qui appartiennent au même ordre. Les 
caractères qui les différencient doivent être de même valeur. 
Alors l’on pourra ‘établir des rapports entre les genres perdus 
et ceux qui se sont conservés, jusque-là tout travail de ce genre 
ést tout-à-fait puéril. F, 


230.Tue Huxreriax Orariow.—- Discours prononcé le 24 févr. 
1826 , au Collége royal des chirurgiens de Londres, par sir 
Anth. CarLisLe. In-4° de 47 pages. Londres, 1826, 


Ce discours a pour but de conduire à des vues de physiologie 
générale applicables à la médecine; mais la plus grande partie 
en est occupée par unc description anatomique fort détaillée de 
V'Huître commune, et par des considérations sur le mode de 
formation de sa coquille. L'auteur établit fort bien que cette 
formation à lieu par une siniple exsudation du corps de l'ani- 
mal; éxsudation que celui-ci peut augmenter ou diminuer selon 
le besoin et les circonstances. L'auteur fait aussi ressortir les 
différences qui existent entre ce mode de production et celui 
des denits, des autres parties épidermiques des animaux, et desos. 


251, RécCuEnCHES SUR LA CIRCULATION ET LA RESPIRATION DKS 


Zoologie. 307 


ANNÉLIDES SANS BRANCHIES par M, Ducès. (4nnales des Scienc. 
natur.; nOY. 1828 , p. 284.) 


L'auteur commence par déterminer les espèces dont il s’est 
servi pour ses observations; ensuite il s'occupe successivement 
de la circulation et de la respiration, et enfin de la reproduc- 
tion des Naïdes, des Lombrics et des Hirudinées. Les princi- 
paux résultats de ses recherches sont les suivans : 

Chez les Naïdes et les Lombrics , le sang parcourt un 
cercle continu autour d’un axe horizontal: Il marche d’ar- 
fière en avant dans le vaisseau dorsal, d'avant én arrière 
dans les vaisseaux abdominaux, et se porte de l’un à l’autre en 
avant, par l’intermédiaire de plusieurs chapelets de vésicules 
contractiles en arrière, par le moyen de deux réseaux anastomo- 
tiques, l’un superficiel, et l’autre profond. Ces deux réseaux 
servent aussi à deux sortes de respiration, l’une extérieure, 
Vautre intérieure. 

Chez les Hirudinées, c’est autour d’un axe vertical, et dans 
le sens de la circonférence de l'animal, que marche le torrent 
circulatoire; mais en outre, autour de chaque poche pulmo- 
naire, s'établit aussi un courant circulaire particulier, chacune 
de ces poches recevant une branche du vaisseau latéral, et lui 
en renvoyant une autre. 

Les Naïdes reproduisent les parties qu’elles ont perdues, par 
une division spontanée ou artificielle; les Lombrics ne repro- 
duisent une tête nouvelle que quand Pamputation n’a enlevé 
que sept à huit anneaux au plus. Quant à la reproduction 
sexuelle, tous ces animaux sont hermaphrodites et ovipares; 
tous font des œufs à plusieurs germes, mais ceux dn Lombric 
n’en contiennent que deux, quelquefois qu’un seul; ceux des 
Naïdes sont composés d’ovules complets, renfermés dans une 
coque commune; dans ceux des Hirudinées, les fœtns mont 
point chacun une enveloppe spéciale. 


232. RECHERCHES SUR L'ORGANISATION ET LES MOEURS DES PLANA- 
RIÉES , Av. fig.; par M. Ant. Ducës. ( Zbid.; oct. 1828, p. 139). 


Dans ce mémoire assez étendu, l’auteur propose d’ériger le 
genre des Planaires en famille, sous le nom de Planariées , 
et d'établir deux autres genres ( Prostome et Dérostome), outre 


20: 


308 Zoologie. 

celui, qui retiendra le nom primitif. Dans le genre Prostome 
M. Dugès décrit sous le nom de P. clepsinoides une espèce qu'il 
croit nouvelle; dans le genre Dérostome il décrit 8 espèces, 
dont ; avec des nouveaux noms; dans le genre Planaire enfin, 
l’auteur a observé 6 espèces, dont il donne les descriptions. 
M. Dugès établit qu'il n’existe point dans les Planarites de 
système nerveux central, ni d'appareil locomoteur fibreux; la 
fibre sensible et contractile à la fois est universellement répan- 
due. Les organes digestifs sont tubuleux et à deux ouvertures 
terminales, chez les Prostomes ; en forme de casque et à une 
seule ouverture antéro-inférieure chez les Dérostomes ; ramifés, 
et à une seule ouverture médiane inférieure chez les Planaires, 
qui, de plus, sont pourvues d’un suçoir à trompe. Les Planariées 
ont un système circulatoire assez semblable à celui des Hirudi- 
nées; les organes de la reproduction ressemblent davantage à 
ceux des Mollusques Gastéropodes. Les deux sexes existent à 
la fois chez le même individu , mais l’accouplement est néces- 
saire à la fécondation. En outre, plusieurs espèces se multi- 
plient aussi par une division spontanée, une section artificielle 
reproduit également autant d'individus complets qu'elle a donné 
de morceaux. Une division incomplète sur la ligne médiane 
donne lieu à des monstruosités régulières ( tête ou -queue dou- 
ble), etc. ; de ces recherches, l’auteur conclut que les Planariées 
ne peuvent être annexées aux Annélides, malgré de nom- 
breuses analogies, et qu’elles doivent trouver place auprès des 
Vers intestinaux parenchymateux, dont les avaient déjà rap- 
prochées d’abord Muller, et depuis M. Cuvier. Le mémoire 
de M. Dugès est suivi d’un extrait de celui de M. Baer sur le 
même sujet. ( Voyez la page 298 de ce cahier.) 


23%. SUR LA RESPIRATION DES CRUSTACÉS ; par MM. Aupourx et 
Milne Enwanps. Mémoire lu à l’Académie des sciences, 
séance du 28 mai 1898.(Le Globe; Tom. V, pag. 417.) 

23h. IL RapponT sur CE Mémoire à l’Académie des sciences, 
par MM. Cuvier et Douénir. ( Annales des sciences natur, ; 
septemb. 1828, pag. 85 ). 

Il résulte des observations et des expériences contenues dans 
ce mémoire, 1° que, chez tous les Crustacés, les branchies 
sont aptes à remplir les fonctions d'organes respiratoires dans 


Zoologie. 309 
l'air atmosphérique aussi bien que dans l'eau; 2° que la mort 
plus ou moins rapide des espèces aquatiques exposées à l'air , 
dépend de plusieurs causes , dont une des plus directes est l’é- 
vaporation qui s'opère sur les branchies, et qui produit leur 
desséchement ; 3° que par conséquent une des conditions né- 
cessaires pour l'entretien de la vie des animaux qui ont des 
branchies, et qui vivent à l'air, est d’avoir ces organes garantis 
contre le desséchement; 4° enfin, que ces dispositions indispen- 
sables se rencontrent effectivement dans les Tourlouroux et les 
autres Crabes terrestres, qui possèdent tous divers organes des- 
tinés à absorber et à tenir en réserve la quantité d’eau néces- 
saire pour entretenir autour des branchies un état hygrométri- 
que convenable. 

Le rapport de MM. Cuvier et Duméril est entièrement favo- 
rable. 

239. CRUSTACÉS DE LA MÉDITERRANÉE ET DE SON LITTORAL, 
décrits et lithographiés par Polydore Roux, conservateur du 
Cabinet d'Histoire naturelle de la ville de Marseille. 1°° li- 
vraison. Marseille, 1828; chez l’auteur, au Musce. Paris, 
Levrault, (Voy. le Bullet. de janv., 1829. pag. 147.) 


Nous annoncons avec beaucoup de satisfaction ce nouvel 
ouvrage de M. Roux. C’est une entreprise bien conçue et qui 
mérite tout le succès qu’elle ne peut manquer d’obtenir , si nous 
en jugeons par cette première livraison. En effet, il serait à 
désirer que les naturalistes qui sont éloignés des grands foyers 
de la science se bornassent ainsi à décrire les productions des 
pays qu'ils habitent; bientôt la France serait mieux connue 
sous ce rapport, et nous aurions des ouvrages faits en conscience, 
avec la maturité et les soins nécessaires, lesquels seraient infi- 
niment plus utiles à la science que toutes ces compilations in- 
digestes qui se succèdent dans la capitale, sans bénéfice pour 
elle. Nous devons signaler, sous ce point de vue, les travaux 
dont sont occupés, avec un zèle et une suite bien exemplaires, 
plusieurs naturalistes de la Normandie, du Bordelais et de la 
Provence, etc., et qui tendent à constituer à Caen, à Bordeaux, à 
Montpellier, à Marseille, comme à Stasbourg, dans un autre 
geure, de véritables centres d'activité scientifique, qui ne peu- 
vent manquer d'exercer une grande influence, non-seulement 
sur les contrées sur lesquelles ils agissent directement, mais en- 


310 Zoologie. 


core sur la science elle-même. Nous faisons des vœux ardens 
pour que cet exemple soit imité partout, et pour que, dans cha- 
que département, les autorités locales protègent la formation ou 
le développement des Musées locaux, destinés à rassembler les 
productions en tout genre du département ; nous désirons sur- 
tout que les naturalistes de chacun de ces départemens réunis- 
sent leurs efforts pour enrichir ce dépôt central, et s'occupent 
activement à faire connaître les productions de leur pays. 

Nous applaudissons à l’idée de M. Roux de s’attacher à nous 
faire connaître les Crustacés de la Méditerranée, et nous som- 
mes certains que, malgré les travaux de M. Risso, il aura en- 
core une abondante moisson de découvertes, sans compter 
qu'un ouvrage à figures bien faites peut seul être aujourd’hui 
réellement utile à la science. Nous n’avons pu donner les mêmes 
louanges à l’entreprise dont ce même naturaliste a conçu le pro- 
jet, et qui a déjà recu un commencement d'exécution; nous vou- 
lons parler de son Zconographie conchyliologique ; maïs nous 
croyons être l'interprète de tous les amis éclairés de la science 
en lui demandant de modifier son plan primitif, et de nous don- 
ner tous les Mollusques de la Méditerranée dans le format de 
l'ouvrage que nous annoncçons aujourd'hui. Cette entreprise se- 
rait bien autrement utile que son Iconographie générale, et 
nous sommes certains qu’elle aurait un grand succès, surtout si 
M. Roux pouvait parvenir à bien établir la synonymie compa- 
rative entre Olivi, Renieri, Poli, Risso, etc., et les espèces 
qu'il aura à décrire et à faire figurer. Dans un semblable ou- 
vrage, à la vérité, toutes les petites espèces devraient peut-être 
être gravées, car il est bien difficile d'obtenir assez de netteté 
de la lithographie ordinaire; mais la gravure sur pierre peut 
permettre, sans doute, l'emploi des deux procédés sur la même 
pierre, et de ne point éloigner les petites espèces de celles dont 
la taille permet l'emploi du crayon. 

Revenons aux Crustacés de la Méditerranée. Les caractères 
de châque genre sont donnés avec beaucoup de soins et d’exac- 
titude par M. Roux. Ces caractères sont suivis d'observations 
intéressantes sur les Crustacés qui dépendent du genre. Les espè- 
ces offrent, d’abord une phrase linnéenne en latin, la synonymie, 
puis une description détaillée, accompagnée des réflexions ou 
des observations que l’auteur croit utiles de présenter et dont 


Zoologie. 314 


la science ne peut que proliter. Voici l'indication des espèces 
comprises dans cette 1°* livraison : 1° Lambrus mediterraneus 
Roux. En adoptant ce genre créé par le D° Leach , M. Roux y 
rapporte l’Euryrome Aldrovandi de M, Risso , et avec doute le 
Cancer macrochelos &e Herbst, figuré par Aldrovande et Scba. 

2° Calappa granulata, Des. 

3° Amatlia Rissoana Roux. L'auteur établit ce nouveau genre, 
voisin des P/sa, pour une nouvelle espèce qu'il a découverte dans 
la mer de Toulon. Les 4mathia diffèrent des Pésa par l'absence 
des poils terminés en massue, qui, placés sur les antennes, ca- 
ractérisent ce dernier genre, et par les forts piquans qu'on re- 
marque sur les surfaces de la Carapace qui correspondent à 
des régions viscérales. Voici les caractères de l’Amathia Rissoa- 
na. Testa ovato-trigona; fronte spinis duabus discedentibus; dorso 
tredecim-aculeato ; pedibus manibusque lævibus, rubescentibus ; 
corpore lutescente. 

4° Portunus louppes Risso ; 

5° P, Rondeletit Risso; 

6° Squilla cerisit Roux. Voici les caractères de cette nouvelle 
et belle espèce, bicn distincte de toutes ses congénères. Cor - 
pore fulvo, supra lævi; pollicibus bidentatis ; caud& rubra, 
spinosé , canaliculaté, Hab. la Corse, Toulon. 

Nous aurons soin de mentionner ainsi chaque livraison à 
mesure qu'elle sera publice. FE. 


236. MÉMOIRE SUR QUELQUES CRUSTACÉS NOUVEAUX, avec fig. ; 
par M. H. Milne Enwanps. (Annales des Scienc. natur.; mars 


1828 , pag. 287.) 


M. Edwards décrit 4 espèces de Crustacés, appartenant à au- 
tant de genres différens, dont 3 sont nouvellement établis par 
lui. 

Genre Rhoë. Rosa Edw. 

Caractères : 4 antennes, dont les sapéricures sont grosses, 
bifides et plus longues que les inféricures ; 14 pattes, dont les 
2 premières terminées par une pince et les autres par un ongle 
crochu : le dernier article de l’abdomeu alongé et supportant 
deux appendices terminés par de longs filamens, 

Une seule espèce : R4. Latreillii, Longueur, 3 lig.; couleur 
blanchâtre ; hab. , trouvée pres de Port-Louis en draguant sur 
un banc d’huitres. 


912 Zoologie. 

Le genre Rhoë fait le passage des Euphées aux autres Am- 
phipodes, dans lesquels ces derniers ont été rangés par M. La- 
treille, | 

Genre Cume. Cuma Edw. 

Caractéres. Tète distincte du corps et très-grande; 2 yeux 
sessiles; antennes supérieures rudimentaires; antennes infé- 
rieures courtes; thorax composé de 4 segmens, b paires de 
pattes natatoires; abdomen composé de 6 anneaux et terminé 
par 2 appendices portant chacun 2 styles. 

Une seule espèce : Cuma Audouinü. Longueur, 3 à 4 hg.; cou- 
leur d’un blanc jaunûtre ; trouvée près du Croisic sur des rochers 
qui ne sont à découvert que lors des grandes marces. 

Le genre Cuma se range dans le système à côté du genre 
Condylura Latr. 

Genre Pontie. Poxria Edw. 

Caractères. Tète distincte du thorax, 2 yeux sessiles; 4 an- 
tennés, dont les supérieures sétacées et multi-articulées, les 
inférieures pédiformes et ciliées ; thorax divisé en 6 anneaux; 
5 paires de pattes bifides et natatoires ; abdomen formé de deux 
segmens et terminé par deux appendices. 

Une seule espèce : Pontia Savignyi; remarquable par la 
beauté de ses couleurs ; le dos est d’un blanc argenté et nacre, 
entouré d’une bordure assez large d’un vert d’émeraude; Fani- 
mal nage sur le ventre et se meut avec une vivacité extrême. 
Trouvé sur la même côte que ie précédent. 

Le genre Pontia doit former le passage des Macroures sché- 
zipodes aux Crustacés des ordres inférieurs. 

Le genre Negazra Leach. Montagu, a fourni sa 4° espèce à 
M. Edwards; mais cette espèce est si anomale qu'il a dû mo- 
difier les caractères du genre, et les établir ainsi : 

Genre Nebalie, Extrémité céphalo - thoracique revétue d’un 
tôt corné , terminé antérieurement par un rostre pointu; 2 yeux 
pédonculés; 4 antennes ; 5 paires de pattes lamelleuses et bran- 
chiales, cachées sous la partie inférieure du tèt et suivies d’un 
certain nombre de pattes natatoires bifides; abdomen formé de 
5 à 7 articles, terminé par 2 appendices. 

M. Edwards donne à son espèce le nom de Webulia Geoffroyi. 
Elle à été trouvée sur des rochers près de Concarneau, en Bre- 
tagne; elle vit parmi les petits cailloux et les débris de coquil- 


Zoologie. 313 


lages , et nage sur le flanc. Elle diffère des autres Nébalies par 
le nombre de ses pattes natatoires. Une série de pattes bran- 
chiales , situées entre les appendices de la bouche et les pattes 
natatoires, semble conduire de cet animal à ce qu'on observe 
chez les Branchipes. Son organisation ne permet pas de le ran- 
ger dans les Décapodes Macroures, parmi lesquels tous les na- 
turalistes ont placé les Nébalies. Malgré cela, l’auteur n'a pas 
cru devoir créer un nouveau genre pour ce Crustacé. 

Chacune des 4 espèces est décrite en détail et représentée par 
des figures. 


237. GENERAL DIRECTIONS FOR COLLECTING AND PRESERVING 
ExOTIC Insecrs ann CnusraAcEa. — Instruction générale 
pour prendre et conserver les Insectes exoliques, ouvrage 
destiné aux personnes qui résident dans les pays étrangers , 
aux voyageurs, etc., av. pl.; par George SamourLLe. Lon- 
dres, 1826. 


Ce petit ouvrage renferme des préceptes fort utiles aux per- 
sonnes auxquelles l’auteur l’a destiné. 


238. Résumé D’ENTOoMoLOoG1E, ou Histoire naturelle des ani- 
maux articulés; par M. V. Aupouix et Milne Euwarps. Tom. 
IL. Histoire naturelle des insectes, par M. H. M. Enwanps. 
In-32 de vu et 260 pag., avec une iconographie de 48 plan- 
ches. Paris, 1828; au bureau de l'Encyclopédie portative, et 
chez Bachelier. 


Ce résumé fait partie de l'Encyclopédie portative dirigée par 
M. Bailly de Merlieux. Un petit volume in-32 pour l'Histoire 
naturelle. des Insectes est sans doute fort peu de chose , mais, 
cette considération à part, on peut dire que M. Milne Edwards 
s’est très-bien acquitté de sa tâche, et que son résumé offre un 
bon apercu abrégé du sujet qu'il a traité. Un tiers du petit vo- 
lume est rempli par les généralités, composées d’une introduc- 
tion historique à l’'Entomologie, et de considérations sur l’ana- 
tomie, la physiologie et les mœurs des Insectes; le reste offre 
un exposé des méthodes de classification et l'histoire naturelle 
spéciale des Insectes. 

Les planches laissent beaucoup à désirer, Pie 


314 Zoologie. 


239. Essais ENTOMOLOGIQUES ; publiés par Arvid-David Hummer. 
In-8°, n° VI. St.-Péterbourg, 1827. (Voy. l'annonce du n° Y, 
Bullet. de janv. dernier, pag. 149.) | 


Ce numéro des Æssais entomologiques de M. Hummel contient 
un catalogue des Insectes trouvés, en 1826, en Russie, et quel- 
ques nouvelles espèces de Carabiques décrites par le comte de 
Marñnerheim, Nous nous contenterons ici de donner le caractère 
des espèces nouvelles décrites dans ce petit ouvrage. 

1° Carabus Menetriesi Falderm., sans phrase spécifique. I 
ne diffère du Carabus granulatus Vej. que par l'absence de la li- 
gne élevée auprès de la suture des élytres, dont on ne voit qu'un 
commencement à la base, et par des points oblongs, élevés, plus 
marqués. 2° Staphylinus apicalis Humm., long. 3 lig. xiger niti- 
dus ; antennis totis nigris ; thorace seriebus dorsalibus quinque 
punctatis ; elytris opacis, pubescentibus , angulo apicis exteriore 
laté fusco ferrugineo ; pedibus nigro-fuscis , coxis concoloribus , 
tarsis anticis dilatatis, An varietas Staph. bipustulati ? 3° Bruchus 
Fischeri Humm. Thorace subronico, niger, densé olivacen t0- 
mentosus ; elytris striatis, maculis denudatis nigris ; antennis basi 
pedibusque anterioribus rufis, femoribus muticis. 4° Bruchus cru- 
ciatus Humm. Miger, griseo-tomentosus; antennis maris pectina- 
tis, feminæ acuté serratis ; elytris cruce medi& et posticè latè gri- 
seis; pedibus nigris, femoribus rufts, posticis crassis, dentatis. 
Ces 2 espèces ont été trouvées dans des semences exotiques , la 
dernière particulièrement dans les graines d’une espèce du 
genre Clitoria venue du Brésil. 5° Bruchus Faldermanni Man- 
nerb. long. 3 lig.?, piceus helvo-squamosus , fuscè varius ; tho- 
race subconico el trisque quadratis nigro alboque tessellatis , fe- 
moribus dentatis. In fabis Mucunæ... e Novd Hispanid. 6° Pa- 
chygaster rugosus Humm. Totus ater, glaber , femoribus acuté 
dentatis ; rostro deplanato, subcarinato ; thorace angusto, gra- 
nulato ; elytris tenué strialis, transversim striatis. 7° Eusomus ? 
Martini Humm, l'emoribus dentatis, niger ; obscure flavo-squa- 
mosus , fusco hirtus, antennis rufis. 8° Saperda Oppermanni 
Humm. Magnitudo Sap. Carcharias. Nigra, griseo-pubescens , 
elytris parallelis ,-apice sinuatis, rugoso-punctatis , cingulo léneis 
subelevatis tribus. 9° Coccinella Karpowkæ Humm. Coccinell& 
bissexpustulatä multo minor, nigra ; capite flavo ; thorace brevi , 


Zoologie. 315 
posticé producto, anticè margine angustè et angulis laté flavis ; 
colcoptris margine lateralè maculisque tribus disct flavis , pedibus 
anterioribus luteis, posticis piceis. 10° Semblis nigra Humm. 
Ecaudata, tota nigra, pubescens ; alis obscuré hyalinis, nervis 
fuscis. 11° Tenthredo fuscitarsis Uumm. Long. 4 lig. Artennæ 
totæ nigræ ; caput nigrum , labro palpisque pallidis , mandibulés 
Julvo maculatis. Thorazx niger , scutello concolore. Abdomen ni- 
grum , segmentis secundo margine postico , 3° dorso et subtüs, 
4° et 5° toiis, 6° subtüs fulvis. Pedes toti fulvt, tarsis quatuor 
posterioribus fuscis. 

Les espèces citées ont été trouvées ou à St-Pétersbourg ou 
dans un voyage à Abo sur les frontières de Suède. Les suivan- 
tes ont été décrites par M. de Mannerheim et sont de diverses 
provinces de l'empire russe. 

1° Carabus Eschscholtzi Mannerh. Long. 12 lig. Ovatus, su- 
pra nigro-virescens , elytris costis elevatis inlerruptis punctisque 
obsoletissimé impressés triplici serie. Yn Sibirià. 2° Carabus Herr- 
manni Mannerh. Long. 11 lig. Oblongo-ovatus, supra niger, sub- 
æneo marginatus , elytris ponè medium latioribus , costis eleva- 
tis interruptis punctisque impressis obsoletissimis triplici serie. In 
Sibiriä. 3° Carabus Stscheglowii Mannerh. Long. 10 lig. Ovatus, 
supra cupreo-æneus,margine rubro, aureo,elytris costis elevalis, 
énterruptis, punctisque subrotundatis, elevatis, triplict serie. In Si- 
birià. 4° Carabus Hollbergié Mannerh. Long. 8 lig. +. Oblongo- 
ovatus , supra cœruleo-violaceus, thorace rugoso, elytris pro- 
Jundé crenato-striatis punctisque, impressis triplici serie. In Da- 
ghestan. 5° Carabus Billbergt Mannerh. Long. 9 lig. +. Ovatus, 
supra æneus , elytris tuberculis elevatis, rotundatis, triplict serie, 
énterjectis costis tribus angustis, media elevatiore , latiore. In 
Dahuriä. 

Suit un catalogue d’Insectes récoltés par M. Benoit Jæger 
dans un voyage fait de St.-Pétersbourg dans la Crimce et dans 
l’Ibérie. Parmi ces espèces, les suivantes sont nouvelles. 

1° Blaps Jægeri Humm. Mortisagä multo major, nigra , elon- 
gata, subtiliter punctata ; thorace anticé rotundato , dilatato, pos- 
ticé angustato transversim impresso , elytris parallelis , subrugo- 
sis , apice acuminato reflexo. 2° Coccinella Lichatschovii Humm. 
Ovato-hemisphærica , glabra, thorace flavo, punctis septem , 
clytris marginatis, rubris, punctis novemdecim suturdque nigris. 


316 Zoologie. 


3° Aradus muricatus Humm. Griseus, fusco variegatus, thoracis 
margine crasso, elytrorumque nervis rufescentibus; capite, anten- 
narum bast, thorace femoribusque anticis spinis erectis, muricatis. 

Les Elater lanuginosus et pubescens , le Gryllus vastator et la 
Lopha quadrinotata sont encore annoncées comme espèces nou- 
velles, mais on n’en donne pas les phrases spécifiques. 

A cet ouvrage est jointe une planche qui nous paraît bien gra- 
vée, représentant le Bruchus Faldermanni. A. S.F. 


240. ILrusrrarTions or BriTisH ENTOMOLOGY OR A SYNOPSIS OF 
INDIGENOUS InsecTs, — Synopsis des Insectes indigènes de 
la Grande-Bretagne, contenant leurs caractères génériques et 
spécifiques ; par J, F. Srepnens. In-8°, n° 1-12, avec planch. 
Londres, 1827. 


Cet ouvrage paraît par livraisons mensuelles, nous ne le con- 
naissons encore que par les annonces d’autres recueils scienti- 


fiques. 


241. SPÉCIÈS GÉNÉRAL DES COLÉOPTÈRES DE LA COLLECTION DE 
M. 1e comrTe DEsEAN, pair de France , etc. Tom. 3°. In-8° de 
556 p. Paris, 1828; Méquignon-Marvis. ( Voy. le Bulletin, 
Tom. XVI, 1829, pag. 149. 


Dans les 2 premiers volumes de son Spéciès, M. le comte 
Dejean a donné successivement les caractères des genres et la des 
cription des espèces de sa collection qui entrent dans les tri- 
bus de la famille des Carabiques, nommées par lui Cicindelètes, 
Scaritides, Simplicipèdes et Patellimanes. Dans le 3° volume, 
dont nous rendons compte, il s'occupe exclusivement de la tri- 
bu qu'il nomme Féroniens ; dénomination tirée du nom géné- 
rique Feronta, donné autrefois par M. Latreille à tous les In- 
sectes de cette tribu et méme à plusieurs autres genres que M. 
Dejean a fait entrer dans ses Patellimanes. 

La tribu des Féroniens se distingue, par les tarses iutermé- 
diaires et le 4° article des tarses antérieurs, qui ne sont jamais 
dilatés dans les mâles, de la tribu des Harpaliens qui la suivra 
immédiatement;et de celle desPatellimanes qui l’a précédée, par 
les tarses antérieurs des mâles, dont les 2 ou 3 premiers articles 
sont plus ou moins triangulaires ou cordiformes, mais jamais 
carrés ou arrondis comme ceux des mâles Patellimanes, 


Zoologie. 317 

Ce volume renferme la tribu entière des Féroniens, divisée 
en 31 genres, dont 11 sont entièrement nouveaux; six ont été 
créés par différens entomologistes, mais les caractères n’en ont 
été donnés dans aucun ouvrage, un ( Feronia) est composé de 
plusieurs anciens genres et a reçu de nouveaux caractères, enfin 
13 sont tirés de différens auteurs; mais M. le comte Dejean a 
rendu leurs caractères plus clairs par la comparaison de ceux 
qui leur sont propres, avec ceux des genres voisins. 

L'auteur partage les Féroniens en deux grandes divisions, 
la 1°° a pour caractères : tarses antérieurs ayant leurs deux pre- 
miers articles dilatés dans les m&les. Cette division comprend 
quatre genres, 1° genre Pagonus Zieg]l. Caract. gén. Dernier ar- 
ticle des paipes alongé, légérement ovalaire et terminé presque 
en pointe. Antennes assez courtes, presque filiformes , légère- 
ment comprimées el grossissant un peu vers l'extrémité. Lèvre 
supérieure courte , transversale et coupée presque carrément. 
Mandibules peu avancées , légérement arquées et un peu aiguës. 
Une dent bifide au milieu de l’échancrure du menton. Corselet le 
plus souvent court et presque transversal, toujuurs peu convexe, 
presque carré , peu ou point rétréci postérieurement. Élytres as- 
sez alongées , parallèles et peu convexes. Ce genre renferme 18 
espèces , dont 13 sont décrites ici pour la 1° fois. 

2° Genre Cardiaderus Dej. Caract. génér. Dernier article des 
palpes alongé, ovalaire et terminé presque en pointe. Antennes 
filormes, assez alongées. Lévre supérieure courte , transversale 
et coupée carrément. Mandibules assez avancées , légérement ar- 
quées, et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l’échancrure 
du menton. Corselet cordiforme , convexe et assez fortement ré- 
tréci postérieurement. Élytres assez alongées , parallèles et peu 
convexes. Ce genre ne contient qu'une espèce. Daptus chloroti- 
cus Gébl.; de Sibérie. 

3° Genre Baripus Dej. Caract. génér. Dernier article des pal- 
pes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité, Antennes cour- 
tes et presque moniliformes. Lèvre supérieure trèés-courte , trans- 
versalet coupée presque carrément. Mandibules fortes, peu ar- 
quées et assez aiguës, Une dent bifide au milieu de l'échancrure 
du menton. Corselet convexe, assez grand , presque ovalaire. É ly- 
tres convexes, en ovale alongé. Une seule espèce entre dans ce 
genre, Molops rivalis Germ. de Buénos-Ayres, 


318 Zoologie N° 241 

4° Genre Patrobus Még. Caract. génér. Dernier article des 
palpes alongé, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. An- 
tennes filiformes et assez alongées. Lévre supérieure courte, trans- 
versale et coupée carrément. Mandibules peu avancées , légére- 
ment arquées et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l'é- 
chancrure du menton. Corselet presque plane, rétréci postérieure: 
ment et plus ou moins cordiforme. Élytres en ovale alongé, pres- 
que planes ou peu convexes. Ce genre contient huit espèces, 
dont trois décrites pour la 1°° fois. 

La seconde division des Féroniens a pour caractères : les trois 
premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles. Xci 
l’auteur forme deux subdivisions. La 1°, caractérisée ainsi : 
Crochets des tarses dentelés en-dessous, comprend cinq genres. Co 
Genre Dolichus Bonell. contient cinq espèces, dort deux n’a- 
vaient pas encore été décrites , et ue 3° avec une synonymie 
douteuse. 2° Genre Pristonychus Dej. Caract. génér. Dernier 
article des palpes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. 
Antennes filiformes et assez alongées. Lévre supérieure en carré 
moins long que large, légèrement échancrée antéricurement. 
Mandibules légèrement arquées et assez aiguës. Une dent bifide 
au milieu de l’échancrure du menton, corselet rétréci postérieu- 
rement, plus ou moins cordiforme et alongé. Élytres plus ou moins 
ovales et alongées. Ce genre formé sur le Sphodrus terricola des 
auteurs, etsur des espèces voisines, contient dix-neuf espèces, 
dont seize décrites pour la 1°° fois. 3° Genre Calatus Bonell. 
renferme 19 espèces, 10 sont ici décrites pour la 1°° fois. 4° 
Genre Pristodactyla Dej. Caract. génér. Dernier article des palt- 
pes alongé. Lévre supérieure en carré moins long que large 
et presque transversale, Mandibules peu avancées, légèrement 
arquées et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l'échancrure 
du menton. Corselet ovalaire, arrondi postérieurement. Élytres 
en ovale alongé et légèrement convexes. Une seule espèce de 
l'Amérique septentrionale, laquelle est nouvelle, 5° Genre Za- 
phria Bonell. Une espèce unique. 

La seconde subdivision a pour caractère : Crochets des tarses 
sans dentelures. L'auteur y fait entrer 22 genres. 1° Genre Spo- 
drusClairv.,réduit QE planus etaux espèces voisines. 5 espèces 
dont une nouvelle, 2° Genre Omphreus Parreyss. Caract. génér. 
Dernier article des palpes assez fortement sécurifore. Antennes 
filiformes , assez ‘alongées ; leur 1°° article trés-grand, gros= 


Zoologie. 319 


sissant vers l'extrémité et aussi long que les 3 suivans. Lèvre su- 
périeure transvérsale et coupée presque carrément. Mandibules 
légèrement arquées ct très-aiguës. Point de dent au milieu de 
l'échancrure du menton. Corselet alongé et légérement cordi- 
Jorme. Élytres en ovale très-alongé. Une seule -espèce, rappor- 
tée par M. Parreyss, du Montenegro, nouvelle. 3° Genre P/a- 
tynus Bonell. Cinq espèces, quatre sont nouvellement décrites. 
4° Anñchomenus Bonell. 27 espèces, dont 18 décrites pour la 
1"° fois. 3° Agonum Bonell. 48 espèces, dont 24 décrites nou- 
vellement, 6° Olysthopus Dej. Caract. génér. Les 3 premiers ar- 
ticles des tarses antérieurs plus longs que larges et légérement 
triangulaires ou cordiformes dans les mé&les. Dernier article des 
palpes alongé, ovalaire et terminé presque en pointe. Antennes 
Jiliformes et assez alongées. Lévre supérieure légèrement con- 
sexe, en carré moins long que large. Mandibules peu avancées, 
légèrement arquées et assez aiguës. Point de dent au milieu de 
l'échancrure du menton. Corselet presque orbiculaire, échancré 
antérieurement. Élytres en ovale alongé, presque planes ou tres- 
légérement convexes. Ce genre qui a pour type l’Agonum rotun- 
datum des auteurs, renferme six espèces, dont la moitié était 
déjà décrite. 7° Trigonotoma Dej. Caract. génér. Les 3 premiers 
articles des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement 
cordiformes dans les mäles. Dernier article des palpes labiaux 
des mâles triangulaire ou très-fortement sécuriforme. Antennes 
Jilifernes et assez courtes. Lèvre supérieure presque transversale, 
échancrée antérieurement. Mandibutes assez fortement arquées 
et trés-aigués. Menton trélobé ; lobe intermédiaire presque tron- 
que. Corselet presque carré ou cordiforme. Élytres assez alon- 
gées, trés-légérement ovales et presque parallèles. Deux espèces 
de Indes orientales, dont une décrite pour la 1° fois. 8° Genre 
Catadromus Macl. Une seule espèce Carabus tenebrioides Oliv. 
9° Genre Lesticus Dej. Caract, génér. Les 3 Premiers articles des 
tarses antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes 
dans les müles. Dernier article des palpes labiaux alongé et 
légérement sécuriforme. Antenes filiformes ét assez alongées. 
Lèvre supérivure transversale et léserement échancrée anté- 
rieurement, Mandibules peu avancées , assez fortement ar- 
quées et trés-aïguës, Menton trilobé ; lobe intermédiaire pres- 
que tronqué. Corselet fortement cordiforme, très-rétréci pos- 
terieurement, Élyires assez alongées, très- légérement ovales 


320 Zoologie. 


et presque parallèles. Une seule espèce nouvelle, LÉ Java. 
10° Genre Distrigus Dej. Caract. génér. Les 3 premiers ar- 
ticles des tarses antérieurs plus longs que larses et légèrement 
triangulaires et cordiformes dans les mâles. Dernier arucle 
des palpes aiongé , presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. 
Antennes  filiformes, assez alongées. Léèvre supérieure plane, 
en carré moins long que large. Mandibules peu avancées , légé- 
rement arquées et assez aiguës. Menton très-légérement échancré ; 
point de dent sensible au milieu de son échancrure. Corselet lé- 
gérement convexe, presque carré, arrondi sur les côtés et coupé 
carrément postérieurement. Élytres en ovale alongé ct assez con- 
veres. Trois espèces, des Indes orientales, nouvellement dé- 
crites. 11° Abacetus Tej. Caract. génér. Les 3 premiers articles 
des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement trian- 
gulaires et cordiformes dans les mâles. Dernier article des pal- 
pes alongé, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. An- 
tennes filiformes , assez alongées et légèrement arquées et assez 
aiouës. Menton trilobé ; lobe intermédiaire arrondi. Corselet tra- 
pézoïide, presque aussi large que les élytres à sa base. Étbyures 
peu alongées, se rétrécissant un peu vers l'extrémité et arron- 
dies postérieurement. Une seule espèce, du Sénégal et de Gui- 
née, nouvelle. 12° Microcephalus Latr. Caract. génér. Les 3 
premiers articles des tarses antéricurs ausst longs que larges et 
fortement triangulaires ou cordiformes dans les mäles. Dernier 
article des palpes peu along ve et assez fortement sécuriforme. An- 
tennes filiformes, assez alongées. Lévre supérieure en carré moins 
long que large, et légèrement échancrée antérieurement. Mandi- 
bules peu avancées, légèrement arquées et assez aiguës. Menton 
trilobé ; lobe intermédiaire arrondi. Corseict presque carré, aussi 
large que les élytres à sa base. Élytres assez alongces , très-lé- 
gérement ovales et presque parallèles. Une seule espèce, du Bré- 
sil, nouvelle. 13° Feronia Lat. Caract. génér, Les 3 premiers 
articies des tarses antérieurs moins longs que larges et forte- 
ment triangulaires ou cordiformes dans les mâles. Dernier 
article des palpes plus ou moins alongé, cylindrique ou légére- 
ment sécuriforme. Antennes filiformes, plus ou moins alongées. 
Lévre supérieure en carré moins long que large; quelquefois 
presque transversale, coupé carrément antérieurement ou lé- 
gèrement échancrée. Mandibules plus ou moins avancées , plus 
ou moins arquées ; et plus où moins aiguës, Une dent bifide au 


Zoologie. 32t 


milieu de l'échancrure du menton. Corselet plus ou moins cordi- 
forme , arrondi, carré ou trapézoïde , jamais transversal. Ély- 
tres plus ou moins alongées, ovales ou parallèles. Jambes inter-. 
médiaires toujours droites. Ce genre comprend 194 espèces ré- 
parties dans dix groupes, savoir : 

1° Pæcilus Bonell. 29 esp., dont 19 décrites pour la 1°° fois, 


2° Argutor Még. Fr pare id, 
3° Omaseus Licgl. 24 esp, — 14 id. 
4° Steropus Még. 12 esp., — 4 id. 
5° Platysma Sturm. 27 esp., — 18. id, 
6° Cophosus Zicgl. 3esp., — 2 id. 


7° PterostichusBon. 32 esp., — 16 id. et 4 ayant une syno- 
nymie douteuse. 


© 8° AbaxBonell. 15 esp, — 9 décrites pour la 1°* fois, 
9° Percus Bonell. 11 esp, — 9 id. 
10° Molops Bonell. gesp., — 5 éd. 


14° Camptoscelis Dej. Caract. génér. Les 3 premiers articles des 
tarses antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes. 
Dernier article des palpes presque cylindrique et tronqué à l’ex- 
trémité. Antennes filiformes peu alongées. Lèvre supérieure enr 
carré moins long que large. Mandibules très- peu avancées, for- 
tement arquées et presque obtuses. Une dent bifide au milieu de 
l'échancrure du menton. Corselet tronqué antérieurement, ar- 
rondi postérieurement. Élytres assez alongées, très- légèrement 
ovales et presque parallèles. Jambes intermédiaires fortement ar- 
quées. Une espèce, Scarites hottentota Oliv. 15° Myas Ziegl. 
Caract. génér. Les 3 premiers articles antérieurs moins longs 
que larges et fortement cordiformes dans les mâles. Dernier ar- 
ticle des palpes labiaux peu alongé et fortement sécuriforme. An- 
tennes peu alongées, presque monilifcrmes. Lévre supérieure 
transversale, coupée presque carrément. Mandibules peu avan- 
cées, légérement arquées et assez aiguës. Une dent bifide au 
milieu de l’échancrure du menton. Corselet presque carré. Éb- 
tres ovales ou parallèles. Deux espèces, la première de Hongrie, 
la seconde, décrite pour la première fois, de l'Amérique sep- 
tentrionale. 16° Cephalotes Bonell. Cinq espèces dont 4 nouvel- 
lement décrites. 17° Stomis Clairv. Deux espèces. 18° Pelor Bo- 
nell. Une seule espèce. 19° Zabrus Clairv. Treize pièces; dix 
nouvellement décrites. 20° Amara Bonell. Soixante-trois espèces, 


B. Tome XVI, | 21 


323 Zoologie. 
dont trente-quatre décrites pour la 1°° fois, et deux avec une 
synonymie douteuse. 21° Antarctia Dej. Caract, génér. Les 3 
premiers articles antérieurs aussi longs que larges et fortement 
cordiformes dans ls mâles, Dernier article des palpes alongé , 
presque cylindrique , tronqué à l'extrémité. Antennes féliformes , 
assez alongées. Lèvre supérieure en carré moins long que large, 
légèrement échancrée antérieurement, Mandibules peu avancées, 
assez fortement arquées , assez aiguës. Point de dent au milieu 
de l’'échancrure du menton. Corselet presque carré ou légèrement 
cordiforme. Élytres assez alongées, presque parallèles et légére- 
ment sinuées à l'extrémité. Neuf espèces, toutes de l'extrémité 
de l'Amérique méridionale, sept sont absolument nouvelles. 
22° Masoreus Ziegl. Caract. génér., Les 3 premiers articles des 
tarses antérieurs aussi longs que larges ct fortement triangu- 
laires dans les mäles. Dernier article des palpes alongé , presque 
cylindriqne et tronqué à l’extremité, Antennes filiformes, peu 
alongées. Lévre supérieure presque transversale, coupée presque 
carrément. Mandibules peu avancées, assez arquées et assez ai- 
guës. Point de dent au milieu de l'échancrure du mentor. Corse- 
let transversal, échancré antérieurement, arrondi sur les côtés, 
légèrement prolongé dans son milieu postérieurement, et séparé 
des élytres par un étranglement. Élytres en ovale-alongé, presque 
tronquées à l'extrémité, Trois espèces, dont deux nouvelles. 
Un tableau synoptique, placé au commencement de ce vo- 
lume, donne les caractères différentiels de tous les genres de la 
tribu des Féroniens. La précision et l’ordre régulier, ainsi que 
la clarté qui y règne, en faciliteront singulièrement l'étude, On 
retrouve ces mêmes qualités dans les caractères génériques et 
spécifiques. On doit bien concevoir que nous ne parlons pas 
ici de la concision linnéene dont tous les jours on découvre 
l'inconvénient, surtout en ce qui à rapport aux espèces : telle 
description de l’auteur suédois convenant parfaitement et éga- 
lement à des espèces que l’on ne peut s'empêcher de regarder 
comme essentiellement distinctes. En parlaut donc de la préci- 
sion employée par M. le comte Dejean , nous ajouterons qu’elle 
est de nature à n’exclure aucun des caractères utiles à la dis- 
tinction ; les caractères des genres placés en tête, en lettres ita- 
liques, et ceux des espèces, sous la forme des phrases latines, sui- 
vent toujours un ordre régulier; la description des mêmes pa- 
ties conservant toujours la méme place dans chacune d'elles. 


Zoologie. 323 


Comme nous l’avons dit plus haut, on trouve dans cet ou- 
vrage un nombre infini de choses nouvelles, tant en genres 
qu’en espèces, et quoiqu'il soit à regretter que M. le comte De- 
jean ne décrive pas les espèces étrangères à son cabinet, per- 
sonne ne pourra se passer de son ouvrage pour étudier les Ca- 
rabiques. L'auteur décrit dans ce 3° volume, 467 espèces, dont 
105 entièrement nouvelles ; 88 nommées par lui, et citées dans 
lé catalogue imprimé de sa collection, ou nommées différem- 
ment par d’autres auteurs ; go nommées par différens entomolo- 
gistes (ces 283 espèces décrites pour la première fois). Et enfin 
184 espèces déjà décrites dans divers ouvrages, mais non pas 
comparativement comme elles le sont ici. 

Avec tous les entomologistes, nous attendons impatiemment 
la publication des deux dernières tribus des Carabiques ( Har- 
paliens et Subulipalpes, qui termineront la nombreuse série des 
Carnassiers terrestres; alors on aura le travail le plus étendu 
que l’on ait encore publié sur ce sujet. Aud, S. 


242. DESCRIPTION DE QUELQUES NOUVEAUX GENRES ET ESPÈCES 
DE COLÉOPTÈRES PÉTALOCÈRES; par M. W. Kirey. ( Zoological 
756 ; 
Journal; n° X, avril-sept. 1827.) 


Dans cet article, M. Kirby établit d’abord, sous le nom de 
Cnemidu, un nouveau genre de Coléoptère , qu'il place dans la 
famille des Rutelidæ de M. Mac Leay. Il lui asssigne les carac- 
tères suivans : 

Nasus trapezoidus , apice subemarginatus subreflexus. An- 
tennæ novem-articulatæ : scapo breviusceulo incrassato ; articulis 
sequentibus quatuor subcylindricis brevissimis, sexto subpateræ- 
formi ; capitulo triphyllo reliquam artcnnam longitudine æquan- 
tem. Mandibulæ extus bidentatæ : dentibus obtusis. Palpi arti- 
eulo extimo subcylindrico , truncato. Scapularia inter ebtra et 
Prothoracem intrusa, ut in Cetonia F. Prosternum triangulare , 
poné basin brachiorum elevatum. Mesosternum obtusum , inter 
pedes intermedios subporrectum, supra canaliculatum. Protho- 
raz subhexzagonus, latitudine longior, utrinque subfoveatus, pos- 
ticè emarginatus. Scutellum elongatum, triangulum isoscelem ft- 
gurans. Elytra humeris productis , rotundatis. Pedes : Tibiæ fe- 
morumn fre crassitudine : posterioribus quatuor maximis. Cubitus 
apice tridentatus, Calcaria 1, 2, 2. Tarsi subclavati : unguiculis 


21, 


324 Zoologie. N° 242 
inæqualibus ;, 2, 2,92 ,in manibus unguiculus internus externo 
major est, et apice bifidus : lobo interiori magno truncato ; inte- 
riori minuto acuto ; in tarsis autem quatuor posterioribus; ungut- 
culus internus externo mulloties minor. Abdomen segmentis duo- 
bus uliimis dorsalibus apertis ; podice magne, subtrapezoido. 
Corpus convexum. 

Il en décrit 3 espèces sous les noms deCr.Francilloni, Sparshadli 
et Curtisit. La première est de l'Amérique septentrionale, mais 
cependant cela n’est pas bien certain ; les deux autres sont du 
Brésil. C’est à la seconde de ces deux espèces qu'il faut, je crois, 
rapporter l’Insecte de ma collection, que j'ai désigné sous le 
nom spécifique de crassipes , et placé provisoirement à la suite 
du genre Anisoplia. L’ Anisoplia histrio de mon catalogue , es- 
pèce de Cayenne, appartient aussi à ce genre , et n’est peut-être 
que la première des 3 espèces décrites par M. Kirby, et peut- 
être le même que le Trichius retusus de Fabricius. Ce nouveau 
genre me paraît très-distinet de tous les autres de cette famille, 

Il assigne ensuite de nouveaux caractères au genre Cremas- 
tocheilus de Knoch, et donne la description d’une nouvelle es- 
pèce de ce genre, qu’il nomme C. canaliculatus, et qui se distingue 
de ses congénères par les caractères suivans : 

Niger, prothorace canaliculato : angulis posticis magis ex- 
tantibus dentiformibus. Elle habite l'Amérique septentrionale , 
ainsi que toutes les autres espèces de ce genre connues jusqu’à 
présent. 

M. Kirby établit ensuite, sous le nom de Cymophorus, un 
nouveau genre qui paraît voisin des Cremastocheilus, et auquel 
il assigne les caractères suivans : 

Nasus apice rotundatus, reflexus. Antennæ decem-articulatæ : 
scapo incrassato trigono ; pedicello articulo sequenti æquali ; ar- 
ticulis intermediis brevissimis cylindricis ; capitulo longo admo- 
dum , triphyllo. Palpi articulo extimo oblongo obtuso. Labrum 
sub rhinario penitus absconditum. Labium subquadratum, verti- 
cale. Mentum poné labium latitans horizontale. Oculi hemisphæ- 
rici: cantho carinato. Prothorax subquudratus , anticé angusta- 
tus : lateribus obtusangulis. Scutellum triangulare , æquilaterale.. 
Mesosternum anticé truncatum verticale, supra canaliculatum. 
Elytra lacunosa, longitudinaliter elevata, utrinque sinuata : hu- 


Zoologie. 39 


meris ferè lobatis, ut in quibusdam Gymnetidis et Cetoniadis. Pe- 
des : Tibiæ calearibus 1, 2, 2. Cubitus edentulus. Unguiculi sûr 
plices, æquales, breves, 2, 2, >. Abdomen ano tricorni : cornubus 
lateralibus basi intus spiraculiferis. Corpus subdepressum squa- 
mulosurn. 

Il en décrit une espèce sous le nom de C. undatus. Cet insecte, 
qui, comme les Cremastocheilus, habite l'Amérique septentrio- 
nale, n'est entièrement inconnu. 1 ‘ 

L’auteur donne ensuite les caractères de deux nouveaux genres 
qu'il établit aux dépens des Zrichius : le premier, qu'il nomme 
Campulipus, est formé sur le Trichius limbatus ; et le second, 
qu'il appelle Acanthurus , sur le Trichius hemipterus , et les au- 
tres espèces dont les femelles ont une tarière saillante à Fanus. 
Je ferai ici observer que Scriba avait autrefois donné le nom 
générique de 7’algus à ces derniers Insectes, et que ce nom, 
par conséquent, me paraît devoir leur être conservé, ainsi que 
Vont fait, dans l'Encyclopédie , MM. Serville et comte de St.- 
Fargeau. 

Vient ensuite la description d’une nouvelle espèce de Tri- 
chius du Canada, que M. Kirby nomme Bigsbü, et qu'il carac- 
térise par la phrase suivante : 

Niger Julvescente hirtus : elytris luteis ; maculis novem nigris. 

Enfin, Particle est terminé par des considérations sur le 
genre Trichius. 

M. Kirby le divise en 7 sous-genres qu'il nomme : 

r. Legitémi. T. fasciatus, succinctus, Bigsbu, etc. 

2. Trichini. T. viridulus, piger, etc. 

3. Tetrophthalni. T. suturalis. Cette espèce m'est totalement 
inconnue. 

h Archèimedii. T. delta. 

" Bb. Euclidü. T. triangulum. 

6. Aleurosticti. T. nobilis, octopunctatus, etc. 

7. Gymnodr. T. Eremnita. 

Dans le dernier volume de l'Encyclopédie méthodique, MM. 
Serville et comte de Saint-Fargeau, en traitant article 7re- 
chius, ont eu à peu près les mêmes idées que M. Kirby sur les 
Insectes qui composent ce genre. Ils le divisent en 5 sous- 
genres. 

1. Osmoderma, qui correspond aux Gymnodi de M. Kirbv, 


326 Zoologie. 

2. Agenius, qui correspond à son genre Campulipuss à 

3. Grorimus, qui correspond à ses Aleurosticti. 496 

4. Trichius proprié dictus , qui comprend les 1; 2,4 et 5 
sous-genres de M. Kirby. soi 

5. Valgus de Scriba, qui correspond au genre Acan- 
thurus de M. Kirby. 

En finissant cet article, je ne puis m’empécher de relever, 
une erreur échappée à MM. A.-Serville et comte de Saint-Fargeau: 
car le profond savoir de ces deux entomologistes pourrait trom- 
per beaucoup de personnes qui s’en rapportent aveuglé- 
ment aux paroles des maitres; cette erreur est au reste bien 
légère, et elle a été partagée par les premiers entomologistes ;, 

, entre autres, par MM. Gyllenhal et Schœnherr , ainsi qu'on 
peut le voir dans le 3° volume de la $yxon) mia insectorum de 
ce dernier. 

En parlant du Trichius fasciatus, 1s disent : « Le mâle a la- 
vant-dernier segment de l’abdomen en-dessous, indépendam- 
ment des poils qui se trouvent dans les deux sexes, chargé à la 
base de deux sections de cercle, garnies d’écailles serrées,, jau- 
nâtres ; le reste du même segment est entièrement muni de stries, 
transversales serrées. La femelle n’a pas les plaques d’écailles, 
jaunes ; les stries sont rares, écartées et inégales. Cette espèce 
varie beaucoup par le plus ou moins de noir sur les élytres; 
l’une des variétés, assez commune en France, est le Trichius 
succinctus. » | 

On trouve en France 3 espèces de Trichius ; toutes les trois 
très-voisines l’une de l’autre, mais toutes les trois bien dis- 
tinctes. 

1° Le véritable. fasciatus de Linné et de Fabricius, commun en: 
Suède, dans le nord de l’Europe et dans les montagnes de la 
France, mais rare dans les plaines et aux environs de Paris ; 
il est plus grand et plus velu que les autres; ordinairement la 
première tache noire des élytres forme une bande quien occupe 
toute la base; mais quelquefois, commé dans les autres es- 
pèces, elle ne va pas jusqu’à la suture. Le dessous de l'abdo- 
men du mâle n’a aucune tache jaune, et paraît semblable à ce- 
lui sq la femelle. 

° LeT. gallicus de mon catalogue (7. fasciai ONE ; c’est le 
“= commun aux environs de Paris ; mais on ne le trouve ni en 
Suède, ni dans le nord de l'Allemagne ;ilest plus petitet moins 


Zoologie. 327 
vela que le précédent, et les deux taches de la base des élytres 
ne forment jamais une bande continue. Le dessous de l’abdomen 
du mâle présente les taches jaunes indiquées par MM. Serville 
et comte de St.-Fargeau. 

3° Enfin leT. abdominalis de mon catalogue, assez commun dans 
les parties méridionales de l'Europe , mais beaucoup plus rare 
que le précédent aux environs de Paris. Il ressemble entière- 
ment au 7. gallicus, et il paraît n’en différer que par l'abdomen 
du mäle, dont les taches jaunes de l’avant-dernier segment sont 
plus grandes et réunies, et dont les segmens antérieurs sont 
marqués d’une bande transversale, jaune, un peu échancrée 
postériecerement-dans son milieu. 

Ces trois espèces sont très-distinctes, et n’offrent aucun pas- 
sage de l’une à Fautre. 

Quant au Trichins succinctus de Fabricius, c'est un Insecté 
très-problématique; mais on croit généralement maintenant 
qu'il doit être rapporté à une espèce de la Sibérie orientale, 
que M. Gebler a nommée F. dahuricus , et qui est au moïns le 
véritable 7. succinctus de Pallas. Comte DE3Eax. 


243. Norice sur L'ÉLATER NocrTILUCUS, Où la Mouche à feu des 
Indes occidentales; par John Cunris, esq. ( Zoological Jour- 
nal; n° XI, p. 379.) 


En septembre 1827, l’auteur eut occasion d'observer plu- 
sieurs individus vivans de l£later noctilucus, que lui avait ap- 
portés des Indes occidentales son ami M, J. Campbell Lees. 
Pour conserver ces msectes, il est nécessaire de les tenir dans 
une atmosphère humide. Ils se nourrissent de la canne à sucre; 
les mandibules leur servent à briser les parties ligneuses de la 
canne, et à parvenir ainsi à la matière sucrée, Pendant la tra- 
versée des Antilles en Angleterre, M. Lees a conservé, de cette 
manière, les individus qu'il avait pris. 

L'Elater noctilucus possède, comme ses congénères, la faculté 
de S’élancer en Fair lorsqu'on le met sur le dos, et de se re-+ 
méttre par là sur ses pattes; toutefois, sa force musculaire est 
peu considérable, et il ne saute qu’à une hauteur égale à 3 ou 
4 fois la longueur de son corps ( celle-ci est de 13 à 17 lignes). 
La vive lumière que répand la tache convexe et phospho: 
rescente située de chaque côté du thorax, brille et s'éteint au 
gré de l'animal. Chez les individus vigoureux, le dos lui-mêmé 


328 Zoologie. 


sous les élytres et les ailes, et la base de l'abdomen, paraissent 
phosphorescens. À l’aide d’un de ces insectes on peut lire un 
livre imprimé. La phosphorescence continue, siles parties qui en 
sont le siége sont séparées du reste de l'animal, immédiatement 
après sa mort. 


244. RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES LABIDOURES OU PERCE- 
Onæirres, précédées de quelques considérations sur l’éta- 
blissement d’un ordre particulier pour ces Insectes, avec 
fig. ; par M. Léon Duroun. { Annales des Sciences naturelles ; 
avril 1828, p. 337.) 


Les Forficules ou Perce-oreilles, rangés par Linné dans l’or- 
dre des Coléoptères, et par les entomologistes modernes dans 
celui des Orthoptères, établis en famille distincte par M. La- 
treille , sous le nom de Forficulaires, et, par M. Duméril, sous 
celui de Labidoures, rangés enfin dans un ordre à part, sous le 
nom de Dermaptères, par M. Kirby, sont adoptés avec ce rang 
par M. Léon Dufour, avec le nom de Labidoures, que leur a 
imposé M. Duméril. 

Voici les caractères entomologiques de ce nouvel ordre : 

Lasinoures : ordre d’Insectes broyeurs, dont la place natu- 
relle doit être entre les Coléoptères et les Orthoptères. 

Caractères extérieurs. — Corps alongé , étroit, déprimé ; an- 
tennes filiformes, insérées au-devant des yeux, composées de 
10 à 30 articles cylindroides; point d’yeux lisses, bouche mu- 
nie de mandibules bidentées, d’une galète alongée, de 4 palpes 
filiformes , d’une languette fourchue, de mächoires terminées 
par une pièce corne pointue; point d’écusson visible extérieu- 
rement; élytres fort courtes, tronquées, horizontales, à suture 
droite ; ailes plissées en éventail, et repliées transversalement ; 
abdomen formé de segmens embriqués sur les côtés, et terminé 
en arrière, dans les deux sexes, par une tenaille à deux bran- 
ches cornées, mobiles, opposables ; pattes assez courtes, pro- 
pres à la course, à peu près égales entre elles; tarses de 3 arti- 
cles, dont le dernier se termine par 2 ongles nus, simples; mé- 
tamorphose incomplète. 

Caractères intérieurs. — 1° Appareil digestif : glandes sali- 
vaires, consistant, dans quelques espèces, en une paîre de vé- 
sicules terminées en arrière par un filet tubuleux, et en avant 
par deux canaux excréteurs, qui deviennent confluens ayant 


Zoologie. 329 


de s'ouvrir dans la bouche; tube alimentaire, de la longueur 
du corps seulement, composé d’un jabot, d’un gésier dépourvu 
d’appendices gastriques, d’un ventricule chylifique, et d’un in- 
testin fort court ; vaisseaux hépatiques, grèles, capillaires, au 
nombre de plus de 30, flottant par un bout, 2° Appareil géné- 
rateur dans le mâle : deux testicules distincts, formés chacun 
de deux capsules spermatiques, alongées, cylindroïdes; conduits 
déférens capillaires; vésicules séminales consistant en un seul 
utricule sphéroïde ; canal éjaculateur fort court ; armure copu- 
latrice alongée, déprimée. Dans la femelle : ovaires compo- 
sés, dans certaines espèces, d’un faisceau de 5 gaines ovigères 
longues, multiloculaires, unilatérales; dans d’autres, d’une 
grappe alongée de gaines ovigères uniloculaires, sphéroïdes, 
subsessiles ; 3° Appareil respiratoire ; stigmates d’une petitesse 
microscopique; trachées toutes tubulaires ; 4° Æppareil nerveux : 
ganglion cérébriforme bilobé; ganglions rachidiens au nombre 
de 9, dont 3 thorachiques et 6 abdominaux. 

Cet exposé des caractères est suivi de celui des détails ana- 
tomiques, d’après des dissections faites sur les Forficula gigan- 
tea ct auricularia, dont l’auteur donne dans une note le signale- 
ment spécifique ; 4 planches sont consacrées à figurer les parties 
dont l’auteur a donné la description anatomique.  S. G. L. 


245. NOTE SUR LE CRI DU SPHINX-TÈTE-DE-MORT (Sphinx Atropos 
L.); par M. Passerinr; lettre de M. Duroxcner. ( 4nnales 
des Sciences naturelles ; mars 1828, p. 332.) 


Réaumur et Rossi attribuent le cri du Sphinx Atropos au 
frottement de sa trompe entre ses palpes; un observateur plus 
moderne, M. Lorey, croit qu'il est occasioné par l'air qui s’é- 
chappe par la trachée de la base de l'abdomen. 

Selon M. Passerini, ce cri sort de l’intérieur de la tête du 
Sphinx, c’est-à-dire d’une cavité qui communique avec le faux- 
conduit de la trompe, et à l'entrée de laquelle sont placés des 
muscles qui s’abaissent et s'élèvent successivement, de manière 
que le premier mouvement fait entrer l’air dans cette cavité, et 
l’autre l’en fait sortir. On peut mettre ces muscles à découvert, 
et en voir le jeu, en enlevant avec dextérité, au moyen d’un 
instrument tranchant, la partie cornée du synciput d’un Sphinx 
vivant, On peut enlever l'abdomen et la trompe sans que le cri 
cesse, M. Duponchel a trouvé, sur un Sphinx mort, une partie 


330 Zoologie. 

qu'il croit jouer un rôle essentiel dans la production du cri; 
c'est une membrane placée entre les deux yeux, à la base dé 
la trompe, et qu'on ne peut apercevoir qu'après avoir enlevé 
les palpes. Toutefois, cette membrane existe également chez le 


Sphinx Convolvuli, qui cependant ne crie point comme le Sphinx 
Atr0p08. 


246. MÉMOIRE suR UNE PRODUCTION appartenant à l'histoire nas 
turelle des Insectes , lu à la séance de la Société des Sciences 
et Arts, le 2 messidor an 10, par M. Suzrzer; suivi d’un sup= 
plément extrait du Mémoire aptérologique de F. HEerMANs. 
( Journal de la Soc. des scienc. agric., et arts du Bas-Rhin; 
1825, p. 67; avec figures. ) 


Quoique ce Mémoire soit déjà ancien, le comite de rédaction 
du journal cité a cependant jugé convenable de le publier. M. 
Sultzer a découvert, sur des biocs de pierre calcaire, dés petits 
corps sphériques, à peine visibles à la vue simple, d’un blanc 
éclatant, et fortement adhérens à la pierre; la partie supérieure 
de la sphère était tronquée et couverte d’une espèce de chapi- 
téau en forme de plaque ronde, légèrement débordanit , et cou- 
vert de rides qui rayonnaient de la circonférence at centre. 
L'intérieur de ce corpuscule était rempli d'un suc rouge, sém- 
blable à du sang. 

M. Suhzer a vint pensé que ce pouvait être une espèce 
de champignon voisine du genre Sphæria de M. Persoon; mais, 
après un examen plus attentif, il crut devoir plutôt les considé- 
rer comme des œufs d'insecte; cependant il paraît qu’il ne les a 
jamais vu éclore, quoiqu'il les ait long-temps observés dans son 
cabinet. 

Dans le A/émoire aptérologique, M. Hammer confirme cétte 
dernière opinion de M. Sultzer, ayant reconnu que ces corps 
ronds sont, où des œufs, ou des nymphes d’une espèce de 
Trombidium qu'il nomme 7. des pierres. Hs donnent naissance 
à deux sortes d'individus, qui sont peut-être des espèces diffé- 
rentes : les uns, plus petits, sont rouges ct n’ont que 6 pattes; 
les autres, 2, 3 fois plus grands, sont plus ovales, ont 8 pieds 
et une couleur brune (1). S—s. 

(1) Comme les Acaii les naissent avec six pattes, et en acquièrent plus 
tard une quatrième paire, il serait possible que la première variété ne fat 
que la larve de la seconde. ( Note du Kédacteur. ) 


Zoologie. 33 


247. NOTE SUR LES LARVFS DE DiPTÈRES ; par W. S. Mac Lray. 
 ( Philosopl. Magazine and Annals of Philosophy ; sept. 1827, 


p. 178.) 


En se plaignant dece que, jusque-là, on n’a pas assez généralisé 
dans l'examen des Insectes diptères, l’auteur fait remarquer 
que les antennes de ces Insectes ne sont pas seulement fournies 
d’une soie terminale ou latérale, mais que cette soie forme 
une partie essentielle de l’antenne, et qu’elle est composée d’ar- 
ticles dont le nombre, joint à celui. des articles de l'antenne 
proprement dite, forme le nombre qui caractérise la famille. 

La tête des larves des Muscides , dans l’état de protraction 
complète, est d’une forme constante et pourvue, comme celle 
des autres Insectes, de deux antennes articulées. Ces antennes 
sont simples et tri-articulées , implantées sur deux éminences 
connues de Réaumur et de De Geer, mais mal comprises par eux. 
I faut employer un fort grossissement pour apercevoir les ar- 
ticles de ces antennes. 

Les singulières fausses pattes ou tentacules des Tanypus, des 
Chironomus, ete., sont les stigmates antérieurs et pédonculés 
de ces Insectes. Dans beaucoup de Diptères, il n’y a que ces 
stigmates antérieurs, mais on voit les troncs longitudinaux des 
trachées qui en partent, fournir, à des distances égales, des 
branches latérales qui sembleraient partir de véritables stigma- 
tes. Dans quelques larves, on voit même les stigmates avortés 
être indiqués par des tubercules situés sur les côtés du corps, 
et qui deviennent très-distincts dans la nymphe. 


248. DESCRIPTION DE 17 ESPÈCES NOUVELLES DE TANYGLOSSES ; 
par Ch. P. Taunserc. { Vova acta reg. Soc. Scient. Ups.; vol. 
IX, p. 63; 1827.) 


Dans ce Mémoire, l’auteur faitremarquer d’abord que les Co- 
léoptères et les Papillons sont principalement recherchés par les 
entomologistes , préférablement aux autres Insectes, et notam- 
ment aux Diptères: aussi connaissait-on, à ce qu’il prétend, 
avant qu'il s’en occupât, peu d'espèces de Tanyglosses ; il ajoute 
que M. Meigen n’en avait décrit que 4 espèces sous les noms de 
proboscidea , haustellata, ferruginea et mauritanica ; et Fabri- 
cius également 4 espèces, dans son genre Zabanus , sous les 


3392 Zoologie. 


noms de proboscideus, haustellatus, rostratus et exæstuans, 
Nous voyons bien clairement que M. Thunberg, dont l’ouvrage 
paraît daté de l’année 1822, ne connaissait alors ni le second 
ouvrage de M.Meigen sur les Diptères d'Europe, publié en 1818, 
à Aix-la-Chapelle , où cet auteur décrit 6 espèces de ce genre, 
pour lequel il adopte le nom de Paængonta, précédemment donné 
par M. Latreille; ni le Systema Antliatorum de Fabricins, im- 
primé en 180b, à Brunswick, qui contient 8 espèces de Pango- 
nies, ni le 8° volume du Dictionnaire des Insectes de l'Encryclo- 
pédie, publié bien avant 1822, dans lequel M. Latreille en dé- 
crit 17 espèces. On peut donc croire que, dans le travail de 
M. Thunberg, où toutes les espèces sont données comme nou- 
velles , il peut y en avoir quelques-unes précédemment connues 
et décrites à son insu. 

Cependant nous allons donner ici les phrases spécifiques des 
17 espèces mentionnées par M. Thunberg. 1° 7. picea, entiè- 
rement couleur de poix, abdomen plus foncé. Du Brésil, 2° 
hirsuta. Abdomen velu, testacé, sans taches. Du Brésil. 3° 7. 
æthiopica. Abdomen ferrugineux, avec une ligne dorsale et 
l'anus noirs. Du cap de Bonne-Espérance. 4° T. analis. Abdo- 
men noir, anus portant des poils blancs. Du cap de Bonne-Es- 
pérance. 5° T. deusta, velue, testacée avec des taches noires ; 
ailes lestacées à leur base, et portant une bande noiïte. Du 
Brésil, 6° T. fusca. Abdomen noir, velu , taché de blanc. 7° 7: 
brunnea. Abdomen noir, bord des segmens roussâtre. 8° 7. 
vittata. Abdomen noir avec une bande blanche. 9° 7. céngu- 
lata. Abdomen noir avec une bande et trois taches marginales 
blanches. Du cap de Bonne Espérance. 10° T. thoracica. Abdo- 
men noir, avec 3 bandes sur le bord des segmens et des taches 
blanches. 11° 7! guttata. Noire, abdomen à bandes et points 
de couleur blanche. 12° 7, pulchra. Noire ; abdomen ayant une 
bande, un point et 6 taches marginales de couleur blanche. Du 
Brésil. 13° 7. obscura. Abdomen noir , velu, sa base portant # 
taches rousses ; bord des segmens blanc. 14° 7. maura. Abdo- 
men noir, bord des segmens roux. Du cap de Bonne-Espérance. 
15° T. multipunctata. Abdomen tutacé; bord des segmens pâle: 
Ile-de-France. 16° T. atropos. Abdomen noir, avec deux ta- 
ches et le bord des deux derniers segmens de couleur blanche: 
17° T! rostrata. Abdomen testacé, panaché de noir et taché de 
blanc. Du cap de Bonne-Espérance,. 


Zoologie. 333 


Nous ne pouvons nous empécher de faire remarquer ici que 
l’auteur a fait un très-grand abus des mots qu’il emploie 
pour désigner les couleurs ; se servant , comme de synonymes, 
d'expressions qui désignent des couleurs fort différentes. A ces 
deux Mémoires, est jointe une planche sous le n° r, où sont 
gravées les Tabanus grossus ; tetrapunctus , cingulatus , triceps et 
elegans, ainsi que les Tanyglossa æthiopica, deusta, cingulatæ, 
pulchra, obscura, maura , Atropos et rostrata. Cette planche est 
trop éloignée de la perfection pour mériter aucun éloge; le des- 
sinateur n’a aucune idée de la manière dont les nervures des ai- 
les doivent être rendues ; l’on n’y voit même point les taches 
ni les bandes indiquées dans les descriptions. ds SUR" 


249. NoTE sur LA GRÉGARINE, nouveau genre de ver qui vit en 
troupeau dans les intestins de divers Insectes ; avec fig.; par 
M. Léon Duroun. (Annales des Scienc. natur.; avril 1828, 


p. 366.) 


Le nouveau genre Grégarine se compose de deux espèces, 
dont l’une habite le tube alimentaire de plusieurs Coléoptères, 
notamment des Mélasomes, et l’autre, le ventricale chylifique 
de la Forficule. La première recoit, à cause de sa forme, le 
nom de GREGARINA conica, et la seconde celui de G. ovata, 

Celle-ci est blanche, ovale, obtuse et d’une grandeur très- 
variable, suivant l’âge ; les plus grands individus n’ont guère 
plus d’une demi ligne de longueur ; les uns, qui sont les plus 
nombreux, ont un segment antérieur , arrondi comme une 
grosse tête, et séparé du reste du corps par un étranglement 
circulaire , semblable souvent à un trait diaphane. D’autres sont 
dépourvus de ce segment, et ont à sa place un espace arrondi 
plus foncé, placé au bout antérieur du corps. Sous le micros- 
cope, on aperçoit, à travers les tégumens, des corpuscules ar- 
rondis, renfermés dans la cavité du corps, et l’on voit souvent 
l'animal expulser ces corpuscules par le bout antérieur, où il est 
probable que se trouve la bouche. Quelquefois l’auteur a vu 2 
de ces vers adhérens bout à bout; c’est peut-être un accouple- 
ment. M. I. Dufour ignore encore si la différence dans laforme de 
l'extrémité antérieure de la G. ovata n’est qu’accidentelle. Le 
genre Gregarina se rapproche du genre Caryophyllæus. Rud, 

L. 


334 Zoologie. 


250. DESCRIPTION DE LA GRANDE PHYSALE ET D'UNE CURIEUSE ES— 
Pèce DE Mépusaime, trouvées sur les côtes de Bretagne; par 
M. Pier. ( Zycce armoricain ; Tome XII, p. 189, 69° cah. ) 


Dans une lettre datée de Noirmoutier, M. Piet décrit une es- 
pèce de Physale dont un grand nombre d'individus ont été 
jetés à la côte dans le mois de juillet 1828. Il pense que l'espèce. 
trouvée en grand nombre par les pêcheurs, flottant non loin 
des rivages, est la Physalie pélagique de M. de Lamarek. Ses 
descriptions se bornent à noter imparfaitement les détails de 
leur organisation extérieure, et ne fournissent aucun rensei- 
gnement sur l’organisation interne. Il n’a point fait nou plus 
d'expériences directes sur la matière vénéneuse et soluble 
qui réside dans les tentacules, et qui a fait donner à ces ani- 
maux singuliers le nom d’Orties de mer. Ce qu'il y a de remar- 
quable dans cette lettre, est cette seule phrase : « C’est au cen- 
tre des grands tentacules, et très-près du plus long de tous, que 
se trouve une ouverture qui paraît être la bouche, » Or, M. 
Piet ne connaît pas les travaux récens publiés sur les Physales 
par M. De Blainville, et ceux que j'ai fournis dans çe Bulletin 
T. X,n° 110(1), ni les figures de MM. de Chamisso, Bose, Bory, 
de Tilesius, etc. Dans la Zoologie de la corveite la Coquille, nous. 
donnerons une monographie complète, accompagnée de magni- 
fiques figures, de toutes les Physales qni nous sont connues. Une li- 
thographie accompagne la lettre de M.Piet; elle ne donne qu'une 
médiocre idée de l'animal qu'elle doit représenter, Cependant 
nous engageons beaucoup cet observateur à continuer ses re- 
cherches sur les Zoophytes que son heureuse position pourrait 
le mettre à même de mieux faire connaître. Mais il faut pour 
cela qu'il se tienne plus au courant de ce qui a été fait. 

. La seconde lettre du même auteur est relative à une espèce 
de Méduse, de type évidemment nouveau. La description et la 
figure s'accordent à peindre ainsi ce singulier Zoophyte, Hau- 
teur, 6 à 7 pouces, sur 4 à 5 de largeur; forme octogone; corps 
hyalin, à pédoncule arrondi, puis qnadrilatère à sa terminaison 
Ombrelle concave, offrant 4 fossettes arrondies, d’un pouce. 
de diamètre, sans communication apparente avec l’intérieur. 
Orifice quadrilatère au centre, percé de deux ouvertures. Cix= 

(1) Voyez aussi le Bulletin, tom. III, n° 93 et 239, et tom. VII, n°* 
119 et 120, 


Zoologie. 335 
conférence octogone, chaque fossette séparée par huit scissu- 
res, plus élargies en dehors. Pourtour épais, large, obtus, muni 
de 16 cannelures, dont 8 grandes ct 8 plus petites. Pédoncule 
quadrilatère à sa base , offrant quatre fentes cruciales profon- 
des, divisant sa base en 4 parties, et dans la masse gélatineuse 
duquel on voit 4 veines blanches. Ce Zoophyte est libre, géla- 
tineux, lisse et transparent. 

Nous nous bornons à citer la description de l’auteur sans en 
rien vouloir conclure. Toutefois, c’est bien d’une Médusaire 
qu'il s’agit ; mais comme la figure est: fort mauvaise et la des- 
cription très-obscure, nous craindrions de commettre des er- 
reurs en cherchant à assigner un genre à ce corps singulier, et 
si voisin de certains Zoanthes. Lessox. 


251. À Memoir où PENTacRiNUS EuroPæus, — Mémoire sur 
le Pentacrinus europæus , espèce récente découverte dans la 
baie de Cork; par J. V. Taowpsox. In-4° avec 2 pl. Cork 
1826. Londres et Paris; Treuttel et Würtz. 


La découverte d’une seconde espèce de Pentacrinus est un 
fait extrémement intéressant parce qu'il doit naturellement 
fournir de nouveaux éclaircissemens sur la nombreuse famille 
des Crinoides fossiles. Le Pentacrinus caput Medusæ des Indes 
occidentales n’a jamais été observé vivant, mais seulement à 
l'état sec. é 

Le Pentacrinus europæus est de substance calcaire et n’a que 
+ de pouce de haut, tandis que le P. caput Medusæ atteint une 
hauteur de plusieurs pieds. C’est une Comatule fixée à un pé- 
dicule, M. Thompson distingue dans sa description : la base, le 
pédicule, les bras accessoires, le périsome, les bras, les tenta- 
cules et le corps. 

1° La base est un disque ovale et arrondi, par lequel l'animal 
est irrévocablement fixé sur des corps marins; sa face inférieure 
est exactement appliquée sur ces corps ; la face supérieure offre 
à son milieu un enfoncement , duquel s'élève le pédicule. 

2° Le pédicule ou la tige est filiforme, un peu plus épais vers 
le haut, et, chez les individus bien développés, il se compose 
d'environ 24 articles revêtus d’une membrane mince qui réunit 
toutes les parties calcaires. Au--dessous d’elle et entre les articles 
se trouve une matière gélatineuse, M. Thompson n’a pu décider 
si l'intérieur du pédicule est creusé par un canal, La tige est 


336 Zoologie. 
mobile dans toutes ses directions et même un peu dans le sens 
d’une ligne spirale. t 
3° Les bras accessoires naissent des derniers articles de la 
tige, et forment une simple rangée au-dessous du périsome, 
Chacun d’eux se compose d’une dixaine d'articles, dont le der- 
nier forme un crochet. Lorsque ces bras sont dressés, ils vont 
jusqu’à la division des bras proprement dits ; ils ne peuvent que 
s’enrouler et se dérouler sur eux-mêmes. Il paraît qu'ils servent 
à l'animal à se fixer sur les coraux entre lesquels il habite. 
4° Le périsome repose sur le dernier article de la tige et se 
compose d’une simple série de lamelles calcaires cunéiformes, 
dont l'extrémité la plus large est tournée en haut et échancrée, 
pour s’articuler avec le preniier article des bras. Ces lamelles 
sont au nombre de cinq. 
5° Les bras, au nombre de 5, s’articulent avec les lamelles 
du périsome; chacun d’eux se bifurque dès son second article, 
et chacun des deux rameaux se compose environ de 24 articles 
durs et de nature calcaire, dont la grosseur diminue progres- 
sivement et dont deux côtés opposés sont munis d’une série 
de tentacules. Ces cinq bras, qui forment une étoile à dix 
rayons , garnis de tentacules , donnent à cette Encrine la belle 
apparence d’une fleur , lorsqu'ils sont étalés, ou d’un bouton, 
lorsqu'ils sont enroulés et retractés vers la bouche. 
6° Les tentacules forment sur chaque rameau d’un bras deux 
séries alternantes ; ils sont mous, maïs articulés, très-contrac- 
tiles et fort extensibles, et mobiles dans toutes les directions. * 
Sous le microscope ils paraissent à leur tour garnis de cils qui 
forment deux séries alternantes sur deux côtés opposés du ten- 
tacule. 
7° Le corps ressemble assez au fruit du néflier; il est situé 
dans une capsule formée par le périsome et par les premiers 
articles du bras ; il paraît fortement adhérer à cette capsule, 
En haut et au centre se voit une ouverture: la bouche, qui . 
peut se fermer par 5 valvules pétaloïdes mobiles, Lorsque les 
valvules s'ouvrent , on voit paraître quelques tentacules mous, 
semblables à ceux des bras. Sur le côté du corps se trouve une 
seconde ouverture, l'anus, qui se termine en un tube protrac- 
tile. 
Les plus petits individus que M. Thompson a observés avaient 


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Zoologie. 337 


+7 de pouce de haut; ils ressemblaient À une petite massue 
fixée par une large base; de leur pointe sortaient qnelques 
tentacules transparens; rien ne s’apercevait des parties solides, 
si ce n'est le périsome, sous une forme encore peu distincte. 

Les individus un peu plus avancés laissaient distinguer la 
tige et ses articulations; leur Corps montrait une couleur bru- 
nâtre, les tentacules de la bouche proéminaient un peu davan- 
tage, et s’agitaient lentement en diverses directions. 

Chez d’autres plus grands encore, les articles se distinguaient 
parfaitement par leur opacité et leur blancheur; on remarquait 
la base des bras et des bras accessoires. 

Enfin, chez d’autres plus développés, l’on voyait les bras di- 
visés en deux, et garnis de lenr double rangée de tentacules. 
Ceux-ci étaient encore transparens. Les bras sont les dernières 
parties qui s’accroissent; ils sont aussi les derniers à recevoir 
un dépôt de matière calcaire. 

Le Pentacrinus europæus fut trouvé dans le port de Cork, à 
une profondeur de 8-10 brasses, sur des Sertulaires et des 
Flustres. | 

Les deux planches jointes au mémoire représentent fort bien 
toutes les dispositions qui viennent d’être décrites. 


252. SUR LA GÉNÉRATION DES POLYPES À BRAS ( Aydræ ); par 
J. VAN DER HOEVEN. ( Bydragen tot de natuurkund. Weten- 
schappenr ; Tom. Il, 4° n°; 1827, pag. 551.) 


M. Van der Hœven établit, contre l'opinion de M. de Blain- 
ville ( Foy. le Bulletin, Tom. IX, n° 318 ), que les Hydres se 
multiplient par des bourgeons ou des gemmes, qu’elles n’offrent 
aucune partie qu’on puisse regarder comme un ovaire, et que 
les bourgeons paraissent non pas seulement au point de jonc- 
tion du pédicule avec le corps proprement dit, mais aussi sur 
d’autres points, quoique le voisinage du pédicule soit leur siége 
de prédilection. L'espèce que l'auteur a observée est l’'Aydra 
grisea L. ( H. vulgaris Pall. ); VA. fusca ( H. olisætis Pall. ) 
offre aussi des bourgeons sur différentes parties du corps, sui- 
vant Pallas, et M. Van der Hœven pense que VA. viridis ne 


doit point faire exception à la règle générale. S. G. L. 
TR — 
B. Tome XVI. 22 


338 Mélanges. 





MÉLANGES. 


253. VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE L’EXPÉDITION RUSSE du Capi- 
taine Lütke. (Extrait d’une lettre du D° Merress, naturaliste 
de l'expédition. — Gazette de St-Pétersbourg. — Froriep's 
Notizen ; Tom.XXITI, août 1828.) 


M. Mertens annonce plusieurs résultats importans pour la 
zoologie. Le Bulletin en a déjà fait connaître un des principaux 
(Voy. Tom. XIV, n° 270). L'auteur dit qu'il s’est occupé avec 
un soin particulier de l'étude des Radiaires mollasses , et qu'il 
est arrivé à des résultats auxquels il.ne s’était pas attendu. Il 
ne s’est pas borné à décrire exactement ces animaux , mais il a 
aussi fait de nombreux dessins coloriés pour représenter leur 
structure extérieure et intérieure, Les œufs des Velelles ont été 
observés par lui; l'anatomie des Cirrhipèdes lui a fourmi des 
résultats nouveaux, À Neu-Archangel, établissement de la Com- 
pagnie russo-américaine, M. Mertens à recueilli tant d’ani- 
maux invertébrés, que leur description exacte suffirait pour 
l’occuper durant 3 années. Il s’est aussi procuré, non sans dan- 
ger pour lui-même, deux cräânes de Kaloches, les premiers 
peut-être qui arriveront en Europe. À Unalaschka on recueillit, 
entr'autres, un genre nouveau d’Annélides, remarquable par 
sa grande taille et par la distribution particulière de son sys- 
tème vasculaire; de plus, M. Mertens s’est procuré 6 crânes 
d’Alcoutes. L'anatomie de l'Oursin commun, Echinus saxatilis, 
et d’une Astérie qui ne diffère peut-être pas de l’4. glacialis, lui 
ont fait voir que M. Tiedemann n'avait pas épuisé la matière, 
et que son ouvrage laissait encore beaucoup à desirer, même à 
l'égard des Holothuries. Dans une excursion sur les côtes du 
Kamtchatka, on tua un individu d’une espèce de Phoque pro- 
bablement nouvelle, dont on a conservé le squelette et la peau, 
et examiné la structure intérieure. A l’extrémité inférieure de la 
trachée artère de cet animal, on trouva, dans les anneaux du 
canal aérien, une fente longue de plus de deux pouces, condui- 
sant à un sac que formait un prolongement immédiat de la 
membrane muqueuse des voies respiratoires. Ce sac se prolon- 
geait sur le côté droit, entre les muscles grand et petit pectoral, 


Mélanges. f 339 


jusqu'aux fausses côtes; il était assez vaste pour permettre, 
sans peine, l'infroduction de l’avant bras jusqu’au coude. Il 
recevait une grande quantité de vaisseaux sanguins des artères 
intercostales; ses nerfs venaient aussi des nerfs intercostaux. 
L'animal étant parfaitement intact, et les poumons se trouvant 
dans un état parfaitement sain, M. Mertens ne pense pas que 
cette disposition insolite soit un état pathologique; et les per- 
sonnes qu’il consulta, et qui avaient eu occasion de voir ces Pho- 
ques vivans , lui firent observer qu'ils avaient la faculté de gonfler 
fortement le côté droit de la poitrine. Chez le Phoca ursina 
qu'il disséqua , M. Mertens n’a rien trouvé de semblable. 


254. EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. VazLor, prof. à Dijon. 


18 novembre 1828. 

« Dans le Bulletin des Sc. nat., n° 9, sept. 1828, Tom. XV, 
pag. 137, on parle d’un Sorex exilis de Gmelin; Gmelin a dé- 
crit son Sorex sous le nom de pusillus. » 

.« Pag. 141, n° 103. Sur le CAirou, etc., on renvoie au Bul- 
letin , Tom. X, n° 112, et l’on a oublié de renvoyer au To. VI, 
pag. 160, n° 139.» 

« Pag. 196. M. Dalman a parlé, en 1825, des Insectes para- 
sites qui sont enfermés dans les Coccus. Dans la même année, 
j'ai découvert dans les Cochenilles la larve de l’Anthribe marbré 
Geoff. (Macrocephalus scabrosus Oliv.) Mon observation se 
trouve dans les Acta Divion. 1827, p. 90 et 91, et dans les 47- 
nales des Sciences naturelles , 1828, Tom. XIII, pag. 68-71.» 
(Voy. le Bulletin, Tom. XV, n° 253). 

« Pag. 212, n°5 155-156. Le Rédacteur dit que /es géodes de 
M. Vallot r’expliqueront certainement pas le fait de 2 Lézards 
trouvés vivans au milieu d'une roche crayeuse à 15 pieds sous 
terre, à Eldon, en Suffoik ( Philosoph. Magaz., 1816), à moins 
quil n'y ait aussi des géodes qu’on appelle de ce nom. » 

Voici ma réponse à la note du Rédacteur. 

“ Ilest certain que l'abus des dénominations a introduit dans 
Yhistoire naturelle une foule de récits ridicules, et, pour me bor- 
ner au mot Crapaud, je demanderai si ce mot désigne un Ba- 
tracien dans les phrases suivantes. » 

« Le sieur Dumoutier a vu un gros Crapaud blanc dans une 
pierre. Granger paradoxe, dans la Metall. de Barba (traduite 
par Grosford), Tom. II, p. 228-229.» 


340 . Mélanges. 


« Un homme... voulut parfaire sa follie, et tantôst il veit 
chose qui est horrible à dire. Car il veit yssir d’entre les jam- 
bes de sa femme une beste enflée et venimeuse qui estait dicte 
Crapault, qui rampait sur les cuysses de la femme. Miroir his- 
torial de Vincent, 5° vol., 1531, fol. 38 vers. » 

Tumor ruptus virulentum exclusit Bufornem. Kircher de Peste, 
SIT, c. 3,p. m. 308. 

Crapaud (art vétérinaire), ulcère situé sur les côtés de la four- 
chette du cheval, du mouton, etc. 

Crapaud (toilette ), espèce de petit sac de taffetas noir dans 
lequel on enfermait les cheveux. 

Crapaud (hist, nat. bot. ), arbre des Antilles. Encyclop. fol. , 
Tom. IV, p. 434. 

J'engagerai le Rédacteur à lire ce que Grignon a tenté pour 
s'assurer de l’exactitude des rapports faits sur les crapauds vifs 
trouvés dans les pierres. Mém. de Ph) sique , par Grignon, Paris, 
1979, in-4°,p. 241, 13; à examiner le récit de Guettard sur 
le Crapaud plâtré, dont il a été la dupe etc. etc. Je rappellerai 
le Chat trouvé dans les ardoises. Encyclopédie méth.; Géogr. 
physique, Tom. IE, pag. 395. Le cat-turd ou toad-stone des 
Anglais, etc. 

Ainsi, les différentes idées attachées aux mêmes mots sont la 
source d’une multitude d’équivoques. On en à encore la preuve 
dans le mot Lézard qui est employé pour désigner un Saurien, 
et pour indiquer les fentes qui se remarquent dans les murs. 

Il n’y a rien d'étonnant que 2 lézards vivans se soient insinués 
dans des fentes d’une roche crayeuse, où on les a trouvés : et il 
n’y aurait rien de surprenant à ce que des ouvriers aient donné 
le nom de Zézard à des fentes de roche, et que cette expres- 
sion ait été mal saisie par les gens qui l’auront entendu pronon- 
cer. D'ailleurs, si l’on veut se rappeler comment les premiérs 
observateurs ont rédigé leur travail, on ne tardera pas à recon- 
naître qu'il faut être en garde contre les récits de tous ces faits 
extraordinaires, entièrement opposés aux lois de la physiologie. 

Réponse pu Répacreun. Il est bien vrai, comme le dit M. 
Vallot, que Gmelin a décrit un Sorex sous le nom de puséllus ; 
mais il a décrit aussi, sur la même page 115 de son Systema 
naturæ (Lugd., 1789), un Sorex exilis, avec cette phrase : 
S. minunus, caudé& crassissimd tereti. Les deux espèces sont par- 


Mélanges. 341 
faitement distinctes , et ce n’est pas le S, pusillus, mais bien le 
S. exilis qui correspond au $. pyemæus de Laxmann , Pallas et 
Gloger. à 

Quant au mot Crapaud et à son correspondant latin Bufo , 
nous convenons sans peine qu'on ait pu quelquefois employer 
mal À propos ces termes pour désigner des objets tout-à-fait diffé- 
rens du Reptile batracien qui porte ces noms; mais cela n’au- 
torise nullement à rejeter indifféremment parmi les fables 
tous les faits qu’on cite de Reptiles trouvés vivans au milieu de 
corps compactes, dans lesquels ces animaux ont pu rester en- 
fermés durant un temps indéfini. Les expériences rapportées par 
M. Edwards, dans son ouvrage De l'influence des agens physt- 
ques sur le vie. Paris, 1824 , ont du moins prouvé que ces ani- 
maux renfermés dans une masse de plâtre pouvaient y vivre fort 
longtemps , quoique soustraits presque entièrement à l'accès de 
l'air. Ces faits sont-ils donc plus difficiles à concevoir que la revi- 
vification d’un Rotifère depuis longtemps desséché par les rayons 
du soleil? que la conservation de la faculté germinatrice dans 
des graines enfouies pendant des siècles , et à l'abri de tout agent 
excitateur ? et de ce qu’un fait nous paraît inconcevable , s’en- 
suit-il que nous sommes en droit de le déclarer faux? Il est bon, 
sans doute, de ne pas devenir dupe à force de crédulité, mais 
il ne vaut pas mieux de le devenir à force de s'attacher à des 
opinions exclusives et préconcues. 

Nous en restons donc à l'opinion exprimée dans la réponse 
à la première note de M. Vallot. L’explication que ce savant 
essaie de donner du fait des deux lézards est absolument inad- 
missible. Nous savons bien qu’en français le mot lézarde (et non 
pas lézard) est employé pour désigner une fente de mur, mais 
un pareil équivoque n'existe pas dans l’anglais, et dans cette 
langue le mot Zzard n’a jamais désigné qu’un Reptile saurien. 
Or, c’est un recueil scientifique anglais qui rapporte le fait que 
nous avons cité, donc l'expression dont ël s'agit, n’a pu étre 
mal saisie, comme le pense M. Vallot, par les gens qui l'auront 
entendu prononcer. S. G. L. 


— D © ———— 


342 Table des articles. 


DR IT ARR RE AR RE RTE ARR RER TT EE ER RTE ART RS RE / A Th 


TABLE 


DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. 





= Tee 

Géologie. 
Réclamation : Extrait d’un lettre de M. Parrot, etc......... ous < re NE 
Sar la température des mines; Barkam....... RL ne co À 174 


Sur la polarisation magnétique des métaux et minerais; Seebeck.... 175 
Considérat. génér. sur le plateau central de ia France ; Dufrenoy... 176 
Notice géolog. sur le terrain de Saucatz ( Gironde ) ; Guilland..... 181 
Sur les terrains oolithiques, etc., des comtés de Sutherland et Ross 
(Hébrides}; Murchison...f, {investie sets sport 182 
Changemens de forme éprouvés par la presqu’ile du Cornouailles; 
J. Hawkins....... do ntee es c'epee ete Se ES EPA er 186 


Remarques sur quelques parties du Taunus et des montagnes du du- 

ché de Nassau; Crichton.,.-.,/2..,:-2:-+- Meet ET E 1b. 
Descript. des terrains entre le Taunus et le Vogelsgebirge; Wille.. 189 
Sur les reptiles fossiles du Wurtemberg ; Jæger...,..... SEE PE CE 
Observat. sur quelques points géolog. près de Meissen et de Hohene 

SteLR:, VVÆIBS, se msi ee = als elaleis ele RSS DE PE 192 
Sur les restes fossiles du lignite feuilleté de Geistinger Busch, Fr 

les 7 montagnes; H: PBronn:.; ut 20e dette (OH 193 
Voyage à Méroë et au fleuve Blanc; Caillaud. ( part. géolog ).: - 194 
Sur le canal de Louisville et de Shippingsport, etc. ; Lapham...... 196 
Sur un profil de montagnes dans le New-Hampshire (Field, 2506604107 
Analyse des eaux minérales de Pittsburg ; W. Meade.......... parité 
Géologie et minéral. de la contrée près West-Chester, en Pensylva- 

nie: FInCh.s ee 2 ve ee eos coeciels ce ce CS TT FA : À 
Carte géognostiq. des princip. districts des mines du Mexique ; de 

Gerolt.etde Berghes:..:.,2.1 1430719. tre is sé see DR 
Voyages dans l'Amérique méridion.; Caldeleugh........ ° 3 5 NUE 
Catalogne des cartes géologiques et des coupes publiées jasqu’ici 

par A MBoué.. lsj61s 312 -hleie etelère à dires A PT «++ 1208 
Programme d’an concours pour le percement de puits forés ; Héri- 

D CM re ANA SU RAT 2. CAES en TR 4 
Caverne à ossemens fossiles, en Italie; Savi...... OPA CARE PAPE EEE ENT) 
Grotte de Miremont { Lettre de M. Delanoue à M. Brongaiart).. 205 
De vulcano olisiponensi et montis Erminit; Vandell......... ass A0D 
Mém. sur la vie et les ouvrages des naturalistes Werner et Hauy. — 

Id. sur les travaux et écrits de Sc. Breislak; Configliachi... ..... 207 
Histoire naturelle générale. 
Apercu philosoph. des connaissances humaines au 19° siècle; Farcy. 208 


De l’histoire naturelle de la bible; Carpenter............... . 209 

Essai philosoph. sur l’école des philosophes naturaliétes modernes # 
LT RS RS LE MR Ro ee v se. E0ù 

Synopsis du Muséam d’hist, natur. de Newcastle ; Townshend...... 209 


Bur la phosphorescence des mers, — Société rurtatbenfbal pour 
les voyages dans l'intérêt des science. natur. (Prospectus pour 


Table des articles. 


1829). — Notice sur les manuscrits, etc., laissés par Brocchi; 
nd OMR RO APS EC OR Pa ER CR A LASER CNE 
État des sciences naturelles en Espagne: ee te Mi os els ie 
Minéralogie. 
Aperçu topograph. de la minéralogie des 2 départ. du Rhin; Voltz. 
Mem. sur la discussion des analyses minérales; Beudant........ : 
Sur les formes cristallines et la composition des sulfates, etc. ; Mits- 
ET RE rie SAME ARE ERA ane ais Se du 
Analyses des carbonates à plusieurs bases ; Berthier............. 
Analyse da minerai de zinc trouvé à Huel-Ann; W. Gregor.— Nouv. 
minéral découvert dans la mer Blanche.................... 
Essai d'une géographie minéralog. de la Suède; trad. par Wæœhler, = 
Collection géologique'américaine: : 24/4/4080 de see 2 
Botanique. 
Recherches sur l’individualité dans le règne végétal; Ursin... ... 
Sur le pollen des Dipsacées ; Bartling.....,............. 
Sur la fécondation des plantes; Maximovitch.............,.... 
Sar la formation de la matière verte de Pricéileys le TRS 11 CHERE EURO 
Dictionn. de botanique de Kluk , augm. et publ. par Dao alt et 
SRE Sn 7 A A ES ES SE 
Horaiiavte, cices Blumeret Fischer: 7.5 00000250 es En 
Plantæ Banatus rariores, etc.; Rochel.............,...... ALES LS 
Flore générale de France ; Loiseleur Deslonchamps, etc.......,.. 
Plantes à ajouter à la Flore de LE Elisabetha Fiorini....,.,.. 
Botañical Magazine; Hooker (n° 7, 8et9)............:....... 
Botanical Rares CO RTE EME nr ne cf 
De plantis in expcaiiohé speculatoriä Romanzoffian& observatis ; re 
Chamisso et de Schlechtendal.................... 
Plantes rares d'Écosse; Graham... ... ADM ER PE Ge SE 
Nomenclature des Hentés du district de Vologda; Fhuutot crie 
Liste des plantes de la Flore de Moscou; Maximovitch 
Histoire naturelle des végétaux classés par familles, etc. ; Farini... 
Modificat. et addit. aux traités de quelques espèces de Tulipes de la 
Flore de Florence; Eug. de Reboul......... . 
Observat, sur la famille des Légumineuses ; R. Brown. 
Pulsatilles de la marche de Brandebourg et sur les Salix viminalis L. 
et mnollissima W.; Lasch......... SES RSR 
Bruyère, genêt et if d'Irlande............. ! 
Suar le Sedum palustre et le Papaver nudicaule 
Quelques remarques sur le Tt (plante des iles Sandwich ).. 
De Ipecacuanha, Dissertatio ; Billberg et Lidstroemer..... 
Sur les pays d’où la pomme de terre est originaire ; Us Bourke 
LE EE SR ROME ic ele ci nine e T--. 
Enumeratio agaricorum Marchiæ Brandenburoicæ ; EsGh, 
Plantes cryptogames du nord de la France; TNsieee bar A Pal 
Rapport de MM. Mirbel et Deiféñtaints sur l’Essai sur les lami- 
naires des côtes de la Normandie, par M. Despréaux.... 
Fucus végétant, tronvé dans l’estomac d’un Cabiliau............ 
Viridari bononiensis vegetabilia , etc.; Bertoloni.......... : 
Sur quelq. plantes cultivées dans le jardin de Bologne ; le même... , 
Catalogue du jardin de Manza ; Rossi. ..... 
Catalogues de plantes; Thunboré: D 08 ES OMPOPEC EE DR c 
Rapports des professeurs-administrateurs du Muséum d’ NE natur. 
relatifs à des plantes recueillies an Sénégal et aux produits de 
l'arbre à beurre de Galam.......... 


0... 
» 


CRC EC 


sn eneereees 


ib, 


344 Table des articles. 


Herbier:de. Mi Biroki..".5. 5. 00 ose PRE MR Le Ge am eve ETUIS 
Société médico-botanique de Londres.......... PP EE ce 
Voyage de M. Bélanger dans Tinde.., ter age Seie tete pre 0 y SRE RE 
Livres d'occasion à céder.......,...4 2:11... venons : ASIE 
Zoologie. é 
An introductory lecture on the study of Zoology ; Woods.— Snr les 
coupes du système naturel des animaux; F. Poié........,. meet DUR 
Voyage de la Coquille autour du monde. Zoologie; Lessoni et Garnot. 272 
Faune française, Mammifères ; Desmarest..,..,,.. torche or trbiete SC 
Complément aux œuvres de Buffon; Lesson....... de bras eye CIS lET EE 
Résumé de mammalogie ; Meyranx.......,.............. strass OS 
Descr. d’une mächoire inf, d'Anthracotherium; Croizet et Jobert... 276 
Systema avium; Wagler................ SH IOUPE ss tete pe de 
Ornithologie provencale; Roux:............. sus svoronse 278 
Histoire otocelle des Oiseaux-Mouches; Lesson.......... TS PP 
Sur les dénominations de quelques genres ornithologiques; Gloger. 282 
Systématische Darstellung der Fortpflanzung der Vægel; Thiene- 
mann et Brehm.— Verhandeling over het Trekken der Care ; 
Schlegel.— Oiseaux de passage qui fréquentent les Pays-Bas... 283 
Cigognes avec des écussons mélalliques’..".. 2 2OECER UNIES 285 
Notices erpétologiques ; Schlegel. — Réponse à M. Schlegel et à M. 
Wagner; Fitzinger. —Reptiles observés pendant le voyage de la. 
Coquille ; Lesson.—Reptiles fossiles du Wurtemberg; Jæger...,. 286 
Hist. nat. des Poissons, Tom. I et II; Cuvier et Valenciennes..... 287 
Schrifien der naturforschenden G éco fe zu Danzig ; Rathke.— 
Recherches sur plusieurs animaux inférieurs ; Baer....,.:.,... 291 
Sunto del fascicolo 3° e 4° delle memorie ; Delle Chiaje......,... ::302 
Trois genres nouveaux de Coquilles foceiléss Rang et Desmoulins.. 303 
Lettre aux Rédacteurs des Ann. des Sc. nat. : Marcel de Serres..... 305 
The Hunterian oration; Carisle.— Circulation et respiration des An- 
nélides äbrânches ; Dugès.::..:..2Le rt en... mio is 
Organisation et mœurs des Planariées ; Dugès.. ....,... sosie su 1807 
Respiration des Crustacés; Audouin et Milne Edwards........., 308 
Crustacés de la Méditerranée et de soa littoral; P. Roux.....,.. 309 
Sur quelques Crustacés nouveaux; Milne Edwards, .... css. 311 
General directions for collecting and preserving exotic Insects ; Sa- 
mouelle. — Résumé d’Entomologie ; Audouinu et M. Edwards.... 313 


Essais entomologiques ; Hummel...... ssh E sole ss 20% .... 315 
Illustrations of british Entomology ; Stephers. — Species général des 
Coléoptères, Tome JII ; comte Dejean...........,,...,,,.. . 316 
Nouv. genres et esp. de Coléoptères pétalocères ; Kirby... …... 323 
Sur l’£later noctilucus ; J. Curtis. ...... AT 2 Le EDS bre DE 
Recherches anat, sur les Labidoures; L. Daufonr....,.,.,.,. PE PU || 
Sur le cri da Sphinx Tête de Mort; Passerini........ ARS © 329 


Sur une production appartenant à l'hist. nat. des Eusectes; “Salisegs 330 
Sur les larves des Diptères ; Mac Leay.— Esp. nouvelles de Tany- 


glosses; Thunberg....................3..2 vÉv EE 00981 
Note sur le Grégarine, nouveau genre de ver; L. Dufour........ 333 
Sur la grande Physale et nne espèce de Médusaire; Piet....,,.... 884 
On Pentacrinus europæus ; Thompson.......,.:...,,...... éme, 835 
Sur la génération des Polypes à bras; Van der Hœven..... éorrtr Ÿ. 

Mélanges. 
Expédition russe autour du monde. Lettre du D° Mertens.. ... .... 338 
Extrait d’ane lettre de M1 Vallot, .…..../.,.,... PRE LAN 





PARIS. — IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,; 


RUE JACOB, N° 24. 































\. AVES. 


r. Les Journaux, RecUErLs PÉgioDiQUES, Mémoiges où TRAN- 
GTIONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES , seront reçus en échange d’une ou 
le plusieurs sections du Bulletin, au choix des éditeurs et d’après les 
prix respectifs d'aounement. On engage ceux qui n’ont point encore 
… effectué cet échange à l’accepter, afin de concourir réciproquement 
— aux progrès des sciences et de l'industrie. | 
2 1 9. Les Aureuns ou ÉprrEuns des écrits de toute nature sur les 
sciences , l’industrie on l’art militaire , sont invités à en faire parve- 
— mir un- exemplaire, broché et franc de port , avec l'indication &u 
— prix, à la direction du Bulletin, rue de PAbbaye, n° 3. Le reçu en 
sera constaté par insertion d’une annonce ou &’une analyse raison- 
née dans l’un des plus prochains cahiers dont la publication suivra 
lé dépôt de Pouvrage, | 
3. Les SOCIÉTÉS SAVANTES DE TOUS LES Pays sont également in- 
vitées à envoyer, en temps opportun, pour le Bulletin #extrait dé- 
tailié des procès verbaux de leurs séances, Pannonce des prix qu'elles 
proposent et leurs publications diverses. 
4. Les écrits POLIVIQUES OÙ PUREMENT LITTÉRAIRES n’entrent 
point dans le cadre du Bulletin. 
J__. On doit attendre des Sociétés savantes, des écrivains et des libraires de 
= tous les pays, qu'ils secondeyont les vues qui ont fait établir cette entreprise. 
L'intérêt des savaus, comme celvi de l’industrie et de la librairie, est de 
_ profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et rapide- 
- inent la connaissance des oùvrages qui paraissent. Maïs les difficultés et les 
 lenteurs qu'on épreuve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque- 
‘ fois ce désir, nous allons indiquer ici quelques moyens faciles et peu dispen- 
dieux dent on peut se servir, soit pour l'envoi des livres destinés à l’annonce 
dans le Bulletin, soit pour l'envoi des journaux adressés en échange de ce 
recueil. On recommande seulement d'expédier les uvs et les autres immé- 
diatemeut après leur publication. k 
Ou pent, d'après les sraités conclus avec ia France, affranchir, pour 
Paris, sous bandes croisées , les ouvrages Brochés au prix de 10 centimes ou 
2 sous par feuille d’impressicn, dans les pays suivans : le Rox. pe Sar- 
DAIGNE; — le no. des Pavs-Bas; — toutes les PROVINCES PRUSSIENNES 
en Allemagne et en Pologne, toute la Prussé, — Hamsoure , le Haxo- 
VRE, — le GraND-DucuË DE Bave, — toute l'ALGEMAGNE enfin, excepté 
Y'Aurriché : de cette manicre les journaux échangés seront respectivement 
affranchis jusqu'a destination. 
< Dans les pays suivans, les libraïres indiqués ci-après recevront les 
+ livres et les jourcaux , et expédieront les Aulletir:s envoyés par la Direc- 
tion, en echange de ces derniers. On devra s'entendre avec ces libraires 
pour l'affranchissement et le port. 
Le Daxexanx peut faire remettre à Copenhague chez M.Deicbmann , 
maison Gyldendai; la SuÈns, à Upsal, chez M. Palmblad. 
La Russie peut faire affranchir à Memel, ou remettre chez MM. Belli- 
zard et G , à Saint-Pétersbourg; et Riss à Moscon. 
L'AnGLLTERRE, ses coron1Es, et les Ixpes ORIENTALES peuvent faire, 
remettre à Londres, chez MM. Treutiel et Würtz et Ci. 
La Porocxx Russe, l'Aurnicee, la Bonème , la Howcerre, peuveut, 
: me toute l'Allemagne, la Russie, le Danemark et la Suède, faire re- 
méttre à Leipzig, par voie de librairie, chez M. Barth, qui pourra expé= 
= ier, de la même manière, les Bulletins d'échange, re 












Le GrAND-DUCHÉ DE Bape _pent faire remettre ais : 
MM. Treattelet VVurtz et CC", la Suisse, à Genève, chez M. Cherbaliiez. 
La Toscaxe, Lucquss,, PÉvaT PONTIFICAL, peuv 5 faire {franchir à 
Sarzans où déposer à Florence, chez M, Pinti. Le DE D ALES FA la “ 
Sicize peuvent déposer à Naples, chez MM, Borel Ds EN 1) AQU de 
L'Esvacse et le PorTucar. peuvent faire affa 
mettre à Madrid, chez . 3 et à Dishonne, chez MM. P. et GC. Rey. 
Pour les BA URS D'AMÉRIQUE, tout acit: ètre déposé chez M. A 
et Cie; libraires à New-York, qui remetiront les: Bulletins a "à ; 
Les auteurs on éditeurs n'auront à payer aucuns frais de port pour la 
FR Ron pr aussi adresser pe envois à MM. de ères, | mégociat $ 



































nus suivante : A la Dir ER du pa à peer des sciences ee 
i'industrie, vus de l'Abbaye, n° 3, à Paris, et de répéter cette adresse su 
la co: üverture, pour obvier aux pertes, dans . cas où les bandes vien 
















RER à se rompre, \: 21 LELE 
ON S'ALONRE EN PAYS. ÉTRANGER : 24 PENSER 

A Amaterdam... .chez G. ,Dufouriet Cie, | + Moscou... 1,23 .thiss ES" 

(A APT AR RAENEREER Düncker et Humblot. A Naples.......... Borelet Cie. 

A Berne... …... C. A. Jennii.' A Nu Fohk. re... 

A: Lonn. ,.... .... Marcus. Fée ee SRE P. Roche frères. 

A Bruxelles, «....., Demat. 1 Odessa.. :..,,..., SanronstGie. "con 

A Ccperhagrs....., Gylde»dal. A: Poe LE RER RES à "Kil'an, Bartieben, : 
,Æ Dre”... 4... Walter, | 4 Iiledelphre, sw Careyel Cie. | 
* A Florence... Piatti. JA Prague... , (Calve:lt 40 EN 

A) Eusfor..…...... Jugel. 1 LA liga.. rerreeneesse Hartmann. àÀ 

MT ete POSER Paschoud, VA Rome... TETE 1" Romanis. ÿ 

A Lambourg....... Perthès et Besser. VA Saint -Pésersoürg .. Bellizurd et tie. 

A Leiprig.…...... Barthe 1 14 ne res Côtta, RS 

A Légende Mme Collardin., 14 Turin... -Bocca, Pie. 

v. | Lisbonne ANSE P.et G. Rey. 24 Upsal. Hs . Palmbtad, 

A4 Londres. ...,.... Treuttl Winrtz et rat A Varsorie. Glucksbers. 

ANladrit.; 1. K 1 ÀA Hieines 108 RE Schaurn- - 

A Milan... Bocca. A Lurich. un ++ Gessner, Le Lburg. | 


PRIX des ra antérieures x prises à Parisri À 
A: vi ANA NÉES 54) x, ATOS 












DÉSIGNATION: 


DES HUIT SECTIONS DU LULLETIN: 
















BCE OX NS à 
re, Sc. malhém. , phys., etc..... 
DS: müturelles: 2,72. MULLER 


18% Sc! médicales ATEN N'ES | 
4°. Agricult., écon. domest... . to) 
Be. &c. technologiques Pt MS 


6°. Géog. ei stat., écon. publ., voyag. | 
7°. Philolôgie, antiquités, bistoire. 
8°. Se. militaires LEONA LEE sil 






+ ANNÉE 1623, 1'€ année'de la collection , publiée sous le titi 
ainoïlces et des nouvelles D: ; # vol. in:8°...0: 1:46 


” 4 We. < ù L/ … 
RER TR 
sas ee 22 PER D Ahe D Lee 


1,2 


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